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 cocktails et poupées russes | PV Anja

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MessageSujet: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeSam 26 Avr - 18:42


cocktails et poupées russes | PV Anja Tumblr_n3yndrac831qdg533o1_250 cocktails et poupées russes | PV Anja Tumblr_mmbkd3lpnf1qhzql2o4_250

L'air est saturé d'un mélange de sueur et de fumée. Les effluves d'alcool lui chatouillent les narines, mêlés à l'odeur acre de parfums bon marché. C'est subtil et pourtant c'est là, ça se mélange, ça crée un voile devant ses yeux vitreux. Les lumières dansent, s'agitent, crépitent. Elles l'aveuglent par moments, s'éteignent l'instant suivant. Des centaines de silhouettes se meuvent en rythme, une mer de chair ballottée par les basses qui font vibrer la salle. Ca cogne, ça s'envole et ça retombe avant de repartir de plus belle. Le rythme va plus vite, entraîne la cadence de ses battements, lui donne presque le tournis. Le regard finit par se refocaliser, il se tourne de tous les côtés et embrasse la scène en un instant. Devant elle, il y a un homme. Très banal, sûrement pas un prix nobel de physique, mais en l'occurrence, il fait bien l'affaire. Il a un bon jeu de hanches, il a pas encore les mains trop baladeuses, il l'entraîne dans une valse des temps modernes. Un corps à corps enivrant, des pensées qui virevoltent à mille années lumières. Et enfin la sensation légère d'évasion qui s’empare de tout son être. Elle laisse la réalité derrière elle, le temps d'une danse, peut-être d'une soirée. Elle se détache de tout ce qui la compose et n'est plus que cette poupée vivante au milieu d'une marée d'inconnus, entraînée par le courant, dérivant sans chercher à s'accrocher. Ses mouvements parlent pour elle ; elle a soif d'oubli, elle veut jouer avec le feu, elle désire tout ce qui n'est pas à portée de ses doigts. Alors elle s'amuse avec l'homme, flirte, se fait inaccessible l'instant d'après. Bientôt, même elle finit par se lasser ; il n'est pas assez réactif, il est trop gentil, trop docile. Elle prétexte une envie pressante, s'échappe de ses mains qui l'enlacent avec bien trop de tendresse, part dans l'autre sens et navigue entre des corps déchaînés. Elle parvient au comptoir et attend, patiente, que l'on veuille bien s'occuper de son cas. La chaleur lui a fait monté le rouge aux joues, lui a asséché la gorge. Ses cheveux sont défaits, emmêlés, retombant sur des épaules dénudées. Ca lui donne un air sauvage sous son sourire angélique.

Olivia parvient enfin à commander. Un cocktail qu'elle se fait bien gentiment offrir par un homme à qui elle accorde à peine un regard avant de s'éloigner. Mais elle n'a pas fait deux pas que ses yeux captent une silhouette familière avant que son cerveau ne procède à l'analyse de cette familiarité. Une femme se tient debout, à quelques mètres. Elle a le visage dur de ces femmes qu'il ne faut pas mettre en colère. Il s'émane d'elle un charme indéniable, une lueur froide dans le regard et des lèvres carnassières. La russe sourit ; elle reconnaît la patronne des agences Malkovski. Une tigresse au milieu des serpents qui parcourent le milieu. Une femme aux méthodes méprisables mais à la poigne respectable. Bon sang, Olivia ne parvient pas à arrêter son jugement sur la maquerelle. Son intuition lui indique que personne ne pourrait la tenir en laisse et que tenter de gagner sa confiance est peine perdue. Mais c'est le défi de la soirée qu'elle attendait. Voilà enfin de quoi pimenter cette expédition au cœur de Manhattan. Les hommes sont devenus si prévisibles à ses yeux, c'en est presque ennuyeux. Alors que cette femme, devant elle, représente indéniablement un intérêt. Ses frasques avec les russes seraient bien plus intéressantes avec une alliée au cœur du conflit. Mais c'est surtout le goût du risque qui la pousse en avant à cet instant. Et l'étrange fascination qu'exerce cette aristocrate à la poigne de fer.

Anja est aux prises avec un inconnu quand elle arrive à sa hauteur. L'homme fait bien une tête de plus, malgré des talons de taille respectable, il a de toute évidence beaucoup bu et n'a pas envie de lâcher le morceau. Il insiste, s'emmêle dans ses propos, élude les remarques et fait des blagues vaseuses en pensant très certainement qu'elles sont spirituelles. Olivia y voit l'opportunité qu'elle attendait. Elle s'avance avec conviction, accroche un grand sourire à ses lèvres et s'exclame. « Ahh, te voilà enfin ! Je te cherchais partout ! » Elle s'arrête aux côtés d'Anja et fait mine de trébucher, envoyant le liquide écarlate sur la chemise du type. Déjà, une tache se forme jusqu'à son pantalon. L'homme écume, il se rend à peine compte de ce qu'il vient d'arriver. Olivia prend un air contrit. La main sur la bouche, elle lève les yeux vers le dragueur de bas étages. « Oh, je suis vraiment désolée. Tu devrais aller nettoyer ça avant que ça s'incruste. » Elle arbore un air si innocent que même le type finit par céder et suivre son conseil. Enfin, c'est sûrement ce qu'il fait, car elle le perd de vue et ne s'en soucie plus. Son regard se retourne automatiquement vers Anja. « Tu as soif ? » Le sourire perd de son innocence, les yeux brillent d'un éclat de malice. Ca pourrait enfin devenir intéressant.
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Anja Malkovski
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MessageSujet: Re: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeLun 28 Avr - 0:31

La musique l'enivrait. La berçait. Seule au milieu de la piste, malgré la foule qui l'entourait, Anja ondulait au rythme des instruments et des voix que lancinaient les puissants hauts-parleurs. N'ayant aucune notion du temps, elle ne savait pas depuis quand exactement elle était là, mais probablement quelques heures déjà. Quelques heures qu'elle dansait. Quelques heures qu'elle passait de bras en bras mais, chaque fois que les mains se faisaient un peu trop insistantes, elle rouvrait les yeux et, déçue de ne pas voir face à elle Erwan, elle s'envolait et s'échappait pour reprendre ses mouvements un peu plus loin. Jusqu'à ce que, de nouveau, un corps ne s'approche du sien et qu'elle soit désenchantée, invariablement. Elle avait pourtant pensé que ça aurait été une bonne idée. Dans la théorie et sur le moment, elle s'était vraiment dit que cela lui ferait du bien. Elle n'avait pas eu envie de passer un samedi soir seule, enfermée chez elle avec son chien. Aussi mignon que soit le petit husky, il ne parvenait pas exactement à combler son manque affectif... Elle n'avait pas eu envie de passer une énième soirée à se morfondre et à se demander où il était, ce qu'il avait à faire de plus important que d'être avec elle. Toutes ses questions la fatiguaient. Haut les cœurs ! Elle vivait à New York City, était encore jeune, et belle. Elle avait la soirée devant elle et ce n'était pas parce que son mec la délaissait qu'elle ne devait pas s'amuser. Bien décidée à ne pas se laisser abattre, au moins pour ce soir, elle avait enfilé l'une de ses jolies robes, était montée sur ses talons et, après avoir inspecté son maquillage dans le miroir, avait rejoint son chauffeur pour qu'il l'amène à la boîte de nuit la plus branchée de la ville. Pour bien se mettre dans l'ambiance, en arrivant, elle avait enchaîné quelques shots de vodka. Cela faisait des lustres qu'elle n'avait pas autant bu. Pas depuis sa cure forcée, après le meurtre de Sevastyan. Aussi, l'alcool lui était vite monté à la tête, l'aidant à oublier la situation dans laquelle elle se trouvait. Mais ça n'avait pas suffi. Les effets commençaient à diminuer et elle songeait maintenant qu'elle aurait mieux fait de rester chez elle, sachant pertinemment qu'elle ne rentrerait avec personne ce soir.

Pourtant elle aurait pu. Elle aurait peut-être même du. Un mois, c'était trop long. Elle avait des besoins, des envies. Et se satisfaire à elle-même ne durait qu'un temps. Alors oui, elle aurait pu. Chasser le plus bel étalon de la soirée et le ramener chez elle pour le chevaucher, enfin. Elle aurait peut-être du, ça lui aurait fait les pieds. Peut-être que là, il aurait enfin eu un peu de temps pour elle. Peut-être que ça, ça l'aurait fait réagir et revenir vers elle. Ou peut-être pas. Pour ce qu'elle en savait, peut-être que lui ne se privait pas... Non, elle ne pensait pas. Elle l'aurait senti, l'aurait deviné. Son intuition l'aurait prévenue. Ce n'était pas ça. Outre les messages et - courts - appels, le peu de fois où ils se voyaient, il se passait toujours quelque chose. Il y avait toujours ce petit truc entre eux, cette connexion. C'était sûrement pour ça qu'elle n'avait pas envie de commencer la guerre et de les mettre face à leurs vérités, l'un comme l'autre. Mais plus cela allait et plus elle se faisait violence, plus elle prenait sur elle. Elle le sentait, ce n'était qu'une question de temps avant qu'elle n'explose. D'ici là... D'ici là, elle ne ferait rien qu'elle pourrait se reprocher. Ce n'était pas parce qu'elle embauchait des putes qu'elle en était une elle-même. Une fois, elle avait couché pour se venger. Et même si à l'époque elle n'était plus en couple, la sensation qui lui était restée était encore désagréable. Elle n'avait pas spécialement envie de la ressentir à nouveau. Résignée à ne finalement pas réussir à s'amuser, la russe décida de prendre un dernier verre avant de rentrer, sagement, chez elle. Elle aurait mieux fait de zapper la case bar et de filer direct à sa voiture... Elle n'avait pas vu arriver le boulet qui venait de s'agripper à son pied. Et cela faisait déjà bien cinq minutes qu'il ne la lâchait pas. N'ayant elle-même pas tous ses moyens, elle n'était pas encore parvenue à l'évincer. Quelle plaie ! Depuis quand n'arrivait-elle plus à repousser et éjecter les balourds ?!

Bien que sa mine n'avait rien d'engageant, l'homme ne semblait pas le voir. Il ne semblait pas non plus déceler le dédain dans ses intonations, ni son désintérêt total pour lui. Vu l'état dans lequel il était... S'il ne la voyait pas en double, ce serait déjà un miracle. Ses yeux, nébuleux, étaient injectés d'alcool. Sa voix n'était pas mieux, il trébuchait sur chaque mot. Heureusement, il n'était pas agressif. Juste lourdingue sur les bords. Mais, elle le jurait, s'il s'avançait trop près ou la touchait, elle lui enverrait une gifle bien sentie. Là, peut-être comprendrait-il enfin. Son esprit un peu fatigué était sérieusement en train de considérer cette éventualité quand une voix plus fraîche retentit juste à côté d'elle. Elle eut tout juste le temps de se tourner pour la dévisager mais, déjà, le contenu de son verre volait vers le Don Juan de pacotille. Il ne fallut qu'un petit sourire désolé de la jeune femme pour qu'il se décide à la lâcher, enfin. Merde, pourquoi elle n'y avait pas pensé plus tôt ? Reportant son attention sur sa sauveuse, elle la dévisagea quelques secondes et il lui fallut un petit temps pour que son esprit assemble les pièces du puzzle et ne la remette à sa place. Cette fille, elle l'avait déjà vue. Plusieurs fois. D'abord à son agence, quand elle avait eu le culot de venir la mettre en garde. A l'époque, la demoiselle travaillait à l'Aphrodisia et avait tapé dans l’œil d'un de ses veilleurs qui pensait qu'elle aurait fait une bonne escorte. La strip-teaseuse n'avait pas été d'accord et les deux femmes avaient convenues qu'on ne tenterait plus de l'approcher si elle restait loin de l'agence. Son nom, Anja l'avait oublié. Son visage en revanche était resté dans un coin de sa mémoire. Et puis, elle l'avait revue, récemment. Au bras du second de la mafia russe. Elle avait tiqué en entendant son nom. Olivia. Dans ses souvenirs, la jeune femme avait plutôt une identité à consonance russe mais, comme cela remontait à assez longtemps, elle avait songé s'être trompée et n'avoir qu'une mauvaise impression. Ou alors, c'était son nom de scène de l'époque. Toujours était-il que la strip-teaseuse avait pas mal monté les échelons depuis leur première rencontre... Et maintenant, la jeune fille se trouvait devant elle, à lui demander avec un sourire plutôt engageant si elle avait soif.


    « Plus que jamais. Il me tenait la grappe depuis cinq minutes, sans même me payer un verre. Je vais prendre une vodka. Et toi ? »

Une vodka. Une de plus. C'était peut-être cliché mais elle était russe. Elle ne se referait pas. D'un geste de la main elle appela le barman, lui signalant qu'elle souhaitait commander. Il lui fit un petit signe pour répondre qu'il viendrait dès qu'il aurait terminé avec son client actuel. Cela laissait suffisamment de temps à la brune pour se tourner vers sa nouvelle amie - du moins le temps d'un verre - et la détailler un peu plus. Elle était jolie. Elle avait l'air de passer une bonne soirée. Tant mieux pour elle. Le ton dégagé, Anja se pencha pour s'accouder sur le bar, une ébauche de sourire sur les lèvres, mais rien d'aussi franc que celle qui lui faisait face.

    « Olivia, c'est ça ? Merci en tout cas. »

Alors, ça la frappa. Se pouvait-il que la jeune femme ne soit pas venue seule ? Voire même, qu'elle ait été envoyée pour la secourir ? Il y avait peu de chance pour le deuxième point. Mais on ne savait jamais. Anja préféra poser la question, histoire de savoir comment elle devait se comporter. Si elle pouvait rester cette femme qui était venue noyer ses soucis dans l'alcool le temps d'une soirée, ou si elle devait d'ores et déjà revêtir son masque de maquerelle intouchable...

    « Dimitri est avec toi ? »
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MessageSujet: Re: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeJeu 29 Mai - 22:05

Perdre la notion du temps, papillonner d'un bar à l'autre, d'une boîte de nuit miteuse à la plus branchée, c'est le lot de tellement de jeunes gens. C'était le quotidien d'Olivia, quelques années plus tôt. Ça l'était déjà quand elle faisait le trottoir pour le compte de pervers aux regards mielleux et aux phrases piquantes d'hypocrisie. Ça l'était quand elle avait commencé à travailler à l'Aphrodisia et qu'elle s'était mise en chasse, prête à mordre jusqu'au sang celui qui aurait ne serait-ce que l'allure d'un prédateur. Elle se faisait proie pour mieux piéger, se pâmait en véritable victime pour attaquer par derrière, usant de la faiblesse de l'autre à son avantage. Et maintenant, elle reprend les vieilles habitudes ; elle sort, elle s'oublie dans la foule. Elle a mis en pause son instinct de chasseuse car la proie qu'elle a en tête demandera bien plus de patience. Déjà, elle a glissé un pied par la porte de la mafia russe, joue de ses charmes pour accompagner le bras droit à des événements mondains, rencontre du beau monde et scrute les moindres recoins pour se faire une idée de ses prochaines cibles. Le tableau de chasse est clair sous son regard d'azur ; ça prendra peut-être des années, mais chacun d'eux tombera d'une façon ou d'une autre. Son plan n'est pas encore totalement conçu dans son esprit, mais l'ébauche est là, et elle travaille dessus avec la patience du peintre qui se concentre sur son modèle avant d'apposer le moindre trait de couleur sur sa toile. Elle prend son temps. Cette fois, elle ne se concentre que sur le gros gibier ; elle s'est assez amusée avec les petites frappes qui parcourent la Grosse Pomme. Désormais, elle a faim de vengeance et lorgne avidement sur le plat de résistance. Pour atteindre son objectif, elle aura besoin d'alliés, à défauts d'avoir des amis. Elle connaît la réputation d'Anja pour avoir bien souvent été confrontée au milieu mafieux et celui de la prostitution. Elle a des liens forts avec les russes, ils la protègent, alors elle ne sera pas la première en ligne à vouloir les faire couler. Néanmoins, elle reste une femme de pouvoir, quelqu'un à ne pas sous estimer, et quel que soit son rôle futur, Olivia sait qu'il est important qu'elle soit présente dans le tableau. Il serait stupide, imprudent même, de ne pas la compter. Cette nuit, elle fait un pas timide dans sa direction, tâte le terrain. Elle revêt son costume de justicière en hauts talons pour venir au secours de la gent féminine. Ce n'est pas la première fois et certainement pas la dernière qu'elle vire un dragueur endimanché afin d'avoir la paix, elle a donc ses méthodes.

« Plus que jamais. Il me tenait la grappe depuis cinq minutes, sans même me payer un verre. Je vais prendre une vodka. Et toi ? » Elle pose son regard sur celui de la maquerelle. Confiante ou non, cette femme l'intimide. Elle impose le respect et l'admiration ; Olivia sait que les femmes auraient tout à gagner à avoir une prestance comme la sienne et à ne pas se laisser marcher sur les pieds. Elle a beau ne pas apprécier son agence, elle ne peut nier qu'elle est dirigée d'une main de fer. Alors c'est sans se forcer qu'elle lui adresse un sourire qui se veut sincère. « Je vais prendre un Bloody Mary. » Le contenu de son précédent cocktail se trouvait sur la chemise d'un énergumène qui devait être à la salle de bain en train d'essayer de faire partir une tache récalcitrante. D'accord, elle se l'était fait payer ce verre, mais c'était tout de même du gâchis.

Elle suit Anja et s'appuie contre le comptoir. Le barman est un peu occupé, mais il fait signe qu'il s'occupe d'elles dans un instant ; le temps de faire un peu plus connaissance très certainement. « Olivia, c'est ça ? Merci en tout cas. » Elle hoche affirmativement la tête à sa question et fait un geste vague de la main. « C'est rien, je suis une experte pour déceler les boulets à des kilomètres. » Et c'est rien de le dire. Combien de fois a-t-elle déjà dû faire fuir ce genre de types qui prennent les 'non' pour des 'oh oui, continue, j'aime être harcelée'.  Elle est un peu surprise qu'Anja ne l'ait pas fait déguerpir aussi facilement, mais ça l'arrange bien. Peut-être n'a-t-elle simplement pas l'énergie d'envoyer chacun de ses prétendants balader. Ça peut parfois devenir terriblement lassant d'expliquer à un homme ce que c'est qu'un refus.

« Dimitri est avec toi ? » La question la fait sortir de sa rêverie. Olivia cache sa surprise, songe à celui qui lui fait office de petit ami officiel depuis quelques temps. Le bras droit de la mafia russe à bien d'autres chats à fouetter et elle préfère ne pas passer plus de temps que nécessaire en sa compagnie. Elle la joue discrète en sa compagnie, se fait plus écervelée qu'elle ne l'est, sans pour autant perdre de son franc parler. Elle continue son jeu de séduction même si elle sait très bien qu'il va voir ailleurs et qu'elle ne se gêne pas pour en faire autant. Il est mignon, mais il est russe et ce n'est qu'un pion dans la partie qu'elle a mis en place il y a quelques temps. Il n'est qu'un moyen de s'infiltrer dans cet immense réseau labyrinthique dans lequel elle a besoin d'un guide. Dimitri est l'homme idéal pour ce job, même s'il n'en est pas conscient.

Olivia hoche lentement la tête, hausse les épaules d'un air décontracté. « Il devait travailler tard ce soir, alors je profite de la soirée. Ça fait du bien de se prendre un peu de bon temps, juste pour soi. » Ne pas se coltiner un homme, ne pas avoir à lui rendre des comptes. Les seules histoires qu'elle avait eues avaient mal tourné alors elle en était revenu à ses premiers amours : les relations sans attaches. C'est tellement plus facile. Olivia se demande ce qu'Anja en pense quand le barman s'approche pour prendre leurs commandes. Elles doivent élever la voix par dessus la musique qui leur vrille les tympans et les exclamations exaltées de centaines de personnes. Puis il s'éloigne pour préparer leurs boissons. « Et toi alors, tu es venue accompagnée ? » sous-entendu : y'a-t-il un Don Juan dans les parages ou va-t-on être tranquille pour discuter un peu ? Et maintenant qu'elle y pensait, peut-être y avait-il des russes quelque part, prêts à la protéger en cas de pépin ? Elle ne connaissait pas bien la maquerelle, mais elle se demandait tout de même si c'était le genre d'endroits qu'elle avait l'habitude de fréquenter.
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Anja Malkovski
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MessageSujet: Re: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeLun 9 Juin - 17:18

Anja fut rapidement rejointe et imitée par Olivia qui s'installa face à elle, également accoudée sur le bar. Elle n'aurait pas su dire pourquoi elle n'avait pas elle-même envoyé balader cet imbécile qui avait décidé de s'accrocher à elle. Certainement parce qu'elle avait un peu trop d'alcool dans les veines et qu'elle ne raisonnait plus très logiquement. Probablement parce qu'elle avait un peu perdu l'habitude, cela faisait bien longtemps qu'elle n'avait plus mis les pieds dans un endroit tel que celui-ci, où tout et rien était prétexte à la drague et pour cause, elle n'avait plus besoin de cela puisqu'elle s'était de nouveau rangée depuis quelques mois. Du moins, elle n'en avait théoriquement plus besoin. Alors, inconsciemment, peut-être qu'elle ne l'avait pas repoussé parce qu'une petite partie d'elle était flattée de toujours plaire, de susciter encore le désir, quand bien même ce soit chez un homme bourré. C'était quelque part rassurant. Certes, elle aurait pu vérifier ses capacités sur son homme à elle mais encore aurait-il fallu qu'elle le voit pour ça... Tous ces éléments combinés avaient probablement été responsables de sa passivité tandis que l'homme trébuchait sur chaque mot pour tenter de la charmer. Sans succès évidemment. Néanmoins ils avaient permis à Olivia de venir à sa rescousse et la brune voulait bien croire que la demoiselle était une experte lorsqu'il s'agissait de repérer les boulets et de s'en débarrasser. Après tout, avec son passé de strip-teaseuse, elle avait du en voir passer des pots de colle qui la collaient d'un peu trop près pour essayer d'obtenir ses faveurs. Et pas seulement durant ses horaires de travail sûrement. C'était aussi le cas d'Anja, du moins quand elle s'amusait encore et passait de partenaires en partenaires sans se soucier de rien. Aujourd'hui, il semblerait qu'elle ait un peu perdu la main dans ce jeu du chat et de la souris en soirées. Mais c'était peut-être juste elle puisqu'Olivia, bien qu'elle aussi en couple, semblait n'avoir rien perdu du tout. Hum.

En parlant de ce couple justement, la russe se demandait si le cher et tendre de la demoiselle se trouvait non loin ou pas. Elle avouait trouver un peu étrange le rapprochement de ces deux-là. Côtoyant la Mafia Rouge depuis de nombreuses années maintenant, Anja connaissait plutôt bien Dimitri. De fait, elle se demandait ce qu'il faisait avec une fille comme Olivia. Non pas qu'elle jugeait la jeune fille pas assez bien pour le russe, elle n'en savait pas assez sur elle pour cela. Néanmoins, ayant déjà eu affaire à Olivia, la maquerelle savait que l'ancienne strip-teaseuse avait un certain caractère et un tempérament bien trempé. Elle avait tout de même eu le cran de venir la trouver à son agence pour exiger qu'on ne vienne plus l'embêter pour un recrutement. Bien qu'elle n'ait pas spécialement apprécié la menace faite envers ses hommes, Anja ne pouvait retirer à la jeune femme qu'elle avait eu du cran. Et c'était précisément pour cela qu'elle ne comprenait pas pourquoi Dimitri était avec elle. Dans son esprit, en tant que parfait mâle russe mafieux, Dimitri préférait les femmes soumises et qui ne mettaient pas trop leur nez partout. Mais c'était peut-être précisément cette différence qui avait plu au russe ? Ce ne serait en tout cas pas ce soir qu'elle percerait le mystère, Olivia étant venue seule. La désillusion n'eut pas le temps de s'installer sur le visage d'Anja lorsqu'elle songea qu'elle-même n'avait que ça en ce moment, du temps juste pour elle, puisque le barman arriva vers elles. Chacune commanda son verre, criant presque pour couvrir la musique et la bonne humeur ambiante. Souriant intérieurement, la brune songea que le cocktail choisi par Olivia serait parfait pour faire une jolie tâche sur la chemise du premier balourd qui déciderait de venir les importuner un peu trop longtemps.

Les commandes passées, le silence n'eut pourtant pas le temps de s'installer car vint une question que l'esprit trop embrumé de la russe aurait du prévoir mais qu'elle ne vit pourtant pas venir. Et elle, alors, était-elle venue accompagnée ? Une lueur sombre passa dans son regard tandis que son visage se fermait légèrement. Si elle avait été en pleine possession de ses moyens, elle aurait maîtrisé son expression faciale pour que rien ne paraisse. Ce n'était pas le cas, elle était un peu trop confuse pour réussir à se contrôler totalement. Non, elle n'était pas venue accompagnée. Malheureusement. Elle aurait aimé, d'ailleurs, même si ce ne serait certainement pas le genre d'endroits dans lequel Erwan et elle se seraient retrouvés. Mais, à son grand dam, elle n'était plus accompagnée nulle part depuis un mois. D'où sa présence ici ce soir. Pour, comme le disait Olivia, essayer de profiter de la soirée et de prendre un peu de bon temps. La réussite était mitigée, elle avait par moment oublié ce qui la tracassait mais cela revenait malgré tout. Même si ce n'était pas dans son caractère de s'étendre sur sa vie privée face à une presque inconnue, sa langue imbibée d'alcool aurait pu aisément se délier ce soir, devant ce visage qui lui paraissait plutôt amical. Néanmoins, elle n'était pas encore assez inconsciente pour oublier de qui Olivia était la petite amie. Et si elle lui répétait leur conversion sur le coin de l'oreiller ? Cela soulèverait des questions car, théoriquement et même si elle faisait ce qu'elle voulait de sa vie, Anja demeurait célibataire. Elle ne tenait pas particulièrement à se cacher mais Erwan, trempant lui aussi avec les russes, ne souhaitait pas qu'ils exposent leur relation. Elle avait promis de ne rien dire mais, s'ils venaient à le découvrir, elle ne mentirait pas. Toutefois, cela lui pesait de ne pas pouvoir vivre sa relation au grand jour. Quand bien même la-dite relation était pratiquement inexistante ces derniers temps... Ne lui restait alors qu'à espérer que l'obscurité des lieux avait dissimulé son malaise, un semblant de sourire reprenant autorité sur son visage comme elle lui répondait de la manière la plus dégagée qu'elle put.


    « Non, pas d'escorte en vue. »

Le mot était choisi sciemment. Elle ne faisait qu'un peu d'humour, car même si elle gérait un réseau de prostitution dissimulé, jamais elle n'avait fait appel à de tels services pour elle-même. La subtilité, le contraste étaient là. Elle avait beau diriger des escortes-girls, elle trouvait dégradant de payer pour du sexe. Pour la personne payée mais aussi pour celui qui payait. Cela signifiait bien qu'ils avaient un petit problème et étaient trop malsains pour trouver des partenaires consentants... Aussi, elle protégeait comme elle pouvait celles qui avaient à subir les pulsions sexuelles souvent dégradantes. Loin d'être un acte de charité, elle le faisait principalement parce que cela lui rapportait de l'argent, beaucoup. Une pierre deux coups.

    « Je fais comme toi, je profite de la soirée. »

Du moins, elle essayait. Mais elle y parviendrait peut-être mieux avec cette nouvelle boisson que le barman amenait. Pas de shot cette fois pour elle, une vodka tout à fait classique servie dans un verre à cocktail. Elle aurait ainsi un peu plus le temps de savourer et ne se retrouverait pas à regarder Olivia siroter son Bloody Mary. Sortant un petit billet, elle le tendit au barman pour régler leurs deux consommations, lui indiquant de garder la monnaie en guise de pourboire. Prenant le verre dans sa main, elle le leva en direction de la jeune femme pour lui montrer qu'elle souhaitait porter un toast et trinquer.

    « Aux soirées exclusivement féminines et... à ton don de déceler et repousser les boulets un peu trop envahissants. »
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MessageSujet: Re: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeDim 6 Juil - 22:06

Accoudée auprès d'Anja, la russe réalise qu'elle ne sait pas grand chose de la femme qui détient les agences Malkovski. Il y a les 'on dit', il y a toutes ces histoires sur son compte, il y a sa réputation qui n'est plus à refaire. Pourtant, aucune rumeur ne parvient à dépasser ce stade. Elles restent des rumeurs et jamais personne n'est vraiment au courant de quoi que ce soit à son sujet. Ayant côtoyé le milieu pendant des années, Olivia ne se souvient pas d'avoir su un seul détail sur la vie privée de la belle. Non pas qu'elle épluchait sa vie comme s'il s'était agi d'un rockstar, mais tout de même ; d'autres grands noms russes n'étaient pas dotés de la même discrétion élégante. Tout le monde savait avec qui tel chef de file trompait sa femme et quelle horreur il avait fait subir au dernier employé qui lui avait déplu. Ils étaient des dizaines dont la vie trépidante faisait le tour des amateurs de ragots dans la grosse pomme. Mais Anja... c'était un mystère enrobé d'une parure dorée. Elle faisait preuve d'une discrétion telle qu'elle était incapable de dire si elle avait un amant ou des enfants. Elle connaît sa relation avec Stan la Rage, mais depuis que celui-ci n'est plus dans les parages, c'est une énigme totale. C'est d'ailleurs plutôt admirable vu son rang dans la pègre, même si elle n'y est pas totalement rattachée. Olivia aussi a dû, depuis toujours, être discrète sur sa vie. Mais la différence est qu'elle n'a pas à gérer toute une entreprise liée à la prostitution et à des mafieux qui tournent comme des vautours autour de tout ce qui pourrait leur apporter un quelconque intérêt. Oh non, elle se montre réservée uniquement pour une question de survie et parce qu'elle ne peut se permettre de faire confiance à personne. Les seules fois où elle s'est permise de faire cette erreur, ça lui est retombé dessus et elle ne compte pas recommencer de si tôt.

C'est donc avec une curiosité polie qu'elle s'enquiert de la situation d'Anja. Accompagnée ? Seule ? Voilà un détail qui la travaille. « Non, pas d'escorte en vue. » Elle esquisse un sourire, saluant le jeu de mots au passage. Bon choix dans les termes pour une femme qui n'a pas peur d'assumer ce qu'elle fait. Elle s'imagine assez mal la maquerelle faire appel à une escorte, en effet. D'ailleurs, elle-même n'y songerait pas, bien que l'idée lui ait traversé l'esprit parfois, il y a bien des années. Curieuse, elle se demande ce que c'est que d'être le client, celui qui expose ses désirs et attend qu'on les exauce. Dans son milieu, elle recueillait souvent des pervers ou des hommes désespérés. Pourtant, il y a des occasions ou ce sont simplement des hommes qui sont incapables de se détendre auprès d'une femme, qui ont des fantasmes qu'ils ont honte d'exposer ou qui n'osent pas quitter leur femme même s'ils ne l'aiment plus et n'ont pas envie de les tromper avec des personnes qui risquent de tout lui raconter ensuite. Olivia sait que dans une agence 'officielle', les hommes mariés ne sont pas une denrée rare et que beaucoup trouvent ce moyen plus facile pour échapper à leurs obligations familiales et professionnelles. Parmi toutes ces raisons, la russe n'en voit qu'une qui pourrait la tenter un minimum de faire appel à ce genre de services ; le fait d'avoir à sa disposition quelqu'un qui est payé pour vous offrir le plaisir que vous voulez tant. Combien de fois est-elle tombée sur des amants égoïstes qui en avaient terminés en si peu de temps qu'elle finissait plus frustrée après que avant ? Pourtant, il lui manquerait toujours la partie de séduction qui précède une relation. Olivia aime trop jouer avec le feu pour en venir à payer pour une partie de jambes en l'air. Et elle sait trop ce que c'est que d'être celle que l'on paie pour oser faire subir ça à quelqu'un d'autre.

« Je fais comme toi, je profite de la soirée. » Elle acquiesce en sirotant son cocktail pendant qu'Anja commande autre chose. Les shots c'est bien sympa, mais ça se boit vite. Elle le sait pour en être elle-même une adepte, même si elle préfère la tequila à la vodka. Elle lève pourtant son verre quand sa camarade de soirée fait mine de vouloir trinquer. « Aux soirées exclusivement féminines et... à ton don de déceler et repousser les boulets un peu trop envahissants. » Le sourire de la belle s'élargit et elle hoche la tête avant de boire une gorgée de son cocktail. La nuit ne fait que commencer et l'ambiance s'échauffe sur la piste de danse. Olivia jette un regard sur la foule pendant un instant avant de se tourner vers Anja. « Ca t'arrive souvent de venir ici ? » Elle marque une pause et précise le fond de sa pensée. « Enfin, c'est peut-être un peu cliché, mais je t'imaginais plutôt participer à des soirées plus... classes. » Du genre de celles où elles se sont rencontrées, coupe de champagne dans une main, l'autre prête à serrer la pince des plus hypocrites détenteurs du pouvoir russe en ville. Olivia avait su fait bonne figure les rares fois où elle s'est retrouvée dans cette situation, se délectant du contraste entre ces nouveaux environnements et entre son passé houleux et le monde de la rue qu'elle a tant fréquenté. Elle rentre dans le jeu des grandes dames qui chuchotent sur son passage parce qu'elle est la nouvelle poupée de Dimitri et se plaît à ne pas les contredire. « Remarque, j'aime bien me tromper sur ce genre de choses. » reprend-elle non sans un sourire quelque peu énigmatique, songeant aux apparences si souvent trompeuses dont elle aime se servir pour fourvoyer son entourage. Son regard s'attarde sur la piste de danse tandis que ses lèvres se referment sur la paille afin de se délecter de son cocktail.
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Anja Malkovski
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Anja Malkovski


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MessageSujet: Re: cocktails et poupées russes | PV Anja   cocktails et poupées russes | PV Anja I_icon_minitimeJeu 17 Juil - 17:36

Main levée, sourire à peine esquissé, la russe trinqua en même temps que la jeune fille face à elle. Pourtant, le cœur n'y était pas vraiment. Preuve en était son visage qui ne s'éclairait pas et restait de marbre, une mince lueur d'amusement ne faisant que s'attarder dans ses yeux. A vrai dire, elle parlait pour parler. Ne faisait qu'alimenter la conversation. La vérité était qu'elle ne savait pas ce qu'elle fichait encore ici. Prolonger cette soirée catastrophique ne lui avait amené qu'un boulet sur les bras, à tel point que la petite copine du bras droit Rouge s'était sentie obligée de lui venir en aide. L'esprit morose, elle songea qu'elle était tombée bien bas. Depuis quand elle, Anja Malkovski, avait besoin qu'on lui porte secours, plus encore lorsqu'il s'agissait de faire disposer un homme. C'était ridicule. Elle était ridicule. Tout ça, ce n'était pas elle. Même complètement bourré, la sangsue aurait du comprendre d'un regard que sa présence n'était pas désirée, et cela aurait du lui suffire à déguerpir. Mais même faire fuir un homme, elle n'en était plus capable. Elle s'était trop adoucie, trop ramollie. L'alcool embrouillant ses idées la fit se remettre en question. Était-elle aussi laxiste dans son travail ? Ses clients, ses filles, ses employés avaient-ils profité de ses faiblesses en se foutant bien d'elle ? Elle en voyait d'ici un qui en avait honteusement abusé. Erwan. Si elle n'avait pas été si conciliante, aussi patiente, jamais il ne se serait permis de l'ignorer. Pas même pour une soirée. Et certainement pas pour un mois. Il n'était pas le seul fautif cependant, elle ne mettait pas la faute de cette nouvelle indulgence uniquement sur son statut de couple. Cela remontait à bien avant, cela remontait à Sevastyan.

Sentant qu'il ne fallait pas qu'elle laisse le fil de ses pensées suivre cette route, encore moins avec l'alcool qui l'intoxiquait, elle stoppa net ses réflexions et préféra s'enfoncer un peu plus encore dans l'insouciance en prenant une gorgée de son cocktail en même temps qu'Olivia. Le liquide chassa définitivement les désagréables sensations et elle revint au moment présent, replongeant subitement dans l'ambiance festive qui régnait dans le lieu. Les sons l'agressèrent, violents, bruyants. Des verres qui s'entrechoquaient en passant par les rires et les vibrations de la musique. Ses yeux firent la mise au point autour d'elle. Tout n'était que ténèbres et les corps se mouvaient dans cette pénombre, cachés de leurs vies. Seuls quelques néons et lasers lumineux perçaient de temps à autres mais reprenaient aussitôt leurs courses. Alors, son regard se reporta sur Olivia qui lui demandait si elle venait souvent ici. Sortant tout juste de ses songes, la brune ne saisit pas tout de suite où elle voulait en venir. Elle resta une seconde à la fixer, comme une idiote, jusqu'à ce qu'elle ne précise, s'étonnant de la trouver dans un endroit aussi peu huppé. La jeune fille l'imaginait participer à des soirées plus... "classes". Le sourcil de la maquerelle s'arqua une seconde sous la surprise. Elle se savait avoir une autorité naturelle et un port de tête presque royal, réminiscences de son éducation noble. Pour autant, elle savait s'amuser et se sentir à l'aise, dans tous lieux et toutes circonstances. Du moins, elle l'avait su, à une autre époque de sa vie. L'époque de la liberté. Aujourd'hui, les chaines de son couple l'entravaient. Fatiguée de n'avoir que les inconvénients sans les avantages, Anja décida de mettre entre parenthèses son statut de "petite amie de" pour une soirée. Oh ce n'était pas pour autant qu'elle envisageait l'infidélité mais elle décidait de se lâcher un peu du leste pour s'amuser vraiment. Avec un peu de recul, elle se rendait compte que tout au long de la soirée, elle n'avait pas vraiment essayé, l'image insistante d'Erwan freinant toutes ses tentatives. Inspirée par l'alcool qui la désinhibait et l'impression de liberté que dégageait Olivia, elle lui rendit son sourire énigmatique.


    « Les soirées plus classes sont nécessaires pour entretenir l'image et les contacts. Mais je suis certaine que tu ne me contrediras pas quand j'affirme que ce ne sont pas celles où l'on s'amuse le plus... »

Le mystère laissa place à un air coquin, une légère mutinerie étirant ses lèvres. Elle avait vu comment Olivia se comportait lors ce ces soirées un peu officielles. Comme elle hochait la tête et souriait à tout-va, se faisant certainement plus ingénue qu'elle ne l'était. Ah elle jouait très bien la comédie, là n'était pas la question. Personne ne l'avait encore prise à son propre jeu parce que personne ne la connaissait. Mais Anja avait un point de comparaison et la fille qui était venue imposer son désir de n'être plus dérangée dans son bureau n'avait rien à voir avec celle qui acquiesçait sans contredire lors des soirées mondaines. Olivia jouait un jeu. Elle ne savait pas si Dimitri était au courant ou non, cela ne la regardait pas. Mais ce ne serait pas elle qui la blâmerait, elle était la première à revêtir un masque plutôt qu'un autre en fonction de son interlocuteur. Et sa manière de la titiller n'était qu'un message pour lui faire comprendre qu'en sa présence, elle n'avait pas à faire semblant. Bien décidée à profiter et à s'amuser, Anja prit une nouvelle gorgée avant de s'avancer vers la jeune fille et de la pousser légèrement pour l'obliger à se tourner vers la foule des danseurs. Positionnée dans son dos, elle murmura quelques mots à son oreille.

    « Choisis-en un. »

La vérité était qu'elle ne savait absolument pas ce qu'elle faisait. Elle n'avait pas d'arrière-pensée lorsqu'elle lui demandait de choisir un homme dans la salle. Elle ne savait absolument pas ce qu'elle en ferait, elle improvisait totalement. Elle espérait simplement ne pas se tromper et qu'Olivia la rejoindrait dans son jeu, l'améliorant même si elle le souhaitait... Le seul but était de s'amuser et de prouver à la jeune fille qu'elle se trompait effectivement et que, loin d'être un simple cliché, la maquerelle était tout à fait capable de profiter, plus encore lorsqu'elle avait un verre de vodka dans la main à la place d'une coupe de champagne...
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