Elle avait dit ces mots égoïstement, remettant en doute l'amour d'Apollon.
Il lui disait qu'elle était la seule, mais ces gestes et son attitude ne lui donnait pas l'impression d'être unique. Hors c'était une chose bien connue que les femmes aiment se savoir ou du moins se croirent uniques, c'est un besoin primaire dont elles ne peuvent se détacher et Zaïa la première.
Au fil des années, des amours éphémères et des relations sans lendemain elle avait développé un petit orgueil à ce sujet; elle se savait belle et désirée et comme beaucoup de demoiselle elle se prédestinait à un amour unique, véritable et passionnant. Hors Apollon lui offrait certes l'amant idéal, beau à en mourir et qui faisait fondre presque toutes les demoiselles qu'il croisait, mais en aucun qu'a il ne lui donnait ce sentiment de sureté, cette certitude d'être vraiment aimée.
N'allez pas imaginer que cela était le cas de tout ceux qui avait partagés plus d'une nuit avec elle, elle avait eu de nombreuse histoires dont elle savait qu'elles n'avaient aucun avenir.
Comme avec le beau Isor, un sublime latino qui avait été un amant parfait et appréciable, mais qui aimait encore son ex petite amie. Elle l'avait su en décidant de s'amuser avec lui et cela ne lui avait que simplifié les choses, aucun des deux n'avaient attendu plus de l'autre qu'une relation charnelle parfaite et cela s'était terminé paisiblement sur une sorte d'amitié sarcastique.
Pour Apollon tout était différent, elle était tombé amoureuse de lui et la passion qui déchirait son cœur lorsqu'elle le voyait, lui parlait ou le sentait rendait cette incertitude insupportable.
Elle la plus belle fleur du Jardin était en proie a une jalousie excessive pour chaque demoiselle qui s'approchait de lui avec trop d'insistance. C'était insoutenable pour elle et elle voulait le savoir au moins aussi jaloux qu'elle.
Sa voix qui s'éteignaient à l'instant, laissant encore vibré l'air de ses sonorités exquises.
Elle avait une attitude moqueuse mais sa demande était des plus sérieuses, ce n'était en aucun cas un jeu, elle ne lui proposait pas elle exigeait.
Mettant volontairement en doute ces sentiments, espérant de tout cœur qu'il la rassure, lui dise combien il ne pouvait lui résister. Elle rêvait de le voir la prendre dans ses bras, l'embrasser enfin lui qui ne faisait que l'effleurer. Elle voulait de l'intensité autant que de la passion, elle voulait des sentiments autant que des actions. Elle s'était elle-même reculé pour mieux l'observer, ne louper aucun réactions de son corps tout saisir et essayer en même temps de prendre l'air le plus détaché possible. Feignant presque la simple curiosité alors que ses tempes étaient tambourinés par le sang qui affluait trop puissamment, sa tête raisonnait des battements de son propres cœur et sa respiration était saccadée autant qu'elle pouvait l'être. En regardant attentivement son visage on pouvait déceler au coin de ses lèvres le doutes, qui s'y reposait tranquillement alors que sa bouche tremblaient légèrement. Mouvement presque indécelable, mais tellement invivable.
Le sourire qui étira les lèvres de son beau chasseur, la fit ciller, très légèrement mais déjà elle redoutait le pire. Elle aurait presque du ravaler ses larmes si elle n'avait pas fait preuve d'un tel contrôle sur elle-même. C'était pour dire à quel point elle se sentait mal et prise au piège, elle l'avait dit comme un jeu et il l'avait prit comme tel, la perdant dans sa propre erreur.
Regrettable et douloureuse erreur, Ô comme elle se détestait, comme elle le détestait d'être si stupide de ne pas voir la vulnérable créature qu'il tenait entre ses griffes mortelles.
Apollon: Zaïa, ce petit jeu est sournois. Tu cherches à mettre à l’épreuve ma vilaine personne.
Elle blêmit à ces paroles, la considérait-il comme un jouet? Il avait dit jeu et elle avait sentit son cœur rater un battement, douloureusement elle approcha sa main de sa poitrine, dans un geste vulnérable. Qui fut aussitôt coupé par la violence d'Apollon, celui-ci se saisit de son bras avec une fermeté implacable, que lui voulait-il donc voulait-il la briser physiquement en plus de la détruire moralement? Elle la forte et impétueuse Reine des Fleurs devait-elle se retrouver ainsi comme une vulgaire proie, un renard avec lequel le chasseur se serait amusé avant de préférer le détruire, elle aurait voulut le foudroyer du regard mais ses yeux se fixèrent au sol.
Il attrapa sa nuque avec autant de vigueur, la forçant à s'approcher, elle ne respirait même plus. Elle ne lui voulait à cet instant que du mal, une colère désespérée et encore une fois ses yeux n'exprimaient que détresse là ou il y avait eu de la moquerie.
Ainsi la taquinerie n'avait pas eu l'effet escompter, il n'avait pas comprit la difficulté qu'elle ressentait à se montrer fragile, se sentir fragile était déjà bien trop difficile pour elle, comment pouvait-elle en plus l'exposer? Elle l'avait toujours caché, toute sa vie la seule personne qui avait pu observer auparavant que sa force n'était pas infinie c'était Callisto. Sa tendre meilleure amie, elle voulait se jeter dans ses bras et pleurer toute ces larmes amères qu'elle sentait déjà remonter.
Apollon: Si tu savais comme je te hais.
Je te déteste Zaïa. Je te déteste…
Elle vacilla et il ne dut s'en rendre compte, mais si à cet instant il ne l'avait pas retenu si férocement elle se serait surement effondré, c'était donc cela d'être rejetée?
C'était donc ça le sentiment que l'on ressentait? Ressentait-on quelque chose d'ailleurs?
Une déchirure et un vide immense, puis rien que sa propre détresse. Le désespoir de perdre ce que l'on désire tellement, le désespoir d'être abandonné et de n'avoir enfaite été rien.
D'avoir ressentit tout cela pour rien et de savoir que cela n'avait pas été partagé, la haine voilà la passion qui l'animait lui, alors que l'amour la tuais lui il la détestait.
Il la lâcha brusquement et elle se maintint mollement sur ses fines jambes dorées, elle n'était qu'une marionnette dont les cordes lâchaient les unes après les autres.
Et lui terrible marionnettiste les coupaient avec délectation, quel vil créature pouvait prendre un tel plaisir à faire autant de mal? Car c'était bien du plaisir et du sadisme qui éclairait ce si charmant visage, ne gâchant en riant sa perfection, la modifiant simplement; la rendant plus déchirante.
Il eut un geste vers elle qu'elle ne comprit pas alors que toute expression quittait son visage, être ignorée était encore plus douloureux elle aurait aimé laissé éclater sa rage, mais face à l'absence de tout, seul le désespoir restait, terrible compagnon, plus charognard qu'ami.
Il se retourna, se détourna d'elle sans un geste de plus, s'éloignant déjà comme avec hâte.
Ainsi il était si difficile de rester avec elle pour lui, il préférait rejoindre les charmantes et joyeuse fleurs qui dansaient loin de la Rose Rouge.
En une seconde ses jambes cédèrent, n'étant retenues par aucune volonté, aucune force pour maintenir ce corps léger. Elle tomba sur l'herbe humide et le bourdonnement de ses oreilles l'empêchait de savoir si elle s'était écrasé en grand fracas ou sans un bruit.
Il ne la regardait plus alors son impuissance et sa tristesse éclatait triomphalement au grand jour, ou plutôt au pâle visage de l'astre lunaire.
Les larmes parsemèrent ses joues, coulant sans aucune retenues et enfin elle pleura.
Sa voie désespérée et cristalline éclatait entrecoupée et presque inaudible.
Zaïa: Et moi je t'aime... Moi je t'aime Apollon, murmura t-elle.