C'est vrai que cette pièce les entraînait dans une ambiance étrange, cette gène toujours. Brian ne parvenait vraiment pas à l'intégrer dans ce décors, comme si tout était définitivement rompu. Avait-elle seulement un jour était heureuse ici? Avait-elle seulement trouver du réconfort auprès de ses amis en peluche sur son lit? Quelle vie elle avait eut ici? Il ne pouvait s'empêcher de se poser la question. Il en avait une illustration mais il ne parvenait pas à l'imaginer. Il ne put s'empêcher non plus un regard vers le cadre qui enfermait sa mère. Une photo. Un souvenir. Il n'eut pas de mal à deviner qui elle était. Il ne savait pas exactement depuis combien de temps elle était morte. Suffisamment longtemps en tout cas pour que ça dépasse le temps de leur rencontre. Mais elle l'avait connue. Des souvenirs? Espérons quelques bons et pourtant... Il en doutait. Peut être que c'était ça aussi qui le rendait mal à l'aise, ses traces de souvenirs, ces traces de vies dans la pièce mais avec cette poussière de mort par dessus, cette fixité. Non, pas qu'il avait réellement remarquer la poussière de la chambre, contrairement à la rue, c'était au contraire un grand luxe! Dormir dans un lit, ça faisait bien longtemps que ça ne lui était pas arrivé! Peut être aussi alors parce qu'on y ressentait un grand vide. La chambre d'enfant ne correspondait plus à la jeune femme qu'était Beatriz. Ce vide qui remplissait l'espace, comme la mort de sa mère planait entre eux. L'air était lourd. Du moins, c'est ce qu'il ressentait.

Quand à la nuit qu'ils allaient passer, elle ne risquait pas d'être aussi vide de souvenirs que celles qu'ils avaient l'habitude de vivre. Habituellement, ils étaient tellement sous l'emprise de la drogue que rien ne semblait plus pouvoir les atteindre si ce n'est peut être la mort. Cette fois, ce serait différent. Brian avait bien conscience que le contact se ferait forçément sentir. Ils seraient l'un contre l'autre sur ce lit. Et il savait qu'elle n'avait pas tord qu'elle pouvait sans doute facilement se cogner sur son bras... néanmoins ce n'était pas ce qui lui paressait le plus difficile à supporter. Pour autant, vu que ça semblait l'inquiéter ce qu'il pouvait comprendre, il proposa une solution. Comme une autre.

- Il suffit que tu te mettes de l'autre côté, comme ça tu n'auras pas à t'en inquiéter.

Bon évidemment, il pouvait bouger, quoique dans un petit lit comme ça, ça devait être réduit. En vérité, il ne savait plus vraiment. Comment on dormait dans un lit? Ca n'était jamais sa priorité une fois la nuit tombée! Et même si ça avait pu lui arriver, il n'avait pas été assez conscient ce jour-là pour pouvoir s'en rappeler. Beatriz s'approcha pour s'asseoir sur le lit peu de temps avant qu'il ne la rejoigne. Elle sembla tout aussi mal à l'aise que lui ici. Peut être pas forçément pour les mêmes raisons néanmoins. C'était la première fois qu'il y mettait les pieds alors qu'elle devait quand même y avoir quelques marques même anciennes. Des souvenirs du temps qu'elle y avait passé. Il la remercia. Normal? Pas vraiment. On trouvait rarement beaucoup de soutient dans le monde de la poudre, c'était plutôt chacun pour soit. Les amitiés étaient rares mais meilleurs encore. Pour autant, elle avait fait bien plus qu'il n'aurait pu s'y attendre ce soir. Ce n'était pas comme simplement se filer un peu de poudre ou de passer un peu de temps ensemble pour se soutenir, ce qu'elle avait fait était beaucoup plus important, non seulement dans les faits mais aussi à ses yeux. Et pour tout dire, il ne savait vraiment pas comment la remercier réellement pour tout ça.

- Tu n'étais pas obligé d'aller jusque là. Mais tu l'as fait.

Personne n'avait jamais fait tout ça pour lui. Et il n'arrivait même pas à lui exprimer ce qu'il ressentait vraiment. Ce remerciement lui paraissait trop peu. Mais il n'avait rien à lui offrir. Alors il s'arrêta. Sans ressource. Il espérait qu'elle pouvait deviner tout ce que ça pouvait vraiment représenter mais c'était assez utopique d'imaginer que tout pouvait être dit par des silences. Elle n'avait pas besoin de ça. Les mots au contraire, elle en manquait beaucoup. Surtout ceux-là. Ceux qui prouvent l'intérêt, l'affection...

Elle répondit ensuite à sa question. Réponse qu'elle avait mit quelques temps à lui donner. Il l'écouta en silence, sans la commenter. Il y en avait pas vraiment besoin. Du moins pas tout de suite, il en avait pourtant en tête. Elle n'avait pas besoin de s'excuser. Ce n'était pourtant pas ce qu'il allait se précipiter à lui faire retirer. Cette scène avait vraiment du être difficile pour elle. Se faire rejeter par sa seule famille de cette façon... Elle devait vraiment se sentir seule au monde. Il était là lui certes, mais dans quel état et il ne pouvait pas remplacer un père. Elle lui renvoya la question. Peut être qu'il aurait préféré en effet qu'elle ne le fasse pas. Il n'allait pas lui mentir, ça n'allait pas.

La douleur et le manque accentuait sans aucun doute l'angoisse et le mal-être. Alors il était vraiment pas bien. Physiquement comme moralement. Même si le temps passait, rien ne pouvait se faire oublier. Il n'évoqua pas la prise de drogue, pas parce qu'il n'en avait pas besoin bien au contraire mais juste par respect pour elle aussi dur que ça allait être. Il pouvait comprendre qu'après ce qui s'était passé avec son père, elle préférait s'abstenir. Alors même s'il en avait plus que besoin, il n'allait pas le mettre sur le tapis. Tant pis. On ferait avec. Ou plutôt sans. Ce qui s'était passé était tout de même difficile à accepter encore. Et sans rien, il se trouvait tellement vide. Mais il restait Beatriz. Cette seule force qui lui restait et qui lui intimait le devoir de tenir le coup. Son seul réconfort pour l'heure aussi. Il avait tellement besoin d'elle finalement. Il la regarda à nouveau.

- Pas vraiment... mais tu sais Beatriz... je ne peux pas croire que ton père te déteste réellement...

Il était sûrement trop malheureux et assez coupable pour lui faire autant paraître. Lui même ne devait pas en avoir conscience. Peut être aussi voyait-il trop facilement sa femme dans les traits de Beatriz. Il avait tord dans sa façon d'agir, ça c'était sur mais il ne pouvait s'empêcher de lui faire de la peine aussi. Malgré que son comportement soit vraiment odieux envers elle, et qu'elle ne le méritait pas. Il s'arrêta dans son explication parce que ça changerait rien de le dire. Que ça ne changerait surtout pas son père et que ça n'aiderait pas Beatriz a supporter cette situation. Pour autant, il ne sombra pas dans le silence. Lentement, il lui dévoila même ses sentiments. Chose qu'il n'avait évidemment jamais faite auparavant bien que un peu sous-entendu peut être ces derniers temps.

- Quoiqu'il en soit... je ne trouverais jamais le bon moment pour ça alors je veux juste que tu saches que... tu comptes beaucoup pour moi. Je n'ai jamais rencontré personne comme toi... jamais aimé non plus... Tu as été la plus belle rencontre que j'ai pu faire. Alors merci encore. Merci d'être là. Il fallait simplement que je te le dise...

Parce qu'il l'aimait oui. Mais aussi simplement parce que ça ne devait rien changer, du moins il l'espérait. Le dire n'était pas simple mais pourtant bien là. Le mal-être dans lequel il se trouvait l'avait sûrement aidé à lui dire même si ça faisait bien plus longtemps qu'il s'était décidé à le faire aujourd'hui. Pour autant, il voulait juste en effet qu'elle le sache. Sans que ça ne change entre eux. Il n'envisageait absolument rien d'autre. Il avait bien trop peur de faire changer leur relation ce qu'il ne voulait pour rien au monde. La surprise avait de quoi ne pas la faire répondre tout de suite, il en profita pour enchainer sans rapport évident. Pas vraiment pour faire comme s'il n'avait rien dit mais pas loin, presque pour couper court à toute réponse.

- Je suis épuisé, tu veux bien qu'on s'allonge?

Sans aucune autre intention évidemment! Il ne lui ferait pas ce coup-là! Ca au moins c'était clair.
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OK. By Louis.