Alessa M. Jefferson

Sujet: Alessa M. Jefferson Jeu 28 Mai - 0:14

A l e s s a . M a d d i s o n . J e f f e r s o n;
~ TU TE PLAIS À PLONGER AU SEIN DE TON IMAGE;
TU L'EMBRASSES DES YEUX ET DES BRAS, ET TON CŒUR
SE DISTRAIT QUELQUE FOIS DE SA PROPRE RUMEUR
AU BRUIT DE CETTE PLAINTE INDOMPTABLE ET SAUVAGE.
{Beaudelaire; Les Fleurs du mal} ~

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Sujet: Re: Alessa M. Jefferson Jeu 28 Mai - 0:14

Histoire :

Australie.

« J'pense pas que ce soit le bon moment pour avoir un enfant,
tu sais on pourrait peut être songer à nous avant
ou à tout ce qu'on va sacrifier pour un gosse... »
« Je suis enceinte »
Silence.
« Oh mais c'est super...
oublie tout ce que j'ai dit c'est génial »
Raclement de gorge.
« On la refait....
Je suis enceinte !! »
« Mais c'est super !!!
J'vais être papa ! »

C’est ainsi que la famille Jefferson allait enfin s’agrandir. Le jeune couple avait longuement hésité sur le sujet, après plusieurs tentatives ils s’étaient même tournés vers l’adoption. Finalement au moment même ou l’homme de la maison allait baisser les bras, la future mère en devenir lui annonça la bonne nouvelle. Il y eut toujours cette même joie de vivre entre eux, cet humour déclin qui faisait (et qui fait toujours) rayonner leur vie. Ils étaient l’image même du couple heureux, du véritable amour et de la jeune famille.
« C’est le plus beau jour de ma vie ! » Avait-elle presque criée de joie à sa sœur, leur voisine un très curieux personnage cette Mlle Muffin. Oui comme un muffin. Selon elle être enceinte ou être mère était tout bonnement pas le plus beau jour de la vie d’une femme. Passez son temps au dessus de la cuvette des toilettes (très raffiné je vous l’accorde), sans compter les sautes d’humeurs, les envies subites et par la suite les futures nuits blanches. Non élever un enfant n’était pas dans les cordes de la future tante. (C’est d’ailleurs pourquoi c’est toujours une vieille fille depuis au moins 20 ans)

La famille Jefferson au grand complet, un tableau des plus comiques. La tante à la coiffure aux couleurs violacées qui ruminait que ce mariage était un fiasco, que le futur rejeton serait une injure à leur famille. L'oncle tout timide et à l'écart qui semblait rêvasser. Le père, bronzé les lunettes de soleil dans ses cheveux et ses vêtements couverts de sable, impatient qui faisait les cents pas avant qu'on ne l'interpelle. Non, il ne manquait personne, la famille n’était pas nombreuse, et ressemblait réellement à ce tableau de jour comme de nuit. Le père vint alors rejoindre le médecin en blouse blanche qui semblait cacher son air jovial. Chose qu'il faisait bien mal. « Mr Jefferson ? Félicitation c’est une fille ! » Clic clac. Plus personne ne bouge. Moment suspendu. Bonheur.

Les Jefferson sont, depuis des générations, des familles de battants. Mais la génération du couple semblait transgresser les règles. Alors qu’auparavant avoir une fille serait un échec cuisant, une honte pour tous, aujourd’hui ce n’était que du bonheur à l’état pure. La naissance de Alessa Maddison Jefferson fut la clé de voûte de leur histoire. Elle était professeur d’histoire, il était archéologue, ils ne pouvaient que s’entendrent et passaient le plus clair de leur temps sous un soleil de plomb à la recherche de trésors disparus qui ne semblaient intéresser que les personnes de leur genre. Et même s’il eurent ce petit ange dans les bras, ce qui limitaient bien des projets, ils ne cessaient de vivre de leur passion commune. Alessa ne fut pas une enfant difficile, bien au contraire, ses parents n’auraient pas pu rêver mieux. Elle a grandit dans une petite ville d’Australie où tout le monde se connaissait, passant le plus clair de son temps à observer ses parents travailler. Seulement ce bonheur parfait n’allait sûrement pas durer. Notre petite Alessa âgée de 8 ans était très solitaire et semblait même taciturne avec tout autre personne. Jusqu’au jour où elle rencontrera Judith, une fille de son âge aux cheveux couleurs des blés. Elles devinrent bien vite inséparables et les parents de la jeune Jefferson devaient souvent faire la navette entre deux villes pour l’amener chez son amie, ou inversement. Seulement un jour où ils amenèrent Maddy chez sa meilleure amie, sur le chemin du retour ils perdront le contrôle de leur voiture et perdront la vie dans cet accident. Elle ne se le pardonna jamais, car pour elle c’était de sa faute.

New York.

Ayant de la famille, et n’étant donc pas orpheline Alessa est partie vivre chez son oncle en Amérique. Quitter son pays natal lui avait valut bien des larmes, mais l’oncle Albert était là pour elle et lui avait promit tellement de choses qu’elle en avait sourit dans sa morve. Elle grandira au cœur d’une jungle urbaine qui lui était inconnue, ne désirant qu’une chose retourner en Australie, et faire comme « papa ». Alors avec toute la générosité du monde dont son oncle faisait preuve il inscrivit la demoiselle dans un lycée privée quand elle en eut l’âge. Elle étudia l’archéologie durant toute son adolescence et bien plus encore. La jeune femme voyageait, voyait alors du pays et du monde, elle semblait oublier cette mésaventure maintenant passée depuis des années, et se consacrait à sa passion, à son futur travail.

Diplômée d’archéologie et d’anthropologie, la demoiselle se lança sur les traces de ses parents et se mit à faire des fouilles. Elle retourna en Afrique, et retrouva des amis de la famille en Égypte, bien trop concentrée sur son travail c’est sans s’en rendre compte qu’elle rencontrera l’homme de sa vie. Il s’appelait Kainan Hayden Jones. Un grand brun ténébreux passionné de momies et de cafards. Le courant passa bien vite entre eux, et elle passa plus de temps en Égypte à travailler avec lui, qu’en Amérique avec son oncle. Elle pouvait faire sa vie désormais et préférait de loin les aventures croustillantes de son petit ami que les longs silences de son oncle. Au bout d’un an de vie commune il tenta l’improbable. Âgés respectivement elle de 24 ans et lui de 26 ans, c’est au pied d’une pyramide qu’il mit un genou à terre. Prenant un air des plus sérieux et grave il lança « Tiens, je peux voir tes crottes de nez d'ici. Sinon, tu veux qu'on se marie ? » Cet humour décalé qui l’avait charmé lui avait fait décroché un oui massif. « Je suis fiancée ! » Avait-elle du hurler au téléphone en ayant appelé son oncle et ses quelques amis. Pire qu’une gosse hystérique d’avoir reçut son nouveau jouet, elle était heureuse, elle était aux anges. Bonheur. Seulement, et elle ne l’avait pas vu venir, les histoires d’amour finissent toujours mal, du moins c’est toujours ce qu’on dit. Tellement subjuguée par son fiancé par cet amour et cette confiance aveugle qu’elle portait pour lui, qu’elle fut complètement effondrée en le voyant la tromper ouvertement dans leur petit appartement en Égypte. La goutte d’eau qui fit déborder le vase, fut sûrement le fait que monsieur Jones apparut en couverture d’un magasine sur l’histoire d’Égypte, il affirmait avoir fait une découverte extraordinaire. Cette même découverte qu’Alessa avait faite et dont elle avait touché mots à son ex-fiancé.

Elle rentra en Amérique et décida sur ces fameux coups de têtes dont elle était maître de ne plus jamais remettre les pieds là bas, et de ne plus se laisser tomber amoureuse n’importe comment. Elle trouva un job à l’université de Columbia, travaillant là bas pendant quelques jours dans la semaine, tandis que le reste du temps elle se consacre à ses fouilles ou au dessin. L’oncle Albert lui se voit promu (il travaille dans l’informatique ou un truc du genre, elle ne saurait vous dire exactement), et partit en direction du Japon. Récupérant alors l’appartement de son Oncle elle vit donc désormais à Manhattan, vivant à son rythme sans trop se soucier de ce que la vie pourra lui réserver de nouveau.