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 “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]

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August S. Lockhart


August S. Lockhart


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MessageSujet: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMer 3 Aoû - 17:03

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
◄◄◄◄◄© by anaëlle.


...
Une fois dans la voiture, je fixe longuement la route. La main refermée sur le levier de vitesse comme s'il s'agissait de la détente d'un flingue, je finis par réaliser qu'il ne s'agit que d'une voiture et je regrette la simple utilisation et le manque d'intérêt total de ce que je détiens. Quoique. Un coup de feu pourrait me soulager immédiatement, mais la voiture peut aisément permettre cette échappatoire. Si l'on s'y prend bien.

L'image de Sacha me revient, à l'hôpital suite à notre accident de voiture alors qu'elle m'apprend être ma gamine. Je souris, amèrement. Vie de merde. P*tain. J'aurai décidément fait plus de dégâts que les démons qui m'ont servi de vieux. Un regard pour le volant quand je démarre, le moteur ronfle et je baisse le frein à main en jetant un œil dans le rétroviseur. Vers l'appartement.
Erika va vouloir qu'on discute. Encore, beaucoup, toujours. On aura beau discuter inlassablement, prendre toutes les directions possibles pour envisager et appréhender chacune d'entre elles, aucune anticipation ne nous sauvera. Je ne peux pas être père. Encore moins celui de son enfant...

Je roule pendant de longues minutes, à une vitesse certainement déconseillée. Je prends les virages les plus larges, suis les plus grandes voies dans l'espoir d'être éloigné un maximum de mon enfer. Mais on n'échappe pas à sa propre personne. S'échapper est vain. Je le sais très bien, je le savais avant même de quitter l'appartement. Il fallait néanmoins que je réponde à cette envie puissante d'espace et de fuite, agir, vite, avant que les émotions ne me submergent.
Avant que mon trouble ne se répande jusqu'à elle.
Je revois ses yeux remplis de larmes, sa voix si tendue, froide, blessée. Je devine son ventre, pas encore rond et pourtant si différent désormais que je sais.

Je roule, encore. Finalement, c'est quand l'indicateur de carburant s'allume que je m'arrête. Obligation. Je fais le plein d'essence et balance mon téléphone sur les sièges arrières avant de reprendre la route. Je n'ai pas suivi une direction précise. J'ai même fait demi-tour à un moment. Dès que le coin devient familier je braque, m'esquive encore un peu.
Le jour se lève bientôt et je suis exténué. J'ai soif et sommeil, terriblement sommeil mais ce n'est qu'une sensation. Douloureuse. Je ne peux pas dormir. Il plane ce dégoût incurable qui m'empêchera d'être tranquille. J'entre dans un bar à l'heure où il ferme, finalement je me retrouve dans un restaurant pour m'offrir un café. Il n'est pas 7h, je m'écroule sur la table un moment avant de rouvrir les yeux, presque reposé. Avec enfin une idée :
Si je suis ainsi rogné c'est uniquement de leur faute. Je dois retrouver mes parents. Le passé restera inchangé mais si je parviens à exprimer mes maux, à rejeter sur eux les plaies, regrets, et autres traumatismes que je leur dois, je finirai peut être par me retrouver.

Je dois retourner au bureau, entamer des recherches sérieuses. Il y a environ deux ans, j'ai engagé quelqu'un pour retrouver mon père. J'avais, à l'époque, cet énorme besoin de le croiser. De discuter avec lui si il accepte les mots, d'affronter de nouveau ses coups s'il n'a pas changé.
Il est temps de rouvrir le dossier.

C'est en pensant à Erika, bien sûr, que je retourne au cœur de NY. Je n'ai pas récupéré mon portable et je précise à ma secrétaire que je ne veux rien savoir des coups de fil de la journée. Décrétant une pause de plusieurs jours, plusieurs semaines si nécessaire, je me plonge corps et âme dans ce nouveau but.
Retrouver mon père.
J'ignore le fond du problème, je me voile la face de manière inattendue et focalise toute mon attention sur cette excuse insensée. Insensée, mais efficace. Moins de torture, de l'occupation et du temps qui passe sans que mon mal ne s'aggrave.
Quand je choisirai de reprendre le temps et sa course, de me replonger dans notre réalité, le retour sera brutal. Couard et buté, je prends l'option qui se présente en me persuadant que ça peut être une solution.

Erika, toujours là, devient un moteur. Je transpose son influence en motivation. Mon amour pour elle devient inspiration, ma peur de ce bébé est transfigurée en objectif prioritaire et ma peine d'avoir ainsi tout gâché est déformée en volonté.
Je vais le retrouver.
L'étape suivante n'existe pas encore. Je ne veux pas tourner la page.

Je voudrais pouvoir nier,
C'est néanmoins inscrit en moi,
Inéluctable vérité,
La suite rime avec Erika.

♣ ♣ ♣

6 jours plus tard

Trois sonneries, je m'apprête à raccrocher quand elle répond enfin. J'inspire mais ne tarde pas : elle est capable d'interrompre la communication. J'appelle depuis le téléphone de ma secrétaire, mon portable s'étant perdu dans un coin de la voiture.

" ...je, j'espère que tu vas bien. J'ai entendu ce qu'il s'est passé avant-hier. La tentative de cambriolage à la bijouterie, je me suis inquiété et... "

Une main nerveuse sur le visage, je soupire en froissant les papiers que j'ai sous la main.

" Je m'excuse d'être parti mais il faut que... "

C'est terrible. J'ai bien fait de me contenter du téléphone.

" Je cherche mon père. Peut être qu'après ça je pourrais, on discutera. Erika ? "

Je la sens bouillir d'ici. Je m'en veux mais je prends mes distances, confortablement installé dans le rôle de l'avocat sans cœur, j'attends qu'elle explose, si elle le souhaite, et je mettrai de côté cette dispute et ma connerie.
Jusqu'à la prochaine fois. Mais au moins, j'aurai entendu sa voix ;
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeVen 5 Aoû - 14:52

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] Tumblr_norfl3AQB41rrygyoo7_250 “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] Giphy

Juin 2016, début de soirée – Appartement d’Erika

Retrouver des habitudes dans son ancien appartement fut plus simple qu’elle ne se l’était imaginé. A croire qu’une partie d’elle n’était jamais réellement partie d’ici. A cet instant cependant, Erika ne pensait à ce que cela pouvait signifier ; elle s’en fichait. L’ouragan dévastateur de ses émotions était claquemuré dans la plus haute tour de son esprit avec interdiction d’en sortir, la porte jalousement gardée par une colère plus profonde et plus noire encore que tout ce qu’elle avait pu éprouver auparavant. Elle refusait de céder. Elle refusait de tomber dans une nouvelle crise de larmes. Elle refusait de se laisser détruire plus qu’elle ne l’était déjà. S’apitoyer sur son sort la révulsait, ouvrir son cœur à tout ce que le départ de l’avocat provoquait lui donnait la nausée. Elle n’avait eu que ce qu’elle méritait en lui faisant confiance. Elle s’était laissée berner, comme toutes les autres avant elle. Inutile de concéder plus à son chagrin et sa douleur, elle avait déjà l’air assez stupide ainsi, engrossée et délaissée. Sa fierté et son amour-propre ne pouvaient pas être plus blessés qu’à cet instant. Et cette blessure n’était rien comparée à celle qu’August avait délibérément provoquée sur elle.. Mais celle-ci était fermement tenue sous silence par les deux autres. Il y avait assez de souffrance comme ça pour toute une vie, elle n’allait pas se mettre à sangloter le départ d’un lâche qu’elle avait aimé ; c’était inapproprié. Une preuve de faiblesse.
Et elle en avait assez de paraître faible.

Les jours qui suivirent son départ, Erika fit de son mieux pour agir le plus normalement du monde. Certains n’y virent que du feu quand d’autres ne s’y trompèrent pas mais pour les uns comme pour les autres, elle ne concéda aucune explication ni aucune confession. Cillian tenta maintes fois, usant de tout son savoir-faire d’interrogateur et ami, manquant parfois de peu la phrase de trop qui l’aurait amenée à déverser le flot des émotions qu’elle jugulait. Erika avait tenu bon. Elle s’était montrée agressive avec lui, jusqu’à ce qu’il lâche l’affaire et comprenne qu’elle ne parlerait pas. Elle avait besoin de gérer les choses à sa manière, comme elle l’avait toujours fait. S’épancher ne faisait pas partie de ça. Qu’aurait-elle eu à dire de toute façon ? Elle ne ressentait que colère et honte. Pour tout et tout le monde. S’enfoncer dans le travail était encore la meilleure de tout oublier. Jusque-là, cela ne lui réussissait pas trop mal. Alors, qu’on lui foute la paix.

Le détail qu’elle ne pouvait cependant ignorer était l’étranger qui poussait clandestinement dans son ventre. Si les premiers jours elle l’avait complètement ignoré voire oublié, noyé dans tout ce qu’elle avait déjà à subir comme conséquences, Erika ne pouvait nier bien longtemps devoir prendre une décision. Pour elle, il n’y avait pas de choix à faire, elle savait ce qu’elle devait faire et c’est sans l’ombre d’un doute qu’elle avait pris rendez-vous. Il était fixé à la semaine suivante ‘le temps de la laisser réfléchir’. Une formalité dont elle se serait bien passée mais à laquelle elle devait néanmoins se plier. Après tout, certaines changeaient peut-être d’avis réellement durant cette semaine.
Erika, elle, se présenta au rendez-vous le vendredi soir sans avoir même eu le temps de réfléchir au maintien de sa décision. Etant donné la précocité de la grossesse, on lui proposa la voie simple, médicamenteuse. Elle repartit sans avoir même fait état de sa situation et du pourquoi de sa décision. Si elle n’était pas heurtée par le processus, elle ressentit malgré tout un léger pincement, comme un sursaut d’humanité ou de conscience collective. Sensation qui disparut lorsqu’elle revint chez elle. Elle posa les cachets sur la table du salon et les oublia lorsque son téléphone sonna. Elle regarda l’écran, numéro inconnu. Elle décrocha.

Erika Stojanovic. » fit-elle par réflexe, pensant à un appel du poste vu l’heure tardive.
...je, j'espère que tu vas bien. J'ai entendu ce qu'il s'est passé avant-hier. La tentative de cambriolage à la bijouterie, je me suis inquiété et... Je m'excuse d'être parti mais il faut que... Je cherche mon père. Peut-être qu'après ça je pourrais, on discutera. »

Silence. Le téléphone tremblant dans sa main fébrile, elle porta deux doigts à son visage pour se pincer l’arête du nez, fermant les yeux.
Raccroche.
Maintenant.
Maintenant Erika.

Erika ? »

Sa respiration déjà rapide se bloqua. Rouvrant les yeux, livide de rage, ses doigts se refermèrent plus fortement sur le téléphone, elle laissa jaillir la colère hors de sa cage.

Quoi August ? Tu veux mon autorisation maintenant ? Vas-y, va le chercher ton père ! Fais ce que tu veux, vois qui tu veux. Je m’en fous. T’entends ? Si ça t’permet de mieux de mieux dormir la nuit et de supporter ton reflet dans le miroir, eh bien vas-y. Mais va pas me faire croire que tu t’inquiètes soudain de ce qui peut m’arriver parce que ça je veux plus l’entendre. Je veux plus JAMAIS t’entendre. (Un bref arrêt puis un rire, cynique.) Je sais que tu connais cette situation par cœur alors te fatigue pas, je vais te sortir les mêmes salades que toutes ces greluches dont t’as fait tourner la tête. J’en suis pas bien différente après tout, non ? Va pas nous faire croire le contraire maintenant que tu t’es barré. »

Elle laissa planer un silence, le temps de sentir sa poitrine se gonfler à nouveau de rage et des larmes furieuses poindre dans son regard. Elle déglutit sa colère et lâcha d’une voix froide comme la pierre, calme comme la mort.

Va en enfer August. »

* * *

Même jour, milieu de la nuit – Commissariat du Queens, salle de sports du personnel

Ses poings s’abattaient successivement sur le sac de sable pendu au plafond, variant l’angle et la puissance du coup. Les mâchoires serrées, le regard noir de colère, elle se concentrait sur chaque coup donné comme s’il s’était agi d’un exutoire. Frapper ne la faisait pas décolérer, à peine si cela la canalisait. Mais elle avait besoin de bouger, de frapper, de laisser sortir toute cette énergie qu’il avait engendrée en moins de temps qu’il ne lui fallait pour la museler. Comment osait-il appeler ? Comment osait-il s’inquiéter pour elle et s’excuser après ce qu’il lui avait fait ? Partir à la recherche de son père ?! La belle affaire ! Son sens des priorités n’était clairement pas le même que le sien. A quelle foutue logique répondait-il à cet instant ? Etait-il seulement rationnel par moments …
Quand ses poings ne lui suffirent plus, elle balança un genou, un pied, laissant échapper des grognements furieux quand le sac échappait à son coup sous la puissance du précédent. Son corps entier perlait de sueur et sa respiration sifflait à lui rendre chaque inspiration douloureuse mais elle refusait de s’arrêter. Pas tant qu’elle avait l’énergie de frapper. Pas tant que sa voix résonnait dans sa tête.

Pouh ! Bah j’aimerais pas être à la place de ce sac. »

Sursautant violemment car ne l’ayant pas entendu approcher – en même temps qui vient s’entraîner au commissariat à 1h du matin ? – Erika adressa un regard noir au nouvel arrivant qui s’avançait vers elle. Le myocarde explosant le compteur et soufflant comme une forge, elle recula de deux pas et pivota pour attraper sa bouteille d’eau dans le sac.

Entraînement tardif ou mauvaise journée? » lança l’autre, un sourire amusé aux lèvres.

Erika l’observa un peu plus longuement, reposant sa bouteille et essuyant le film de sueur qui recouvrait ses jambes et ses bras. De mémoire, il était des Mœurs, un peu plus récent qu’elle d’une promo ou deux, un bon élément, ou en tout cas un agent qui ne faisait pas parler de lui en mal. Elle passa la serviette sur son visage avant de répondre.

Les deux j’imagine. »

Elle n’eut pas un sourire, à peine un bref haussement d’épaules. Elle n’était pas venue pour discuter, surtout pas à cette heure-là et certainement pas après le bordel qu’avait engendré l’appel de l’avocat. Elle ne lui retourna donc pas la question, ce qui ne sembla pas choquer son interlocuteur qui se plaça derrière le sac de frappe et l’agrippa à deux mains avant de s’adresser de nouveau à elle d’une voix assurée.

J’vous le tiens, allez-y. »

Erika le considéra une courte seconde avec méfiance avant de hausser mentalement des épaules et s’approcher à nouveau du sac, coudes repliés, poings levés. Elle recula une jambe pour gagner en appui et plia légèrement les genoux pour plus de propulsion. Et recommença à frapper. Son visage fermé et face au sac ne l’empêchait pas d’entendre les encouragements brefs que glissait l’autre agent de temps en temps. Totalement désintéressée par le fait qu’il essayait de montrer une sorte de compassion étrange envers elle, Erika n’en frappa que de plus belle, profitant de l’immobilité relative du sac qu’il lui procurait.

Quand ses muscles n’en purent plus, elle cessa pour reculer et reprendre son souffle. Ses poumons et son corps tout entier la brûlait. Observant, exténuée, ses jointures, elle fit jouer ses doigts avec une grimace de douleur. Elle saisit néanmoins la bouteille d’eau que l’autre lui tendait avec un vague regard reconnaissant. Il lui adressa un sourire.

Ça vous dirait d’aller boire un verre ? »

Les sourcils d’Erika se froncèrent instantanément. Elle avala sa gorgée d’eau et le fixa, décontenancée.

Comme ça, là ? Juste parce que vous m’avez tenu le sac ? Non mais vous vivez dans quel monde ? »

Souriant de plus belle, l’homme écarta les mains à hauteur de visage en signe d’apaisement et laissa échapper un rire bref.

C’est juste une idée, vous avez l’air à bout et ma séance peut attendre alors.. qu’est-ce que vous en dites ? Juste un verre. »

Erika le regarda à nouveau, trop fatiguée pour s’énerver vraiment mais bien obligée de reconnaître qu’il avait raison. Elle était à bout. Pour autant la proposition ne la séduisait pas plus que cela. D’abord parce que ça semblait étrangement trop s’appuyer sur le fait qu’elle était ‘à bout’ donc plus facile à prendre, ensuite parce qu’elle avait plus envie d’une douche que d’un homme à cet instant et enfin … Il n’y avait pas de troisième point mais deux suffisaient largement à la convaincre. Elle laissa s’étirer son premier sourire depuis une semaine et déclina.

Merci mais.. non merci. La semaine a été longue, je vais rentrer. »

L’homme accepta sa défaite et la laissa pour rejoindre les équipements de musculation, n’omettant pas de la saluer lorsqu’elle quitta la salle.
Arrivée à l’extérieur sur le parking pour récupérer sa moto, Erika inspira l’air tiède de la nuit. L’interlude, aussi étrange ait-il été, avait remis colère et ressenti derrière les barreaux de leur cage. Elle pouvait rentrer sans craindre d’imploser.

* * *

Le lendemain, dans la matinée – Appartement d’Erika

Assise dans l’un des fauteuils de son salon, les jambes repliées contre elle, un t-shirt immense pour tout vêtement, Erika tenait l’un des deux cachets entre la pulpe de ses doigts, observant la courbe ovalaire de sa surface. Elle ne tentait pas de percer son mystère, on lui avait expliqué l’effet de ce premier traitement ainsi que celui du second qu’elle devrait prendre un peu plus tard dans la semaine. Le tout destiné à tuer littéralement dans l’œuf le futur qui se profilait sous son nombril. Elle avait beau songer à la facilité, à l’évidence de cette solution ; ce matin il lui semblait voir les choses différemment.
Elle ignorait si la nuit lui avait particulièrement porté conseil, si elle n’avait au contraire pas assez dormi, si l’appel de l’avocat n’avait pas chamboulé tous ses plans par quelques mots mal choisis.. Elle ignorait d’où lui venait cette question étant donné que les choses avaient toujours été claires pour elle. Pourtant la question se posait, s’imposait à elle.

Et si …?

Le simple fait d’y penser lui déclenchait un frisson. Un vertige. Etait-ce juste une expérimentation de son esprit sur son corps ? Cherchait-elle tout bonnement des sensations là où elle n’avait pas même laissé place à la réflexion ? Pourquoi cette envie maintenant, ce matin ? Pourquoi ce mouvement de recul dans sa tête lorsque la raison tentait de faire taire le reste pour faire avaler ce cachet et disparaître le problème ? Ses doigts jouaient avec le médicament, le faisant passer entre ses phalanges. Il était si facile de l’avaler avec un verre d’eau. Pourquoi hésitait-elle tout à coup ? Qu’est-ce qui avait changé ? Pourquoi s’écoutait-elle en plus de ça ?! Il n’y avait pas de place dans sa vie pour un bébé, un enfant, un quelconque projet de parentalité. Elle était seule, que pouvait-elle offrir sinon des meurtrissures, des rancunes et le désespoir de n’avoir pas su prendre la bonne décision ? L’avocat était parti, tout ce qu’il restait de lui était en elle, colère dans son cœur et son esprit, fruit d’une autre époque au cœur de son ventre. Que pouvait-elle offrir à tout ça ? Elle n’avait pas même un modèle décent, au mieux quelques années dans un souvenir lointain lorsque sa mère masquait encore ses véritables desseins. Son père avait été meilleur parent mais il n’était à présent plus en mesure de lui montrer la voie. Si August avait au moins été là pour …

Le cachet glissa de sa main, tombant sur son ventre. Reniflant faiblement, elle le reprit et le garda dans sa paume. Elle était seule, il fallait se faire une raison. Il ne l’aiderait pas à faire ce choix. Elle devait décider seule. Et toute la rancœur qu’elle lui portait ne pouvait entrer en ligne de compte. L’enfant ne méritait pas de subir les blessures que ses parents s’infligeaient. Il n’avait pas même été une seule seconde à l’état d’intention dans leur esprit. Il ne pouvait payer pour eux le prix de leur imprudence. Si elle décidait de le garder, ce ne serait pas pour lui faire payer. Ni à lui, ni à August. Il ne devait pas être une punition.
Il était leur enfant, pas leur sanction.

* * *

Trois jours plus tard, début de soirée – Un resto du Bronx

J’ai bien cru que tu m’avais rayé de ta liste, moi aussi. »
J’ai rayé personne de ma liste Dex. D’abord parce qu’il n’y a pas de liste. Et puis.. J’avais besoin de temps, c’est tout. De temps et de solitude. »
Mmh. Et maintenant que t’as eu tout ça, comment tu v.. – euh, une bière pour moi, merci. La même pour toi ? »

Erika secoua lentement la tête en direction du serveur et commanda de l’eau gazeuse sous le regard éberlué de son ancien partenaire. Un fin sourire se dessina sur ses lèvres. Changer de bonnes vieilles habitudes semblait le bousculer. Elle laissa partir le serveur sans quitter Dexter du regard.

Je fais une pause. » expliqua-t-elle doucement.
Ah.. je.. »

Il fit une mine déconfite, ne sachant pas où se mettre, quoi dire.
Le sourire d’Erika s’élargit un peu plus. Il ne voyait pas. Elle essayait d’y aller doucement mais il ne comprenait pas. Elle ajouta :

C’est juste pour 9 mois. »
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August S. Lockhart


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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 15 Aoû - 16:27

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
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▬ Quoi August ? Tu veux mon autorisation maintenant ?

Je ne l'ai pas appelée pour avoir une autorisation, évidemment.

Vas-y, va le chercher ton père ! Fais ce que tu veux, vois qui tu veux. Je m’en fous.

Je fais ce que je veux et j'ai plus ou moins toujours agis de la sorte, on ne se refait pas.

T’entends ? Si ça t’permet de mieux de mieux dormir la nuit et de supporter ton reflet dans le miroir, eh bien vas-y.

Pour ce qui est de la qualité de mon sommeil, la flicette se trompe totalement. Et elle le sait. Non je ne dors pas mieux depuis que j'ai décidé de chercher Sr Lockhart.
Inutile de lui préciser que mon reflet dans le miroir me satisfait toujours autant ;

Mais va pas me faire croire que tu t’inquiètes soudain de ce qui peut m’arriver parce que ça je veux plus l’entendre. Je veux plus JAMAIS t’entendre.

Et je m'inquiète. Sincèrement. C'est certainement pour ça que j'ai été aussi explicite avec cet appel. Je suis inquiet pour elle, au quotidien à cause de son métier, plus encore depuis que je suis parti et que je sais.

Je sais que tu connais cette situation par cœur alors te fatigue pas, je vais te sortir les mêmes salades que toutes ces greluches dont t’as fait tourner la tête. J’en suis pas bien différente après tout, non ? Va pas nous faire croire le contraire maintenant que tu t’es barré.

Le rire qu'elle laisse s'échapper me fend le cœur et je ne parviens même pas à esquisser le sourire amer que je porte si souvent aux lèvres.
Erika reprend la parole pour appuyer sur notre plus jolie faiblesse. Cette fois je souris. Garce. Relevant les yeux pour les accrocher au plafond, je réponds à son attaque par un soupir insolent. Que dire ? Aucun argument n'est nécessaire, elle sait pertinemment que j'ai eu pour elle un comportement nouveau, unique, totalement différent. Effrayant, d'ailleurs. Ça s'est confirmé l'autre soir quand je suis parti...

Va en enfer August. »

...
Pas d'intervention, aucune objection. Je l'écoute en essayant d'analyser ses mots, leur choix, leur placement, jusqu'à l'intonation de sa voix et l'ordre dans lequel elle place ses reproches. C'est davantage pour centraliser et maitriser mes émotions que par réelle étude.
Je sais ce qu'elle pense. J'ai anticipé sa violence et quasiment deviné la forme qu'elle prendrait... Mais Erika reste surprenante.
Fixant le sol, j'attends quelques secondes pour être convaincu : elle a raccroché.

Un coup d’œil à mes mails pour constater l'absence de nouvelles, j'attrape ma veste et quitte le bureau en donnant de simples consignes à ma secrétaire : pas de rendez-vous pour aujourd'hui. Annulation complète du programme.
Quelques minutes perdues en voiture, je me rends jusqu'à Greenwood, la mâchoire puissamment fermée, le regard assassin.

" Tu sauras peut être, toi. "

Dis-je en me présentant devant la stèle. Je fixe le prénom gravé avant de m'assoir tout contre. Le ciel est dégagé, je ne saisi pourtant rien de cette belle journée. La honte et la peine qui émanent de ma personne semblent contaminer tout ce que j'approche. Le vent se lève doucement, me rappelant l'absence, le manque. La faute.
Fermant les yeux pour m'échapper plus encore, mes pensées me conduisent jusqu'à ces deux visages que je n'avais jamais imaginés en même temps, côte à côte.
C'est trop. L'arrière de mon crâne vient s'écraser sur la pierre tandis que mes yeux se rouvrent pour laisser le flot de larmes se déverser ;

Sarah n'est plus là. Elle ne m'aide plus depuis des années, elle ne m'aidera pas plus cette fois-ci. J'ai laissé ces enflures la tuer et je paye tous les jours cette dette que je ne pourrai rendre.
Pour Sarah s'est terminé, je suis obligé de me le répéter continuellement depuis vingt ans.

Mais comment rendre à Erika ce que je lui dois ? A-t-elle atteint un tel stade de haine qu'il me faut disparaitre pour la soulager ?
... C'est insulter nos sentiments. Et mal connaitre mon arrogance. Je ne saurai disparaitre de sa vie quand bien même elle le souhaiterait vraiment. Parce que moi je ne saurai me passer d'elle.

Le signalement d'un sms me ramène à la réalité, au concret : Monsieur Lockhart, j'ai retrouvé votre père.


♦ ♦ ♦

Difficile de donner un âge à un homme que l'on a connu jeune trentenaire. Difficile d'évaluer le vieillissement de la peau sur un visage que l'on osait à peine regarder. Des yeux sévères et inhumains que j'ai tant maudit enfant, il reste un fond d'autorité, d'indifférence. Mais j'ai l'impression de découvrir mon père lorsqu'il apparait derrière le bar.
Le détective n'a pas mis longtemps à retrouver celui que j'ai toujours fuit. En réalité j'aurai pu me passer des services de cet agent. Son intervention n'était qu'une autre façon de repousser l'instant. Monsieur Lockhart vit à Newark, j'y étais en moins d'une heure.

Un long silence d'observation, de curiosité gênante, de découverte. Réciproquement. Vêtu d'un jean tâché et d'une chemise de mauvaise qualité, l'homme m'invite finalement à boire. Je refuse. Les mots que j'articule résonnent dans le lointain. Je suis là sans y être. Il se met alors à sourire, puis rire, pour me raconter ce qu'il a fait durant ces années. Je ne l'entends pas vraiment. Ce bar lui appartient. Je fais un tour sur moi-même pour continuer d'observer, jauger, maudire.
Ses cheveux sont quasiment tous blancs mais je ne vois pas d'autres traces du temps. Ses épaules toujours robustes, ses bras solides, ses gestes fermes. Il parle avec force et certitude. Supérieur, obstiné, méprisant, il évoque ma mère brièvement.

" Tu ne la méritais pas. "

" Tss ! On était parfait elle et moi, jusqu'à ce que tu arrives. Et arrête donc de prendre sa défense simplement pour entrer en conflit avec moi. Tu haïssais ta mère autant que tu me hais. "

" Ça te blesse peut être ? As-tu seulement essayé un jour de m'aimer ? Comment j'aurai pu vous aimer en retour ? Vous n'étiez qu'alcool et stupidité... "

" Oui. A cause de toi. Nous n'étions pas malheureux August. On était jeune ! On avait la vie devant nous et ton arrivée à totalement fait avorter nos plans. Tu as tué notre liberté. "

" Ah, c'est ma faute alors ? Tu espères que je sois venu m'excuser ? "

" J'espère simplement que tu n'es pas venu te plaindre... Nous ne t'aurions pas gardé, si nous avions su que ta mère était enceinte... T'es un démon gamin. T'es arrivé sans prévenir, son ventre n'avait même pas grossi quand nous avons couru à l'hôpital. T'étais déjà fourbe et malsain sans avoir respiré. "

" C'était une raison pour me détruire ? P*tain mais il existait des solutions pour un cas aussi misérable que le vôtre ! "

"... On a essayé de supporter ta présence, de réorganiser notre existence avec toi dans les pattes. Ne te victimises pas encore. Je lis tes exploits régulièrement, les magazines t'apprécient, hein ? T'es un avocat ingénieux, un coureur de jupons invétérés, un briseur de cœurs, un vrai perfide, rusé, salaud. Tu trouves toujours la solution, égoïste et intelligent. On t'a pas loupé. "

Son rire me donne la nausée, je m'éloigne de la table en poussant un soupir plein de jurons. Qu'il aille au diable lui et ses souvenirs à la con !

" Je ne me souvenais plus vraiment... Est-ce qu'il y a quelque chose que j'appréciais chez toi, papa ?  Juste une idée. Un espoir. T'étais pas un modèle, pas même un père. Mais je me disais que ça viendrait. T'étais pas bien, ça allait venir si j'étais sage et... "

" Haha, sage ? Toi ? Un démon je te dis. Tu détruis tout, t'es pire que la peste, tes clients sont bien cons. Si tu gagnes leur procès tu pervertis leurs âmes. Ils pactisent avec le diables. Tu te nourris de leur peur ou de leur naïveté, hm ?? "

" Enfoiré... "

" Aller, sors d'ici. "

...
Sa voix, finalement, n'est plus aussi assurée qu'autrefois. A moins que cette impression vienne de ce caractère que je me suis forgé au fil des ans. Il n'était qu'un con alcoolique, comme je m'en souvenais.
Ses insultes alimentent mes craintes et mes doutes jusqu'au milieu de la nuit. Je retourne finalement à mes dossiers, le nez dans les codes juridiques et mes plaidoiries.

Quand je suis né mes parents se sont écroulés. Ils me l'ont bien rendu. Ma réalité s'est renversée l'autre jour. Elle est encore en train de chuter. Instable, incertaine, menaçante et menacée.
Mais pas brisée.

Je peux bien être un terrible démon,
Erika m'a rendu mon humanité.
Il ne s'agit pas de trouver une solution,
Notre amour est la seule vérité.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 10:50


J’suis content pour toi. J’suis.. fier même. Et tu peux l’être aussi. Tu feras une bonne mère, j’en suis sûre. »

Erika lâcha un rire nerveux, baissant le regard. Ses mains trituraient la capsule de sa bouteille.

Ah, tu crois ça ? »
..Pas toi ? »

Son visage fit à nouveau face à celui de Dexter. Avant d’être son instructeur, son mentor et son partenaire dans les dangers que leur métier les envoyait affronter, il était son ami. Pratiquement un père de substitution. Rares étaient les personnes à qui la jeune femme adressait autre chose que son habituel masque d’assurance et de force mais lui en faisait partie. Dexter l’avait élevée au rang de flic, l’avait sortie de plus de situations que celles dans lesquelles elle s’était crue être mise. Elle lui faisait plus confiance qu’à quiconque depuis qu’August avait trahi. Mais le fait d’être mère était bien différent de tout ce qu’ils avaient connu. Il disait cela pour la réconforter, la rassurer. Rien de plus. Comme souvent en sa présence, elle avait beau tenter par tous les moyens de dissimuler son trouble et ses peurs ; Dexter la devinait. Voilà pourquoi il avait sorti cette phrase avec cet air de rien comme pour mieux lui laisser penser que l’idée venait réellement de lui. Elle était touchée par sa délicatesse, son envie de dissiper la peur qui tournait autour de son cœur mais ; elle le devinait aussi vite et aussi précisément que lui avec elle, ses mots ne changeaient rien, n’apportaient rien. Si ce n’est la conviction d’avoir encore l’air au plus profond d’elle-même d’un navire à la dérive.
Elle passa une main dans ses cheveux, soupira en détournant le regard, chassant ses pensées pour revenir à son ami.

Je vais déjà essayer d’être celle qui le gardera jusqu’au bout. »
Et.. (il se racla discrètement la gorge) August, il est au courant ? »

Son regard se figea un court instant sur le visage de Dexter qu’elle regardait sans voir. Un discret sourire amer esquissa nerveusement le coin de sa lèvre.

August.. Il s’en fout. Il s’est tiré. »

* * *

August était parti, il y avait douze jours de cela. Et contrairement à ce qu’il avait esquissé au téléphone, il ne reviendrait pas. Ni pour discuter ni pour la soutenir. De quoi pourraient-ils bien discuter après tout ? Elle gardait le bébé, il n’était pas prêt à être père, il ne voulait pas être père. Cela réglait assez aisément toute discussion non ? Erika se persuadait au fond d’elle qu’il ne reviendrait pas, qu’il n’y avait aucun espoir, qu’il ne servait à rien de l’attendre sinon à se faire mal. Sa confiance en elle était ébranlée, ses murs fissurés et détruits. Elle se sentait éparpillée, comme si l’ensemble de son être avait éclaté en milliers de petits morceaux. Une partie d’elle voulait de la colle, pour réparer, une autre voulait juste laisser ça là et oublier. Elle se jetait à corps perdu dans le travail, rentrait volontairement tard le soir et passait ses week-ends loin de son appartement à bosser, faire du sport, s’occuper, se remplir l’esprit avec autre chose pour éviter de ressentir trop longtemps le vide immense qu’avait laissé l’avocat derrière lui. Si la colère, la froideur et la rancune étaient ses principaux moteurs pour éviter de sombrer, une fois chez elle, une fois seule, son univers tout entier lui paraissait vide de sens. Ses pensées s’abîmaient entre elles tellement facilement, sa douleur était si prompte à refaire surface qu’elle doutait de réellement parvenir à la contrôler un jour comme elle avait pu le faire des années durant. Ce n’était pas la première fois qu’on l’abandonnait. Ce n’était pas la première fois que le sentiment d’un univers tout entier qui s’écroulait se faisait ressentir en elle.
Mais c’était la première fois qu’August l’abandonnait.
L’abandonnait vraiment.
Sans retour.
Sans promesse.
Sans pardon.
Elle se répétait qu’elle aurait dû le voir venir, qu’elle connaissait sa réputation, ses habitudes, sa lâcheté quand les choses devenaient trop sérieuses. Il l’avait convaincue du contraire, il l’avait amenée à baisser sa garde et sa vigilance. Il l’avait endormie avec ses paroles, elle, comme toutes les autres. Pourquoi avait-il tenu à lui faire penser que les choses étaient différentes entre eux ? Pour mieux la détruire ? Parce que c’était vrai, ils étaient différents ? … S’ils l’étaient réellement, s’ils avaient vraiment quelque chose de spécial que les autres n’avaient pas, pourquoi la laisser là alors ? Erika ne parvenait pas à imaginer que les choses avaient réellement été différentes pour eux. Les faits étaient là, elle était tombée enceinte par mégarde, par accident et l’avocat s’était volatilisé du jour au lendemain, sans explication plus ample qu’un ‘je ne peux pas être père’. Partir à la quête du sien ne changerait pas la donne entre eux. Il pensait peut-être reculer pour mieux sauter mais elle ne voyait qu’une chose, il reculait. Encore. Et encore. Il la laissait. Il s’éloignait. Tout ce qu’elle avait pu croire, pu ressentir n’étaient au final que des mensonges. August n’avait pas changé. August était simplement.. August. Et elle aurait pu se reconstruire sur cette idée-là si les morceaux épars de son cœur ne passaient pas leur temps à se contredire. On disait souvent qu’entre l’amour et la haine, il n’y avait qu’un pas. Elle, se sentait plantée en plein milieu, vacillant entre l’un et l’autre de ces sentiments contradictoires sans savoir lequel elle éprouvait réellement envers l’avocat. Elle était à égale distance des deux et l’un comme l’autre menaçaient à de la détruire à jamais. Alors quoi ? Avait-elle seulement un choix à faire face à tout ça ?

Comme chaque nuit où elle arrivait à ce stade-là, elle rallumait la lumière, prenait une douche, s’habillait et quittait l’appartement pour retourner au poste. Elle avait demandé, elle n’avait pas droit aux somnifères, trop dangereux de prendre ce genre de traitement pour le bébé et les plantes lui paraissaient une solution dérisoire face à son cercle vicieux de pensées. Le seul véritable moyen de les faire taire était de bosser. Attendre que ça passe. Elles finissaient toujours par passer, ne serait-ce que parce qu’elle se sentait de plus en plus épuisée et sombrait parfois sans même penser une seule seconde.

Elle aurait aimé pouvoir dire que les choses allaient se tasser, qu’elle s’en remettrait, que sa grossesse lui permettrait bientôt de penser à autre chose qu’à l’avocat. Mais Erika savait pertinemment que tout cela était faux. Elle n’avait pas gardé le bébé pour se consoler du départ d’August. Elle ne pouvait pas réparer ce qu’il avait fait. Elle était brisée et personne ne pourrait jamais réparer ce qu’il avait occasionné comme dégâts. Et la colère qui en émanait, la colère qu’elle forgeait au travers de son chagrin et de sa douleur pour rendre les deux plus supportables ne trouvait aucun exutoire pour l’en libérer. Frapper contre des sacs de sable, mettre toute la hargne possible dans son boulot ne suffisaient pas. C’était un pis-aller. Tout comme éviter son appartement et les situations où elle se retrouvait seule avec ses pensées. Rien de tout ça ne pouvait durer. Mais comment avancer ? Elle avait beau essayer de toutes ses forces, elle se battait contre elle-même, contre des morceaux d’elle qui ne voulaient pas oublier. Quand d’autres ne voulaient pas pardonner.
Une grenade au sein de sa poitrine n’aurait pas fait plus de dégâts.

Il avait fait d’elle un champ de ruines.


Dernière édition par Erika Stojanović le Sam 20 Aoû - 19:42, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 17:50

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
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L'orage gronde brutalement et l'averse provoque un martèlement bruyant contre la fenêtre entrouverte du bureau. Je viens en vitesse pour la fermer et éviter l'inondation.
Distrait par cette intempérie, je laisse mon regard se poser sur le tableau que dresse la météo capricieuse. Mes yeux sombres d'avocat méticuleux se dissipent, la réalité me revient face au chant de la pluie. Les voitures s'entassent devant le feu tricolore, prenant leur mal en patience, tandis que quelques passants courent s'abriter, comme si l'eau était subitement devenue dangereuse. Finalement, j'ouvre la fenêtre et laisse les éléments s'inviter. Une flaque d'eau se forme sur le parquet et mon visage comme mes cheveux s'humidifient. Mes paupières se ferment et je déglutis en silence.
Que fait Erika, à cet instant ?

" Monsieur ? Le président Fish est en ligne."

Le président du tribunal pénal. Je lui dois une faveur et comprenez bien que je ne peux pas me permettre de choisir le service à rendre. Au bout du fil, l'autorité avec laquelle il me demande d'intervenir ne laisse pas de doute sur les soucis que cette affaire engendre.
Quel merdier.
Après avoir imprimé l'essentiel des documents du dossier que je replis, je prends la direction du commissariat où mon client m'attend. J'ai lu les grandes lignes, je peaufinerai ma stratégie sur place. Il s'agit d'une mère de 35 ans qui, après s'être vue refuser la garde de son fils de deux ans, a été privée du droit de visite. Alcoolique et clairement instable, elle a récupéré le petit à la sortie de l'école hier pour une tentative de fuite. Enlèvement. Perte de contrôle. Appelez ça comme vous voulez, le taux d'alcool qu'elle avait dans le sang n'ayant pas aidé, le gamin s'est plaint de douleurs... Bref. Le père est venu chercher son fils alors que madame m'attend derrière les barreaux.

Arrivé devant l'établissement, j'inspire profondément et m'assure d'être impeccable. Puis j'entre. La démarche assurée, j'affronte la méfiance, la haine ou la crainte que j'inspire en me rendant à l'accueil. Je salue la secrétaire sans avoir besoin de me présenter. On me fait patienter un instant. Je ne peux m'empêcher de surveiller les alentours, ne sachant pas vraiment si j'espère croiser Erika ou le contraire. Elle serait furieuse, sauf qu'elle ferait en sorte d'éviter un scandale en son lieu de travail. A moins qu'elle soit si enragée qu'elle explose. Allez savoir. Je me promets de respecter son choix, quel qu'il soit. Si elle décide qu'il est temps de débattre une nouvelle fois, je ne m'esquiverais pas. Si en revanche sa muraille défensive est dressée, je tâcherais de ne pas insister.

Je prends enfin la direction des cellules de détention provisoire pour constater que, salaud de hasard, Erika attend devant la porte avec un collègue.

" Maitre Lockhart ?! "

" Commis d'office, par Fish. Je peux voir ma cliente ? "

Aucune envie d'être désagréable, mais la présence d'Erika me surprend et me dérange. Forcément. Sans parler de l'attitude de l'autre coincé qui nous observe avec embarras. Je lui met le document d'autorisation dans les mains et le laisse s'arranger avec la paperasse. Il décampe, ravi de pouvoir s'esquiver.
Enfin seuls, je fixe la demoiselle qui attend dans l'autre pièce, derrière la vitre, le visage tiré par la fatigue, la culpabilité surement et la colère.

" Je ne pouvais pas refuser cette affaire, excuse-moi de ne pas t'avoir prévenue. Tu...t'occupes de l'interrogatoire ? "

Je me place enfin devant celle que j'aime. Une entame de conversation comme une autre, je ne fais preuve d'aucune originalité, je l'avoue. La subtilité n'est pas non plus de mise. Je ressens simplement le besoin de l'entendre, enfin, et mon impulsivité me prive de prudence. Qu'importe. J'ai pensé pouvoir rester plus distant, pour l'épargner, mais c'est beaucoup trop difficile. Si seulement nous pouvions discuter...
C'est alors qu'une superbe blonde en tailleur de luxe intervient sans prévenir, me prenant dans ses bras pour une accolade se voulant complice.

" Bonjour August, tu aurais pu passer me prendre ! "

Elle se retourne vers Erika dans un sourire parfait, lui tendant une main professionnelle et certaine.

" Maitre Portman, j'assiste mon confrère dans cette affaire. On peut voir notre cliente ? "

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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 20:42

L’inconvénient de venir au bureau à moto, c’était qu’on était encore moins à l’abri qu’un piéton quand l’orage vous tombait dessus. En selle depuis à peine une dizaine de minutes, Erika se prit le raz-de-marée d’un conducteur de bus peu attentif et expérimenta combien vingt bonnes minutes sous une pluie diluvienne pouvait tremper jusqu’à ses sous-vêtements et remplir ses bottes pourtant moulantes d’eau. Elle arriva trempée jusqu’aux os au commissariat et perdit quinze minutes dans les toilettes du personnel à tenter de sécher vêtements et cheveux sous le microscopique séchoir à mains dont ils disposaient. Elle fit du mieux qu’elle put avec le reste mais s’attira irrémédiablement les taquineries de son partenaire. Cela dit à quoi bon lutter, elle ne donnait pas d’autre impression que de s’être douchée toute habillée. Elle répondit par une brève riposte et rejoignit son bureau pour terminer de sécher dedans. Il y avait longtemps maintenant que Cillian avait rendu les armes quant à son comportement des quinze derniers jours. Erika était consciente que la situation ne le satisfaisait, qu’il aurait aimé savoir, être présent, la soutenir mais il y avait certaines choses dont elle ne se sentait pas encore capable de discuter. Elle se confiait déjà peu pour les petites choses alors celle-ci … Enfin, au moins la paix était plus ou moins revenue entre eux. Il la laissait faire ses heures supp’, ne commentait plus ses arrivées précoces et ses départs plus que tardifs. Ils bossaient, point barre. Erika y trouvait une forme de tranquillité, à défaut d’être complètement sereine. Elle évitait le plus possible de rentrer chez elle, Cillian évitait de lui parler d’August et elle pouvait se plonger à corps perdu dans le boulot sans craindre de remarque ou de questions. Cela ne réglait aucunement le problème mais à quoi bon chercher une solution à une situation pareille ? Erika préférait tricher, contourner, ne plus s’approcher de ses zones sinistrées. Elle savait l’idiotie de son comportement, la futilité et le non-sens de tout ceci. Elle savait que cela ne servait à rien. Enterrer son chagrin n’y changerait rien, cela ne le ferait pas disparaître. Mais elle était fatiguée. Elle avait besoin de prétendre, juste un instant, que tout allait bien.

C’était faux mais bah.. il y avait plus urgent non ?
Le cas de cette femme par exemple, 35 ans et toutes les qualités du monde pour être une mère formidable : alcoolique, dépendante, violente ; elle avait perdu son boulot il y a des années de cela et la situation ne s’arrangeant pas, on lui avait retiré la garde de son fils pour le laisser entièrement à la charge de son père, un poil moins instable qu’elle. En tout cas moins alcoolique. Elle s’était rebiffée au tribunal suite à la décision et avait orchestré quelques jours plus tard la pire tentative d’enlèvement de son propre enfant qu’on ait jamais vue en Amérique.  Dieu merci, le gosse était indemne et le père était venu le chercher au poste cette nuit tandis que la mère avait passé ses heures en détention provisoire. Rien de bien alléchant pour une flic de la Criminelle au bas mot mais elle ne le faisait pas pour cette raison. Filer un coup de main aux collègues étaient une chose qu’elle avait toujours fait lorsqu’elle en avait l’occasion, c’était d’autant plus vrai maintenant qu’elle passait pratiquement 19 heures sur 24 au commissariat. Alors affaire intéressante ou pas, elle avait prise celle-ci sans se douter de ce qui l’attendait.

Arrivée au niveau des cellules de détention provisoire, elle fut rejointe par un collègue qui lui prit le dossier des mains pour y ajouter des feuillets et lui expliquer brièvement comment s’était passée la nuit. Ils étaient au bout du couloir pourtant quelque chose ne trompa pas le regard d’Erika lorsqu’elle leva le nez du dossier pour voir la personne qui approchait. Une avalanche de pierres lui tomba dans l’estomac. Inspirant profondément, elle fut incapable de se concentrer sur ce que son collègue lui racontait. Elle hocha brièvement la tête, mmhmm, entendit le claquement des chaussures vernissées approcher et sentit petit à petit les battements de son cœur affolé ralentir, ralentir, ralentir…

Maitre Lockhart ?! » s’écria son collègue, visiblement surpris.

Il ne retint pas un regard aller-retour entre elle et l’avocat ce qui manqua d’achever le contrôle qu’Erika était en train de mettre en place. Elle s’exhorta néanmoins au calme, les narines frémissantes et laissa l’avocat répondre, regardant volontairement ailleurs que dans sa direction.

Commis d'office, par Fish. Je peux voir ma cliente ? »

Bah tiens. Encore un qui devait s’emmerder dans son bureau de président du tribunal pénal et essayer de jouer les marieuses en voyant son nom écrit sur le dossier. Fieffé salaud. C’était trop beau pour ne pas être vrai. Erika fulminait.
Le collègue décampa sitôt l’autorisation signée, laissant le dossier à la charge de la flic qui garda obstinément le regard tourné vers la porte. L’avocat se rapprocha, elle se redressa, recula d’un pas.

Je ne pouvais pas refuser cette affaire, excuse-moi de ne pas t'avoir prévenue. Tu...t'occupes de l'interrogatoire ? »

Elle sentait sa gêne, sa confusion. Il ne s’y attendait pas non plus à celle-là tiens. Pourquoi ne pas aller voir Fish tous les deux pour se plaindre tels deux gamins capricieux ?
Erika inspira à nouveau, fermant lentement les yeux pour les rouvrir. Ce n’était pas le moment de péter un plomb, elle était au boulot, entourée de gens avec qui elle travaillait, qui la respectaient. Ravalant ses pensées amères, elle hocha brièvement la tête bien que l’évidence de sa présence à cet instant saute aux yeux. L’avocat essayait juste de faire la conversation. Ou d’en éviter une autre, allez savoir.

S’apprêtant à le laisser entrer pour voir sa cliente, elle stoppa son geste en voyant débarquer du bout du couloir une pute à talons jeune femme qui lui fit signe d’attendre, se dépêchant du mieux qu’elle pouvait dans sa jupe étroite et ses talons aiguilles. Erika voulut laisser échapper un soupir d’agacement, soupir qui mourut au fond de sa gorge et écarquilla ses yeux d’effroi en voyant la blonde enlacer l’avocat.

Bonjour August, tu aurais pu passer me prendre ! »

La flic eut à peine le temps de reprendre une contenance. Elle regarda la main tendue avec une subite envie de la lui briser, doigt après doigt mais se vit malgré tout lui tendre la sienne.

Maitre Portman, j'assiste mon confrère dans cette affaire. On peut voir notre cliente ? »
Je vous en prie, je.. remonte un instant, j’ai oublié une pièce importante du dossier. »

Mensonge éhonté mais à quoi bon. Elle les introduisit dans la cellule, referma derrière eux sans un seul regard accordé à l’avocat et remonta le couloir le plus calmement possible. Elle tourna et s’enferma dans la première salle vide qu’elle trouva. Salle de réunion, parfait. Là elle laissa libre cours aux expressions de son visage. Son regard s’agrandit. Ses mâchoires se contractèrent fermement. Elle posa ses deux mains à plat sur la table et s’appuya dessus à faire pâlir ses jointures. Elle inspira, bloqua, expira profondément. Elle écouta les battements à nouveau rapides de son cœur. Elle ferma les yeux. Inspira. Bloqua. Expira profondément. Une de ses mains quitta la table, rejoignit son ventre, passant sous le tissu encore humide. Elle inspira. Bloqua. Expira profondément. Son visage se froissa, doucement. Elle sentit venir les pensées, les questions.. Elle secoua lentement la tête. Pas maintenant. Pas là. Pas devant tout le monde. Ses doigts glissèrent à nouveau sur la peau de son ventre encore plat. Reste. Calme.  

Erika sortit de la salle le dossier dans les mains, le visage et le regard à nouveau déterminés. Elle retraversa le couloir, toqua et entra dans la cellule pour diriger tout le monde en salle d’interrogatoire. L’avocat passa le dernier, elle entra à sa suite, la mâchoire crispée. Elle désigna une troisième chaise repliée dans le coin pour que l’avocate blonde s’installe elle aussi (bien que l’idée de lui faire passer l’interrogatoire debout lui traversa l’esprit). Elle se força néanmoins à rester courtoise. Une accolade ce n’était pas non plus une déclaration de guerre dans le monde des gens civilisés.

La flic s’assit face à tout ce beau monde, sa chaise légèrement en retrait de la table pour lui permettre de croiser ses jambes, poser ses mains dessus et prendre un peu de distance. La raison pour laquelle August avait soudain besoin d’une associée lui échappait. Le fait qu’elle soit non seulement associée mais aussi canon ajoutait une certaine lumière au tableau mais à quoi bon juger trop vite, l’avocat n’était pas du genre à s’enticher de maintes et maintes belles jeunes femmes et de les enchaîner les unes à la suite des autres sans le moindre remord … Non. C’était une vue de l’esprit !
Ravalant néanmoins son amertume et sa jalousie, elle tâcha d’ignorer les deux avocats pour se concentrer sur sa cible, au milieu des deux. Tremblante et recroquevillée sur sa chaise, empestant l’alcool à deux kilomètres à la ronde, elle ne semblait pas vraiment effrayée – sans doute pas sa première garde à vue – elle fixait Erika d’un œil mauvais. Elle savait qu’elle n’avait pas le beau rôle, elle savait qu’elle s’était condamnée toute seule. Et elle savait que c’était précisément ce qu’Erika allait lui dire. Pas d’échappatoire possible.

Mme Turner, je suis l’agent Stojanović, chargée de votre interrogatoire. Vos droits vous ont été lus par mes collègues il me semble. Est-ce que c’est exact ? »

Toujours vérifier.
Toujours.

Oui. »
Bien, alors nous allons commencer. Est-ce que vous pouvez m’expliquer ce qu’il s’est passé ? »

Elle décida d’attaquer doucement, non frontalement. L’aveu était relativement simple à obtenir de toute manière, elle n’avait pas pris la plus petite lichette de précaution en préparant son coup. A croire qu’elle comptait simplement le ramener chez elle et faire comme si de rien. Mais cela lui convenait tout aussi bien, moins de temps elle passait avec les deux avocats, mieux elle se porterait. A croire qu’August avait attendu qu’elle retrouve un semblant d’équilibre pour refaire surface au boulot. Et l’autre Barbie à jupe hors de prix … Quelque part là-haut, quelqu’un cherchait à jouer avec ses nerfs. CLAIREMENT.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeSam 20 Aoû - 21:59

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▬ Je vous en prie, je.. remonte un instant, j’ai oublié une pièce importante du dossier. »

Erika nous permet d'entrer dans la cellule et s'esquive immédiatement. Inconsciemment, je la suis du regard, terriblement encombré par Lucy. Lucy Portman. Il faut dire que sa présence n'est pas une surprise, j'ai du transférer la plupart de mes dossiers à son cabinet depuis deux semaines. La recherche de mon père a pris du temps, de l'énergie, et les retrouvailles m'ont épuisé... Bref. Elle est capable de défendre les intérêts de la détenue sans moi, mais le président du tribunal voulait certainement utiliser ma réputation et mon influence pour à la fois servir l'expérience de la jeune femme et expédier cette affaire gênante pour sa juridiction, de préférence avant que les provocations de la presse soient insultantes.
C'est un milieu de fierté et d'égo, mais vous le savez.

Perturbé par l'attitude d'Erika - qui m'aurait déstabilisé quoiqu'elle fasse - je laisse ma collègue s'entretenir avec notre cliente. Son histoire me rend las. Aucune pitié de ma part, je n'ai plus la patience de chercher à comprendre les torts et autres erreurs de ces déséquilibrés que je défends lors des procès.
Je n'ai pas lu le diagnostic médical concernant la santé du petit garçon, mais la simple idée qu'elle ait pu lever la main sur son gamin m’écœure.

" Non, vous ne devez certainement pas dire que vous avez enlevé votre fils ! Vous... est-il sciemment monté dans votre véhicule ? Nous pourrions jouer là-dessus, les avis sont toujours plus favorables pour une mère séparée de ses enfants. Pour les marques qu'il porte, on trouvera bien une explication. "

Un silence que l'alcoolique brise d'un soupir contrarié. J'aperçois le regard insistant de la jolie blonde qui cherche un soutien que je n'ai pas envie de me fatiguer à donner.
Pourtant je m'approche et hausse les épaules, détaché, une idée audacieuse sur le bout des lèvres.
Que j'articule finalement.

" Vous avez enlevé Matthew. Les marques qu'il porte en témoignent. Si nous cherchons à nier cette criante vérité nous n'aurons aucune crédibilité."

" ... Qu'est ce que tu proposes ? Tu as lu son dossier ? Notre cliente risque non seulement de ne plus jamais voir son fils mais elle pourrait même écoper d'une peine d'emprisonnement ! "

La jeune femme s'est levée pour m'approcher avec un agacement non feint. Je ne cille pas d'un millimètre.

" Tu l'as très bien dit, la détresse d'une mère séparée de son enfant peut être notre meilleur atout. Sensibilisons le jury. Oui, elle a enlevé son fils. Oui, dans son désespoir, elle a trop fermement serré l'enfant. Oui, sa douleur a provoqué cet acte désespéré et honteux. "

Les nombreux arguments envisageables lui viennent très vite. L'avocate est jeune et nerveuse mais ses compétences sont certaines. Elle saura construire une défense solide. Nos chances sont minces, et qu'importe. On me paye pour faire de mon mieux et si j'ai l'habitude de m'en tirer la plupart du temps, cette affaire n'a aucune importance à mes yeux.
Mes pensées sont toutes orientées vers Erika, la distance que je n'ai pas su éviter, le froid, le manque, la peine.
Lorsqu'elle revient pour entamer l'interrogatoire, je reste en retrait, le dos au fond de la chaise et les bras croisés sur le torse, laissant Lucy défendre les intérêts de madame Turner.

Hésitante et certainement un brin impressionnée, la mère ne se laisse pas séduire par mon plan. Elle tente d'abord de nier, d'expliquer qu'elle pensait faire ce qu'il fallait pour le garçon. S'empêtrant dans ses explications, maitre Portman lui apporte une aide efficace, nous évitons ainsi le pire.
Quand les larmes montent à ses yeux, je dépose une main sur l'épaule de ma cliente et interviens enfin :

" Faisons une pause. S'il te plait."

Dis-je à Erika en quittant ma chaise pour retirer ma veste tandis qu'un verre d'eau est servi à celle que l'on interroge. J'entends ma collègue déplacer les documents du dossier pour s'inspirer, probablement, et la vitre à laquelle je fais face me renvoi le reflet d'Erika.
C'est pourtant Lucy qui s'approche de moi.

" Je n'avais pas réalisé tout de suite... C'est elle, ta chère et tendre ? "

Même Turner relève la tête, avant de retourner à ses larmes. Mes yeux se plantent sévèrement dans ceux de la demoiselle qui sourit légèrement. Évidemment elle ignore tout de nos derniers ennuis, mais cette remarque déplacée charge l'atmosphère de tension. Comme si il n'y en avait pas assez.
Je m'approche d'elle pour la remettre à sa place mais son aplomb me prend de vitesse.

" Votre relation ne dois pas interférer. Pourquoi ne pas réclamer un autre agent pour la remplacer ? "

" On peut faire beaucoup mieux : je te laisse ce dossier de merde. "

" ... August... "

Je me détourne pour inviter la flic à notre débat. Une invitation qui froisse l'avocate. Ne lui laissant pas l'occasion d'intervenir, la blonde propose à Erika de faire une coupure dans cet interrogatoire. De nous laisser plus de temps pour parler à notre cliente, ce qui est légitime vu le court entretien auquel nous avons eu droit.

Mes yeux viennent accrocher ceux d'Erika à qui je laisse le dernier mot. Une fois de plus je ne soutiens pas ma consœur comme elle l'espérait, j'attends simplement que la professionnelle en charge du dossier prenne la décision.
L'envie de m'entretenir avec elle, et elle seule, est dévorante.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeDim 21 Aoû - 16:50

Les explications étaient brouillonnes, hésitantes. La femme tentait de justifier, avec ses mains, avec ses mots mais plus elle en disait, plus les questions d’Erika l’enfonçaient. La flic restait calme, ne cherchait pas à s’énerver ni à acculer sa proie qui, de toute manière, était mal préparée à cet interrogatoire. Son regard allait de temps à autre vers l’avocat, reculé de la table lui aussi. S’il la regardait, elle fronçait imperceptiblement les sourcils, détournait le regard. S’il l’ignorait, elle restait, l’observait, nourrissait son regard de ses traits qu’elle aimait autant qu’elle les détestait. Puis elle revenait à la blonde qui notait ce que sa cliente disait, l’aidait par moments lorsqu’elle menaçait de se vendre elle-même. Pourquoi avaient-ils besoin d’être présents tous les deux ?

Sentant que son attention se détournait de l’interrogatoire, Erika y revint avec une nouvelle question. Sans doute plus incisive qu’elle ne l’aurait voulu. Les larmes montèrent aux yeux de l’accusée et la main de l’avocat intervint doucement sur l’épaule de sa cliente. Il plongea ses yeux dans ceux d’Erika.

Faisons une pause. S'il te plait. »

La flic laissa échapper un bref soupir et hocha la tête, faisant un geste évasif de la main pour marquer son accord. Un agent posté à l’extérieur apporta de l’eau à la cliente tandis qu’August quitta sa chaise pour déambuler dans la salle. Erika préféra rester assise, les jambes toujours croisées en dehors de la table, observant pensivement la blonde compulser le dossier à la recherche sans doute d’une illumination. Malgré la présence de l’avocat si près d’elle, elle se sentait étrangement calme. Sans doute que nager au beau milieu de son milieu professionnel et avoir des attitudes, une concentration à laquelle se raccrocher devait aider à juguler correctement ses pensées. Elle ne parierait pas sur autant de calme s’ils se retrouvaient à nouveau seuls. Mais encore fallait-il que cela arrive.

Il lui paraissait curieux, presque drôle de le savoir là, ignorant de la vérité tandis qu’elle ne portait rien de moins que son enfant. Imaginait-il ? Vers quoi étaient tournées ses pensées à cet instant ? Les rares regards qu’ils échangeaient depuis le début de l’interrogatoire étaient muets, aucune émotion ne filtrait. Ils ne faisaient que jauger l’autre, évaluer la proximité permise sans finir sur le bûcher des récriminations. Erika ne se sentait guère prête à parler pour le moment. Pas tant que les deux autres femmes étaient présentes. Pas tant qu’elle était ici. Il y avait des règles. Elle, avait des règles. Et de toute manière, qu’est-ce qui lui prouvait que l’avocat voulait discuter ? Avait-il seulement trouvé son paternel et réglé ses affaires comme il avait semblé vouloir le faire au téléphone il y a dix jours ? Autant de questions sans réponse qui la confortaient dans le fait de rester le plus possible de marbre.

L’avocate blonde finit par se lever, rejoindre August. Le regard d’Erika tomba sur la plaignante, assise avec son verre d’eau. Ses larmes ne l’émouvaient guère. Elle récupéra son crayon, notant une remarque qu’elle s’était faite durant le début d’interrogatoire et ne put s’empêcher d’entendre ce que la blonde glissait à August.

Je n'avais pas réalisé tout de suite... C'est elle, ta chère et tendre ? »

Le bruit que la mine fit en se cassant en deux ne trompa personne. Erika se tendit, le regard fixé sur son dossier, la main immobile sur sa feuille. Elle entendit plus qu’elle ne vit l’avocat se rapprocher de sa collègue. La blonde insista.

Votre relation ne doit pas interférer. Pourquoi ne pas réclamer un autre agent pour la remplacer ? »

Erika se retourna vivement pour protester mais l’avocat la prit de vitesse.

On peut faire beaucoup mieux : je te laisse ce dossier de merde. »
... August... »

Surprise par la réaction de l’avocat, d’autant plus lorsqu’il tourna son visage vers elle pour lui accorder le dernier mot dans cette décision, Erika resta un instant à les fixer tous les deux, les sourcils froncés au-dessus de son regard passablement contrarié. Non mais.. bordel de merde ils étaient au milieu d’un interrogatoire, avec leur cliente toujours présente dans la salle et ils ramenaient ragots et chiffons en plein milieu ?! La notion de vie privée et vie professionnelle était un concept inconnu des avocats ou simplement de cette écervelée à talons hauts ? Cette dernière ne lui laissa cependant pas le loisir d’intervenir et réclama un délai supplémentaire afin de discuter un peu plus avec la cliente, arguant ne pas avoir eu le temps nécessaire. Erika faillit lui rétorquer d’arriver plus tôt la prochaine fois au lieu de perdre du temps sur son chignon et le choix de sa tenue mais ravala finalement son venin pour inspirer profondément et les regarder tour à tour.

Je vous laisse trente minutes et pas une de plus pour préparer votre cliente au reste de l’interrogatoire. Nous ne ferons plus de pauses, nous avons déjà perdu assez de temps comme ça. »

Son regard se posa finalement sur la blonde. Elle décida de se lever de sa chaise à ce moment-là et faire état de son mètre 78 pour mieux la dominer. Son expression se fit plus dure. Son ton, mordant.

Quant à la relation entre Maître Lockhart et moi-même, je vous serai gré de ne plus en faire mention étant donné qu’elle n’a effectivement aucune interférence à produire dans cette affaire où Mme Turner est le seul centre de notre attention. Si cela vous gêne et que vous êtes incapable de passer au-dessus de ce concept que l’on appelle la vie privée, laissez-lui le dossier mais n’essayez plus de vous débarrasser de moi comme ça. »

Ce fut son tour de ne pas laisser de temps à la réplique, elle sortit sans autre forme de procès, prit soin de ne pas claquer la porte et passa de l’autre côté du miroir, à savoir la salle juste à côté. Du monde l’y attendait. Les regards se tournèrent silencieux vers elle mais elle capta quelques sourires avant qu’ils ne disparaissent. Fronçant les sourcils, elle maugréa en allant se poster au bout de la salle, près de la vitre sans tain, les bras croisés, la mine fermée.

Vous venez admirer le massacre ? N’avez rien de mieux à faire ? »
On venait te voir botter le cul de Lockhart. »
..Finalement t’as préféré la blondinette on dirait bien. »
Avoue que t’as adoré te la faire avant de sortir ! Hein ? »

Un ou deux rires s’échappèrent dans l’assemblée. Erika les regarda d’abord silencieusement puis  consentit finalement à dessiner une ébauche de sourire au coin de ses lèvres. Ils étaient cons, ils étaient chiants. Mais ils étaient présents. Les voir rire, lui faire un clin d’œil ou lui balancer une légère bourrade dans l’épaule désamorçait quelque peu la tension qu’engendraient les deux avocats dans la même pièce qu’elle.
L’un des deux en particulier.

Elle faisait de son mieux pour l’ignorer, se concentrer sur son travail, son interrogatoire, l’autre chieuse-là.. Mais elle ne pouvait nier la présence de l’avocat. Après avoir passé autant de temps seule à tâcher de tromper sa solitude et son chagrin par milles et une astuces, voilà qu’il était là, qu’il travaillait de nouveau avec le commissariat. Voilà qu’ils allaient se côtoyer à nouveau. Elle n’aurait su dire si l’idée lui faisait plaisir ou l’agaçait au plus haut point. Tant de choses n’avaient pas été dites. Tant de souffrance rendue mutique pour tenter d’aller de l’avant. Pouvait-elle seulement continuer à faire comme si de rien maintenant qu’il était à nouveau là à traîner dans ses pattes ? Le petit épisode dans la salle de réunion tendait à lui montrer que non mais... Ils allaient devoir discuter, à un moment ou à un autre.

Ne s’intéressant pas vraiment à la scène qui se déroulait de l’autre côté de la vitre et ayant encore 25 minutes à tuer, Erika passa dans une salle située un peu plus loin où trônait fièrement une machine à café. Deux canapés défoncés mais pour le moins confortables somnolaient dans un coin, pas loin d’une sorte de table comme on trouve dans les bars, assez haute. La jeune femme se prépara un café et alla se poster dessus. Elle sortit son téléphone et fit défiler rapidement ses mails et autres messages, apportant de temps à autre le café brûlant à ses lèvres pour souffler dessus.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 22 Aoû - 22:07

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
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▬ Je vous laisse trente minutes et pas une de plus pour préparer votre cliente au reste de l’interrogatoire. Nous ne ferons plus de pauses, nous avons déjà perdu assez de temps comme ça. »

" Yep, ça ira. "

Dis-je en essayant de paraitre le plus détaché possible. La présence de Lucy me dérange finalement plus que celle d'Erika. Je refuse d'affronter ses remarques indiscrètes ou de la laisser juger ma vie privée depuis son piédestal de favorite du président. Pense-t-elle que je suis dupe ? Que je ne vois pas les fleurs que ce vieux con lui fait ?

Attrapant ma chaise restée de côté, je m'installe face à ma cliente, profitant du fait que la policière quitte son siège. Je m'attendais à ce qu'elle sorte, en fait. Mais Erika n'apprécie pas plus que moi l'attitude de l'avocate. Une intervention de ma part serait forcément mal prise - par les deux jeunes femmes. Je reste sagement à ma place, mais mon regard ne peut se détacher de ces deux caractères en conflit.

▬ Quant à la relation entre Maître Lockhart et moi-même, je vous serai gré de ne plus en faire mention étant donné qu’elle n’a effectivement aucune interférence à produire dans cette affaire où Mme Turner est le seul centre de notre attention. Si cela vous gêne et que vous êtes incapable de passer au-dessus de ce concept que l’on appelle la vie privée, laissez-lui le dossier mais n’essayez plus de vous débarrasser de moi comme ça. »

" ... "

Aucun son ne s'échappe d'entre ses parfaites lèvres et je ne peux contenir l'esquisse d'un sourire satisfait sur les miennes. Lorsque ses yeux agacés se posent dans les miens, je me contente de hausser les épaules l'air de dire " je t'avais prévenue ". En réalité j'ignorais tout du comportement que pourrait avoir Erika face à une assistante aussi peu subtile. Je m'attendais bien à ce que ce soit électrique, sauf que la séance n'est pas terminée et j'appréhende la suite.
Impossible de jouer l'arbitre, j'ai clairement parti pris quoiqu'il arrive. Ce peut être dangereux car la flicette n'a pas l'intention de me faire de faveur ;
...juste une intuition.

" Nous avons trente minutes Lucy. "

" ...Je t'en prie. Commence. "

Nous reprenons les faits, tels qu'ils se sont déroulés si possible mais cela dépend uniquement du bien vouloir de madame Turner. Et de ma capacité à l'influencer. Si je sais être persuasif, l'exercice n'est jamais évident. En l'occurrence, ma cliente est totalement déstabilisée. Son déséquilibre ne fait aucun doute - mais ils sont si nombreux, les toqués - je constate simplement que l'alcool a généré un acte irréversible, d'une gravité qu'elle n'avait jamais atteinte. Elle a frappé son fils.
Et c'est à moi qu'elle demande pardon. Triste ironie.

♠ ♠ ♠

" J'ai bien cru que tes collègues allaient me foutre dehors. "

J'ai laissé quelques consignes à maitre Portman pour qu'elle fignole la défense que l'on tente de bâtir. Elle ne vaut pas grand chose et ne sauvera même pas les meubles. Mon but est simple : payer ma dette auprès du président, féliciter sa potiche et me tirer.
Avant de sombrer dans les bras de Morphée cependant, je dois avoir cette discussion. Notre discussion.

En quittant la pièce j'ai rapidement été stoppé par deux agents. Leurs locaux ne sont pas un musée, m'ont-ils gentiment signalé. Après leur avoir expliqué que je trouvais néanmoins les répliques de flics à l'entrée très bien réalisées malgré la poussière - c'est toujours poussiéreux près des œuvres les moins prisées - ils ont fini par me laisser atteindre la pièce dans laquelle Erika s'est isolée.
Il a suffit de leur faire peser les risques qu'ils prenaient s'ils s'attiraient ses foudres.

" Elles ont encore quinze bonnes minutes pour discuter. Ça nous laisse le temps. "

Un coup d’œil à ma montre, je fais quelques pas de plus en plongeant finalement mes mains dans les poches de mon pantalon. Je n'ai aucune idée de la démarche à suivre, ce qui me rassure en quelques sorte : c'est toujours comme ça avec elle. J'ai découvert tant de choses à ses côtés. Nous ne sommes qu'au début du manuel. Je le sais, je ne suis qu'aux premiers chapitres de mon amour pour elle.
Ce sentiment me réconforte malgré la dureté de ses traits. Je ne suis pas le bienvenu. Je réduis encore la distance, faisant mine de chercher une pièce pour la machine à café.

" Ce n'est pas le bon endroit, je présume. Et je ne veux pas te déconcentrer, mais si tu veux, on pourrait aller boire un café après l'interrogatoire ? Un vrai café, j'entends. Ce truc ne te fera pas tenir toute la nuit. "

Dis-je en désignant le gobelet qu'elle tient.

Même si la glissade semble inévitable, je tâte le terrain. Sait-on jamais. L'opportunité pourrait se présenter. Si elle ne verrouille pas toutes les portes, nous pourrons peut être enfin mettre des mots sur ces douleurs et incompréhensions.

Un refus serait douloureux.
Je préfère ne pas imaginer ce qu'une acceptation provoquerait.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeDim 28 Aoû - 20:26

La solitude l’apaisait, tout comme se concentrer sur des tâches factuelles. Boire son café. Regarder ses mails. Jeter un coup d’œil sur le parking en contrebas. Mais dire qu’elle ne s’attendait pas à être rejointe aurait été mentir. Elle s’était juste attendue à ce que l’avocat continue d’enfouir sa tête dans le sable et évite toute forme de conversation avec elle. Son assistante exaspérante accrochée à ses basques, il aurait eu l’excuse parfaite pour la fuir et prétendre à une certaine normalité entre eux. Elle en aurait même imité la démarche, peut-être dans l’idée de le blesser, de lui prouver qu’il n’était rien, qu’il ne l’atteignait pas. Elle n’aurait pas été surprise par plus de lâcheté encore de sa part. Elle ne sursauta que discrètement quand sa voix familière leva le silence de la pièce.

J'ai bien cru que tes collègues allaient me foutre dehors. »

Erika leva les yeux de son téléphone pour poser son regard dans le sien, sans faire un geste de plus si ce n’est celui de boire une gorgée de café. Feindre l’indifférence était plus simple que de la ressentir. Si à une époque elle avait su faire les deux, à cet instant elle sentait son esprit et les battements de son cœur s’emballer à nouveau. De colère, de douleur, d’appréhension. C’était comme avoir rêvé de la scène des centaines de fois, avoir revécu les pires moments et les plus profonds instants de douleur ceux où elle avait bien cru devenir complètement folle et en avoir gardé, emmagasiné le souvenir dans son corps. Il se tenait alors prêt. A souffrir ou à se battre. Quoiqu’il advienne il voulait se tenir prêt. Ne plus se laisser surprendre.
Elle ignorait de quelle manière il avait menacé ses collègues pour entrer ici. Elle ne se souvenait même pas avoir laissé de consignes particulières quant à sa tranquillité. Sans doute croyaient-ils la protéger. Une démarche attentionnée qui ne l’emplissait pas franchement de fierté. Elle restait persuadée que la chose ne concernait qu’eux et eux seuls. Personne d’autre n’était autorisé à mettre son nez là-dedans. Même pour aider. N’importe quelle attitude pouvait être mal interprétée.

Elles ont encore quinze bonnes minutes pour discuter. Ça nous laisse le temps. »
Du temps pour… ? »

L’avocat s’approcha de la machine à café, occultant consciemment ou non la question d’Erika et son ton d’étonnante consternation. Il poursuivit tandis qu’elle fronçait imperceptiblement les sourcils.

Ce n'est pas le bon endroit, je présume. Et je ne veux pas te déconcentrer, mais si tu veux, on pourrait aller boire un café après l'interrogatoire ? Un vrai café, j'entends. Ce truc ne te fera pas tenir toute la nuit. » fit-il en désignant son gobelet.

La désinvolture avec laquelle il semblait placer ses répliques troubla Erika qui sentit la moutarde lui monter au nez. C’était de cette façon qu’il comptait la jouer ?! Gardant le silence sur le moment, elle posa son téléphone et détourna le regard d’un air fâché. Elle se sentait à nouveau partagée entre le besoin d’agir comme si rien chez lui ne l’atteignait ni n’avait d’importance et la frustration, l’ébahissement, la colère face à la propre conduite d’August dès lors qu’il se comportait comme si sa décision n’avait blessé personne. Qu’ils avaient eu un désaccord sur la couleur des rideaux ou le choix d’une moquette à la place d’un parquet dans la chambre du p’tit. Etait-il lâche au point d’ignorer consciemment les dégâts qu’il avait provoqués ? Etait-il insensible au point de…

La colère montait, telle une vague irrépressible. Ses mains désœuvrées se mirent à trembler. Elle les joignit, entremêla ses doigts entre eux pour ne plus les voir s’agiter, essayant par là-même de calmer sa respiration qui s’accélérait. La sensation de voir son corps faiblir, céder au coup de la colère l’agaçait, ajoutait de la raideur à sa posture. Elle croisa le regard de l’avocat, consciente qu’il l’analysait et tâtait le terrain. Elle ne voulait pas faire d’esclandre. Pas ici. Il la mettait à rude épreuve, consciemment ou pas. Sa nonchalance affichée. Son regard sur elle. La façon dont il surveillait ses réactions. L’hésitation qu’il tentait de dissimuler. Tout l’agaçait. Tout la bouleversait. Trop d’informations lui parvenaient en un lieu inapproprié pour les analyser avec tout le contenu émotionnel qu’elles véhiculaient. Elle aurait aimé se trouver ailleurs, loin. Quelque part où on ne fouillait pas les décombres pour chercher un survivant.

Elle s’entendit finalement articuler d’un calme froid.

Je croyais t’avoir dit que je ne voulais plus entendre parler de ça. »

Son regard se porta, implacable, dans le sien. Ses sourcils se haussèrent légèrement comme pour mieux appuyer sur la blessure de ses mots. Sentant malgré cela des larmes traitresses monter, Erika se détourna de la table, jeta le reste de son café et le gobelet à la poubelle et sortit sans un mot de plus. Elle traversa le couloir avec raideur et rejoignit la salle d’observation qui jouxtait celle d’interrogatoire. Cette fois, elle ne tomba sur personne. Elle referma derrière elle et se laissa aller contre la porte. Chaque pas qu’il faisait vers elle depuis ce matin était aussi douloureux que ceux qu’il avait faits pour s’éloigner. Il lui aurait paru moins surprenant qu’il ne fasse rien, qu’il disparaisse et s’arrange pour ne plus jamais avoir à la recroiser. Mais pas moins blessant. Quoiqu’il décide de faire de toute façon. Il marcherait forcément sur des ruines. Elle était incapable de savoir ce qui était le mieux.

Quand Erika reparut, un quart d’heure plus tard, dans la salle d’interrogatoire, rien sur son visage ou dans son attitude n’aurait pu laisser transparaître ce qu’il venait de se passer. Son regard ne croisa que celui de la suspecte et brièvement de temps en temps celui sévère et boudeur de l’assistante. Quand Mme Turner s’effondra finalement sans qu’Erika ait véritablement poussé à fond ses techniques d’interrogatoire, la flic n’en ressentit aucune fierté. C’était de toute manière rarement le cas. Elle lui fit répéter ses aveux distinctement, lui assura que le juge serait sensible à cette déclaration bien qu’elle en doutât fortement étant donné le contexte et sortit sans même saluer les deux avocats. Elle laissa la paperasse pour plus tard et remonta à la Crim’ pour se changer les idées.

* * *

Assise près de la fenêtre dans le taxi, regardant le paysage urbain défiler sous ses yeux, Erika se demandait pourquoi entre toutes les choses qu’elle avait embarquées avec elle, par quel procédé psychique d’oubli avait-elle pu laisser le double des clés de sa moto dans l’appartement de l’avocat. Pire encore, comment le jeu principal de clés avait pu lui échapper aussi bêtement des mains juste au-dessus d’une plaque d’égouts. Dieu merci cela lui arrivait un samedi où elle n’avait pas prévu d’aller bosser. Elle avait simplement rendez-vous avec le médecin, fin de matinée mais a priori il n’y avait pas de raison pour qu’elle ne soit pas rentrée d’ici là.

Les rues s’enchaînaient et petit à petit les quartiers qu’Erika connaissait changeaient pour laisser place aux coins chics et luxueux de Manhattan. Lorsque la rue de l’immeuble où elle vivait auparavant avec August apparut, un nœud se forma dans son estomac. Elle se redressa sur son siège et paya prestement la course en demandant au chauffeur de l’attendre là si possible. Elle n’en aurait pas pour très longtemps, juste des clés à récupérer. L’homme promit d’attendre si un autre client ne se présentait pas avant. Elle sortit de la voiture, le ventre perclus de nœuds et regarda la façade jusque dans ses hauteurs. Inspirant un bon coup, elle se décida à entrer dans le hall.

Sans qu’elle puisse expliquer pourquoi, Erika ne s’attendait pas à trouver l’avocat chez lui. Elle se servit de son jeu de clés pour entrer et ne guetta même pas l’absence de signe de vie. Elle se dirigea tout d’abord vers le petit meuble à l’entrée pour y récupérer les clés qui normalement – oui, gagné -  étaient encore là et jeta ensuite un coup d’œil circulaire à la pièce. Certaines choses ne semblaient pas avoir bougé depuis son départ. Pour d’autres elle n’aurait su dire. Moins pressée qu’elle ne le pensait de décamper, Erika déambula alors à pas lents dans le salon. Ses doigts glissèrent sur la crête du canapé dans lequel elle s’était endormie en attendant l’avocat, sur lequel ils avaient de nombreuses fois consommé leur amour.. Tout cela paraissait à la fois si proche et si lointain.

Elle n’entendit les pas arriver que lorsqu’il lui fut trop tard pour déguerpir. Elle se retourna.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMar 30 Aoû - 10:12

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J'aurai apprécié un peu d'indulgence, un minimum de compassion, de patience. Si Erika avait bien voulu lire entre les lignes de ma maladresse, déceler la part de vraie dans cette attitude en carton. Après tout, elle est la seule à avoir percé l'armure pour poser ses yeux sur l'homme qui se cache à l'intérieur.
Je n'ai pas été capable de formuler correctement ce que je souhaitais. M'excuser surement, lui promettre que j'étais prêts à discuter. A revenir sur mes pas, à écouter son positionnement pour, dans le meilleur des cas, trouver un terrain d'entente.

Erika n'a pas hésité bien longtemps. Quand elle a quitté la pièce j'ai laissé la colère, la honte et la douleur m'assommer. Installé sur la table qu'elle venait d'abandonner, j'ai ravalé mes larmes, ma fierté et le peu d'estime qu'il reste à cet homme amoureux. Ç’aurait été tellement plus simple de l'enterrer, ce con. De redevenir l'avocat, rien que l'avocat. La flicette et ses airs inaccessibles auraient sans doute moins brillé !
Cette haine n'a pas trouvé sa place, je l'ai chassée. Mais on n'efface pas des émotions comme ça, en un claquement de doigt, parce qu'on le veut. Alors la fureur a changé de cible et c'est sur ma personne qu'elle s'est déchainée.

Je me suis senti ridicule, petit, perdu, stupide. Rabaissé par une femme, insulté alors que je fais un pas, pointé du doigt par son orgueil. C'est trop pour mon égo. Une larme s'est échappée puis je suis retourné près de ma cliente. En tant qu'avocat. J'ai laissé maitre Portman faire l'essentiel, me fichant éperdument de sa réussite.
Ma dette envers le Président du tribunal est payée, je me suis tiré dès qu'une sortie s'est présentée.

◘ ◘ ◘ ◘ ◘

Je pensais pouvoir redevenir le professionnel que j'étais. Passer la majeure partie de mon temps dans mon bureau et les rares coupures entre de jolis bras, sous des draps inconnus. Les choses ne se sont pas déroulées comme ça. Les cauchemars de mon enfance me hantent depuis que j'ai recroisé le paternel et chaque souvenir douloureux se mêle à l'image d'une Eirka vengeresse.
Prenant les affaires une par une, je peine à passer plus de quelques heures à plancher sur les plaidoiries. Je me suis présenté trois fois au tribunal en quinze jours, une aubaine pour la partie civile - dans la plupart des cas.

Ce matin, c'est le téléphone qui me tire du lit. Il est tard, je dors rarement si longtemps. Les deux coupes à moitié pleine sur le bar de la cuisine me rappellent que j'ai tenté d'oublier. Pour continuer dans ce sens, je m'installe devant le piano et m'amuse quelques minutes. Mais la musique laisse planer un goût de nostalgie, de regrets. Je finis par aller me perdre sous la douche, retirer ce rouge à lèvre carmin posé contre mon cou.
Eva. Evy. Emma ? L'assistante de maitre Cooper. Une fille bien. Opportuniste, aguicheuse, intelligente et manipulatrice. Elle ira loin. J'enfile un peignoir et me fixe dans la glace un instant : toujours pas de dégoût. Juste de l'indifférence. Je suis un salop, je vis avec depuis suffisamment longtemps pour m'être habitué.
Et puis hier soir, je n'ai rien fait de mal.

Une serviette autour du cou pour terminer de m'essuyer le visage, un pantalon de survêtement en guise de tenue et mes baskets dans la main, je descends comme si personne n'était là. Personne n'est là, d'habitude. Avoir permis à cette greluche d'entrer me surprend, mais on a tous nos moments de faiblesse et puis j'avais besoin de ne pas être seul.

Je sursaute en voyant Erika, lâchant une des chaussures. Immobile un instant, le visage fermé, le regard sévère, je finis par briser le silence. Ces tête à tête muets sont insupportables.

" Tu crois que tu peux m'insulter, ignorer ma tentative et revenir quand ça te chante ? "

Je déglutis. La voir ici, la voir, tout simplement. C'est pénible.
Me débarrassant de ce que j'ai en main, je jette la serviette sur le fauteuil et croise les bras. Ça m'évite d'aller la trainer dehors. D'un côté, je n'en ai pas envie. De l'autre... L'avocat me supplie de l'écouter. De le retrouver. De n'être qu'un mur infranchissable, une défense impénétrable. Je pourrais de nouveau creuser ce fossé qu'elle a d'ailleurs si bien entamé l'autre jour !
Erika est ma faiblesse, ma pudeur, mon amour. Je suis impuissant et cette fois encore, je lui laisse l'occasion de frapper. Pas question de fuir cependant, ma dignité ne peut encaisser davantage.

" ...tu as oublié quelque chose ? "

Dis-je plus calmement, réalisant que c'est la seule raison crédible. Pourquoi viendrait-elle ? Je m'approche de la porte, bloquant inconsciemment l'issue. Je me tiens entre elle et cette échappatoire. Entre mon bourreau et notre fin.

Je détourne le regard et désigne un carton posé derrière le canapé, près de la fenêtre. Sont rassemblées là toutes les affaires qui ne m'appartiennent pas. Pas grand chose, la jeune femme a déjà pris soin de vider les lieux. N'empêche, ce magazine, un bracelet, une photo, des clés...

Plus rien ne monte à mes lèvres. Même les insultes, les aveux, les supplications, les excuses ou les questions.
J'attends. Il faut que quelque chose se passe, cette fois.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMar 30 Aoû - 18:16

Sans grande surprise, l’avocat se tenait là, au pied de l’escalier. Il devait sortir de la douche et prévoir d’aller courir ou passer la journée tranquille étant donné la tenue. Erika le dévisageait sans animosité, ramenant lentement la main posée sur le dos du canapé à elle. Elle attendait la réaction, le rejet, la colère. Était-ce si illogique que l’avocat ait regagné ce qui était à la base son appartement avant d’être devenu le leur ? C’était chez lui. Ça avait toujours été son territoire. Elle avait simplement pensé que, peut-être, vivre à nouveau dans le souvenir de leur relation l’aurait rebuté. Elle, avait été incapable de rester mais visiblement l’avocat se compliquait moins l’esprit.

Fronçant les sourcils, il ne cacha pas sa colère de la voir ici. Chez lui.

Tu crois que tu peux m'insulter, ignorer ma tentative et revenir quand ça te chante ? »


Il jeta la serviette portée autour de son cou sur le canapé et s’approcha. Erika n’eut pas même un mouvement de recul. Ils s’étaient déjà retrouvés dans cette situation. Ce moment, cet instant où August se plaçait entre elle et la porte lui rappelait étrangement celui où ils avaient cédé ensemble à leurs sentiments. Elle était venue l’interroger, à propos de Sarah. Elle avait envahi, comme là, le territoire de l’avocat. Elle l’avait accusé. Elle s’était égarée, persuadée à cet instant qu’elle ne pouvait être tombée amoureuse d’un meurtrier. La réaction d’August avait été aussi brutale. Il la prenait rarement ainsi à parti, n’élevait que peu la voix sur elle. C’était la deuxième fois qu’elle le voyait sortir de ses gonds et lui demander ce qu’elle foutait là, pourquoi elle envahissait ainsi. La suite de cette première soirée, ils la connaissaient. Elle avait été le début de leur histoire. Pour celle-ci, Erika doutait que les choses se terminent aussi bien. Trop de temps avait passé. Trop de blessures infligées.

...tu as oublié quelque chose ? »

Il désigna un carton posé dans un coin qu’elle n’avait pas remarqué. Elle reconnut certaines de ses affaires, de celles qu’elle avait laissées sans véritable intention de les récupérer. Elle ressentit un sentiment étrange à les voir toutes là, empaquetées dans un carton que l’avocat avait rempli lui-même. Elle ressentit quelque chose de froid à imaginer le tableau. Son regard revint à l’avocat. Il la toisait avec moins fureur qu’avant mais son expression lui était pour autant fermée. Etait-ce.. terminé ? Etait-ce tout ? Allaient-ils se détester jusqu’à la fin de leurs jours après avoir eu trop de fierté pour s’écouter ? Cessait-il pour de bon de l’aimer ?
Etaient-ils si faciles à oublier qu’une contrariété, un refus de sa part et pof, la porte était fermée à jamais ?
Erika baissa légèrement le nez, fronçant les sourcils au-dessus de son regard. Elle peinait à ressentir toute la colère qu’elle avait pu éprouver quelques jours plus tôt. Son cœur semblait las. Fatigué. Déçu. Ne sachant plus qui des deux était le plus à blâmer. Contre qui devait-elle tourner sa colère. Peut-être était-ce le jeu des contraires, quand l’un s’énervait, l’autre se terrait ? Elle ne savait pas. Elle était perdue.

J’avais laissé le double des clés de ma moto ici et j’ai perdu les autres hier soir. Une plaque d’égouts, elles m’ont échappé des mains.. »

Elle eut un léger haussement d’épaules comme s’il s’agissait de la fatalité. La vérité, c’est qu’elle avait l’impression de se justifier. Elle continua néanmoins. Sa voix était posée, calme.. presque hésitante par moments.

Je ne pensais pas te trouver ici. Je pensais qu’avec tout.. enfin que tu étais parti vivre ailleurs. Je suis désolée. Mon intention n’était pas de t’envahir. Simplement de, récupérer mes clés. »

Elle avait le sentiment de s’aplatir, d’offrir sa nuque au bourreau mais elle ne parvenait pas à accéder à sa colère. Celle de l’avocat l’avait comme scellée. De toute façon, à quoi bon tempêter si tout était terminé… Son regard revint dans celui d’August avec une sorte d’humilité, attendant le nouveau coup d’éclat, le moment où il la jetterait dehors pour de bon. Le moment ne semblant pas venir, elle osa une question.

Tu as pu trouver ton père ? »
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMar 30 Aoû - 19:02

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
◄◄◄◄◄© by anaëlle.



Ma nervosité ne trouve pas d'écho. Elle se heurte simplement à du vide, l'absence de réaction. Comme l'étincelle contre la matière ignifuge. Rien ne se déclenche, ni dans ses mouvements ni dans ses mots.
Et c'est encore plus dur que si Erika avait crié. Je m'attendais à des injures en cascade. Elle aurait du ! Toutes mes erreurs, à commencer par ma fuite l'autre jour. Une parfaite entame pour mettre les choses à plat. Mais rien. Croit-elle que je vais moi-même lancer le sujet ? Que je dois de nouveau faire un signe ? Elle attend juste que je monte sur l'échafaud.

Ou alors c'est pire que ça. Elle ne souhaite pas de vengeance, juste tourner la page.
Mais ce n'est pas mon cas.

▬ J’avais laissé le double des clés de ma moto ici et j’ai perdu les autres hier soir. Une plaque d’égouts, elles m’ont échappé des mains.. [...] Je ne pensais pas te trouver ici. Je pensais qu’avec tout.. enfin que tu étais parti vivre ailleurs. Je suis désolée. Mon intention n’était pas de t’envahir. Simplement de, récupérer mes clés. »

Les remarques si vides, neutres et insignifiantes me font l'effet d'un coup de feu. La détonation d'abord me surprend. Quand la balle atteint mon cœur, je frémis, la douleur incommensurable m'empêche de la réaliser tout de suite. J'acquiesce, pour donner vie à ce corps que je ne sens plus. Quittant finalement ma position, je m'approche du fameux carton pour attraper les clés qui s'y trouvent.

" Je...ce sont celles-ci ? "

Fausse question, je connais la réponse.
Le mal s'installe enfin. Chaque respiration me broie les poumons, mes sourcils se froncent et je me retourne vers elle, presque chancelant. Voilà. J'aurai de nouveau aimé après Sarah. Si intensément. C'était un rêve parfait. Idéal. Inoubliable.
Infini et indélébile. Pour mon plus grand malheur. Car quel après, après s'être appartenu ?

Pas pressé de lui rendre les clés, je conserve ce billet de sortie dans le creux de ma main, figé par sa question. L'évocation de mon père masque un instant les maux, je hoche à nouveau la tête.

" Oui. Il n'est pas si loin. "

Dis-je comme si cet état de fait était grave. Une menace, un danger. Je ressens tant de colère et de haine à son égard, son souvenir m'effraie, son existence me perturbe. Apparait alors le besoin de la protéger, de la tenir éloignée. De lui, de moi. De tous les monstres qui pourraient la toucher.

" Je n'aurai pas du partir. L'autre jour. Je n'étais pas parti mais je, je ne pouvais pas rester. "

Cette fois je m'approche d'elle. Son parfum me revient et je soupire amèrement. La situation est compliquée alors que le sens de ma vie était tout trouvé : Erika.
Je me vois lui tendre la main...pour lui rendre ses clés. Paume ouverte. C'est ce qu'elle est venue chercher.

" Est-ce que...ça va ? "

Mon regard quitte brièvement le sien pour désigner son ventre. Cette chose qui a tout bouleversé. Comment se porte-t-elle depuis ? A-t-elle réussi à savoir ce qui était le mieux, pour elle ? Pour eux ?
A vrai dire je n'ai pas d'avis, pas d'idée. Erika est tendre, compréhensive, généreuse, protectrice. Elle est aussi lucide, technique, professionnelle, logique. Je n'ai pas vraiment besoin de savoir. C'est l'envie, peut être, qui me fait faire un pas de plus.

" Tu n'es pas malade ? "

Parce qu'une femme enceinte souffre, non ? Ce n'est pas une maladie, mais elle m'aura compris. J'espère. Après coup je réalise qu'elle pourrait très bien être malade d'avoir pris la terrible décision d'effacer cet enfant ;

Posté devant elle, si près, je me sens à la fois fort et fébrile. J'ai envie de briser la glace, de retrouver sa peau, ses baisers, sa chaleur. Sa silhouette discrète, désirable est là, à porter de main. Je voudrais l'enlacer, l'obliger à rester.
Elle détient pourtant l'ultime carte. La décision finale, la conclusion. Parce que j'ai fait la première faute - et toutes les autres.
A moins que ce soit encore une fuite.

" Tu me manques. "
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeVen 2 Sep - 21:59

La colère sembla s’envoler du regard de l’avocat. La regardant presque avec surprise, il se pencha pour récupérer les clés que la jeune femme cherchait dans le carton et les garda en main comme pour prolonger un instant leur fausse conversation. Le regard baissé, la mine sombre, il hocha la tête à sa question ; il avait trouvé son père. Guère éloigné de New York à ses dires mais elle en fut pour sa curiosité car l’avocat n’alla pas plus loin dans ses explications. Son visage se ferma, semblant partir dans ses pensées.
August ne lui avait jamais parlé de son père, ni même de sa mère hormis pour évoquer leur rationalité quant au choix du prénom de leur enfant. Elle ignorait s’il avait grandi heureux, entouré ou seul et abandonné. A peine arrivait-elle à l’imaginer petit garçon derrière l’aura de l’avocat. Aucune photo, aucun souvenir raconté. Le passé d’August était une sorte de mystère, de puzzle, dont Erika ne possédait que quelques pièces éparses, sans lien entre elles et qu’elle peinait à assembler pour recréer le dessin complet. Elle n’était pour autant pas aveugle et possédait assez de connaissances en psychologie humaine pour savoir que les réactions les plus violentes, les passions les plus débordantes, les douleurs les plus profondes provenaient bien souvent du fin fond de notre enfance, du lien qu’on établissait avec nos parents, notre famille et des souvenirs qu’on y rattachait. Si August était ce qu’il était, si, elle, était ce qu’elle était, il suffisait de regarder par-dessus leur épaule et de contempler le passé. Si seulement il le lui permettait …

Je n'aurai pas dû partir. L'autre jour. Je n'étais pas parti mais je, je ne pouvais pas rester. »

L’aveu sembla se suspendre dans l’air, pénétrant lentement l’esprit engourdi et glacé d’Erika. La confession succédant trop rapidement à la colère mit du temps à la faire réagir. La transition était rude. Inattendue. Pourtant tant espérée. Elle l’observa, silencieuse, cherchant à hocher la tête mais incapable du plus simple des mouvements. Son attention suspendue à ce pique fiché dans la glace de son cœur. Ebranlant son âme toute entière. Elle retint un frisson, le voyant s’approcher et contempla cette main tendue. Ses clés au milieu.

Est-ce que...ça va ? … Tu n'es pas malade ? »

Un pâle sourire étira brièvement le coin de ses lèvres. Secouant la tête pour toute réponse, elle tendit la main pour saisir lentement les clés dans la paume de main. Elle sentit la glace se fendiller, craqueler sans qu’elle ne puisse rien faire pour l’éviter. Son regard restant fixée sur la main jusqu’à ce que le bras de l’avocat revienne contre son flanc. Elle monta alors péniblement à ses yeux, sentant le moment venir où la glace se morcellerait complètement. Elle l’entendait se rompre à ses oreilles, crisser sous le poids des mots. Elle voyait la poitrine de l’avocat se soulever à un rythme fébrile, son regard accrocher le sien sans oser y plonger complètement. Elle prétendit encore un instant à l’immobilité, le souffle court.

Tu me manques. »

Les mots s’enfoncèrent droit dans son cœur, à travers la glace. Son esprit chancela sous le coup, voulant embuer ses yeux qu’elle riva plus profondément dans ceux de l’avocat. Elle sentit absolument tout. Les cicatrices se rouvrir, la colère, la douleur, le chagrin en ressortir, l’amour mêlé à tout ce magma. Elle serra les mâchoires, lutta contre la vague qui lui arrivait dessus. Ses prunelles ne quittaient pas l’avocat. A un moment, elle finit par lâcher un rire quasi sardonique, bref mais douloureux. Elle prit la parole d’une voix fragilisée, tâchant de maîtriser les tremblements de tout son être.

Je n’sais pas quoi te dire August. »

Elle essuya nerveusement une larme sur sa joue et laissa échapper un nouveau rire. Fébrile. Sa réaction frôlait l’hystérie mais elle ne la contrôlait pas. Ses pensées se bousculaient, se disputaient la priorité pour parler plus fort, se faire entendre parmi toutes les autres. Elle ne s’entendait plus dans tout ce vacarme. Les derniers jours à tâcher de contrôler ses émotions semblaient engendrer un brutal et violent relâchement. Il lui semblait tout ressentir à la fois. Sa tête lui paraissait sur le point d’exploser. Elle les avait crus finis, terminés, emballés dans un carton en voyant celui posé là dans l’entrée. Et il lui disait quelque chose qui ressemblait à des remords. Elle lui manquait.

Elle lui manquait.

Ce sel sur ses plaies nourrissait à la fois ses sentiments, sa mémoire. Elle en aurait pleuré de soulagement s’il ne lui était resté toute sa fierté. Et sa colère. Une donnée qu’il était difficile d’écarter. Il lui était d’ailleurs étrange de ressentir deux sentiments aussi distincts et contradictoires à la fois. Elle ne savait auquel se vouer bien que pour l’instant l’un des deux prenne l’ascendant. Toute trace de rire s’effaça de son visage, balayé par le froncement de ses sourcils au-dessus de son regard blessé. Elle ne pouvait oublier ce qu’il lui avait fait. Elle ne pouvait l’effacer juste par ces quelques mots. Sa confiance en lui s’était brisée et les morceaux ne pouvaient se recoller aussi vite, aussi fort. Elle ne pouvait s’empêcher de l’aimer, encore, toujours, malgré.. malgré tout, malgré lui. Tenter de l’éviter revenait exactement à tenter d’oublier le mal qu’il avait fait en disparaissant. Elle le comprenait à présent mais..

Tu es parti. Tu as disparu. …Tu m’as laissée avec un choix..  un choix horrible à faire. Je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. De ce qu’on devait faire. Je t’ai attendu toute la nuit et le lendemain.. tu n’étais pas là. J’ai dû décider seule. J’ai dû m’ancrer dans le crâne que tu n’allais pas revenir. Qu’il ne fallait pas t’attendre. C.. Qu’est-ce que je pouvais me dire d’autre ? »

Sa voix tremblait, son regard brillait de douleur. Elle aurait aimé pouvoir lui faire confiance, attendre son retour, elle aurait aimé comprendre ce qui l’avait fait fuir pour mieux lui pardonner ses angoisses. Elle aurait aimé savoir, connaître, comprendre ce qui faisait de cette perspective d’avoir un enfant une terreur telle qu’il l’avait abandonnée, elle.
Mais il n’avait rien dit, il était simplement parti, il avait simplement dit ‘je ne peux pas’.

Erika essaya d’inspirer profondément, déglutir ses larmes et ses émotions. Son regard toujours fixé sur l’avocat devant lequel elle s’exposait malgré elle. Croire qu’elle aurait pu lui cacher ses blessures était vain, elle en était bardée.

Tu ne peux pas prendre ce genre de décision et penser qu’il n’y aura pas de conséquence sur moi. »
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 5 Sep - 11:47

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
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Erika récupère ce qu'elle était venue chercher, retirant les clés de ma main. Je cherche son regard, ou plutôt ce qu'il dissimule. Elle est contrariée, dubitative. Elle ne s'attendait pas à ce que j'engage la conversation ? Ou pensait-elle juste pouvoir l'éviter ?
Les mots s'échappent d'entre mes lèvres avec insolence. Je les sais dangereux. Il est rare que je prenne la parole sans qu'une conséquence assez délicate soit engendrée. J'aimerai pourtant épargner Erika.
Échec total.

Son visage se durcit un peu plus, j'attends alors qu'elle exprime son mécontentement. Qu'elle liste les reproches et développe ses émotions. Ca pourrait l'aider. L'apaiser. La soulager. Se délester de la douleur ne la fait pas disparaitre mais elle a sans doute besoin de me la faire peser.
On a tendance à vouloir faire du mal lorsque l'on souffre. Ne pas se sentir seul au milieu des maux, se consoler en voyant que d'autres pleurent aussi. C'est ce que je me disais étant petit ;

Alors qu'elle prétend ne pas savoir comment réagir, je croise les bras contre mon torse et patiente quelques instants. Le regard qu'elle pose sur moi est lourd, blessant. Mais nous sommes enfin face à face. Si c'est moi qui suis parti, je suis tout autant meurtri par ces dernières semaines. Plus il y a d'espace entre elle et moi, moins je respire.
J'ai foutu le camp pour des raisons lointaines, stupides et piquantes. Trop tard pour regretter, j'espère simplement qu'elle saura poser les bases d'un chemin vers la réconciliation ...

Ma flicette n'a pas l'air malade. Je ne sais toujours pas ce que cela signifie. Je reste terrifié.
Elle choisi alors de rompre le silence.

▬ Tu es parti. Tu as disparu. …Tu m’as laissée avec un choix..  un choix horrible à faire. Je n’avais aucune idée de ce que je devais faire. De ce qu’on devait faire. Je t’ai attendu toute la nuit et le lendemain.. tu n’étais pas là. J’ai dû décider seule. J’ai dû m’ancrer dans le crâne que tu n’allais pas revenir. Qu’il ne fallait pas t’attendre. C.. Qu’est-ce que je pouvais me dire d’autre ? »

" Un choix horrible à faire". A ces paroles une seule logique. Allez savoir. Placé dans cette phrase, ainsi exposé, ce fameux choix décrit avec horreur ne fait pas de doute à mon sens. Ou presque.
J'aurai préféré ne jamais être père. Il y a vingt ans on me l'a caché. Aujourd'hui on me l'arrache. Parce que je n'ai pas été capable.
J'oublie momentanément sa présence et ravale une étrange peine. " Un choix horrible à faire".
Aurais-je des regrets ?

▬ Tu ne peux pas prendre ce genre de décision et penser qu’il n’y aura pas de conséquence sur moi. »

" Je sais. "

Dis-je en lui revenant. Mes bras se détachent et s'ouvrent, hésitants, las, navrés.

" Je n'ai pas voulu te blesser quand je t'ai laissée. Bien sûr je mettais notre histoire en danger. J'ai peut être tout gâché Erika. "

Mes sourcils se froncent. J'ai l'impression de me punir. Ramenant une main contre mon épaule, je soupire.

" J'ai été incapable d'y prêter attention. C'était là, je le savais mais l'autre sensation était trop forte. "

Je secoue la tête, récupère ses yeux pour tenter de construire une logique dans mes propos.

" Il y avait ces souvenirs, ces conséquences terribles si je passais de, juste moi, à père. Je suis désolé, ça m'a déchiré. Il fallait que je parte, je ne pouvais pas faire autrement... n'imagine pas que je n'ai pas pensé à ta douleur. Mais la mienne était plus forte. "

Je réalise que ces explications n'en sont pas. Elles ne riment à rien et pour cause, Erika ne sait rien du passé qui justifie - ou pas - ma fuite.
Un nouveau soupir, je me laisse tomber dans le canapé. Les yeux perdus de l'autre côté de la fenêtre, je lâche, épuisé :

" Je voulais voir si mes souvenirs étaient vrais. Je voulais me laisser une chance. Le bénéfice du doute. Après toutes ces années... j'aurai pu, me tromper. Mal interpréter. Depuis que je suis adulte j'ai tout fait pour trouver des excuses, leur imaginer un contexte qui les a forcé à être...ce qu'ils étaient. Un enfant ne comprend pas tout alors... des retrouvailles auraient pu atténuer les plaies ... "

Relevant la tête vers elle, j'affronte péniblement le regard de celle pour qui je veux être le plus fort, le plus fier, et pour qui je ne suis finalement qu'un mutilé.

" J'avais tort ! "
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMar 20 Sep - 16:20

Ils se regardaient, le visage navré de la souffrance de l’autre. Si proches et pourtant si distants l’un de l’autre. L’avocat fit deux pas dans sa direction, Erika marqua malgré elle un infime mouvement de recul. Son regard se blessa un peu plus à le regarder s’arrêter, baisser les bras. Elle ramena les siens autour de sa poitrine, laissant son regard quitter celui d’August.

Je sais. Je n'ai pas voulu te blesser quand je t'ai laissée. Bien sûr je mettais notre histoire en danger. J'ai peut-être tout gâché Erika. »

Elle le regarda à nouveau, les sourcils froncés non pas par la colère mais par la tristesse. Il se rendait compte. Il réalisait à quel point sa décision de partir les avait mis en danger et avait brisé la confiance qu’elle plaçait en lui. Pourquoi alors n’avait-il pu s’en empêcher ?

J'ai été incapable d'y prêter attention. C'était là, je le savais mais l'autre sensation était trop forte. »

Il s’écarta et rejoignit le salon, cherchant le fil de ses idées dans le silence. Erika, elle, avait posé deux doigts devant ses lèvres et essayait d’écouter ce qui se rapprochait le plus d’une explication depuis deux semaines passées à se demander pourquoi.

Il y avait ces souvenirs, ces conséquences terribles si je passais de, juste moi, à père. Je suis désolé, ça m'a déchiré. Il fallait que je parte, je ne pouvais pas faire autrement... n'imagine pas que je n'ai pas pensé à ta douleur. Mais la mienne était plus forte. »

Quelque chose griffa dans sa poitrine. Elle appuya plus fortement les doigts sur ses lèvres pour tâcher de garder le silence mais le soupir qui s’échappa malgré elle de son nez avait la sécheresse des propos qu’elle gardait en tête. Elle baissa les yeux, laissant l’avocat soupirer sur le canapé. Elle ne comprenait pas. L’imaginait-il assez forte pour endurer ça seule que douleur importante ou pas, la sienne comptait plus que leur couple ? Croyait-il qu’elle ne s’était pas retrouvée face à ce choix elle aussi en décidant de lui en parler plutôt que de taire la présence du bébé et aller le faire disparaître en secret ? Ils avaient peur de s’engager, lui encore plus qu’elle et il le lui avait bien assez fait comprendre par le passé mais pourquoi penser que sa peur de devenir père était différente, plus intense que celle qu’elle avait de devenir mère ? Elle n’avait aucun modèle, plus de parent pour la guider sur la marche à suivre et sa génitrice n’avait pas spécialement constitué une figure de bonté sur laquelle elle pouvait s’appuyer. Alors en quoi était-ce pire pour lui ?

Je voulais voir si mes souvenirs étaient vrais. Je voulais me laisser une chance. Le bénéfice du doute. Après toutes ces années... j'aurai pu, me tromper. Mal interpréter. Depuis que je suis adulte j'ai tout fait pour trouver des excuses, leur imaginer un contexte qui les a forcés à être...ce qu'ils étaient. Un enfant ne comprend pas tout alors... des retrouvailles auraient pu atténuer les plaies ... »

Son regard perdu à la fenêtre chercha finalement le sien. L’émotion dedans était indescriptible.

J'avais tort ! »

Et le silence tomba.

Erika, les yeux dans ceux de l’avocat, resta interdite. Son visage se fronçait petit à petit de colère, d’incompréhension. Sa respiration s’accélérait, se heurtait. Lard, cochon, qu’en était-il ? De quoi parlait-il ? Quelle était cette histoire dont elle n’avait jamais entendue parler et qu’il semblait soudain faire surgir des profondeurs ? Son enfance, ses parents ? Elle tâchait de se rappeler les rares fois où le sujet avait été abordé. Elle se souvenait de sa première soirée d’anniversaire où il avait évoqué le choix de son prénom. Une sorte de cynisme était ressorti de sa voix mais il avait changé si vite de conversation.. Les autres fois ? Elle ne se rappelait plus. Peut-être avait-ce été la seule fois. Ce qu’elle avait n’était pas suffisant pour comprendre, ce qu’il venait de dire ne faisait que faire flamber un peu plus son besoin de savoir. S’il y avait une raison à l’implosion de leur couple, elle était en droit de la connaître. Ses sourcils se froncèrent un peu plus. Elle agita une main en l’air et ne put s’exprimer autrement que d’une voix sèche :

August, de quoi est-ce qu’on parle là ? »

Le taxi attendait, en bas de l’immeuble. Elle le savait mieux que quiconque puisque c’était à sa demande personnelle. Pourtant..

Qu’est-ce qui s’est passé avec tes parents ? »

Elle abandonna l’entrée pour avancer dans le salon, approchant du canapé où se trouvait l’avocat pour s’arrêter à une distance raisonnable et continuer de le regarder. S’il se défilait, elle s’en irait. Elle n’avait pas la patience ni l’abnégation pour supplier. Il lançait son propre pavé dans la mare, il assumait.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeSam 24 Sep - 9:30

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Il m'est plus difficile de poser les mots sur cette histoire honteuse que sur l'amour que j'éprouve pour Erika. C'est évident. Nous avons réussi à exprimer nos émotions pour former le couple - ce qu'il en reste - que nous sommes. Nous sommes deux personnalités fortes, fières, solides. Incapables pourtant de se voiler la face, nous nous aimons et nous avons balayé nos existences respectives pour être unis. Dans nos défauts, nos différences, nos points communs, points forts et douleurs.
J'ai remis à question mon attitude, des brides entières de caractère, ma perception de la confiance, jusqu'à ma façon d'aborder mon travail. Erika a eu un impact conséquent et bouleversant.

Pourtant, il a suffit que je regarde derrière moi, que je me souvienne de ce passé pour que l'avenir que je m'étais promis se brise.

▬ August, de quoi est-ce qu’on parle là ? [...] Qu’est-ce qui s’est passé avec tes parents ? »

Elle veut savoir. Je relève les yeux et lui offre un regard sévère, meurtri. Ce n'est pourtant pas à elle de subir ma colère. Un soupir éreinté s'échappe d'entre mes lèvres, comme si j'étais maîtrisé, vaincu. Inutile de martyriser davantage notre histoire. Un déclic me laisse penser qu'une bêtise de trop et nous se conjuguera au passé.
Est-ce si terrible de raconter ? Mon orgueil déjà se révolte, la honte s'approprie ma mémoire, mon âme, mon corps.

" Ils étaient ce qu'on appelle : de mauvais parents. "

Un sourire cynique barre mon visage. Ce trait d'humour s'efface vite et je l'invite à s'assoir, me renfonçant dans le fauteuil sans prêter attention à ce qu'elle décide de faire. J'imagine qu'elle va rester planter là à fixer la victime que je suis.
Erreur, jouet, souffre-douleur, excuse, rejeton, emmerde. J'ai été beaucoup de choses mais j'ignore si un seul de mes parents m'a un jour considéré comme son enfant.

" Ils tenaient un bar. Pas si loin... "

Le regard perdu, fixé sur le mur, je me rappelle du bruit de la clientèle, les verres qui s'entrechoquent, les rires, l'odeur de l'alcool et du tabac.
Je souris malgré moi.

" Ça marchait bien. Il était fan de boxe et de moto. Je crois qu'elle chantait. Ils se sont rencontrés jeunes. L'établissement appartenait à sa famille. A lui. "

Dis-je pour préciser en me souvenant que je ne suis pas seul. Les images reviennent dans le désordre, les explications ne sont que des théories, des hypothèses, tout ce qui me parait logique via ce que je sais.

" Elle a du venir comme serveuse. Elle est tombée enceinte et...il m'a dit, l'autre jour quand je l'ai vu..."

Je déglutis et croise brièvement son regard, haussant les épaules comme si ces faits m'étaient secondaires. Négligeables.

" Elle savait pas. Ils ont compris seulement en se rendant à l'hôpital, ils étaient pas fait pour avoir un enfant. Ou plutôt, ils avaient décidé de ne pas en avoir. "

Je n'ai pas répondu à sa question. Pas vraiment. Ce qu'il s'est passé avant que j'arrive, je l'ai appris la semaine dernière en retrouvant mon paternel. Ce qu'il s'est passé ensuite, j'ai tout fait pour l'oublier.

Après une inspiration douloureuse, je me lève et m'approche d'elle sans savoir me défaire totalement de cette colère qui m'habite. Je prends sa main avec autorité et maladresse, je la mène à la naissance de ma nuque. Là ou une petite cicatrice est restée.

Elle les connait toutes. Peut être n'y a-t-elle jamais prêté attention, il n'y a rien d'impressionnant. Simplement le genre de marques que tout homme de quarante ans porte après trop d'excursions moto, de tentatives de fuite adolescente ou de violentes soirées après l'alcool. Elles pourraient être des tas de choses qui n'ont pas d'importance, des souvenirs que je ne saurais expliquer tant ils datent. Juste des marques de vie, qu'on sourit en retrouvant par hasard sous ses doigts.

Les balafres qu'il me reste de mes parents ne représentent rien de ce qu'ils m'ont fait. Mais leur présence est une piste qu'Erika développera sans mal. Je n'ai pas d'autres moyens pour raconter. Je ne vois pas comment expliquer les bouteilles jetées, les coups de balais si je passais au mauvais endroit. Les énormes baffes si je les surprenais entrain de s'engueuler ou les douches glacées sous lesquelles ils me punissaient.
Ils ont frappé Sarah une fois. Ma mère avait l'habitude de me pousser avec des coups de pieds quand je cherchais mes jouets et je me rappelle de la façon dont mon père m'attrapais par les cheveux pour me supplier de ne plus pleurer.

Je mélange les époques, les âges, les raisons. A seize ans je me suis échappé et tout ce qui s'était passé là-bas a été enfermé dans un seul et même carton.

Quand je relâche Erika, je fais un pas de recul. La colère est toujours là. Dirigée sur la mauvaise personne, mais trop encombrante pour que je puisse l'étouffer.

" ... voilà une info à vendre. A un psy, ou à un magazine tiens ! Je vois le titre d'ici : De l'enfant maltraité au plus terrible des avocats. Devenu monstrueux pour oublier ses propres démons ! "

J'émets un rire bref et cruel avant de faire quelques pas en direction de la cuisine, tentant d'évacuer la gêne, la pitié, l'appréhension.
J'ai tellement peur de sa réaction.

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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 26 Sep - 16:30

Ils étaient ce qu'on appelle : de mauvais parents. »

Le cynisme de sa phrase se peignit dans son regard, étira un sourire meurtri à ses lèvres. Erika prit place en face de lui, les yeux dans les siens, les sourcils froncés, aussi attentive que méfiante à l’égard de l’histoire qui allait surgir. Elle ne doutait pas de la sincérité de ses propos, il n’y avait qu’à regarder August pour savoir qu’il était en train de dévoiler une partie de lui. Le regard noir de colère, de dégoût, il évitait son visage, ses expressions, le moindre trait qui s’esquisserait dans la peine ou l’affliction. Il s’ouvrait à contre cœur, parce qu’il n’avait pas le choix, parce qu’elle avait demandé, parce qu’ils n’avaient pas le choix. Il était leur dernier espoir. Le temps ne pouvait plus être aux masques et aux armures. Finis les faux-semblants, ces sentiments inassumés, ce passé rejeté et enterré pour mieux l’oublier. S’ils voulaient encore avancer…

Alors elle l’écouta parler. Elle l’écouta se raconter. Elle posa sur lui ce regard qu’il évitait. Elle ne chercha pas à le ramener ni le rassurer. Elle le laissa se perdre dans son récit, dans son passé, ses souvenirs. Elle se laissa guider, amenée d’un tableau à un autre, d’une histoire à une autre. Elle lui abandonna sa main lorsqu’il la prit et ne put empêcher un frisson de parcourir ses doigts jusqu’à son épaule lorsqu’elle reconnut le relief discret de la cicatrice dans sa nuque. Son regard vacilla alors dans le sien. Elle déglutit, péniblement, quand la lumière se fit dans son esprit. Lorsqu’elle comprit.  L’origine de cette cicatrice. Et des autres. Elle n’y avait jamais prêté plus d’attention. L’idée qu’elle se faisait du corps d’un homme approché de la quarantaine n’était guère éloignée de ça. Un corps vivait, se blessait, cicatrisait. Juchée sur une moto depuis quelques années, elle en savait un rayon.
Mais elle n’aurait jamais pensé.. ; à quel instant aurait-elle pu se douter de ce qui se cachait là, de noir, d’horrible, sous ces cicatrices ? Le secret était si bien enfoui. L’accès, si bien gardé. Et voilà qu’elle se trouvait là, face à la vérité. Effrayante. Dévastatrice. Que pouvait-elle bien lui dire ? Quels mots étaient appropriés ? Quels, ne l’étaient pas ? Erika fixait l’avocat, soudain muette de toute émotion. Toute expression envolée de son visage, elle se contentait de le regarder, de l’écouter rire de ce son si cruel qu’elle avait laissé échapper milles fois d’entre ses lèvres quand sa mère l’avait abandonnée. Elle se sentait désemparée, détentrice d’un secret, d’une histoire, d’une profonde blessure dont elle craignait d’aggraver les souffrances rien qu’en la touchant. Y avait-il seulement quelque chose à réparer ? Maintenant qu’elle savait, maintenant qu’il lui avait avoué la terrible vérité.. Elle ne lui avait pas encore dit pour le bébé. Où cette conversation allait-elle les mener si elle lui avouait qu’elle l’avait gardé ?

... voilà une info à vendre. A un psy, ou à un magazine tiens ! Je vois le titre d'ici : De l'enfant maltraité au plus terrible des avocats. Devenu monstrueux pour oublier ses propres démons ! »
… ne dis pas ça. » articula-t-elle d’une voix blanche.

Il s’était levé pour s’éloigner dans la cuisine. Elle, était toujours assise, les mains l’une dans l’autre, posées sur ses cuisses. Elle les regardait d’un œil vide. Elle tourna la tête pour croiser le regard de l’avocat mais ne vit que son dos, résolument tourné. Elle le voyait.. souffrir. Saigner de toutes ces plaies qu’il avait rouvertes pour elle. Combien d’années pour essayer de les oublier ? Attendait-il d’elle qu’elle le soigne et le répare ? Avait-il juste eu besoin d’être sincère après s’être comporté comme un salaud, après l’avoir laissée ? Elle l’ignorait. Et il ne dirait rien. C’était ainsi. Ni l’un ni l’autre ne savait où ils allaient. Avait-ce de l’importance de le savoir ? Si tant est que le chemin les ramenait l’un à l’autre … Sans doute.

Erika se leva finalement, préférant le rejoindre plutôt que de poursuivre cette conversation loin d’être achevée en échangeant à travers tout l’appartement. Arrivée derrière lui, les mots restaient toujours bloqués au fond de sa gorge, entremêlés dans son esprit comme une suite ininterrompue de phrases creuses. Il valait mieux que son silence. Mais mieux que toutes les paroles réconfortantes du monde. Elle les lui aurait de toute façon toutes dites si cela avait pu alléger sa peine, soulager son cœur de toutes ses plaies que ses parents avaient tracées. Il n’en avait pas besoin. Il ne cherchait pas sa pitié ou sa compassion. Il ne demandait même pas pardon. Il avait juste.. expliqué. Et elle, entendu.

Il lui semblait avoir fait ce geste il y a des années de cela lorsque ses mains glissèrent le long des hanches de l’avocat, amenant doucement son dos contre elle, enserrant sa taille sans une once d’hésitation mais sans brusquerie. Sa joue se posa entre les omoplates puissantes et son inspiration se fit plus profonde lorsqu’elle l’enlaça pour de bon. Il n’était guère question d’oublier, d’effacer, de pardonner. Il ne le demandait pas et elle n’était de toute manière pas encore prête à le lui accorder. Il avait essayé de lui expliquer, de lui donner des éléments de réponse sur sa disparition, sa fuite. Elle essayait à présent de comprendre, de relier ce qu’il lui avait dit avec leur situation, leur histoire. Etait-ce la peur de ne pas le vouloir assez ? Celle de céder à des pulsions maltraitantes comme l’avaient fait ses parents ? Se croyait-il devenu un tel monstre que rien ne pourrait jamais le faire changer ? Quelle serait sa réaction si elle lui disait, là, maintenant … August, j’ai gardé notre enfant.

… La chasserait-il pour de bon ?

Malgré l’immobilité apparente de leurs corps enlacés et le calme retombé, Erika savait qu’elle ne pouvait rester sans rien dire. Ne sachant s’il souhaitait à présent lui faire face, elle le laissa décider, restant contre lui tout en relâchant lentement son étreinte, posant à présent son front contre son dos. Cherchant les mots. Sa voix était basse, sous-tendue par une gravité qu’elle éprouvait dans chaque parcelle de son esprit.

Je suis désolée. Désolée de ne pas avoir compris plus tôt. Désolée que tu aies eu d’aussi mauvais.. - est-ce qu’on peut seulement appeler ça des parents.. ! Je n’avais pas mesuré à quel point ils étaient.. Enfin qu’importe. J’imagine que rien n’avait changé lorsque tu l’as retrouvé, ton père ? »

Si l’on pouvait se découvrir une paternité après presque quarante ans, ça se saurait non ?
Erika soupira, ramenant ses mains dans le dos de l’avocat, au creux de ses reins, les laissant remonter à ses épaules puis descendre lentement le long de ses bras jusqu’à effleurer la silhouette de ses doigts. Elle ne l’avait pas touché depuis des semaines. Ce simple contact l’apaisait autant qu’il la bouleversait. Elle tâchait de rester concentrée malgré tout, reprenant le fil de sa pensée en même temps qu’elle ramenait ses mains à elle.

Je ne peux pas te pardonner pour ce que tu as fait. Je crois que je comprends.. pourquoi tu l’as fait mais pour l’instant, c’est encore trop tôt pour te pardonner. »

Il devait s’en douter mais elle préférait rester sincère. Elle avait une confiance dure à acquérir et cet abandon précipité au moment où elle avait le plus besoin de se sentir soutenue ne pouvait s’effacer ainsi. Il perdurerait probablement longtemps. Elle savait néanmoins qu’il ne s’était pas livré pour être pardonné. Il lui était déjà arrivé de chercher à s’excuser et il n’avait jamais formulé les choses de cette manière. Au moins l’abcès était crevé à présent. Erika doutait cependant que cela soit terminé, qu’il s’agisse de la conversation actuelle ou des prochaines ; l’ombre du passé de l’avocat n’avait pas terminé de les tourmenter.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeMar 4 Oct - 20:45

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Gêné, dérangé par les souvenirs, je découvre une nouvelle honte, une peine supplémentaire quand j'associe les images de mon passé à la présence d'Erika. Désormais elle sait, et je n'en ressens aucun soulagement. Elle pensait peut être avoir brisé la glace, fait céder l'armure sous laquelle je me cachait mais ces faux semblants de personnage insupportable n'était qu'un voile sur la réelle défense. Mes remparts, ma meilleure protection, c'était un secret. Un silence. Un non dit : mes blessures personnelles, mon égoïste histoire.
Le sang boue dans mes veines, je sens perler la sueur sur mon front quand mes muscles réclament de l'activité. Mes pas m'éloignent d'Erika pour répondre à un besoin d'air. Encore l'envie de fuir, de m'échapper, pour nous épargner ce que je suis. Je m'immobilise pourtant : quand elle s'avance.

Le regard durement accroché au mur, je finis par baisser la tête en sentant ses mains s'inviter. Ma respiration hésite, puis s'apaise, alors que son souffle chaud s'écrase dans mon dos. Il y a des gestes qui en disent long, à l'efficacité incroyable.
Sans effectué le moindre mouvement je me raccroche à cette tendre parenthèse. J'ai tellement de chance de m'être invité dans sa vie... Je souris, discrètement, puis l'amertume me revient automatiquement quand son étreinte se relâche. Moins hermétique qu'il y a quelques instants, je tends l'oreille et acquiesce lentement.

▬ Je ne peux pas te pardonner pour ce que tu as fait. Je crois que je comprends.. pourquoi tu l’as fait mais pour l’instant, c’est encore trop tôt pour te pardonner. »

" Tu comprends pourquoi je l'ai fait ? "

Le sourire - un rien sarcastique - retourne à mes lèvres et je me retourne, attrapant ses mains au passage pour l'empêcher de s'échapper. Au cas ou. Mes yeux se plantent dans les siens et je demande, très sincèrement :

" Tu m'expliqueras un jour alors. Parce que moi je n'ai toujours pas compris. "

Mais il y a certainement une réflexion personnelle à approfondir, une vraie remise en question, d'autres nuits blanches et prise de tête... Quelle que soit la solution, je n'ai pas l'intention de demander de l'aide à Erika. Ce serait un comble ;
Elle saurait tout surmonter, seule, j'en suis certain. J'ai pourtant l'intention de la soutenir. D'être présent. Encombrant. Pourquoi pas me rendre utile, et un jour, devenir indispensable ?

" Nous n'avons pas parlé longtemps, quand j'ai retrouvé mon père. "

Dis-je en revenant à sa question.

" Mais je crois que rien n'a changé en effet. Je n'ai pas envie de m'en assurer, je l'ai assez vu, j'veux juste oublier. "

Certains diront que ce n'est pas la solution. Je ne les entendrai pas.

Relâchant ses mains, je dépose un baiser sur le front de la jeune femme et fais un pas de recul pour remarquer sa tenue, ses affaires. Sur le départ, elle ne souhaitait pas s'attarder, c'est sûr. Conscient qu'il me manque une information - pas des moindres - je prends sur moi pour ne pas l'interroger.
Appelez ça une fuite si vous voulez, je n'en suis plus à ça près ;

" Tu, t'es la bienvenue ici...appelle-moi, le soir au moins ? Si je peux aider ou...si il te faut un pantin, un cavalier, un avocat...un amant ? "

Bon, c'est simplement pour la faire sourire. Et me remémorer ses gestes déjà loin.

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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 10 Oct - 21:49

Tu comprends pourquoi je l'ai fait ? »

Erika ne répondit pas. Elle le laissa se retourner et plongea silencieusement son regard dans le sien. L’avocat avait ce sourire, étrange et amer, accroché à ses lèvres. Elle ne prétendait pas le comprendre ou le connaître par cœur. Elle le découvrait chaque jour un peu plus. Mais certaines réactions tendaient à se faire deviner, parce qu’ils en avaient eu d’autres, parce qu’un certain sens de l’observation et une écoute attentive permettaient d’expliquer certaines de ses réactions. Pas toutes évidemment mais celle-ci, cette fuite, elle avait l’impression de comprendre. Peut-être se trompait-elle, elle n’était pas fermée à l’idée. Elle suivait juste son instinct. Aucun des deux n’avait eu de réel modèle parental. Erika avait eu son père, un temps, mais sa transformation en adulte avait dû s’opérer seule et en cela elle y voyait un manque, une faille, quelque chose qu’elle ne pourrait jamais combler. Elle n’avait jamais été battue par sa mère mais si elle, était capable de manquer de repères parentaux avec ce qu’elle avait eu, le peu de temps où elle l’avait eu ; qu’en était-il de l’avocat ? Pire, forcément. Alors peut-être l’explication qu’elle avait à sa fuite était fausse, peut-être se trompait-elle sur toute la ligne. Mais peut-être pas.
Enfin après tout, elle n’était pas à la recherche de la raison exacte et se fichait d’avoir la bonne. Il lui avait donné matière à comprendre, c’était tout ce qu’elle demandait.

Il récupéra ses mains et la regarda longuement.

Tu m'expliqueras un jour alors. Parce que moi je n'ai toujours pas compris. »

Elle esquissa un mince sourire compréhensif et serra doucement les mains autour des siennes. Il n’y avait rien à comprendre ; juste à apprendre.

Nous n'avons pas parlé longtemps, quand j'ai retrouvé mon père. Mais je crois que rien n'a changé en effet. Je n'ai pas envie de m'en assurer, je l'ai assez vu, j'veux juste oublier. »
Oublions-le alors. » fit-elle en hochant la tête.

L’avocat se pencha pour déposer un baiser sur son front avant de se reculer et de la relâcher. Le silence qui suivit gêna passablement la tendresse de l’instant. L’abcès crevé, la vérité apparue au grand jour, restaient malgré tout les plaies et les cicatrices qui s’étaient formées pendant son départ. Allaient-ils devoir repartir de zéro ? Réapprendre à se faire confiance ? Erika sentait que oui, il leur faudrait du temps. Toutes les pensées ne pouvaient s’effacer d’un claquement de doigts. Il leur faudrait probablement regagner la complicité qui les unissait deux semaines plus tôt avant que l’ouragan de sa grossesse ne vienne tout détruire.

Tu, t'es la bienvenue ici...appelle-moi, le soir au moins ? Si je peux aider ou...si il te faut un pantin, un cavalier, un avocat...un amant ? » déclara l’avocat, comme en écho à ses propos.

Son sourire fut maladroit. Elle baissa le regard. C’était le moment ou jamais de lui annoncer, elle le savait. Elle ne pourrait pas éternellement le lui cacher et s’ils étaient amenés à se revoir alors autant le lui dire non ? Après tout, même s’il n’en voulait pas, il était une part de.. ça.
Levant à nouveau les yeux vers lui, elle lui tira un sourire désolé et haussa les épaules, sentant la nervosité la gagner.

Je t’appellerai oui. Mais je doute que tu puisses aider si.. enfin si t’es toujours fixé sur cette idée que tu peux pas.. tu sais. »

Elle le regarda, se retint d’éclater de rire devant sa propre stupidité – c’était ça ou se taper la tête contre un mur – elle inspira profondément pour essayer de se calmer. A croire que même à cet instant, elle avait encore peur de le perdre.
S’éclaircissant la voix, elle haussa légèrement les sourcils et laissa les faits parler pour eux-mêmes :

C’est d’un père dont je vais avoir surtout besoin. Pour cet enfant. »

Son regard ne quitta pas celui d’August. Sa gorge s’assécha légèrement, cherchant sa réaction, elle ajouta :

Mon enfant. .. Et le tien. Si tu le souhaites. »

Elle ne fit pas attention. Elle ne prit pas garde à la sensation qui venait de traverser son corps, ce léger frisson d’excitation et de peur mêlés lorsqu’elle avait prononcé ‘mon enfant’. C’était la première fois qu’elle le disait, la première fois qu’elle le reconnaissait à voix haute depuis l’annonce brutale et catastrophique. Mais elle ne faisait pas attention. Elle était trop occupée à soutenir le regard de l’avocat. A attendre sa réaction.

Dévastation bis repetita ?
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeJeu 13 Oct - 20:17

“La lâcheté commence là ou cesse la puissance.”
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▬ Je t’appellerai oui. Mais je doute que tu puisses aider si.. enfin si t’es toujours fixé sur cette idée que tu peux pas.. tu sais. »

Que je ne peux pas. Je ne peux pas, quoi ? Je n'ai pas pu rester, l'autre soir. C'était impossible. Ça ne venait pas du fond de son aveu - pas seulement - ça venait de sa forme, de tout le contexte que cela impliquait. Une nouvelle version, une réalité de notre couple que je n'étais pas prêts à assurer. Assumer. Supporter.
Je ne pouvais pas, et maintenant qu'elle le dit je me souviens du sens de ma formule. Je ne peux pas être père.

La prise de conscience est soudaine, brutale, piquante. Je plonge un regard choqué dans le sien pour avoir la certitude de mon analyse. Erika fini par confirmer ce que je redoutais. Car jusqu'à maintenant, je redoutais effectivement la réalité qu'elle annonce.

▬ C’est d’un père dont je vais avoir surtout besoin. Pour cet enfant. [...] Mon enfant. .. Et le tien. Si tu le souhaites. »

Je hoche la tête, plusieurs fois. Je tente d'assimiler, d'avaler la pilule, si vous permettez la formulation. Elle a gardé l'enfant. Elle n'a pas pris la décision d'avorter et, quel que soit son choix au final, je ne suis pas surpris.
Je m'attendais à ce qu'Erika soit lucide, professionnelle, humaine. Les deux choix étaient envisageables. Je l'aurai accompagnée et soutenue dans l'avortement ;

" Je suis avec toi. "

Dis-je sans détourner le regard. Sans assurance ni prétention, sans vaine promesse ni serment, juste l'émotion qui me traverse à l'instant. Erika sait que ma présence n'est pas une garantie, encore moins une victoire.
Mais je crois que nous sommes sur la même longueur d'ondes. Si ce n'est le cas, je m'accroche à l'idée.

" Je suis avec toi, et lui. "

Dis-je à nouveau en attrapant ses mains. Je n'ai pas nécessairement envie d'assumer, de devenir un August nouveau. J'étais trop à l'aise dans cette réalité, j'aimerai y rester. Sauf que cela ne fait pas partie de mes options. Inutile de tergiverser, la meilleure option, mon option, c'est elle.
Je ferai de mon mieux.

" N'hésite jamais. Je, on va ouvrir un compte pour l'enfant. Je mettrai dessus le nécessaire et on évoquera... ce que tu veux, quand tu veux. "

On ne peut plus disponible, Lockhart.
Évidemment perturbé par ce chamboulement, je me risque à un sourire. Les dés sont jetés, indépendamment de notre volonté. Hors de question de laisser les rennes au destin plus longtemps. Perdre l'équilibre c'est nocif, je veux retrouver mes repères, en bâtir de nouveaux, tant que nous sommes nous.  

Faisant quelques pas de recul, je finis par m'assoir en réalisant que mes jambes sont fébriles.
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Erika Stojanović
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeDim 16 Oct - 19:07

Un hochement de tête. Ce fut tout ce qu’elle eut au départ. Un hochement de tête puis un regard, profond, silencieux. Erika était figée, incapable du moindre mouvement, incapable même de penser et d’imaginer sa réaction si l’avocat reculait à nouveau face à cet obstacle. Il ne lui laissât cependant pas le loisir de s’autodétruire et plantant un peu plus son regard dans le sien, il déclara :

Je suis avec toi. (Avant de se reprendre et d’ajouter: ) Je suis avec toi, et lui. »

Alors il y eut cet instant.
Ce moment au temps suspendu où Erika cilla et réalisa. C’était comme d’avoir cherché à se rappeler une mélodie, un air que l’on se fredonnait quand tout allait pour le mieux et qu’on avait oublié, brutalement, à la faveur de plusieurs événements, qui revenait tout à coup à l’esprit, avec laquelle on renouait petit à petit en se remémorant pourquoi on l’aimait tant. Et même si des pans entiers semblaient oubliés, encore verrouillés au jeu de la mémoire, il y avait comme une familiarité, une impression de retrouver quelque chose ou quelqu’un que l’on avait aimé. Qu’on avait cherché si longtemps pour s’en rappeler, pour ne pas oublier à quel point la mélodie nous faisait du bien.
August pouvait encore disparaître, flipper et ne pas savoir gérer autrement qu’en levant le camp. Elle le savait. Il ne faisait pas de promesse qu’il n’était pas en mesure de tenir. Elle se doutait qu’elle aurait ses moments de découragement aussi, d’angoisse ou de peur liés au développement et à la vie de cet enfant. Ils n’étaient certainement pas au bout de leurs peines mais.. ils étaient à nouveau deux. Et la présence de l’avocat rendait bon nombre de choses moins douloureuses pour la jeune femme à imaginer. L’avenir lui semblait chargé de nuages moins menaçants.

Un bref sourire fut tout ce qu’elle s’autorisa comme réaction. Inutile de pleurer, inutile de crier de joie ou de partir dans un élan d’affection. Un sourire suffisait, en disait assez. Tant qu’elle contrôlait encore un tant soit peu ses réactions hormonales …

August, quant à lui, sembla au contraire s’animer :

N'hésite jamais. Je, on va ouvrir un compte pour l'enfant. Je mettrai dessus le nécessaire et on évoquera... ce que tu veux, quand tu veux. »

Il eut un sourire rapide, presque fébrile avant d’aller se rasseoir sur le canapé sans rien ajouter. Erika eut son propre sourire, amusé, secouant doucement la tête à le voir aussi chamboulé que pressé de construire à nouveau quelque chose. Lui qui d’ordinaire semblait si bien maîtriser son monde, voilà que des pans allaient lui échapper, ne plus dépendre seulement de sa volonté mais aussi de celle d’Erika et, plus tard, de leur enfant. Il y avait quelque chose de terrifiant là-dedans, elle en savait quelque chose. Terrifiant et pourtant, tellement excitant.

Elle s’approcha de lui, vint cette fois s’asseoir à ses côtés et entremêla leurs doigts, enlaça leurs paumes. L’heure de son rendez-vous approchait, elle le savait. Le chauffeur de taxi était certainement parti à l’heure qu’il était mais qu’à cela ne tienne, elle pourrait toujours en héler un nouveau. Elle ne voulait pas avoir l’air de partir comme une voleuse, maintenant que l’abcès était crevé mais elle ne parvenait pas non plus à trouver excellente l’idée de lui proposer de l’accompagner. N’était-ce pas trop tôt ? N’avait-il pas besoin de temps pour encaisser tout à fait l’idée ? Le mieux était encore de demander mais elle ne voulait pas le presser ni le poser dans une situation qui l’obligerait à la blesser. Elle soupira intérieurement, déprimée par cette soudaine attitude empruntée et légèrement gauche. A la place de sa question, elle déclara :

Ne te stresse pas avec tout ça. Il ne sera là que dans.. huit ou neuf mois. On a le temps. »

Elle lui adressa un sourire et appuya ensuite son épaule contre la sienne comme pour lui donner une petite bourrade.

T’as le temps de me voir devenir énorme. »

Sans doute un des nombreux changements que la jeune femme peinait pour l’instant à transfigurer sur elle. Pour l’instant, rien ne se voyait, rien ne changeait. La seule différence qui se faisait était qu’ils savaient mais pour le reste du monde, la nouvelle était encore invisible. Ce qui n’était pas pour la déranger.

Voyant l’heure tourner malgré son envie de tout mettre en pause et de profiter de le retrouver, Erika se décida finalement à lui parler du rendez-vous. Après tout, autant le laisser juge de ce dont il se sentait capable ou non.

Il va falloir que j’y aille. J’ai un rendez-vous avec le médecin. Je n’ai pas encore été le voir, c’est la première consultation. … Pour enclencher le suivi, prévoir les examens et tout ça. »

Elle tâcha de prendre une voix nonchalante en le regardant.

Tu veux venir ? »
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeLun 24 Oct - 19:00

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Huit ou neuf mois. Oui. On connait tous la théorie, même moi. Je ne l'ai jamais vérifiée en pratique, jamais directement, mais là aussi nous sommes tous au courant. Pour une grossesse, une femme est enceinte neuf mois. Quand tout se passe bien.  
En neuf mois, il peut s'en passer des choses. Plusieurs dossiers, des tas de réunions, beaucoup de conversations. Des sourires, des larmes, des contradictions, quelques regrets, des rencontres ? Des retrouvailles ? Moins de chance. Neuf mois c'est soixante-quinze pourcent d'une année. C'est énorme. J'ai presque un an avant de franchir cette ligne que j'aperçois à l'horizon et, aussi surprenant que cela puisse paraître, j'aimerai accélérer ce temps. C'est vrai, merde, qu'est ce que je vais foutre de tout ce temps ? Comment ne pas se lasser, comment ne pas en profiter pour tout abandonner ?

La grossesse annoncée est un délai dangereux, un nouveau défi que le destin me jette à la gueule. Je n'en avais pas besoin.
La grossesse annoncée est un délai dangereux, mais cherchons le positif : je ne vois, pour l'heure, pas d'autre danger. Pas plus que celui qui m'a fait flancher la dernière fois. C'est risqué de faire de moi un père. Je pourrais devenir comme le mien. Ce soucis étant réglé - du moins officialisé et assumé - ne reste que cette attente interminable qui ne fait que débuter ;

▬ T’as le temps de me voir devenir énorme. »

Je fronce les sourcils avant de remarquer son sourire et de répondre à sa mimique. Ah oui. Moi je vais attendre et bouillonner, mais Erika va changer. Avant d'être mère, elle le sera déjà un peu. Avant d'avoir l'occasion de penser à tout et de se préparer, elle doit déjà faire avec cet être qui grandi en elle ;
Ses changements me permettront surement de trouver le temps moins long, de pouvoir réaliser progressivement ce qui nous attend. Ou pas. Nous verrons bien. Je suis tiraillé entre l'envie de réduire ce délai à quelques jours pour que nous soyons enfin confronté à ces nouvelles responsabilités et l'envie de ne jamais voir ces étapes défiler.

Finalement, Erika récupère un ton sérieux en évoquant un rendez-vous médical. Évidemment. La notion de médecine est indissociable de son nouveau statut de femme enceinte... J'acquiesce lentement, déconnecté. Ailleurs. Jusqu'à ce qu'elle me pose la fameuse question.
Je n'en attendais pas moins de sa part ;
Espérons qu'elle m'ait cerné avec précision sur ce coup. Même si je doute de l'apport de satisfaction de ma réponse.

" Je... "

Je cherche une réponse. Un argument, une défense. J'abandonne finalement d'un geste las et navré de la main. Secouant la tête de gauche à droite, je soupire et me jette à l'eau.

" Non. Ne m'en veux pas mais... tu n'avais pas prévu que je vienne, de toute façon. Il vaut mieux que je ne t'accompagne pas et ; dis-moi simplement si tout va bien. "

On aura l'occasion de partager d'autres moments relatifs à l'arrivée de cet enfant. C'est ce que j'ai dis, c'est ce qui vient d'être signé ce soir : on va devenir parents. Tous les deux. Ensemble. Je pense que ma venue n'est pas indispensable à cette visite, disons même précipité.

" Ne te met pas en retard. "

Dis-je en la raccompagnant, incapable de ne pas poser ma main sur son épaule puis contre sa hanche, déglutissant cette proximité quasi nouvelle, et la gêne toujours palpable entre nous.

" Je t'appelle bientôt ; sauf si tu préfères m'appeler toi. "

Drôle d'étape. Mais c'est une étape de plus que nous avons surmontée.
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MessageSujet: Re: “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika]   “La lâcheté commence là ou cesse la puissance.” [Pv : Erika] I_icon_minitimeDim 30 Oct - 19:17

Je... Non. Ne m'en veux pas mais... tu n'avais pas prévu que je vienne, de toute façon. Il vaut mieux que je ne t'accompagne pas et ; dis-moi simplement si tout va bien. »

Ils se regardèrent un instant, presque embarrassés, avant qu’Erika ne hoche la tête, baissant les yeux. Nulle déception en elle si ce n’est un paradoxal soulagement qu’elle ne s’expliquât pas immédiatement. Sans doute était-ce leur réconciliation encore récente ? Elle passa la sensation sous silence et se laissa raccompagner à la porte sans rien ajouter de plus. Elle s’arrêta en face de la sortie, indécise quant à cette main glissée dans son dos et ses intentions. Elle laissa finalement faire son instinct et le sourire qui se dessina sur ses lèvres tenta de dissiper la gêne qu’ils éprouvaient.

Je t’appellerai, ce sera plus simple. Je te dirai ce qu’il m’a dit. »

Ainsi se termina l’entrevue imprévue avec l’avocat. Ce ne fut que lorsque la porte se fut refermée qu’Erika constata à quel point la conversation l’avait tendue et rendue nerveuse. Réapprendre à marcher sur le fil sur lequel on avait appris la notion d’équilibre en même temps que celle de vertige, de vide et de chute n’était pas chose aisée. S’ils y mettaient tous les deux du leur, ils pourraient probablement réapprendre leur proximité. La venue du bébé pouvait autant être une aide qu’un obstacle et la flic se doutait que tout ça leur prendrait du temps. Infiniment de temps.
C’était au moins ce dont elle avait besoin pour accepter cette double arrivée dans sa vie. August et le bébé. Parce qu’assurément les choses allaient changer. Leur réconciliation ne les ramènerait pas à l’état antérieur. Ils ne pouvaient plus s’y retrouver, s’en identifier. Trop de choses étaient en train de changer depuis. A commencer par elle.

Arrivée en bas de l’immeuble, toujours plongée dans ses pensées, Erika ne pesta pas contre le départ du chauffeur de taxi. Elle prit simplement le premier qui se présenta et lui indiqua l’adresse d’un cabinet médical qu’elle avait dégotté sur les conseils de l’épouse de Dex. Sans figure maternelle décente pour la conseiller, il ne lui restait guère de monde vers qui se tourner et elle ne se voyait pas non plus confier sa santé et celle du bébé au premier quidam du coin. S’il ne lui convenait pas, elle pourrait toujours changer, les médecins n’étaient pas denrée rare au sein de la Grosse Pomme.

Déposée dans une rue bordée d’arbres et de résidences accolées les unes aux autres au charme calme et citadin à la fois, Erika ne se perdit pas dans une contemplation béate et grimpa les quelques marches qui menaient au cabinet. Une fois dans la salle d’attente, tassée entre deux femmes au ventre proéminent, elle jeta un regard à ces deux dômes impressionnants l’un après l’autre et sourit nerveusement à leur propriétaire avant de regarder droit devant elle, le cœur battant soudain d’horreur. Le sien allait devenir aussi énorme ?? La peau pouvait se déformer à ce point ? Ne courraient-il pas un risque de.. rupture ? D’explosion à un certain volume ? Sentant une goutte de sueur froide glisser dans sa nuque, elle se sentit sotte et peu à sa place dans ce monde de femmes et de questions sans réponses. Elle tâcha de verrouiller son esprit aux questions, ferma les yeux et attendit qu’une voix douce et féminine déclare :

Madame Stojanović ? Le docteur va vous recevoir. »

Elle se leva et passa dans une salle en face. Assis derrière son bureau, un homme en blouse blanche l’attendait. Il se leva à son entrée pour lui serrer la main et eut ce sourire surpris qu’elle avait déjà provoqué chez d’autres en leur serrant la main de sa poigne habituelle. Donnait-elle l’impression de contenir moins de force que cela ? Comme toujours, elle passa outre et offrit un sourire crispé cette fois à la place.

Entrez, prenez place ! fit-il en désignant un siège face à son bureau avant de se rasseoir dans le sien. Alors.. première grossesse je présume d’après ce que vous avez dit à ma secrétaire au téléphone? »
C’est exact. »
Ok alors si vous le voulez bien, nous allons commencer par … »

En une quinzaine de minutes, son dossier fut créé, ses antécédents personnels et familiaux colligés et le moindre détail de sa vie sexuelle étudié. Tendue comme chaque fois en présence d’une blouse blanche qui s’intéressait d’aussi près à elle, Erika fit de son mieux pour rendre ses réponses aussi peu cassantes que possible. Poser des questions personnelles lui était plus facile que de se retrouver à devoir y répondre. Le médecin néanmoins ne semblait pas tenir compte de sa gêne, sans la dédaigner, il fit acte de ne pas la remarquer, comme s’il posait les questions les plus simples du monde. Une attitude qui aida finalement la jeune femme à se détendre plus ou moins et lui permit, quand la question fatidique du désir de cette grossesse par les deux potentiels parents arriva, de répondre d’un ton calme et posé, excluant tout doute quant à la sincérité de sa réponse, qu’aucun problème ne s’était posé.

Bien, commenta le médecin. Ce n’est pas toujours fréquent dans les couples comme le vôtre, hors lien de mariage et ayant chacun une profession très prenante. On assiste parfois à des drames.. »

Erika fit mine de compatir, de se sentir chanceuse et laissa le sujet de conversation s’écarter lentement d’elle. Les battements de son cœur se ralentirent, son regard fixé sur l’homme en train d’écrire un ersatz de sa vie sur le papier. Elle n’était pas anti-médecin, elle pouvait même réussir à leur faire confiance. Mais sa vie privée, était sa vie privée. Elle ne voulait donner à personne et surtout pas à elle l’impression que quelque chose était fragile en elle, atteignable, utilisable. S’il ne donnait pas la sensation de se mêler de ce qui ne le regardait pas, elle était pour autant incapable de parler de certaines choses privées avec lui. D’abord parce qu’ils ne se connaissaient pas assez, de deux parce qu’elle ne voyait pas ce que cela apporterait. Il n’était là que pour veiller à la santé de son bébé et au bon déroulement de cette grossesse, point. Puis il en savait déjà bien assez sur elle.

Elle ressortit de la consultation une vingtaine de minutes plus tard avec l’étrange impression d’être plus fliquée pour les neufs prochains mois que les types qu’elle collait en liberté conditionnelle. Passant par le secrétariat pour commencer à prendre les premiers rendez-vous, elle songea au nombre d’excuses qu’elle allait devoir inventer au début pour laisser sa grossesse se poursuivre incognito au boulot et pouvoir malgré tout se rendre aux différentes consultations prévues. Mettre Cillian dans le coup pourrait peut-être aider. Il fallait juste espérer qu’il ne lui pousserait pas cette idée curieuse et typiquement masculine qu’elle allait avoir besoin de se ménager. Une lubie difficile à prévoir.

Attrapant le premier taxi libre, elle s’installa, donna l’adresse de son appartement et laissa la voiture rejoindre la circulation avant de sortir son téléphone. Elle chercha le numéro de l’avocat dans le répertoire et colla le téléphone à son oreille tout en regardant les façades défiler au dehors.

C’est moi. Je viens de sortir. … Oui ça s’est bien passé. Je rentre là. … Il m’a prévu trois tonnes de rendez-vous et il m’a donné une ordonnance. … Attends, jte la lis, ça sera plus simple : un dîner en tête à tête avec le père de l’enfant, à prendre dès que possible, midi ou soir selon convenance de la patiente. Il a signé et mis son cachet ; je crois que c’est officiel du coup. »

Un sourire s’étira sur ses lèvres lorsqu’elle raccrocha. Peut-être était-ce le fait d’être sortie vivante de cette consultation et de cette salle d’attente, peut-être était-ce les hormones, peut-être était-ce juste pour faire un premier pas.. Peut-être était-ce juste comme ça.


- Fin du topic -
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