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 What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)

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MessageSujet: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 3 Aoû - 13:01


Bacchanale, by Salvadore Dali



Le pas trainant des témoins attentifs file autour de lui, dans un chuchotement liquide. Comme si son corps représentait un rocher soumit à la crue d’une rivière. Ils sont là, à murmurer, à regarder. A se demander et à chercher la formulation la plus adaptée pour leurs questions, leurs raisonnements. A soulever les écriteaux d’une main timide pour lire, avides, les explications des érudits. Ils n’admettent jamais qu’ils n’y comprennent pas grand-chose. Que ce qui est dit là peut-être simplement inventé. Inventé pour que la plèbe trouve un os à ronger. Et se tapote le ventre de l’air satisfait. Ce n’est pas qu’ils sont bêtes – ou simplement ignorants. C’est simplement délicat d’expliquer à un aveugle la différence entre le rouge et le bleu.

Serait-il au-dessus de la mêlée ? Non. Contrairement aux autres il ne cherche pas à savoir. Il voit dans les peintures qu’on lui apporte des idées survenues par hasard. Des choses qui dépassent l’Homme en général, et parfois même l’artiste. L’art est vague, souvent enfoncé dans un monde imaginaire où même le créateur peut se perdre. L’art noie la réflexion pour ne rester que l’improvisation. Enfin, excepté les portraits et paysages réels.

Il y a pour Julian deux types d’artistes. Ceux qui rêvaient d’un appareil photo en tenant leur pinceau. Et ceux dont les yeux voyaient autre chose.

Et il y a deux types de visiteurs. Les érudits du dimanche qui veulent accéder aux sphères secrètes des maniaquos-inspirés. Et ceux qui se promènent d’un pas rapide de celui qui veut voir du beau, du beau et encore du beau. Oh ça c’est joli ça tient, je le mettrais bien dans mon salon, allons à Ikea ou commandons sur le net une photocopie d’égale qualité et je pourrais expliquer aux invités pourquoi ceci va bien avec cela, sans faire de grands gestes, sans dire que je suis juste tombé amoureux. Je dirais juste que ça allait bien avec les rideaux.

L’art, c’est timide. C’est comme un premier rendez vous. On n’ose pas dire les choses. On crache plus facilement sa haine.

« C’est moche »
marmonne un gamin qui s’ennuie de toujours suivre sa mère. Et la mère justement jette un regard inquiet autour d’elle, comme si on pouvait prêter foi aux paroles d’un enfant.

C’est peut-être vrai, que c’est laid. Mais cela n’a pas d’importance au fond, joli ou pas joli, tant que cela transmet le message.

« C’est comme un orgasme, c’est personnel. »


Soit la femme le prend pour un fou. Soit elle se retient simplement de ne pas lui expliquer toute la bêtise de sa réponse. Et comment ose-t-il répondre ? Julian ne voit pas son regard excédé, furieux, embarrassé et presque trahit. Il l’entend juste rejoindre le flot de la rivière.

Julian sourit.

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Il regarde la toile et pense « sable ».

Et quelque chose dans son monde remue paresseusement.




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Dernière édition par Julian Crann le Dim 3 Aoû - 23:17, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 3 Aoû - 22:47





Allongé, exténué. Ses yeux fixent le plafond de la chambre qu’il occupe que très rarement désormais, sachant que la blonde ne toléra pas sa présence près d’elle. Le rire de sa petite fille et de l’adolescente qui s’en occupe résonne dans l’appartement ; lui demeure silencieux. Surement un peu trop. La porte grince, s’ouvre doucement tandis qu’il s’attend à voir Nina dans l’encadrement de la porte, c’est un tout autre visage qui se présente à son regard : Kate. Il se redresse, soupir, s’attend déjà aux perpétuelles questions qui ornent la petite tête de la brune, parce qu’elle a compris que quelque chose n’allait pas entre ces murs. « Non, ne dite rien, ça va. » Un semblant de sourire, un acquiescement de la part de la jeune femme qui – finalement – quitte la pièce en lui rendant cela. James lève les yeux au ciel, tente de trouver un moyen d’échapper à ce silence assourdissant, aux songes qui le tracassent et consument sa raison pour ne laisser que des pensées tortionnaires à souhait. Il grimace, sent son cœur se déchirer comme chaque jour depuis des mois. Cette souffrance n’en termine pas, fait bouillonner ses veines avec insistance jusqu’à ce qu’il ne cède au néant, à cet amas de noirceur qui caractérise son for intérieur, cette autre facette. James perd bien, ferme les yeux pour que ses poumons s’emplissent de souffre et ne laisse son humanité s’évaporer. La souffrance qu’il endure gagne en violence, en impacte sur sa personne. C’en est trop, probablement même un peu trop. Il doit partir d’ici, exposé le monstre ailleurs. La Bête n’a aucune place dans le quotidien de l’Homme.

Il fallait qu’il passe à autre chose, qu’il compense son énergie pour une prochaine toile, un prochain chef d’œuvre qui devrait voir le jour d’ici une petite semaine ; si ce n’est pas moi. L’Artiste attend l’imagination nécessaire pour pouvoir en arriver à quelque chose de grandiose, de magnifiquement parlant : pour lui seulement. Ça finira par venir, il a arpenté bon nombre de ruelles avant de s’engouffrer dans le musée qu’il foule à cet instant, il attend l’inspiration ; patiemment. Il va et vient, observe, se perd dans un domaine qu’il n’a pour habitude que de trop connaitre mais il demeure en ces lieux des tableaux dont il ne se passera pas, même après des années. Elle lui insuffle un sentiment qu’il ne pourrait pas encore nommer, un ressenti qui lui est propre et auquel il tient énormément. C’est ce qu’il cherche ici, un havre de paix pour lui permettre de s’évader quelques instants, quelques petites heures ; au moins. Et tandis qu’il prête attention à un Dali, de loin, la remarque d’un gosse à sa mère sur le tableau qui attire son regard l’interpelle plus qu’il ne pourrait le laisser penser. Seulement, il analyse la situation voit qu’on leur répond mais qu’ils s’éclipsent sans un mot vers une autre aile du musée. La main ferme du brun attrape le bras de la femme qui – instinctivement – sursaute. « Si ton gosse n’est pas foutu de la fermer devant des œuvres comme celle-ci, emmène le emmerder son monde ailleurs. Ça évitera d’en énerver plus d’un. » Un ton neutre, des yeux noirs dénués de l’azur habituel. L’Artiste n’est pas tolérant des critiques lorsqu’il s’agit de ce qu’il apprécie le plus, que ces mots viennent d’un enfant ou non d’ailleurs.

Finalement, son emprise s’estompe, il toise la brune jusqu’à ce qu’elle ne cède et disparaisse. L’Artiste n’a fait qu’exposer ses nerfs à vif, allumer cette flamme dangereuse qui danse en son cœur, cette insatiable envie d’en finir avec ce qu’il sait faire de mieux depuis des années. Tuer, déchirer, dépecer ; peu importe. Il avance de quelques pas, se poste aux côtés d’un jeune homme qui semble tout aussi absorbé par la toile que lui pourrait l’être s’il avait été seul devant. Mais son esprit de défi, cette envie d’en dire trop sans en dire assez le hante comme à chaque qu’il en a l’occasion, comme toujours lorsqu’il parvient à se rendre quelque part sans faire d’esclandre. Le trentenaire aime le risque, le danger qui prend de l’ampleur autour de lui et contre lui. « Cette toile ne devrait pas avoir de critique négative. Pas avec le message qu’elle parvient à transmettre à ceux qui s’y intéresse réellement. D’autres sont plus à insulter que celle-ci. » Une référence aux siennes qu’il tait tout de même, par précaution surement. Il lui adresse un léger sourire, de ce que l’on peut classer dans la rubrique : devine ce que j’ai en tête pour comprendre ça. Le jeune homme s’est toujours retrouvé plus intelligent que ceux qu’il pouvait avoir en face de lui, loin d’imaginer qu’il pourrait rencontrer quelqu’un à sa hauteur ; quelqu’un qui comprendrait qu’il n’est pas si saint que ce qu’il prétend être.
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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 3 Aoû - 23:16


Bacchanale, by Salvadore Dali



Perdu dans l’observation des dunes peintes, Julian n’entend pas la remarque de l’Artiste envers la femme. Et c’est sans doute mieux. Il n’aime pas la violence. Surtout pas celle fait à un enfant. Les gosses sont de charmants idiots. Et celui-là construit des cabanes trop concrètes dans sa jolie forêt de métal. Il ne fait pas bon vivre à New-York pour l’imaginaire, présume-t-il.

Mais déjà la voix l’interpelle. Commente le tableau plus que sa propre action. Et Julian sursaute, avec comme l’impression qu’on vient de faire couler sur sa nuque un filet d’eau froide. Hagard, il tourne la tête. Sortit des songes, il a du mal à se remettre dans la situation actuelle.

Ses yeux cherchent, mais ne le trouvent pas. Parce que l’homme a un pas de chat, et son ombre se glisse dans son dos jusqu’à se placer à ses côtés. Il peut être témoin de l’esquisse de pas malhabile du brun. Qui se tourne d’un côté, de l’autre, et lui fait face, trop proche.

« Pardon. » Avant de reculer.

Un sourire se dessine sur le visage de Julian, sans qu’il ne soit sincère. Juste un réflexe, un bâillement de son cœur. Et il demande.

« Des insultes ? » Comme pour se rappeler de la phrase exacte de l’inconnu. « Pourquoi, insultes. C’est étrange d’autoriser ce verbe là pour l’art. »

Avant de revenir à la toile qui l’absorbe entièrement. Il a presque l’impression de faire partie de ce paysage-là. Qu’un pas de plus en avant, et il franchira cette porte ouverte dans le ventre du Cygne. Comme si l’enfer avait été créé à coup de chevrotine. Le Diable est un chasseur.

Lentement il tend la main. Mais il n’a pas besoin de la vitre pour l’empêcher d’effleurer l’œuvre. Il y a trop de respect en lui.

Puis son regard se trouble.

« Mais elle peut en recevoir – des critiques négatives, je cite. » Il renfonce sa main dans sa poche. Et penche légèrement la tête de côté. « Certains pourront juste ne pas l’aimer, parce qu’elle fait peur. On n’aime pas avoir peur. Et c’est difficile de soutenir l’idée que notre vie puisse nous conduire là… Dans un enfer plus cruel encore que celui d’être un corps échoué dans le désert, dévoré par le sable. »

Sable. Le mot chante dans sa tête, enivrant. Et il inspire une longue goulée d’air.

« La mort peut être moche. Et l’idée qu’on ne sait pas ce qu’il adviendra de nous après, est encore plus laide… Enfin, je crois. » Un petit rire lui échappe. « Même le plus sincère des croyants a toujours un doute, au dernier instant. »

Julian hausse une épaule.

« Enfin l’enfant est partit, n’est-ce pas ? »

De nouveau ses yeux reviennent à l’homme. Et si la question attentive qui s’y reflète est plus proche d’un « On se connait ? », ses mots enthousiastes demandent :

« Vous aimez Dali ? Je ne sais pas pourquoi je m’entête encore à le chercher ici. Après tout, ils ont bien créé un musée qui lui est entièrement dédié. Il faut que je trouve le temps d’y aller. Je pense que j’aime bien la surprise de le trouver là, entre deux bric à brac moderne auquel je ne comprends pas grand-chose. C’est… comme un signe. »

Il murmure.

« Comme un signe oui – pauvre cygne… »




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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeJeu 7 Aoû - 23:57





C’est en l’écoutant qu’on comprend qu’une partie de son cœur s’est épris de ce qu’il nommait que passion il y a encore de cela quelques années. Aujourd’hui, c’est une importance bien plus exagérée qu’à prit l’Art dans le quotidien du tueur, un passe-temps qui la conduit jusqu’aux pires actes qu’un être humain puisse faire ; bien qu’il en soit au point de se considérer monstre plutôt qu’homme. Ça le consume presque autant que la folie qu’il habite silencieusement, mais aux yeux de tous ces aveugles. Ils ne voient pas, ne comprennent pas que plus d’une facette anime le corps qui va et viens devant eux ; charmant, attirant et pourtant si repoussant par ce mystère à faire froid dans le dos. L’Artiste attire les regards mais parvient à les faire fuir par cette animalité qui réside au creux de ses pupilles. Il en prend l’ampleur aujourd’hui, alors que, pour la première fois depuis longtemps les paroles prononcées n’iront pas tuer la personne à qui elles étaient adressées. Non. Il n’a envie de rien si ce n’est d’un peu de calme et d’inspiration. Il attend la vague d’imagination nécessaire pour laisser libre court à la tornade qu’il laissera derrière lui durant l’une de ces douces nuits d’été. Il ira briser le calme de New-York ; une nouvelle fois.

Et encore une fois, il se risque à parler, commenter, dialoguer ; ce qui – en règle générale – n’est pas réellement son fort. L’homme qui sommeille en son for intérieur craint le pire à chaque instant, des coups violents s’abattent contre sa poitrine mais la Bête n’en prend pas conscience. Le peintre ne fera jamais attention parce qu’il ne craint rien, ni personne ; malheureusement. Ce sera un bon moyen pour lui de comprendre qu’il ne pourra pas toujours se cacher derrière les ruses qui lui sont habituelles. Il finira par y avoir une faille, une faiblesse qui le perdra ; peut-être même a-t-elle déjà été exploitée. Il n’en sait rien mais y songe, quelques fois, dès lors que son esprit n’est pas préoccupé par un nouveau massacre plus ou moins morbide. Une scène sanguinaire qu’il appellerait « œuvre » par la suite. « Pardon. » La voix du jeune homme lui parvient tandis que ce dernier fait un pas en arrière, lui laissant accès à la toile que tous deux contemplent désormais. Il lève le bras comme pour dire que ce n’est rien, silencieusement cette fois-ci avant de ramener son attention sur la toile fixée au mur auquel il fait face. « Des insultes ? » Déjà la voix du brun revient à lui, le questionnant sur ses précédents dires. Il n’en tient pas compte, l’écoute tout de même afin de savoir où cette conversation pourrait l’emmener. « Pourquoi, insultes. C’est étrange d’autoriser ce verbe là pour l’art. » Il sourit faiblement, prend en considération le message que son interlocuteur essaie de lui faire passer. Oui, ses paroles ne sont pas courantes et il le sait ; c’est probablement pour cela qu’il en use. « Mais elle peut en recevoir – des critiques négatives, je cite. » Et au final, il parvient à captiver le regard de l’Artiste pour que celui-ci se pose à nouveau sur sa personne. Il attend un mot de plus, de quoi pouvoir répondre également. « Certains pourront juste ne pas l’aimer, parce qu’elle fait peur. On n’aime pas avoir peur. Et c’est difficile de soutenir l’idée que notre vie puisse nous conduire là… Dans un enfer plus cruel encore que celui d’être un corps échoué dans le désert, dévoré par le sable. »

Le discours au cœur duquel le peur règne l’intéresse bien plus que ce qu’il pourrait dire aux premiers abords. Il veut en savoir plus sur ce qu’il ne ressent pas ; du moins pas consciemment. « La mort peut être moche. Et l’idée qu’on ne sait pas ce qu’il adviendra de nous après, est encore plus laide… Enfin, je crois. » Il rigole, laisse perplexe l’Artiste qui veut en entendre d’avantage et qui, cette fois, se tourne vraiment vers lui pour lui offrir toute son attention, toute son écoute. « Même le plus sincère des croyants a toujours un doute, au dernier instant. » Il hausse les épaules. Il analyse chacun de ses mots, cherche à tenter d’imaginer le ressenti dont il parle avec captivité. Il a piqué sa curiosité avec une violence inouïe, le brun ne compte pas vraiment en rester là pour le moment. Mais l’homme en vient à changer de conversation, il passe du tout au tout sans vraiment y aller doucement. Ça surprend le peintre mais il ne lui en tient pas rigueur, comprend tout de même qu’un inconnu qui s’approche comme lui l’a fait ne met pas forcement en confiance. Encore moins quand il s’agit d’une personne comme lui ; bien qu’il soit le seul au courant de sa véritable nature. Heureusement. « Vous aimez Dali ? Je ne sais pas pourquoi je m’entête encore à le chercher ici. Après tout, ils ont bien créé un musée qui lui est entièrement dédié. Il faut que je trouve le temps d’y aller. Je pense que j’aime bien la surprise de le trouver là, entre deux bric à braque moderne auquel je ne comprends pas grand-chose. C’est… comme un signe. » L’Artiste lui adresse un faible sourire avant d’observer un peu tout autour de lui, tentant vainement de chercher quelque chose dont il ignore encore ce que ce pourrait être, ce avant de soupirer à son tour. Pas d’ennuis ou d’agacement, mais de satisfaction d’avoir enfin trouvé quelqu’un qui soit d’accord avec lui, qui partage cette même opinion sur certaines choses ; bien que ce ne soit pas entièrement. Mais tout est bon à prendre dans son cas, surtout ce soir.

« J’aime ce point de vue, il m’en apprend plus que je ne l’aurais imaginé. » Dit-il finalement, donnant de petits coups d’œil sur le tableau comme pour tenter d’y ajouter ce qu’il vient d’entendre. La plupart de tout ce que le jeune homme lui a dit semble tenir la route, se confondre dans la toile qui demeure en face d’eux sans qu’ils ne puissent s’en séparer pour l’instant. Seulement, il aimerait pouvoir ressentir tout cela, il voudrait savoir ce que ça fait que d’avoir peur de telle ou telle chose. De cet état de sommeil permanent qu’il inflige à ceux qu’il attire dans ses griffes ; de leur ôter la vie pour être précis. Non, l’Artiste ne connait rien de tout cela. Il le fait subir mais n’a jamais songé au fait que ça pourrait le lui arriver. Un jour peut-être, à savoir quand. Mais ce sont des situations que personne ne peut prévoir, pas même lui. Et ses perles azures viennent chercher le regard de son interlocuteur, le questionnant de mille et une question qu’il garde encore sous silence derrière ses lèvres. « Mais oui, sinon, j’aime Dali. Et l’idée qu’il soit encore là me permet de me dire que les plus belles choses subsistent encore malgré la décadence d’aujourd’hui. Bien que d’autres toiles plus récentes, plus osées valent tout de même le coup d’œil. » Ajoute-t-il, sûr de lui, faisant toujours référence à son propre travail pour le moins assez effrayant malgré la manière dont il pourrait les décrire. Et ce n’est qu’après un court instant de calme qu’il en vient à froncer les sourcils, venant grignoter sur la distance qui les sépare encore. « Je songe à ce que vous avez dit. Mais j’ai du mal à me mettre à la place d’un quelconque n’importe qui devant cette toile-ci. Vous insuffle-t-elle une once de peur ? Réellement ? » Demande-t-il, avide de pouvoir comparer cela aux toiles qu’il a pu faire connaitre à la Grosse Pomme par leur obscurité et leur monstruosité à l’en faire s’extasier. L’Artiste ne se nourrit que de la peur d’autrui, des frayeurs qui naissent par sa faute sans qu’un nom de soit pour autant donné et il a cet insatiable besoin de savoir qu’il y parvient. Peut-être en viendra-t-il à creuser un peu plus le sujet ? Après tout, il est le genre de personne, de personnalité qui aime se retrouver au centre des conversations. « Je veux dire, il y a pire bien que ce ne soit pas exposé ici. Et encore, selon moi, certaines toiles auraient leur place sur ce mur. » Un sourire, des sous-entendus, le regard qui se porte sur le reste des tableaux qui ornent le couloir. Il est tout sauf le plus enjoué et le plus rassurant des types qu’on puisse rencontrer dans un musée mais ça l’amuse ; comme toujours.
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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 10 Aoû - 14:43


Bacchanale, by Salvadore Dali



Julian tourne légèrement la tête vers l’homme. Et l’observe du coin de l’œil, avec la même attention qu’il offre aux toiles de ce musée. Car il lui semble contempler un schéma complexe et noir. Une ombre pleine de secrets qui rit de ce que les autres comprennent ou pas – en rit jusqu’à s’énerver. Il lui laisse l’impression désagréable d’un choc électrostatique. C’est le bourdonnement pernicieux d’un appareil dysfonctionnel. Mais ces idées concrètes ne font pas leur chemin dans le cerveau de Julian. Car Julian est malade – ou en tout cas, on pourrait le croire. Ce qu’il voit le fascine, simplement. Mais un rien le fascine de toute façon.

Puis l’autre est beau ; enfin, esthétiquement beau. Les angles de son corps, la manière dont tout s’harmonise. Ce qui se reflète dans ses yeux aussi, cela lui rappelle les bois de son enfance. Ces endroits dont les parents se méfient et interdisent l’accès aux enfants. Ces endroits que l’on veut conquérir autant que découvrir. L’autre a du charme. Et Julian aime les autres. Son charisme n’est qu’un bonus qui l’empêche de détourner les yeux.

Et il l’écoute. Avec une ombre de sourire. Avec une attention particulière. Soudain, entre eux, il y a une bulle. Une bulle opaque et pleine de brumes.

« Je donne mon point de vue sans qu’on ne me le demande. Car tout est bon d’apprendre. » Répond-il doucement. Le bleu de ses yeux est trouble comme un lac dont on a remué le fond, et ce n’est pas dû au reste de cannabis qu’il a fumé ce matin-là. L’art lui fait toujours un effet dopant. Comme si toutes les connexions de son cerveau s’activaient à chaque coup de peinture. A chaque question qu’il se pose. L’art des autres le grise car il a l’impression d’accéder à autre chose qu’à leur âme, à leur imagination. C’est intime à en devenir sexuel – et c’est public, gratuit comme du porno.

« L’art n’est-il pas décadent en soi ? Enfin, vous retirez de tout ceci les photos peintures des époques où l’on veut garder souvenirs du temps qui passe. L’art est une forme de fantasme qu’on projette dans le but d’obtenir une réaction. C’est de la chimie. C’est choquant. »

Il a de nouveau un rire.

« A mes yeux, il n’y a pas d’échelle de choc. Il n’y a pas à trop en montrer. Plus osée, plus décadente, plus vulgaire, plus insipide… Des adjectifs, des états d’âme, des avis de bonne et due forme. Il n’y a pas d’art classique, ou désaxé. Il n’y a que des regards fatigués et des acceptations sociétaires. Maintenant les gens ne regardent même plus les accidents de la route. Il y a bien plus à voir à la télé au moment du repas. Et on s’étonne que je n’ai pas de télévision chez moi. »

Julian se penche vers lui. Et chuchote.

« Vous voulez faire peur ? Mettez un drap blanc sur une forme dans un lit. Prenez quelqu’un dans la rue, oui prenez lui la main. Et faites-lui toucher ce qu’il y a en dessous. L’homme est son pire ennemi. Même ceux qui manquent d’imagination ont assez de souvenirs pour se faire peur. »

Son regard est tendre.

« Bacchanale ne me fait peur que pour ce qu’il cache derrière la porte noire. Les cadavres de bateaux dans le sable, les ailes déchirés du cygne, même l’impression de détérioration du monde me laisse dans la fascination la plus totale. Mais ce qu’il y a derrière la porte…. » Il laisse passer un temps. Puis se recule. « Si je peux me permettre, monsieur. Je suis comme n’importe qui. Ca ne signifie pas que le n’importe qui est ordinaire. »

Et il lui tend une main. Comme une pensée après-coup.

« Mais je m’appelle Julian. »




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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 31 Aoû - 1:18





Il ne fait plus attention à rien, l’Artiste tente d’apprivoiser l’homme qui se tient à ses côtés. Il a la sensation que ce dernier le comprend sans même trop en dire, c’est quelque chose qui l’attire et qui l’effraie – si l’on peut dire – à la fois. Un paradoxe qui, finalement, l’amène à s’en approcher encore et encore jusqu’à parvenir à être sûr des idées presque fondées dans son esprit. Il ne le quitte pas des yeux, l’admire sans aucune gêne tandis que sa voix s’estompe dans le brouhaha ambiant du musée. Lui qui l’avait oublié s’en souvient désormais, balaie les alentours du regard pour ne percevoir aucune paire d’yeux posée sur eux deux ; à son grand soulagement. Se faire épier dans des lieux publics, à découvert comme à l’instant même, n’a jamais été dans ses projets bien que ça pourrait faire monter cette adrénaline qu’il affectionne parfois un peu trop. Néanmoins, l’Artiste ne doit pas y songer, pas maintenant, pas alors qu’il parvient à discuter sans devoir sortir un couteau ou autre instrument de ce genre. C’est une première pour lui, quelque chose de nouveau. Quelque chose qu’il ne refera peut-être pas mais dont il tira une conclusion ; certains esprits peuvent être proche du sien. Peut-être pas autant imbibé de folie, mais tout de même. Il pourrait s’entendre avec le jeune homme qui – comme lui – laisse ses pupilles aller et venir d’une part à l’autre du tableau. Tous deux contemple l’œuvre, chacun à sa manière, avant que son interlocuteur ne vienne à son tour briser le silence installé récemment dans leur petit monde momentané.

« Je donne mon point de vue sans qu’on ne me le demande. Car tout est bon d’apprendre. » Laisse-t-il entendre en réponse à ses dires. Qu’il le donne ou non, ils partageaient à peu près le même et ça suffisait au brun pour l’instant. Pour cette discussion-ci en tout cas. « L’art n’est-il pas décadent en soi ? Enfin, vous retirez de tout ceci les photos peintures des époques où l’on veut garder souvenirs du temps qui passe. L’art est une forme de fantasme qu’on projette dans le but d’obtenir une réaction. C’est de la chimie. C’est choquant. » Le peintre en vient à sourire, à en découvrir ses crocs finement l’acérer sous ses lèvres. Il lui plait de plus en plus à la manière dont il présente ce que lui fait. C’est une histoire qu’ils partagent de plus en plus, qu’ils parviennent à lire entre les lignes d’un seul mot : l’Art. Leurs définitions sont semblables mais celles du brun sont encore pleines de sous-entendus, pleines de noirceurs et de colère. Il n’en use seulement pas cette fois, il fait taire ces ressentis là pour ne parvenir qu’à rester calme : pour une fois. La peinture à un effet dangereux sur lui. « Vous voulez faire peur ? Mettez un drap blanc sur une forme dans un lit. Prenez quelqu’un dans la rue, oui prenez lui la main. Et faites-lui toucher ce qu’il y a en dessous. L’homme est son pire ennemi. Même ceux qui manquent d’imagination ont assez de souvenirs pour se faire peur. » Ses lèvres s’étirent une fois encore, ses perles bleues croisent le regard de celui qui vient de lui chuchoter un brin d’originalité au creux de son esprit. Il fera de son mieux pour faire durer cette conversation pour le moindre intéressante. Il sait qu’ô grand jamais, retrouver une personne avec ce point de vue ci sera difficile. Il ne devrait pas le lâcher, l’emmener sur la piste pour voir s’il tient encore à lui parler, à s’en approcher. C’est tentant mais risqué. « Bacchanale ne me fait peur que pour ce qu’il cache derrière la porte noire. Les cadavres de bateaux dans le sable, les ailes déchirés du cygne, même l’impression de détérioration du monde me laisse dans la fascination la plus totale. Mais ce qu’il y a derrière la porte…. » Souffle-t-il finalement, reprenant ses distances avec celui qui s’est imposé à lui sans aucune gêne, sans aucune impression d’être de trop. Pour l’Artiste, il ne le sera jamais. James ne partage pas ce point de vue-là, par contre. « Si je peux me permettre, monsieur. Je suis comme n’importe qui. Ça ne signifie pas que le n’importe qui est ordinaire. » Il marque un point, lui aussi prétend être ordinaire de toute manière. L’est-il pour autant ? Bien loin de là. « Mais je m’appelle Julian. » La main de Julian se tend vers l’Artiste qui, intrigué, pose son regard dessus, les sourcils froncés. Nous y voilà.

Et il cède, se prend au jeu, serre la main du jeune homme tout en venant lui faire face, ses yeux noirs fixant les siens ; trahissant une certaine menace pourtant encore innommable. Il ne sait que trop bien jouer, feindre ; c’est son arme la plus redoutable jusqu’alors. Mais inutile ici, parce qu’il n’en a nullement besoin. Le jeunot qu’il maintient encore de sa poigne ne l’approche que de plein gré, sans qu’il n’ait à faire le moindre effort ; mais il en fait tout de même, pour tout accentuer. « Et moi James. » Répond-t-il au final, l’air de rien. Il est un spécimen tout de même hors du commun, son regard en dit long sur des secrets qu’on ne parvient tout de même pas à voir. Il est arrogant, attachant, il sait qu’on le suivra ; non pas forcément par envie mais surtout par curiosité. C’est ce qu’il chatouille en premier et ce qu’il conquit également. « Il y a toute une infinité à cacher derrière cette porte. Après tout, elle n’est rien d’autre qu’un drap posé devant le cygne. Il ne suffit à l’homme que d’y passer la main et voilà. Le tour est joué, la peur s’installe. » Ajoute-t-il en souriant à l’égard du jeune homme, reprenant ses dires pour mettre une raison à cette peur sans nom. Il en revient à l’œuvre, s’y égare quelques secondes, probablement même quelques minutes. Il n’en sait rien, son esprit s’échappe loin de toute conscience en l’espace d’un millième de seconde. Le temps lui échappe. « Mais parfois ça ne suffit pas, je suis amateur d’une toute autre peur. » Sous-entend-t-il à Julian en souriant fièrement, le regard éprit de la toile qu’ils ont sous les yeux depuis un moment déjà. Il ne se lasse pas, ne s’en lassera probablement pas avant qu’on ne lui demande de s’en décoller. C’est souvent ainsi, l’Artiste et ses sources d’inspirations ne font qu’une. Julian y compris pour cet après-midi-là. Il lui insuffle un tas d’idées, de possibilités sans s’en rendre compte. Le voudrait-il s’il savait de quoi son interlocuteur pouvait être capable de toute manière ? Surement pas. Personne n’aiderait un tel monstre. C’est pourtant ce qu’il fait, involontairement. « Tu peins ? » Demande-t-il finalement, vraiment intéressé à l’idée d’en savoir plus sur cet homme-là.
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MessageSujet: Re: What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne)   What do you see ? (réservé à l'Artiste aka James Payne) I_icon_minitimeDim 21 Sep - 14:20


Bacchanale, by Salvadore Dali



Julian ne peut s’empêcher de lui sourire quand l’autre lui fait face, lui prend la main et se présente. Sa poigne est chaude et ferme, et le peintre ne peut s’empêcher de trouver cela agréable. Depuis son installation à New-York il a eut du mal à faire connaissance avec autrui. Ses collègues de travail le jugent excentriques – comme si dans cet univers de comics il fallait à tout prix se rattacher à la normalité. Mais comment parler aux autres quand ceux-ci ont le nez couché sur leurs créations ? Ailleurs, il y a les boites de nuit, il y a les vagues de gens qui se croisent sans se regarder. Pas un lieu, pas un café, pas un cinéma où il pouvait se rapprocher de quelqu’un sans s’attirer un regard méfiant. Ici, le silence est de mise. Et pourtant l’autre s’appelle James. Pourtant l’autre accepte de lui parler. Pourtant l’autre le regarde, comme si ses propos avaient une certaine valeur. L’autre ne semble pas remarquer qu’il est hors de tout développement social normal. C’est agréable. Et Julian met un temps avant de lâcher sa main.

Car l’autre le comprend. James le comprend. James a détourné le regard pour observer de nouveau l’œuvre et pourtant il n’a pas lâché cet homme malingre de sa conscience. Julian se sent sous les feux d’un projecteur médical, disséqué, étudié. Et cela aussi, il le trouve agréable. Car d’une manière non consciente ça lui rappelle sa mère, les attentions qu’elle lui portait. Et qu’il aime se sentir unique, comme tout enfant rejeté.

Ce n’est donc pas étonnant qu’il lui réponde encore. Qu’il ne réfléchisse même pas à ses réponses, alors que certaines vérités devaient être étouffées. Certaines vérités n’appartiennent qu’à lui seul.

Mais il les lui offre, comme avant on sacrifiait un veau sur l’autel destiné à Dieu. Pour avoir la certitude que ce dernier nous regardera encore, de nous perdra pas de vue. Car quel serait le but de l’existence sans Son amour ?

« De quelle peur êtes-vous amateur ? Les films d’horreur ? Les nouvelles télévisées ? »

Il enfonce ses mains dans ses poches, sourit toujours.

« J’imagine qu’aujourd’hui il est très délicat d’effrayer. La dernière fois, au moment du petit déjeuner, une jeune voix tout à fait aimable m’a prévenu à l’écran qu’il me fallait éloigner les enfants et les personnes sensibles de la télévision. Je me considère comme un peu des deux, mais je n’ai pas détourné le regard. Comme si, par cet avertissement, quelqu’un quelque part me mettait au défi de soutenir les images du regard. Alors j’ai regardé. Et un soldat américain s’est fait décapiter par trois djihad islamistes dans un pays dont j’ai oublié le nom.

> C’est folie, n’est ce pas ? Nous envoyons nos soldats pour une guerre de paix et de religion et les habitants de ce pays ne peuvent pas vous en dire les raisons précises ou vous citer la moitié des noms des villes où ils sont installés. Cela ne les empêche pas de mourir. Cela ne les empêche pas d’être décapité devant des caméras, et que l’on nous retransmette ça en nous susurrant doucement que c’est de notre responsabilité aussi. Que c’est pour nous, pour notre paix, que certains hommes font cela. Et que la menace n’hésitera pas à enfoncer sa lame émoussée dans notre gorge. Mais au fond, la menace est cette voix tranquille qui vous dit : venez, voyez, ou soyez un lâche partisan de ce pays.

> C’est un appel de fête foraine à l’entrée du grand huit quand vous vous sentez déjà lourd de votre repas du soir. Vous allez vomir. Mais c’est pour la bonne cause. Au moins vous serez un homme. »


Il reprend une inspiration tremblante. Et se rend compte ainsi que ses jambes sont pleines de frissons. Nerveusement, il tourne la tête vers l’homme. Ses pupilles sont dilatées, mais son visage est calme bien qu’un peu blême.

« Je peins. »

Même si c’était un secret, un très grand secret. C’est à peine s’il se retient de lui dire sous quel nom il peint.

« Et vous ? »

Il le regarde. Et le voit au-delà des yeux.

« Vous peignez. Vous peignez l’horreur vous aussi ? »

Puis sourit.

« Attention, il y a beaucoup de challengers dans la course. Destruction est en lice, rattrapée par paranoïa. Mais dévotion n’est pas loin derrière. »




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