L'agitation régnait autour de moi, alors que je n'aspirait qu'à la solitude et au calme. La journée allait s'avérer pesante comme les nombreuses autres que j'avais pu passer ici à Forks ou ailleurs. Le lycée, sièges des tentations n'allait pas m'épargner et m'infliger avec la même intensité les souffrances que je pouvais à présent qualifier de quotidiennes. Je lisais avec facilité dans les esprit de mes frères et sœurs, la peine que leur occasionnait cette dépression inlassable qui n'habitait depuis pas mal d'années. J'étais là, sans l'être vraiment. Je subissais mon sort avec résignation, même la musique n'avait plus le même attrait et l'inspiration ne dictait plus mes doigts lorsque j'effleurais le clavier. Pire, j'étais presque vidé de toute sensation. La seule qui demeurait intacte était cette soif brûlante qui me décimait lorsque je côtoyait le milieu humain. Je la gérais plutôt bien ce qui restait ma maigre consolation.

La matinée fut à l'égal de ce que j'imaginais, a un détail près. Les esprit étriqués de mes camarades de classe jubilaient et s'affairaient à commenter l'arrivée d'une nouvelle. Une certaine Isabelle Swan, la fille de Charlie. Il leur en fallait vraiment peu. Arrivé à la cafétéria je m'installai près d'Alice et jouai avec ma nourriture pour donner l'illusion fort peu crédible que je mangeais. Alice s'inquiétait pour Jasper, et je m'affairais comme par habitude à surveiller son esprit, m'assurer qu'il savait contrôler sa soif. La nouvelle fit alors son apparition. Tous les regards s'étaient tourné vers elle. Elle n'avait pourtant rien de vraiment de spécial. Elle était brune, petite et maigrelette, un visage fin encadré de long cheveux bruns ondulés derrière lesquels elle semblait vouloir se cacher. Elle s'assit près de Jessica Stanley, une jeune fille connue pour sa superficialité, qui se faisait un réel plaisir d'être au centre de l'attention en côtoyant la nouvelle venue. Par pur réflexe, je ne pus m'empêcher de sonder l'esprit de la brune qui semblait extrêmement anxieuse, mais rien, je n'entendais rien.

Je la dévisageai un instant, en fronçant les sourcils, ce n'était pas possible, ni même cohérent, j'étais télépathe et je ne percevais rien. Après de multiples tentatives, je me résignais à détourner le regard. Jessica s'étaient lancé dans un monologue qui consistait à lui servir les ragots qui circulaient à notre sujet. Par chance nous quittâmes la cantine peu de temps après et je pus profiter de quelques minutes à l'air libre avant de reprendre le chemin des cours. J'avais biologie. J'arrivais dans les premiers et m'installai à mon éternelle table au fond près de la fenêtre. Je déballais mes affaires tranquillement quand la petite brune apparut dans l'encadrement de la porte. Je la dévisageai une nouvelle fois essayant de percer l'incroyable mystère qui entourait son incroyable talent à résister à mon don.

J'aurais pu rester ainsi perturbé par l'inefficacité de mon don si une douleur atroce n'était pas venu me heurter avec une violence non égalable. Le ventilateur posé sur le bureau du professeur venait de m'envoyer l'effluve infiniment dévastatrice de la jeune fille en plein visage. Je me crispai et cessai instantanément de respirer, mais le feu faisaient déjà ses ravage dans ma gorge. Ce qui suivit n'arrangea en rien ma douleur, Mr Banner venait de lui enjoindre de s'asseoir près de moi. Ce que mon nez n'absorbait pas, ma langue semblait en deviner le goût. J'étais tétanisé, ma soif allait avoir raison de moi, je le savais, il m'étais impossible de sortir de cette salle sans commettre un meurtre, pire sans en commettre plusieurs. Si je la tuais elle, il me faudrait éliminer les autres. Je m'écartais le plus possible de la jeune fille, me collant presque à la fenêtre désespérément close. Je lui jetais un regard noir, fixant celle qui avait juré ma perte. Envahit par mes instincts de prédateur, résister à la tentation devenait chaque seconde plus pénible. Je m'imaginais mille façon d'en finir avec sa vie et de m'abreuver de son sang, quelques minutes à attendre encore. Un sourire me suffirait probablement pour l'emmener perdre la vie dans les bois de Forks. Carlisle serait déçu, mais je n'avais pas le choix. L'appel du sang prenait le pas sur toute raison, j'allais la tuer, je le savais, ce n'était qu'une simple question de temps.

La sonnerie finit par retentir et je remballai mes affaires à une vitesse quasi-inhumaine. Je quittais la salle et allait immédiatement m'aérer. Loin de son odeur tentatrice ma raison avait repris le pas sur tout le reste. Il fallait que je m'en ailles, que je quitte Forks.

Cherchez l'ensemble de 3 mots qui ne sont pas à leur place dans les phrases du règlement. Cette épreuve ne devrait s'avérer longue et fastidieuse que pour les tricheurs qui n'ont pas lu attentivement ... :p