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| | e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 11:13 | |
Feat "Diane KRUGER"
(c) l u x |
Eleanor Alice Brown - Ses amis l'apellent Lenor - Elle a 30 ans - Elle est née à New York et y a toujours vécu - Elle appartient au groupe des Autorités et travaille au FBI en qualité de profiler - Elle est bisexuelle mais préfèrent les hommes - Elle est séparée du père de sa fille - Son enfant a disparu il y a deux ans - Son parfum préféré est vanille - Elle boit trop de café - Elle vit en centre ville - Elle est endettée - Elle est accro au jeu - Elle est doppée aux antidépresseurs - Elle est indépendante et séductrice - Elle a le goût du risque - Elle sait dire non - Elle a fait sa première fois avec son prof de gym - Elle se déguise en Marylin Monroe avant de se masturber - Elle fantasme sur les diamants - Elle aime l'opéra - Elle est fan des barbapapa - Elle déteste la nourriture chinoise - Elle a fait pipi au lit jusqu'à ses douze ans - Elle suce encore son pouce - Elle n'a jamais voyagé et rêve de visiter Venise - Elle est nulle au pictionnary - Elle joue du piano et mange bio -
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▬ Une chanson pour commencer cette présentation ? ; Vesper - Musique classique, James Bond. Casino Royale.
▬ La plus grande honte du personnage ; Lenor est persuadée d'avoir joué un rôle dans la disparition de sa fille, d'avoir manqué à son devoir de mère protectrice. Rongée par le remord et la honte, elle ne digère toujours pas d'avoir tourné les yeux une seconde. La seconde de trop. Le détail qui fit toute la différence.
▬ Définition de l'enfer pour le personnage ; Lenor vit un enfer quotidien, absurde, illogique. La perte de sa fille l'a plongée dans un magma de souffrances et d'hallucinations malsaines, qui lui font perdre peu à peu le sens de sa réalité. Le souvenir de sa fille, le sentiment de culpabilité ... L'envie d'en finir, d'oublier ...
▬ Définition du paradis pour le personnage ; Une main tendue, un sourire d'enfant, et sa voix qui résonne dans le petit appartement. Ses grands yeux noisettes, son doudou, ses caprices ... Lynà. La petite fille est le bonheur ultime de Lenor, sa plus grande richesse, sa plus pure aspiration. Elle donnerait tout pour la serrer de nouveau dans ses bras.
▬ Point faible du personnage ; Eleanor est une femme blessée, profondément atteinte par la disparition de sa fille. Aussi sa sensibilité est elle exacerbée. Elle est faible, seule, droguée d'antidépresseurs ... Il est facile de la manipuler, de se servir de sa douleur pour abattre ses défenses.
▬ Point fort du personnage ; Lenor est une jeune femme tenace, qui va jusqu'au bout et ne lâche pas le mord, coûte que coûte. Elle ne se laisse pas aller, et encaisse les coups durs sans se défaire de son apparence grâcieuse et solide. Elle sait se montrer forte, voire insensible et jouer de ses charmes.
▬ Casier judiciaire ; Casier judiciaire vierge. Agent du FBI. Profiler. ▬ Prénom ou pseudo ; Loustik ▬ Âge ; 20 ans ▬ Où avez-vous connu le forum ; Bazzart ▬ Connexion ; 5/7 ▬ Code du règlement ;
- Spoiler:
OK by Crétin ▬ Avez vous signé le règlement ; OUI ▬ Exemple de RP ;
- Spoiler:
- Un dieu parmi les hommes ; Nous étions des centaines, parqués comme du bétail dans des wagons plombés. La plupart n’étaient pas en âge de voter mais qu’importe, il fallait renflouer les troupes au nord. J’observais mon fusil d’un regard morne. Posé à plat sur mes genoux, l’instrument me semblait irréel, à moi qui n’avais jamais su tirer un lièvre. Je m’arrangeais avec l’idée que je me faisais de la guerre tandis que derrière la porte vitrée, les officiers traçaient leur stratégie sur du papier bleu. Déjà la guerre s’arrangeait avec l’idée qu’elle se faisait de moi, et je comprenais silencieusement que mon sort était scellé, et que je n’étais qu’une statistique, un simple pion sur un échiquier géant. Je ravalai d’une traite toutes les conneries dont on m’avait bourré le crâne depuis l’enfance, tous les beaux discours sur la patrie, l’honneur et la gloire. J’étais habité par une intuition si noire qu’elle me retournait les tripes et me fendait les entrailles, aiguisée comme une lame d’acier. Le courage n’avait jamais fait partie de mon vocabulaire, enfant peureux et timide, j’étais devenu l’adolescent discret et plein de vie qu’ils voulaient suicider. Au nom de quoi ? D’une quelconque hérésie politique ? D’un honneur taillé en pièces depuis des années ? Seul dans ma peur abjecte, je ne pouvais que fermer ma gueule et bouffer mon bol de lentilles, avant d’aller saluer le gros lard qui faisait miroiter ses médailles. Deux rangs plus loin, il y avait un garçon qui vendait des cigares à de gros portes monnaie. Il n’avait pas dix sept ans mais ça ne l’empêchait pas de sourire. A cet âge, on a pas conscience de la fin, on croit que tout est eternel, immuable, et que notre vie est figée quelque part dans l’ordre des choses. Après tout c’est mieux comme ça. Personne ne pipait mot mais nous pensions tous à la même chose. C’était une histoire de respect, de virilité, et de je ne sais trop quelle bêtise encore qui faisait qu’on ne voulait pas passer pour une femmelette. Alors on se taisait. On encaissait. On essayait de voir la mort en face. Je crois bien que le seul point commun qui nous liait les uns aux autres, c’était cette ombre qui planait au dessus de nos tête, hideuse et menaçante. Nous étions des hommes, de la chair à canon. Nous avions une paire de couilles et les muscles nécessaires pour charcuter l’ennemi. Cela suffisait, il n’y avait pas à chercher plus profond dans les individualités de chacun. J’étais issu de la bourgeoisie, cette grande et belle famille où les enfants se lavent les pognes avant de passer à table. J’avais toujours bénéficié d’un confort et d’une sécurité aimante, qui contrastait avec la cohue populaire et virile dont je faisais désormais partie. L’armée c’est comme une seconde famille, on ne la choisi pas mais on renaît en son sein. L’homme que j’étais devenu était beaucoup plus faible que le précédent, plus mâture aussi, plus enclin à l’altruisme et aux sentiments. Je comprenais peu à peu que le monde ne se résumait pas au noir et au blanc, et que cette vision étroite et manichéenne délestait l’univers de son panel de couleurs et de contrastes. Fort de cette foi, je n’avais plus de raison de me battre, ni d’aller mourir sur une plaine empoisonnée de chair et de sang. Je voulais vivre, ad vitam aeternam, et jouir de ce nouveau regard, de cette lunette sophistiquée dont je disposais désormais. Utiliser mes ressources à bon escient. J’avais peur, oui, mais il y avait autre chose qui me guidait sur la voie de la rébellion, une croyance tenace en l’homme et ses valeurs. Une lueur d’espoir subsistant dans les méandres de la diplomatie musclée. Nous valions mieux qu’une mort héroïque et vaine. Nous méritions de disposer de nos vies et de notre libre arbitre. Je n’avais aucun moyen de fuir, j’étais prisonnier de mon engagement, de ma citoyenneté, de la verge qui siégeait entre mes deux jambes. Je voyais les paysages qui se succédaient au travers de la vitre, et j’entendais le crissement des rails sous le poids de nos vies. Des vies qui ne valaient pas plus qu’un drapeau souillé, et qui de kilomètres en kilomètres se rapprochaient d’une mort fatale. Un gémissement, puis de nouveau le goût des lentilles sur mon palais. J’aurais vendu père et mère pour me sortir de ce trou, de cette fosse commune dans laquelle j’asphyxiais à feu doux. Ma lâcheté n’avait d’égale que mon envie de vivre, criminelle et impie. Je fermai les yeux une seconde.
Un hurlement de bête sauvage transperça la nuit, puis de nouveau le silence comme unique horizon, un silence palpable, décharné, qui expiait son dernier souffle de vie. Ils étaient entassés par centaines, des corps pour la plupart dénervés, démembrés, et dont les entrailles gisaient face au ciel, comme dans une ultime prière. Ils n’étaient rien, n’avaient jamais été que des corps mêlés de sang et de bile … C’était la seule pensée acceptable pour nous qui étions encore vivants et qui considérions ce lugubre spectacle. Au dessus de nos têtes, un corbeau planait, guettant ses proies d’un regard clair et vif. Je frissonnai à l’idée que bientôt, peut être demain, je ne serrais plus que le repas d’un oiseau. Je pelletai une dernière gorgée de terre avant de la jeter négligemment sur l’ossature de mes anciens camarades. Nous n’avions pas le temps pour les prières, il y ‘en avait trop. Nous rassemblâmes les rescapés prés de la scène, avant de gagner le maquis où nous serions à couvert. Je soutenais un homme à qui il manquait une jambe, arrachée par un éclat d’obus, et qui tremblait encore d’avoir frôlé la mort de si près. Il y avait la douleur physique certes, nos ressources qui s’amenuisaient de semaine en semaine, et le courrier qui arrivait en retard ou qui n’arrivait pas, ça dépendait du temps. Mais ce qui décimait le moral des troupes, c’était la vive incertitude que nous partagions et qui nous mangeait tout crus, du cœur jusqu’à la moelle. Nous étions comme des enfants, terrassés par la peur d’une bête informe et velue qui se terre quelque part. Un officier passa, le visage froid, déconfit, creusé par une entaille qui s’était infectée. Un champ de bataille fait fi de toute hiérarchie sociale, seul le hasard est maître de votre destin. L’argent ne sert qu’à acheter des cigarettes, si cigarettes il y a. Nous le saluâmes donc comme l’un des nôtres, avant de gagner nos paillasses, joignant les mains pour que Dieu nous entende. N’allez pas croire que je me sois enhardi sur le terrain. Fort au contraire, ma peur croissait de jour en jour, de seconde en seconde, allant parfois jusqu’à paralyser mes fonctions motrices, me laissant seul et sans défense face à l’ennemi. Fort heureusement, ceux que nous affrontions n’étaient que des enfants choisis au hasard dans les villes ou les campagnes, comme nous, et qui usaient de leurs armes comme nous le faisions nous même, sans trop savoir sur qui ils tiraient, ni comment, ni pourquoi. Nous n’étions que deux armées d’automates, et dans un tout autre contexte, nous aurions certainement été de bons voisins. La guerre a ses raisons que la Raison ignore … J’en rêve encore la nuit, je les vois ces corps qui déambulent et qui tombent, s’abattant sur le sol dur et froid comme de simples pantins de chiffon. Je les vois … Je suis condamné à les voir encore, à les entendre, jusqu’à la fin de mon immortalité.
Il se tenait de profil, ses grands yeux sombres parcourant la plaine d’un regard froid, le regard de celui qui en sait long et que cette mascarade indiffère profondément. Il regardait par delà le feuillage des arbres, par delà les tirs des fusils. Il semblait voir quelque chose qui lui était réservé, et qu’aucun mortel ne pourrait jamais voir. Un souffle rauque, puis son regard qui plongea dans l’abîme de ma solitude. Deux êtres qui se rencontrent, qui s’apprivoisent des yeux. Comme si le décor qui grondait en sourdine n’avait plus d’importance, et que seule leur rencontre avait un sens. Je puisais dans ses yeux cette force incroyable et surdimenssionée qui jaillissait à flots, comme venue de l’écho d’un puits sans fond. Je lisais la fatigue, la lassitude, le chemin trop longtemps parcouru. Mais de tout ça je fis abstraction, ne saisissant que cette force et ce pouvoir, cette beauté scandaleuse et parfaite qui me faisait face, et qui me poignardait dans ma médiocrité. J’étais subjugué. Pourquoi restait il ainsi à me contempler, à me laisser le comprendre, alors qu’il aurait du s’enfuir ou me montrer je ne sais quel aspect de sa condition. J’étais sa victime, aimantée dans son filet de perfection si rare. J’avais sous mes yeux un demi dieux, un être unique et splendide. Si le bruit des canons ne m’avait pas ramené à la réalité, en cet instant j’en serais tombé éperdument amoureux. Il esquissa l’ombre d’un sourire, avant de parcourir ma joue d’un doigt de marbre, d’un blanc laiteux et exquis. Je fermai les yeux, savourant cette seconde unique. J’étais touché par la grâce d’un dieu. « Que veux tu ? » furent ses seules paroles à mon égard – je n’étais sans doute pas digne de lui-. Sa voix était grave, sourde, caverneuse, et je tressailli, sentant monter l’angoisse et la fascination. Soyons franc, j'étais alors influençable comme un petit enfant. Que veux tu … Une résonnance, un écho, un reflet. Comme tous les hommes j’aspirais au pouvoir, à la beauté suprême, à la richesse et à l’amour … Je voulais être un héros de roman, parce que le héro s’en sort toujours, parce qu’il est beau et parce que tout le monde l’aime. Je voulais que ma vie soit un conte de fée, qu’il n’ y ai plus de guerre, plus de famine, plus d’enfants malades. Je voulais que mes souvenirs soient heureux, que ma mère se délivre de sa stupidité latente, et que mon père trouve un jour le courage de prendre le bateau pour aller voir l’Amérique. Je voulais tout connaître, tout savoir, tout goûter. Je répondis simplement : « Je ne veux pas mourir ». La créature me dévisagea de toute sa hauteur, avant de s’éclipser dans le dédale de mes rêves inavoués. Du moment que cette vérité avait été dite, nous étions liés pour toujours. De concert, nous admirions les étoiles et le feu des canons. Ma transformation pouvait commencer. ▬ Célébrité sur l'avatar ; Diane Kruger ▬ Multicompte(s) ; Non, compte unique. ▬ Un dernier truc à dire ? ; Superbe forum, good luck for the next !
Dernière édition par A. Eleanor Brown le Lun 14 Fév - 16:39, édité 24 fois |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 11:17 | |
I - Toutes les pommes doivent mûrir au printemps de leur vie.
- Lenor, tu vas être en retard, dépêche toi !
La voix de sa mère résonnait dans son crâne comme une litanie absurde et lointaine, presque iréelle. Il lui fallait du temps pour se préparer. Pour se faire belle. Bien que sa mère persistait à s'habiller comme une vieille serpillère bon marché, Lenor soignait son apparence, persuadée que son allure serrait la clé de sa réussite, sa porte d'entrée sur tous les podiums. Ambitieuse, la jeune femme avait toujours aspiré au mieux, et le mieux était à ses yeux un graal réservé aux plus coriaces, aux plus riches, aux mieux nées, mais surtout aux plus jolies femmes du pays. N'étant ni riche ni bien née, il lui restait encore sa tenacité et une trés jolie paire de seins.
Chaque jour, Lenor dépensait son temps devant la glace, et ces rendez vous galants avec elle même étaient devenus des rituels vitaux. Car en plus d'être superficielle, Lenor était réaliste. Elle savait que ce monde reposait sur le culte de l'apparence et du charme. Une femme qui savait user de ses atouts à bon escient était maîtresse de son indépendance. Et s'il fallait souffrir des heures devant un miroir ou se ruiner en cosmétiques haut de gamme, qu'à cela ne tienne, le prix en valait la chandelle. Une vie de rêve, comme sur les couvertures des magazines, une sécurité financière, et surtout ... Un prestige, une réussite absolue ! La jolie brune passa un zeste de laque dans ses cheveux, avant de revêtir son peignoir et de claquer la porte en direction de la cuisine.
- Tu sais maman, quand tu seras vieille, je serais au top de ma carrière ! J'ai le look d'une politicienne non ?
- Si tu le dis ... En attendant, t'étouffe pas avec tes raviolis en boîte !
Elle ne se fit pas prier. Eleanor avait grandi dans un milieu ou l'american dream valait une boîte de raviolis. C'était pas la misère, c'était pas non plus le paradis. Un entre deux modeste qu'elle ne digérait pas, et dont elle voulait s'extirper coûte que coûte. Aprés tout, nous avons tous besoin d'un rêve dans notre vie, d'un petit quelque chose qui nous donne des ailes ... Alors pourquoi pas ça ? L'idée de croupir dans cette même cité hlm pour le restant de ses jours la rendait folle, elle qui rêvait de grands espace et de buildings. Si elle avait su ... Si elle avait su que la sécurité n'est qu'illusoire et que le bonheur se trouve ailleurs, dans chaque main tendue et dans chaque sourire donné pour rien ... Si elle avait su, en aurrait il été autrement ?
- C'est froid ! Moi plus tard j'aurais un micro ondes
Toutes les pommes doivent mûrir au printemps de leur vie de pomme.
II - On a pas le choix, il faut réapprendre à vivre.
Elle n’avait pas dormi de la nuit, malgré les somnifères. Son odeur s'insinuait partout, jusque dans le coton de ses draps. Elle voyait son visage, ses yeux, sa bouche, son joli ruban bleu. Sa voix résonnait dans sa tête. Elyannà ... C'était comme si la petite fille était toujours là. Eleanor gisait dans son lit comme un robot mécanique, en sueur, pâle comme un cachet d'aspirine. Des ombres, le rire cristallin de l'enfant, puis de nouveau le silence, l'instant de l'oubli. La souffrance. La jeune femme s'extirpa hors des couvertures, traînant sa carcasse vers la fenêtre, automatique. Un bol d'air frais, pollué, désoxygéné. Le même air qu'elle respirait chaque jour, et qu'elle devait partager avec des types comme ceux qui lui avaient prise sa petite Lynà. Un coup d'oeil sur la photo de l'enfant, compulsif, désemparé. Un cachet d'aspirine pour calmer les voix dans sa tête, ses migraines d'amour qui ne la quittaient pas. 5 h, il fallait qu'elle s'habille. Un pantalon noir et un gilet blanc, comme d'habitude. Rien d'extravagant. Une tasse de café, quelques médicaments pour oublier le temps d'une journée. Elle avait encore oublié de sortir les poubelles. Aujourd'hui le ciel était gris, pâle, à l'image de ses pensées maussades. Elle enroula son écharpe autour de son cou blême, et traversa la chaussée en direction du bureau. Un panneau publicitaire clignotait dans la grisaille, le marchand de journeaux ouvrait son kiosque. Une journée prévisible, avec son lot de faits divers, d'accidents de la route et de ruptures. Elle avait perdu le goût de l'étonnement.
- Lenor je te vois dans dix minutes. Sanders a réouvert le dossier Gun. On a un mandat d'arrêt. - Lenor, on mange ensemble à midi ? Je l'ai vu hier, on est allé au cinéma. Tu me prêtes ton rouge à lèvres ? - Lenor, réunion de service à 10 heures. On le cuisine en salle d'interrogatoire.
Une journée prévisible, avec son lot de perquisitions, d'interrogatoires et de rouge à lèvres tenue longue durée. La jeune femme acquiesçait à tout va, ses talons claquant sur le sol de marbre blanc. Ce métier n'était pour elle qu'une occupation, un exutoire à ses peurs. Elle avait signé son contrat quelques mois après la disparition de sa fille, une façon honnête de soigner sa culpabilité latente. Les visages des victimes ne faisaient qu'un dans sa mémoire : un seul et unique visage, celui de Lynà. Elle se raccrochait aux affaires de meurtres et de viols comme à des bouées de sauvetage, et fuyait la douleur insidieuse et malsaine, presque sauvage, qui lui glaçait les sangs jour et nuit. Ses désirs de vengeance avaient laissé place à la résignation, la pire des déchirures, et son esprit ne souhaitait plus qu'une chose, que tout s'arrête. Oublier devenait vital. Eleanor esquissa l'ombre d'un sourire, se frayant un chemin prés de la machine à café. Elle était devenue maîtresse dans l'art de faire semblant, et passait le plus clair de son temps à nier ses démons pour faire bonne figure. C'était tout ce qu'il lui restait de beau, ce masque serein qu'elle arborait, cette mine soignée, dynamique : une femme active. Son téléphone vibra dans la poche de son sac à main. Un appel de Miguel, le père de Lynà. Elle ferma les yeux une seconde, fragile, avant d'appuyer sur la touche of. Cela faisait des mois qu'elle esquivait ses appels. Elle n'avait pas besoin de lui, de son alcool, de sa détresse. Qu'il souffre en silence merde ! Leur amour n'était plus qu'une montagne de souffrance, et cela faisait des mois qu'elle avait quitté l'appartement. Il ne lui manquait pas, tout le vide était rempli de Lynà et de ses yeux noisettes, de sa petite robe en coton rouge.
Tout ce qu'elle avait vécu jusque là semblait ne plus avoir de sens. Son enfance dans les faubourgs nord, les magazines de cul de son frère, les brioches de sa mère le mercredi, les infidélités de son père, tout semblait fade et sans saveur. La jeune femme asphyxiait dans son passé, dans son bonheur perdu, illusoire, démantelé. Elle se souvenait de la barbe qui pique, des soirées télé sur les genoux de son père, des éclats de rire, de la voisine de palier qui balançait des seaux d'urine par la fenêtre parce qu'elle était folle. Toutes ces petites choses de rien qui lui appartenaient sans qu'elle pu leur donner vie. Ca remontait à si loin. Elle s'était élevé dans la société, avait bâti sa vie sur un sentiment de sécurité puérile, et tout ça pour quoi ? Du vent ! Elle ne brassait que du vent, de l'illogique. Un nouvel appel sur son téléphone. Come back to the reality show ! Raccrocher !
Eleanor se souvenait parfaitement du jour de l'enlèvement de sa fille. C'était le jour de son anniversaire, elle allait avoir cinq ans. Elle l'avait emmenée au parc pour manger une glace. Elle avait choisi chocolat, son parfum préféré. Il faisait beau, clair, vrai. Elle riait aux éclats. Il avait suffi d'une seconde, une malheureuse petite seconde d'inattention. Le détail qui fait la différence. Pourquoi donc avait elle regardé cet oiseau ? Comment avait elle pu permettre qu'on pose la main sur sa petite merveille, sa petite Lynà sans défenses. Elle n'avait pas crié, elle avait disparu tout simplement. Une seconde, c'était comme si elle n'avait jamais existé. Un mic mac de couleurs et de formes, indistinctes. Une angoisse, un tatônnement. Eleanor avait crié, fouillé le parc de fond en combles, mais Lynà n'était jamais réapparue. Et tout était de sa faute ! Pourtant il fallait bien réapprendre à vivre ...
III - Lorsqu'on a rien à perdre, le jeu en vaut toujours la chandelle.
Une soirée de plus, une lune de plus. Un whisky de plus. Un cercle sentencieux, un délire psychédélique, un serpent qui se mord la queue. Le casino brillait dans la pénombre, des milliers de lumières éclairant les fontaines qui abreuvaient les pelouses fleuries. Dans le noir, le bâtiment ressemblait à un palais serti d'or et de diamants. Le luxe imprimait sa marque dans le décor, illusion splendide qui façonnait le goût du jeu. Des voitures étaient garées devant l'entrée, attendant patiemment de conduire les atours de leurs propriétaires ruinés. La jeune femme gravit l'allée centrale, sublime dans sa robe de satin rose. Elle aimait la beauté, le bon soin, l'illusion féminine. Lenor aimait séduire ses proies avant de jouer son argent. Elle mettait les chances de son côté. Elle partait du principe que lorsqu'on a rien à perdre, le jeu en vaut toujours la chandelle, et ce gage lui seyait plutôt bien. Elle errait comme un fantôme dans ces lieux de débaûche luxieuse, volant quelques heures de plaisirs éphémères et délestant sa bourse au profit de vautours peu scrupuleux. Femme accomplie et indépendante le jour, elle se métamorphosait en créature suprême la nuit, et falsifiait ses angoisses dans le jeu, l'alcool et la chair fraîche. C'était son plaisir personnel, sa façon de se sentir entière, avant de retomber mollement dans l'inconscience douloureuse de sa demi vie. Elle gageait son salaire, les clés de sa voiture, son appartement ... Sa vie entière s'effondrait sous les dettes de jeu. Tout ce qu'elle avait rêvé, construit avec force et acharnement s'évanouissait peu à peu. Tout comme Lynà.
Ils pouvaient la juger avec leur belle moralité, charognards de la société, oiseaux de mauvaises augures, elle s'en fichait. Rien d'autre ne comptait que son bien être, sa transformation secrète. Elle oubliait, et cet oubli valait tout l'or du monde, toutes les passions confuses et les bonheurs au rabais. Elle se sentait vivre. Un whisky, un éclat de rire, de vie, et la chaleur du risque qui pulsait dans ses veines. Elle sombrait avec classe et distinction, comme une belle oeuvre d'art oubliée dans un grenier poussiéreux. Etait elle si égoïste ? N'avait elle donc pas le droit de souffler un peu, de s'anesthésier quelques secondes, quelques verres ?
Dernière édition par A. Eleanor Brown le Lun 14 Fév - 15:58, édité 72 fois |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 11:26 | |
Bienvenue à NYC miss ! Bon courage pour ta fiche et si tu as le moindre souci, le staff est à ta disposition.
Et excellent choix de vava btw
Dernière édition par Griffin F. Kestrel le Dim 13 Fév - 11:30, édité 1 fois |
| | | | | | | | | | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 11:34 | |
Han merci pour l'accueil chaleureux ... On est tout de suite plongé dans l'ambiance XD Au plaisir de vous lire trés bientôt |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 11:44 | |
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| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 12:06 | |
Bienvenue ! Super choix d'avatar ! |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 12:25 | |
Bienvenue et bonne continuation |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 12:28 | |
Merci à vous les filles ... Have fun ! |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 12:49 | |
Hey bienvenue parmi nous, jolie demoiselle. Bonne chance pour ta fiche ! |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 13:43 | |
Bienvenue miss ! Bon courage pour la suite de ta fiche, et comme l'ont dit les autres, très bon choix d'ava <3 |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 14:11 | |
Miki miki ... J'ai hâte de finir ma fiche pour tous vous lire. Enjoy ! |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 14:12 | |
Comme mes camarades : bienvenue parmi nous et bon courage pour la fin de ta fiche |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 19:44 | |
Miki & au plaisir de te lire trés prochainement |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Dim 13 Fév - 21:14 | |
Tudieu, Diane Kruger... Bienvenue et bonne chance pour ta fiche! |
| | | | | | | | | | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Lun 14 Fév - 19:51 | |
Et moi j'aime beaucoup ce début prometteur de personnage - enfin ta fiche quoi Je ne serai pas contre réserver un lien pour plus tard, surtout qu'ils sont tout deux au FBI (et pas seulement parce que Joshua et Diane sont ensembles dans la vraie vie). Bref, j'arrête de flooder sur ta fiche. Bonne chance pour ta validation. |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. Lun 14 Fév - 21:30 | |
Je m'occupe de te lire et je reviens au rapport.
EDIT : fiche un peu courte mais agréable à lire donc je te valide avec plaisir. Une admin viendra finaliser ta validation. Amuse-toi bien parmi nous ! |
| | | | Sujet: Re: e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. | |
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| | | | e l e a n o r ☽ Un seul être vous manque et tout est dépeuplé - FINIE. | |
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