Pia Oddenkirk, c'est c'est un drôle de deuxième prénom, Esfir. C'est 27 années passées aux USA, ou presque, une job de secouriste, pour une citoyenne lambda. Pia a peur du noir, depuis qu'elle est gosse. Une fois dans son lit, la chose est réglée, mais pas dans une pièce ou dans une allée trop sombre. Elle n'aime pas la neige, ni les bonbons, déteste encore plus l'odeur des personnes âgées. Ses cheveux se retrouvent attachés dès qu'elle met un pied à la caserne, elle marche pieds nus plutôt qu'avec des chaussons, ne boit jamais de soda mais mange parfois de la junk food, et pas mal de pizzas avec les collègues. Elle déteste qu'on la dérange lorsqu'elle lit, a la manie d'écouter la musique trop fort dans son casque, surtout lorsqu'elle court. Pia n'a pas particulièrement d'ambition, et ne cherche pas à changer de statut. Son métier est devenu une passion, et elle prend très à cœur ses missions, peut-être un peu trop parfois. Elle aime savoir avoir un suivi des victimes qu'elle a eu en charge, et est trop sensible au sort des enfants. Elle peut s'emporter facilement, selon les cas, n'aime pas qu'on ébranle ses convictions. Elle aime les hommes, comme les femmes. Lui poser des questions n'est pas toujours une bonne idée, et elle est rarement encline à répondre sur des sujets personnels, sauf avec ses collègues. Elle aime savoir qu'elle peut compter sur eux, quoi qu'il arrive, et leur fait confiance. Elle ne cherche pas réellement à se faire de nouveaux amis, et apprécie sa vie telle qu'elle est. Pour le moment.Ah, elle boit beaucoup de café, de lait de soja, et adore les pommes. Pia ou l'abnégation. Quand cela concerne son travail, du moins. La jeune femme ne compte pas ses heures, et ne l'a jamais fait. Les gardes s'enchaînent sans que ça la dérange, et elle n'accorde pas beaucoup d'attention à sa vie sociale : ses collègues sont ceux avec qui elle va boire un verre, et elle n'a pas le temps de faire de rencontres. Ils doivent aussi supporter les coups de sang de cette sorte de tornade ; oscillant entre calme silencieux et énergie débordante, Pia trouve parfois un juste milieu. Elle sait se montrer avenante, a un certain sens de l'humour et se trouve être particulièrement à l'aise une fois dans sa caserne. Entourée d'hommes, il lui a fallu se construire un sens certain de la répartie, nécessaire pour affronter les boutade sexiste de quelques uns.En somme, Pia est plutôt sympathique, ou du moins s'entend bien avec ses collègues, en général. Souvent sous-estimée, il lui arrive fréquemment de montrer les dents, pour une raison ou pour une autre, par habitude. Se laissant difficilement marcher sur les pieds, les problèmes avec la hiérarchie ont ponctué sa courte carrière. Méfiante, parfois têtue, susceptible et parfois trop impulsive, Pia n'aime pas être forcée à faire quoi que ce soit, et il lui a fallu apprendre à respecter l'autorité de ses supérieurs.Sa vie de toute les jours, sa vie privée, hors des murs de la caserne est un peu la même, routinière, dès qu'elle met les pieds chez elle. Faire du sport, ranger l'appartement, acheter de quoi manger. Recommencer, une nouvelle fois. Aller chercher des livres chez le bouquinistes du coin, un latte au soja au café du coin, courir jusqu'à Central Park, prendre un peu l'air et revenir. Retourner à la caserne. Certainement qu'elle aime ça, cette relative quiétude. Comme son travail. Marcher sur un drôle de fil, entre tension constante, sang-froid et vide total. A deux doigts de la chute.
Once upon a time...
▬ Une chanson pour commencer cette présentation ? ;
Wanna know more ?
▬ La plus grande honte du personnage ;
Sa honte, c'est son histoire. Celle un peu trop lue, un peu cliché, d'une fille abandonnée par des parents irresponsables, qui grandit comme elle le peut, et avance encore comme elle le peut. Qui se perd, se retrouve grâce à l'aide d'Irving, à l'adolescence, et qui se perd encore. Sa honte c'est quand on lui demande si elle a de la famille, et sa honte se change en colère parce qu'elle ne veut pas en parler; parce qu sa famille, c'est Martin et Irving, même s'ils ne portent pas le même nom, même si les choses sont toujours un peu étranges, avec Irving, malgré toute la tendresse et l'amour qu'elle peut lui porter.
▬ Définition de l'enfer pour le personnage ;
L'enfer, c'est de voir Martin et Irving disparaître de sa vie, de les voir tout simplement s'envoler et de se retrouver seule. La solitude ne l'a jamais effrayée, elle y est trop habituée pour la craindre, mais elle ne pourrait pas vivre sans eux. L'enfer c'est ne plus pouvoir faire son job, ne plus pouvoir aider ces inconnus, tous les jours, chaque jour. L'enfer c'est de voir Marla s'installer chez les jumeaux, dans leur vies, dans leur leur appartement, c'est la voir les bouffer et les réduire à néant, réduire en cendre tout ce qu'ils ont pu construire - oui, avec elle, oui. En fait, l'enfer pour Pia Oddenkirk, c'est perdre les deux seuls choses stables de sa vie : les Haddon et son job. Sa "famille" et sa vocation. Parce qu'elle n'a rien, en dehors de ça.
▬ Définition du paradis pour le personnage ;
Pia n'y croit, n'imagine pas un idéal, un paradis, un lieu saint qui ferait office de refuge. Elle n'y croit plus depuis ses six ans, et a craché dessus dès ses douze. Une journée avec Irving, à boire du café, se disputer et manger des gaufres lui suffit. Une journée sans gamins abusés, sans filles frappées, violées, agressées, sans morts ou blessés grave, c'est une bonne journée, même si elle aime son job. Une journée dans le canapé, un thé dans un main, à écouter Martin jouer, ça lui convient aussi. Tout tourne autour de ça, tout tourne autour d'eux trois. Le paradis, peut-être que c'est juste ça, eux trois et leur vie confortable, un peu étrange.
▬ Point faible du personnage ;
Irving, en premier lieu, et Martin. Elle pourrait faire bien des choses pour eux, ou à cause d'eux. Par extension, son point faible reste son passé, cette histoire dont elle ne se débarrasse pas qu'elle se contente d'ignorer, comme si elle n'existait pas. Son point faible c'est son instabilité qui la fait débarquer à 4h du matin dans la chambre d'Irving juste pour pouvoir dormir avec lui; qui la fait s'engueuler avec ses supérieurs, parfois ses collègues, qui lui fait accoster des inconnus dans des bars, ou rester des mois sans développer de réelle vie sociale. Pia fait ou ne fait pas, sans juste mesure, il n'y a qu'avec les jumeaux qu'elle quantifie, qu'elle dose, qu'elle tente de faire attention, un peu.
▬ Point fort du personnage ;
Sa détermination, sa persévérance, son instinct de survie. Tout ce qui a pu la sortir des foyers, des familles d'accueil, qui lui a permis de garder un tant soit peu la tête sur les épaules, de prendre les choses telles qu'elles venaient sans se brûler les ailes à de stupides rêves de famille parfaites, de vie heureuse, de normalité. Son caractère, en somme, sa force de caractère, car Pia, malgré ses travers, malgré sa sensibilité non-assumée, et un équilibre précaire entre force et fragilité. Mais elle mettra toute sa volonté à sortir la tête de l'eau, à défendre une cause, à défendre les Haddon. Elle y mettra de la voix, des coups, ses poings, tout son corps. Pia n'a peur ni de se battre, ni d'encaisser, ni d'assumer.
▬ Casier judiciaire ;
Officiellement, rien. Officieusement : consommation de drogues douces, multiples altercations, et quelques histoires datant de son adolescence auxquelles elle a réussi à échapper...
Behind the screen...
▬ Prénom ou pseudo ; BLABLABLA ▬ Âge ; 23 ans ▬ Où avez-vous connu le forum ; Ouhla! Le retour d'une ancienne (Charlie/Judith) ▬ Connexion ; 4/7 en ce moment, avec un rp un peu lent à cause de mon stage ▬ Code du règlement ;
Spoiler:
Validé par Anjal
▬ Exemple de RP ;
Spoiler:
Un, deux, un, deux, trois, un, deux, trois. Sixten compte ses pas alors qu'elle avance ensuivant la ligne que entre le bitume du trottoir, et sa bordure. Ce truc en pièce là, ou en elle ne sait pas trop quoi, qui court le long de la route, et qui vous fait vous casser la gueule une fois sur deux. Voila qu'elle marche, qu'elle suite cette ligne, joue à l'équilibriste, quelques instants avant de se reprendre, et de souvenir qu'elle n'a plus six ans. Elle ne sait plus bien depuis combien de temps elle est revenue à Paris. Deux mois, peut-être ? Deux mois qu'elle retrouve le français, le baragouine, parfois, plus qu'elle ne le parle, quand sa tête bourdonne et que ses tympans vont éclater. Deux mois, ou presque, qu'elle habite dans un appartement qui en temps normal, serait bien au-dessus de ses moyens – quels moyens ? Sixten n'est pas bête, elle sait bien qu'elle a eu de la chance. Une chance folle, même, de tomber sur cette association, sur la mère de Lou, sur une personne prête à faire confiance à une parfaite inconnue à l'air parfois un peu bizarre, un peu revêche, pas très bavarde. Que dirait-elle, si elle la savait sortie d'une secte dont tous les membres ont été massacrés ? Tous les membres ou presque. Preuve vivante de l'impossible, la suédoise chasse d'un revers de la main cette pensée, les image de sang qui s'écoule, de son esprit et de sa mémoire à court terme. A l'époque du drame, un psychologue avait bien pris soin de lui dire qu'elle n'y était pour rien ; que toute cette histoire n'était pas de sa faute, que leur Père n'était pas un homme normal et équilibré, et que deux enfants comme eux – Nils et elle – n'auraient pu rien faire pour empêcher un tel carnage. Qu'elle ne devait pas se sentir coupable, pas un instant. Ne pas se sentir coupable d'avoir survécu. De vivre encore, alors que tous, jusqu'à ses propres parents biologiques, ceux qui l'avaient offerte bien volontiers à Père, tous étaient morts.
Ses mâchoires se contractent un instant, alors que les bruits de ce jour-là heurtent son esprit sans prévenir et se mêlent aux bruits de voitures qui passent, qui klaxonnent, aux pneus qui crissent et aux gens qui s'interpellent ,ici et là. Certains s'insultent, d'autres se retrouvent, et les prénoms, les mots, se mélangent aux cris de détresse et de douleur. D'agonie, même. Bien sûr qu'elle se sent coupable ; et durant des mois, des années, le psychologue avait tenté d'extraire de son âme cette culpabilité mordante, comme inscrite au fer rouge dans son esprit, indélébile.
Elle s'arrête, à l'angle de la rue, et avise une direction qu'elle ne connaît pas. Le métro ne lui plaît guère : espace trop petit, trop de gens, pas assez d'air. Elle est tombée sur un sans-abri, la dernière fois, entouré des premiers secours, baignant dans son propre sang, et certainement dans son vomis. Le genre détails qu'elle n'a jamais connu, pendant dix ans. Dix longues années où la ville ne lui apparaissait que comme une inconnue un peu menaçante, pas aussi réelle, pas aussi imposante que Paris l'avait été après le massacre. Sixten se demande sans cesse comment font tous ces gens pour vivre ici, tout le temps, constamment, sans pauser, sans avoir envie de partir, loin, très loin de Paris intra-muros. Et puis voilà qu'elle se dit que ça vient d'elle ; qu'elle se rend compte que peut-être le problème ne vient pas des gens, mais d'elle seule. Elle ne connaît personne d'autre capable de faire une crise de panique si le bruit des travaux de l'immeuble voisin est trop fort, trop constant, trop persistant ; personne n'a cette impression qu'on lui parle au ralenti, qu'on découpe les syllabes comme dans un mauvais film à la bande usée jusqu'à la moelle et qui ne veut plus marcher.
Sixten ne sait pas vraiment où elle va, et laisse ses pas la guider, suit les rues qui s'enchaînent sans qu'elle ne prenne la peine d'en noter les noms. Lou lui a prêté un téléphone, au cas où elle se perde en chemin ; ça lui est déjà arrivé, à vrai dire. Il n'y a que trois numéros dans le répertoire : celui de l'appartement, celui de Lou, et celui de Marika .Elle a oublié d'ajouter celui de Joan, et s'en veut tout à coup. Elle aurait bien parlé à la vieille dame, écouté son accent si délicat ; elle aurait pu lui demandé comment se portaient les chevaux, et si elle pouvait revenir, quand elle en aurait assez. Quand cette escapade folle, parisienne, serait achevée. Allait-elle vraiment retourner là-bas ? Le bruit d'un obturateur résonne non loin d'elle et la tire de ses pensées. Ce n'est pas un bruit gênant ; c'est léger, pas très loin mais léger, et elle l'entend, ce bruit, des centaines de fois par jour. Mais d'habitude, il s'agit d'un vieil appareil photo jetable – oui, il en existe encore -, d'un numérique plutôt haute gamme, mais pas de ce bruit là. Elle ne cherche pourtant pas la source tout de suite, et continue d'observer la vue. Mais dans son oreille résonne le petit son particulier, encore et encore, et c'est comme un moustique pour Sixten, un moustique qui vous harcèle la nuit tombée, alors que vous êtes prêt à vous endormir. Alors sa tête se redresse un peu vivement, et elle accroche des yeux la silhouette armée de l'appareil. Et se fige.
« Nils? » Le prénom passe ses lèvres avant même qu'elle n'ait le temps de réfléchir ; et pourtant, elle pense toujours avant de parler. Elle ne sait pas vraiment s'il va l'entendre, elle ne sait pas vraiment s'il est là, et ses sourcils se froncent, un instant, en imaginant qu'elle s'est trompée. Il ne peut pas être là. Et elle repousse dans un coin le fait qu'elle est revenue peut-être un peu à cause de lui.
▬ Célébrité sur l'avatar ; Alicia Vikander ▬ Multicompte(s) ; Nope ▬ Un dernier truc à dire ? ; Vous m'avez manqué un peu quand même.
Dernière édition par Pia Oddenkirk le Mer 21 Mai - 21:17, édité 12 fois
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Mer 14 Mai - 23:51
HISTOIRE
▬ Histoire ; Abandon des parents, foster care, familles et centres d’accueils, gardiens abusifs, conneries à répétition… On pourrait résumer la vie de Pia, jusqu’à ses vingt ans, à cela, ou presque. Sans entrer dans les clichés du genre, nous pourrions ne pas être bien loin de l’image de pauvre gamine confiée au système américain. Née en Suède, dans un trou perdu pas bien loin de Karlstad, rien ne prédestinait Pia à grandir aux États-Unis. Si ce n’est un père américain, et une mère éperdument amoureuse de ce dernier. Un voyageur sans le sou, quelque chose dans cette idée là, et une jeune femme un peu rêveuse, un peu idéaliste. En 1986 apparaissait la jolie petite tête de Pia, gueulante et vociférante, en parfaite santé et aussi affamée qu’un jeune loup. Abandonner le bébé n’était pas, à l’origine, dans les projets de la famille toute neuve. Ce qu’ils souhaitaient? Quitter la Suède, s’installer aux États-Unis, trouver du travail et … Vivre. A croire que les plans ont rapidement changé. En 1988, tout juste âgée de deux ans, Pia se retrouva confiée à l’Oncle Sam, et ne revit, jusque là, jamais ses parents. Ils mirent le cap vers le Sud, à la recherche de quelque Eldorado qui leur permettrait de vivre en paix, sans gamine sur les bras.
Commença un périple complexe, marqué par des changements de foyers, de centres d’accueil. Une sorte de voyage au sein de l’Etat de New-York, en passant par les comtés de Madison, du Wyoming ou de Franklin. Oui, elle en a vu, du pays, et des gens de toutes sortes. Pia ne se souvient pas exactement des “parents” qui se sont occupés d’elle durant son enfance; elle ne garde que quelques cicatrices, ici et là, surtout sur les genoux et les bras, des bêtises qu’elle a pu faire avec les enfants du quartier, avec ceux des autres orphelinats. Elle se souvient un peu mieux, par contre, de ce qui est arrivé autour de ses dix ans, et après, comme si elle avait occulté toutes les années précédentes pourtant relativement confortables, presque heureuses. Les premières fois où elle mit les pieds dans un des centres d’accueil du foster care, ceux destinés aux ados et aux pré-ados, elle se sentit mal. Réellement mal, physiquement perturbée. Quelque chose clochait dans cette image de ces filles presque livrées à elle-même, fumant en cachette, ou même pas, se débattant avec leur passé et leur identité en construction. Bien sûr, tout cela ne lui venait pas à l’esprit, Pia sentait simplement que leur situation n’était pas normal. Que ce n’était pas ça, de grandir, que ce ne devrait pas être ça. Peut-être est-ce à ce moment là que son caractère commença à se forger; à vrai dire, elle n’avait pas le choix. Les rumeurs courant autour des orphelinats ne sont pas toutes fausses, loin de là : les gardiens et les responsables n’étaient pas toujours d’un grand secours, et les jeunes gens, entre eux, n’étaient pas vraiment mieux. Il arrive de trouver des amis, de tisser le des liens très forts, dans ce genre d’endroits; ce n’est pas arriver à Pia. Les passages à centres d’accueil se sont renouvelés, les fugues aussi. Réaction presque instinctive, elle ne faisait que s’enfuir, parfois même sans vraiment s’en rendre compte : elle ne rentrait pas, le soir venu, ou restait des heures dehors à errer, jusqu’à ce qu’une patrouille de police ne la ramène, et qu ‘elle ne se fasse sermonner, dans le meilleur des cas.
Il se passa beaucoup de choses, durant ces quelques années, surtout jusqu’à ses 14 ans. Famille sur famille, centre sur centre. Menace sur menace, aussi. “Si tu continues comme ça, on ne trouvera plus personne pour s’occuper de toi”. Pourtant, elle a continué. Pia était relativement bonne élève : l’école lui permettait de s’échapper. Apprendre de nouvelles choses, passer le plus de temps possible en classe, pour échapper aux parents de quelques mois, aux filles qui aimaient particulièrement l’ennuyer. A ce niveau là, c’était presque de la torture : voler des affaires, couper des cheveux, humilier, sans cesse. Elle n’était pas la seule à en prendre plein la gueule, loin de là, et elle répondait, se battait, mordait s’il le fallait, pour tenter de garder un minimum de dignité; les filles n’étaient pas tendres entre elles. Une sorte de loi du plus fort. Quand ce n‘était pas à cause d’elles que Pia craignait de rentrer le soir, c’était à cause des gardiens. Enfin, pas tous. Juste un, lorsqu’elle avait quinze ans. Un de ceux qui vous regarde un peu trop fixement et se montre particulièrement tactile. Qui vous fait des propositions que vous ne devriez jamais entendre et vous coince, un soir, dans un couloir trop vide. Certainement qu’elle échappa au viol de peu, que la directrice du centre avait encore une conscience.
Son premier amour, c'est aussi cette année là que Pia rencontra son premier amour. Son meilleur ami, celui qui deviendrait sa famille. Irving. Irving, le gamin qui essayait d'attirer son attention, Irving le type qui avait un jumeau, mais qui ne lui ressemblait pas. Irving, Irving, Irving. Pia était à l'époque terriblement méfiante ; il parvint pourtant en très peu de temps à l'apprivoiser, à la rendre gentille, rieuse, même souriante, tous les jours, un peu tous les jours. Ce fut une sorte de coup de foudre d'enfants, qui devint rapidement si sérieux que Pia aurait été prête à rester des mois et des mois en foyer simplement pour ne pas être séparée d'Irving et de Martin, à qui elle s'était aussi beaucoup attaché. Leur trio était né, déjà, dès l'adolescence mais Irving tint dans sa vie de l'époque une place toute particulière. Il fut le premier à qui elle fit entièrement confiance, la première personne avec qui elle s'ouvrit presque complètement, sans retenue. A qui elle parla de ses parents, de leur absence surtout, des années compliquées, des années à venir. Peut-être que cette fois qu'elle se projeta dans l'avenir. Ils se retrouvaient sous la couette de la chambre de Pia, pour se cacher des autres et se cacher du monde, et entre deux baisers, entre deux rires, ils se racontaient comment ils bâtiraient leur univers. Comment ils trouveraient leur maison, quels métiers ils pourraient faire, après l'université peut-être, après avoir passé des mois et des années ensembles. Comment ils vieilliraient, dans leur maison un peu isolée. C'était sans compter les aléas de la vie en foster care : les foyers, les familles d'accueil, la séparation. Douloureuse, déchirante, qui la poussa presque à fuguer à nouveau. Son premier psychologue, Pia le rencontra cette année là. Si elle mit beaucoup de temps avant d’arriver à lui parler réellement, à s’ouvrir un tant soit peu, elle fut intriguée par cette profession. Elle n’avait jamais envisagé de faire de grandes études, et elle ne les fit jamais, d’ailleurs. N’obtint pas de doctorat, ou de diplômes de ce genre; commença, par contre, des lectures un peu différente. Elle s’intéressa à la naissance de la psychologie, à la psychanalyse, à ce qu’il se passe dans l’esprit des gens. Dans le sien. Cette rencontre n’ouvrit pas réellement son horizon professionnel, ni même ne suscita de vocations, d’envies pour le futur. Pia n’était pas défaitiste, ni même déterministe - quoi qu’un peu. Mais ne se projetait pas dans l’avenir, et ne le fait toujours pas.
Quinze ans, c’est un peu la libération. La révélation, aussi. Pia fut envoyée dans une nouvelle famille, une énième, au sein même de la Grande Pomme. Elle n’y avait encore jamais mis les pieds, un peu effrayée par ces immenses tours de verre et d’acier qu’elle avait pu voir dans les livres de géographie. La maison où elle échoua, dans un quartier plutôt calme, ni aisé ni pauvre, était bien tenue. Rangée, propre, une chambre à elle. Pia se sentit chez elle, pour une fois. Chaleureusement accueillie par ceux qui allaient devenir ses parents adoptifs, sur le tard, elle découvrit le monde des pompiers, se rendit dans une caserne, une vraie, quelques jours après son arrivé. L’homme n’était pas bien vieux, avait toujours rêvé d’être pompier. Les premiers pas de Pia dans la 55e furent hésitants; cet univers l’impressionnait, à l’époque, et jamais elle n’aurait pensé y travailler un jour. Durant ses années de lycée, un professeur évoqua cette possibilité. Devenir secouriste. Suivre les pas de celui qui était son nouveau père, depuis quelques mois, et être à la caserne, elle aussi. Pourquoi pas, après tout? Se rendre compte que pompier est un métier à risque, sa mère adoptive l’avait fait, très tôt. Pia ne le comprit qu’en 2001. Elle se le prit en pleine face. Les attaques venaient tout juste d’avoir lieu, le chaos régnait encore, aidait par la poussière et les tonnes de décombres envahissant New-York. Des centaines de kilos de béton armé reposant sur les corps de centaines de personnes. Son nouveau père, un pompier comme les autres, un pompier de la 55e, fut dépêché sur les lieux, trouvant miraculeusement un rescapé avant un éboulement. Ce ne fut pas le seul enterrement auquel assista Pia, à l’époque. Si elle avait appris à éluder la question des parents biologique, elle mit en place la même discipline pour son père adoptif qui, en quelques mois à peine, avait su attirer admiration et affection. Seule sa mère arrivait, et arrive encore à évoquer le sujet sans la braquer, sans avoir à se heurter au sanctuaire dressé autour d’Adrian Oddenkirk.
Pourquoi pas, secouriste, alors? Une telle expérience aurait pu lui faire changer d'avis, la détourner d'une telle vois. Tuer la petite voix dans son crâne qui murmurait "dans une ambulance" quand on lui demandait où est-ce qu'elle avait envie de travailler. La décision ne fut pas prise tout de suite. Les mois s'écoulèrent jusqu'au diplôme, à vivre seule avec sa mère adoptive, à rendre visite à son psy. Durant quelques temps, la jeune femme alla de petits boulots en petits boulots, mettant un peu d’argent de côté; même si sa mère souhaitait payer ses études, cette idée ne faisait pas son chemin jusqu’à l’esprit de Pia. Elle avait bien du mal à accepter cette drôle de dépendance, affective surtou, développée à l'égard de cette femme qu'elle ne connaissait que depuis quelques années. Même lorsque sa formation pour devenir EMT-P, ouparamedic, commença, elle tenta de garder un petit travail pour arrondir les fins de mois. Ce qui ne dura pas, pour être franc, tant la formation, les heures en immersion, celles de révision se révélèrent intenses. Et satisfaisantes, dans le même temps. Cet univers lui plaisait réellement. Elle n’avait pas le temps de penser, devait agir par automatisme, par instinct, mettre en pratique, analyser. Ingurgiter tout un tas de choses qu’elle n’aurait jamais imaginé savoir.
Les choses se sont enchaînées dans une sorte de routine à laquelle Pia s’est habituée. Étudier, étudier, et encore étudier, jusqu’à la fin des quatre années qui feraient d’elle une secouriste.Rencontrer des hommes, des femmes, qui ne firent que passer sans réellement s'attarder dans sa vie, quelques mois, tout au plus. Pouvoir grimper dans une de ces ambulances, suivre le camion, et se préparer à agir était devenue sa motivation. Y être parvenue fut une libération de courte durée. Elle célébra, avec quelques camarades de sa promotion, s’installa dans un appartement petit, mais plutôt confortable, malgré le manque d’effets personnels. Elle eut surtout de la chance, et décrocha une place dans la 55e, elle aussi. Jeune, tout juste diplômée, à l’époque, les premiers temps furent éreintants. Elle se plongea à corps perdu dans ce qui était son nouvel univers, en tira toute la satisfaction qu’elle ne pouvait tirer de sa vie privée, de tout l’univers personnel de sa vie. Elle l’oublia, aussi, un peu. Les choses qui la touchent le plus se trouvent souvent dans son ambulance, ou dans la caserne. Dans cet appartement où elle squatte de plus en plus souvent : celui des Haddon. Il n'y a pas si longtemps que Pia est tombée par hasard sur Irving, dans un pub où elle ne mettait jamais les pieds en général. S"ils passèrent la nuit ensemble, ils développèrent par la suite cette amitié un peu étrange, faite de franchise, d'une sincérité sans limites, d'une tendresse encore plus grande, et parfois, de sexe, d'engueulades, de crises presque violentes dont ils reviennent toujours.
Dernière édition par Pia Oddenkirk le Lun 26 Mai - 20:57, édité 3 fois
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Mer 14 Mai - 23:55
ALICIA Bienvenue, bonne chance pour ta fiche !
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:01
(Re)welcome
Dernière édition par Ian S. Redwood le Jeu 15 Mai - 0:17, édité 3 fois
Anja Malkovski
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:06
Bouclettes ?
Bon retour !! Je valide le code règlement aussi, bon courage pour la fiche, le staff est là blablabla, tu sais tout ça
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:09
C'est compliqué, on avait toutes les deux les cheveux bouclés Pas Pauline-Winnie mais Pauline-Judith/Charlie.
Merci beaucoup
Anja Malkovski
Reine des Glaces Gott weiss ich will kein Engel sein
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:19
Ahah au temps pour moi. Rebienvenue anyway !
En tout cas, c'est Pia pia pia dans ton corps (désolée, fallait bien que quelqu'un te la fasse )
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:21
J'adore Alicia ! Elle est trop belle !! Bienvenue (ou rebienvenue, j'ai pas tout compris) par ici
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 0:25
Jamais deux sans trois !
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 2:06
Bienvenue parmi nous <3
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 7:36
Hehe mais vous vous êtes donné le mot, c'est pas possible ^^ Rebienvenue !
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 15 Mai - 12:38
Bon retour
Pia, ça vient de .... de .... des livres de robin Cook ?
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Lun 19 Mai - 22:57
Allez allez finis ta fiche on croit en toi !
(je te dis quand même BIENVENUE parce que sinon c'est du flood)
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Mer 21 Mai - 21:19
Merci les fiillleees Cynthia : J'aurais aimé dire oui! Le prénom m'a juste beaucoup beaucoup plus *va googlé*
C'est pas du grand art mais je pense avoir fini !
Anja Malkovski
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Mer 21 Mai - 22:29
Je lis ta fiche
Anja Malkovski
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Jeu 22 Mai - 0:04
Il y a un petit truc qui m'embête. J'imagine que c'est un peu fait exprès mais bon. Au début, tu parles beaucoup d'Irving et de Martin, tu les cites même dans les points faibles. Seulement, tu ne les évoques pas une seule fois dans l'histoire, ni comment elle les a rencontré, ni depuis quand etc. Je trouve ça un peu étrange que des personnes qui sont aussi importantes pour elle ne sont pas du tout présentes dans la narration de sa vie. Sans forcément raconter leur relation dans les détails, peut-être juste expliquer en quoi ils sont aussi importants pour elle ? Ou à quel moment de sa vie ils sont apparus ? Je ne sais pas, il y a certainement des choses que tu veux garder floues exprès mais ce serait bien que tu rajoutes juste quelques mots quelque part là-dessus
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Ven 23 Mai - 7:49
Ah oui j'avais oublié de modifier ça!
Merci Anja, je change au plus vite
Anja Malkovski
Reine des Glaces Gott weiss ich will kein Engel sein
MESSAGES : 14152
POINTS : 451
AVATAR : Eva Green
CRÉDIT(S) : Fatal†Error
TAG LINE : « Having a vagina doesn't stop me from believing that my balls are bigger than yours. »
PROFESSION : Propriétaire des agences d'escorte Malkovski / Maquerelle de Luxe - Propriétaire par héritage du Fight Club
Feuille de personnage ÂGE DU PERSONNAGE: 35 ans CASIER JUDICIAIRE: RANG DE CRIMINALITÉ: CRIMINEL
Sujet: Re: PIA | Snap out of it Lun 26 Mai - 20:57
Fais-moi signe quand c'est fait
Invité
Invité
Sujet: Re: PIA | Snap out of it Lun 26 Mai - 20:58
Et voila, j'ai enfin réussi à me concentrer pendant dix minutes
J'ai rajouté un paragraphe et quelques mots à la fin, j'espère que ça reste cohérent! : )
Anja Malkovski
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Sujet: Re: PIA | Snap out of it Mar 27 Mai - 0:16
Bravo !
Tu es une future victime de la Fatalité
Voilà qui est mieux ! On comprend un peu plus pourquoi ils sont si importants pour elle ! Je n'ai rien d'autre à ajouter, le personnage a l'air intéressant. Le choix de métier est judicieux, elle va avoir du pain sur la planche en ce moment XD Et moi, je repars avec la chanson des Artic Monkeys dans la tête