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 Matthew's twin brother [William]

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Igor D. Zolnerowyk
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Igor D. Zolnerowyk


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MessageSujet: Matthew's twin brother [William]   Matthew's twin brother [William] I_icon_minitimeMer 3 Sep - 16:51

Doucereuse mélodie. Rythme saccadé. Enchaînement incertain. Et pourtant aucune note de musique ne fendait l’air dans les sous sols à l’atmosphère lourde du Fight Club. Il n’y avait pas de place pour cela ici, le ring et les quelques lumières fatiguées suspendues au plafond suffisaient à donner cette ambiance si particulière aux lieux, d’une froideur extrême et pourtant intimiste, comme un petit cercle fermé sur le monde, incapable de toucher un affect extérieur ou d’être touché. Une petite bulle où chacun laissait tomber le masque pour révéler sa vraie nature. Et c’était une toute autre symphonie qui jouait ce soir. Celles des coups, des os qui s’entrechoquaient, de la chair meurtrie et des gémissements de rage ou de douleur. Brute, sans artifices, sans arrangements. En guise de chœurs, les encouragements ou les huées des parieurs venus dans la seule optique de rafler quelques billets sur les combattants de ce soir, ou de perdre une bonne partie de leur salaire mensuel. Une agitation perpétuelle régit sous un code bien précis et qui ne variait pas d’un soir à l’autre. Un brouhaha incessant mais qui ne lassait jamais le gérant des lieux.
Installé au fond de la salle, ce dernier avait pris de la hauteur sur une caisse de bois afin de dominer l’ensemble des participants. Non pas qu’il cherchait à imposer son autorité en asseyant sa dominance physique sur les autres, mais en tant qu’observateur, Igor appréciait de voir sans être vu. Ainsi, dans la pénombre, le jeune homme ne ratait rien de ce qui se passait sur le ring et dans la salle, à l’affût du moindre signe ou geste qui trahirait un individu plus qu’un autre. Car au cours de toutes années, s’il avait appris et retenu une chose, c’est qu’on en apprenait plus sur un homme lorsqu’il se battait avec ses tripes comme présentement que dans n’importe quelle autre situation. C’était sans doute stupide, mais observer des centaines de combats voire plus depuis son arrivée ici lui avait permis d’en apprendre énormément sur le genre humain. Ici on ne pouvait pas tricher, feindre, mentir. Quand deux types se battaient c’était pour ressortir toute leur frustration, la colère sourde qu’ils déguisaient au quotidien, la vengeance qu’ils ne pourraient jamais mettre à exécution en dehors de ces quatre murs. Ils explosaient tel un volcan trop longtemps endormi, recrachant la lave brûlante contenue depuis trop d’années. Et la façon dont ils cognaient, bougeaient, évitaient les coups, les regards qu’ils se lançaient, s’ils abandonnaient ou pas une fois en mauvaise posture en disait bien plus long sur leur personnalité que n’importe quelle séance de psy. C’est ainsi qu’Igor avait appris que, contrairement à ce qu’il pensait, le petit banquier coincé et peu sûr de lui avait tendance à attaquer le premier et à donner toute ce qu’il avait dans les deux premières minutes du combat quitte à ne pas tenir la distance, et que le sportif accompli préférait lui étudier son adversaire avant de répliquer. Oui, ici, les rôles s’inversaient et ce qui comptait à l’extérieur du Club n’avait plus aucune valeur une fois la porte franchie.

Un dernier coup et l’un de deux « fighter » tomba de tout son long, inconscient, sans avoir eu la chance de frapper les trois coups réglementaires du plat de la main pour signifier son abandon. Un mince sourire étira les lèvres du Russe tandis que les parieurs ramassaient leur mise et que l’on transportait le vaincu un peu plus loin pour le remettre sur pieds. Encore un patient de plus pour l’hôpital du coin. Si ça continuait Igor finirait par leur demander un partenariat avec bénéfices à la clé.
Le calme revînt peu à peu et les cris se transformèrent en conversations, qu’elles soient centrées sur le combat ou non. Dans vingt minutes un autre combat reprendrait et tout ceci recommencerait de plus belle jusqu’à tard dans la nuit. Le même spectacle, le même rituel, mais jamais la même sensation.
On lui tendit finalement une bière qu’il attrapa du haut de son perchoir, remerciant d’un simple mouvement de tête l’un de ses gars. Une gorgée salvatrice dans la chaleur étouffante des lieux. Et alors qu’il observait tout ce beau monde de son piédestal, il se rendit compte que pour la première fois il se sentait vraiment le patron ici. Oh, évidemment, l’endroit ne lui appartenait pas sur le papier mais c’était quand même chez lui, son endroit, son sanctuaire, sa barque. Et pour la première fois ce soir, Stanislas ne lui manquait pas.

Perdu dans le fil de ses pensés Igor ne remarqua pas le nouveau venu pénétrer les lieux et se frayer un chemin dans la foule, nombreuse ce soir. Peut-être que s’il l’avait fait, il se serait demander pourquoi un visage autrefois si familier entre ces murs avait l’air de se sentir si perdu soudainement.
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MessageSujet: Re: Matthew's twin brother [William]   Matthew's twin brother [William] I_icon_minitimeMer 10 Sep - 13:34




J’ai arpenté bon nombre de rues, j’ai cherché durant des années ; bien que faiblement avant qu’il ne vienne à moi. Il était mon frère et c’était de mon devoir de croire en sa présence quelque part. J’avais visé juste, comme souvent, et quand bien même je m’étais attendu à tout de sa part ; je ne pensais pas qu’on en arriverait là. Je m’étais persuadé qu’il ne serait pas assez dérangé pour changer ainsi. J’avais eu tort, quelque chose que je faisais bien visiblement. Et nous y voilà, une balle logée dans sa poitrine, mes mains couvertes de sang : de son sang. Tentez d’oublier une image pareille et dîtes moi comme on peut avancer avec ça sur le dos, parce que j’ai cessé de croire que vivre avec ce genre de fardeau soit entièrement possible. Je me suis surpris à lui en vouloir mais en ai-je le droit désormais ? Beaucoup dirait que non, qu’il faut apprendre à connaitre ce pourquoi il en est arrivé là. C’est là probablement ce que je devrais faire, chercher à connaitre la vie qu’il menait, celle qui la poussé à agir de la sorte. Mais l’idée a fini par prendre racine, j’ai vu tout un schéma s’installer au creux de ma tête, me dictant chaque chose à faire… comme s’il ne s’agissait là que d’une affaire parmi tant d’autres ; malgré moi. C’est un automatisme à perdre, quelque chose qu’il faut que je mette en veilleuse dès que j’en aurais compris le mode d’emploi. Mais la nature et les habitudes d’un flic ne s’estompent pas aussi aisément et je ne le sais que trop. Mais tout est bon à prendre lorsqu’on a besoin de renseignements, d’indices quant à quelque chose dont on ne sait absolument rien. J’ai dû falsifier certains documents, je me suis permis d’en apporter chez moi alors que la loi m’y interdisait ; et beaucoup savent que je n’aurais pas lâché l’affaire aussi facilement. Néanmoins, personne ne s’en doute, tout le monde agit aussi naturellement que d’ordinaire. Tous, sauf moi. Et ce soir, c’est en terrain inconnu que je me rends, que je m’aventure aussi bêtement qu’une proie trop près de l’antre de son prédateur. Image à peu près réaliste, ce monde-là ne m’a jamais vraiment effrayé, je l’ai haïs silencieusement ; rien de plus, rien de moins que cela. Mais j’allais devoir faire preuve de sang-froid, agir comme il aurait pu agir car un type dans mon genre ne serait pas forcément le bienvenue entre ces murs. Tout ce dont je suis sûr d’avoir besoin c’est un bon bol d’air frais avant de rejoindre l’arène, une bonne gifle de la part de ma raison avant qu’elle ne prenne en compte le fait que je ne reculerais pas ; pas cette fois. J’avais assez attendu, assez imaginé pour ne pas satisfaire cette soif de savoir qui me tu psychologiquement chaque jour que dieu fait. Alors j’ai pris les devants, j’ai pris ma soirée pour en avoir le cœur net, pour savoir vers qui me tourner à l’avenir, une arme à la main et une volonté de faire aussi certaines que cette fameuse nuit-là. Il m’aura fallu bien des années pour y parvenir mais le temps était venu et la porte à laquelle je faisais désormais face ne m’incitait qu’à une chose : avancer, franchir l’infranchissable pour moi. J’en ai entendu hurler, souffler, rire comme si ce qui pouvait se passer ici n’était qu’un passe-temps comme les autres. Et c’était le cas, ils n’étaient là que pour passer le temps et du mieux qu’ils le pouvaient, avec ce qu’ils faisaient de mieux dans leur milieu. C’était loin d’être ce que j’avais pu imaginer au départ. J’ai cherché du regard le moindre indice, la moindre personne donnant l’impression de pouvoir m’en dire trop sans pour autant vraiment le vouloir mais ils sont tous là à se concentrer sur autre chose que sur ceux qui s’invitent entre ses murs. Ils ont les pupilles baignés de sang et de rage, d’enthousiasme quant à ce qui se passe au centre de la foule. Non, vraiment, je n’avais rien à faire là mais j’avais enfin compris que la vie de Matthew avait été bien loin de la mienne durant tout ce temps. Et c’était vrai, on ne pouvait comprendre les personnes qu’en parvenant à vivre quelques temps dans leur univers. Il n’avait pas douté, pas hésité à tuer ma coéquipière à l’époque et je savais désormais pourquoi. Il n’y avait pas de place pour le doute ici, il ne fallait que de la certitude, que de la détermination ; que l’objectif soit bon ou non. Ça n’avait pas d’importance, pas ici. J’ai finalement détourné les yeux, cherché autre chose avant de poser le regard sur celui qui surplombait très légèrement la pièce ; allez savoir pourquoi mais je n’ai pas eu de meilleure idée que celle de me faire remarquer. J’étais venu pour en savoir un peu plus, après tout. Un verre au sol, puis deux. Quel maladroit ; finement joué.
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MessageSujet: Re: Matthew's twin brother [William]   Matthew's twin brother [William] I_icon_minitimeJeu 11 Sep - 1:37

La nuit s’annonçait longue mais fort heureusement la fatigue restait une invitée discrète ce soir. Il faut dire que la charge de travail s’était soudainement alourdie avec la mort de Stanislas. De bras droit Igor était devenu gérant, avec sont lot de problèmes et de complications. Se faire accepter des autres gars n’avait pas été compliqué, le Russe ayant acquis leur respect depuis déjà plusieurs années, mais la gestion, les quelques marchés sous terrain qu’il s’était employé à développer, eux, lui demandaient une énergie nouvelle. C’était aussi éreintant qu’excitant de se donner de nouveaux challenges, de nouveaux buts à atteindre avec la satisfaction de se voir réussir et le risque de se voir perdre gros ou d’être discrédité. Ce soir pourtant le jeune homme se contentait de jouer le personnage dont il avait endossé le rôle peu après son arrivée à New York, un simple « fighter » parmi tant d’autres.

Ce n’est que le bruit du verre brisé qui, à deux reprises, perturba les murmures et les conversations qui le fit sortir de ses pensées et revenir à la réalité. Il pensa en premier lieu à un habitué ayant trop abusé des quelques breuvages alcoolisés, ou une légère friction entre deux hommes n’ayant pas eu la patience d’attendre de régler leurs différends sur le ring. Jusqu’à ce que ses yeux se posent sur un individu en particulier. Le mauvais éclairage des lieux le fit d’abord douter et il resta un instant immobile à étudier le nouveau venu, reposant sa bière à côté de lui. L’objet de son attention fit heureusement quelques pas sur le côté et le néon diffusa sa lumière jaunâtre sur le visage de l’homme, faisant disparaît d’un seul halot les doutes du gérant du Club. Matthew…
La surprise gagna alors Igor, qui dut faire appel à sa mémoire pour se refaire l’histoire en accéléré. Trois…non, quatre ans. Quatre foutues années que ce petit enfoiré - en toute amitié - n’avait pas remis les pieds au Fight Club et le voilà qui se ramenait soudain comme une fleur. Pendant longtemps Matthew avait été un régulier, assez en tout cas pour qu’ils sympathisent et en apprennent un peu plus sur la vie de l’autre sans devenir intimes pour autant. Et puis, du jour au lendemain, plus rien. Il avait simplement disparu de la circulation sans jamais donner de nouvelles. Igor s’était interrogé, du moins pendant un temps, puis avait fini par l’oublier. Jusqu’à ce soir.
Il l’étudia encore un peu, notant que le look avait changé et possiblement l’allure générale et croisa enfin le regard de son ancien acolyte. Se décidant enfin à revenir sur la terre ferme il prit appui sur ses deux mains et se laissa chuter de son piédestal pour traverser lentement la foule compacte, jouant doucement des coudes pour se frayer un chemin jusqu’à lui.

Igor finit par stopper son avancée et se planta face au jeune homme, le visage neutre et le regard sévère. Peu à peu, les conversations autour d’eux baissèrent en intensité et quelques regards, curieux, dérivèrent sur les deux hommes. Mais le Russe conserva le silence, le toisant sans bouger. Il n’aurait su dire quoi mais il y avait quelque chose de différent chez son vis-à-vis. Il finit par croiser les bras sur son torse, se rapprochant d’un pas lentement.


« T’as un sacré culot de te repointer ici après tout ce temps. »

Le ton était froid, dur, presque menaçant. Un ange passa tandis que le silence devenait oppressant, rendant l’atmosphère plus électrique qu’elle ne l’était déjà. Puis finalement, après avoir joué les gros durs grossièrement stéréotypé, Igor se fendit d’un large sourire et tendit une main en direction du jeune homme pour la lui serrer vigoureusement.

« Ça fait du bien de te revoir ici Matt, j’avais fini par croire que tu bouffais les pissenlits par la racine! »

Ne lâchant pas sa main, il l’attira brusquement à lui et passa son autre main dans sa nuque pour l’obliger à lui faire face, reprenant une expression plus sérieuse.

« Au fait, tu me dois deux verres. »

Un nouveau sourire et il le lâcha, lui faisant signe de le suivre. Attrapant une bière qui traînait par là il lui en offrit une et les conversations reprirent sans que personne ne fasse plus attentions à eux.

« Alors raconte, où est-ce que t’étais passé bordel de merde? »
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MessageSujet: Re: Matthew's twin brother [William]   Matthew's twin brother [William] I_icon_minitimeJeu 11 Sep - 5:21




Quelques personnes de la foule se sont détournées du spectacle sanglant qui se passe derrière moi. J’ai finalement détourné le regard, j’ai posé les yeux sur le verre qui s’éclatait au sol comme une étoile qui se séparerait de ses étincelles ; perdant à chaque lueur un peu plus de temps sur la longévité de sa vie. Je comparais l’existence aux verres que j’envoyais se briser à mes pieds alors que des êtres plus importants s’entretuaient encore dans mon dos ; pour le plus grand plaisir de la plupart des personnes présentes. Et ça m’a foutu une énorme claque, ça m’a rappelé quelque chose dont je ne souhaitais pas me souvenir : l’éclat de ses yeux. L’azur perçant du regard qu’il avait posé sur moi tandis que son cœur était en train de lâcher, perforé par ce que j’avais tenu entre mes mains à cet instant. J’avais eu le pouvoir de vie et de mort entre mes doigts et j’en avais usé. Et j’en crevais, petit à petit tandis qu’eux en jouait. Je suis resté un instant à contempler les éclats éparpillés au sol, un instant plutôt long, court, je n’en sais rien à vrai dire. J’en ai oublié les bruits de fond, les grognements de douleur émanant de l’énorme ring situé au centre de ce trou à rat. J’en ai oublié ce pourquoi j’étais là, l’espace d’un instant avant que ça ne me revienne – une fois encore – tel un coup au beau milieu de la gueule. J’ai tressaillis, tenté de ne pas y songer avant de relever les yeux, contemplant le magnifique sillon qui s’était dessiné dans la foule ; ne me laissant plus que le prince des lieux devant moi. La main encore levée vers la table, les pas du blond qui se rapproche dans ma direction, je n’ai flanché, j’ai attendu encore et encore jusqu’à ce qu’il ne daigne réellement venir vers moi. Et un troisième s’est brisé, sous ses yeux, sous le regard d’une vingtaine de personnes tournées vers nous. Il y eut un long silence, quelque chose de pesant, de compressant. Le genre de calme qui t’annonce quelque chose de mauvais bien que tu ne puisses pas encore donné de nom à cela. J’avais cette sensation d’avoir fait une erreur mais j’avais misé juste, on l’avait connu ici. « T’as un sacré culot de te repointer ici après tout ce temps. » Bien-sûr, quatre ans. Pourquoi n’avais-je pas réfléchi avant de me lancer dans cette mission suicide. S’ils s’étaient tous plus ou moins renseigné, ils savaient que Matthew était mort et que ce n’était que moi : le flic qui croit pouvoir berner tout le monde. Mais, si l’on persiste à croire en l’espoir, j’osais espérer que personne n’ait le cran d’ouvrir sa gueule tandis que lui parlait. Les prunelles détaillant mon hôte, j’admire sa mine grave, cette menace qui ne fait que revenir à chaque fois que je prends le risque de le toiser. S’il savait que j’étais parvenu à passer au-dessus de tout ça depuis toutes ces années. Mais la tension se brise, l’électricité retombe aussi certainement qu’elle est apparue au-dessus de nous lorsqu’il sourit et tend une main dans ma direction. « Ça fait du bien de te revoir ici Matt, j’avais fini par croire que tu bouffais les pissenlits par la racine ! » Et c’était le cas. Son étreinte se fait plus forte jusqu’à ce que je me retrouve face à lui, lui rendant son sourire à mon tour. Voilà qui était fait. « Au fait, tu me dois deux verres. » Il finit par se reculer, remettant une distance convenable entre eux deux tandis que les autres retournaient à leur activité. Je n’ai rien dit, rien fait, je me suis contenté de suivre comme n’importe qui le ferait lorsqu’on lui tend une bière, de quoi surenchérir ma dette qui n’était pas vraiment la mienne. « Alors raconte, où est-ce que t’étais passé bordel de merde? » Je lui dis quoi ? Que j’ai tué un membre des autorités, que j’ai retrouvé mon frère par la même occasion, que ce dernier m’a tué et que j’ai visité la morgue avant de finir dans un cercueil et d’être enterré ? Non. Mauvais plan. Un soupire, un sourire, une gorgée, une mine grave comme pour dire ‘si tu savais’. Oui, s’il savait. J’ai balayé les alentours du regard, je l’ai suivi jusque dieu sait où pour finalement me retrouver le cul sur une chaise comme si la situation avait toujours été ainsi ; qu’est-ce qu’il était venu foutre ici, lui ? « Des affaires à régler. J’ai dû disparaitre. » Une excuse servit au hasard, la seule qui puisse paraitre plausible dans ce genre de milieu, dans ce style de vie qu’avait vécu mon propre frère. Je me suis surpris à espérer qu’il n’y ait pas de taupe en ces lieux, quelqu’un qui saurait l’histoire et qui irait encore raconté que je me laissais aller à des émotions trop fortes pour moi. Des conneries, je savais ce que je faisais. A peu près. « Et me prend pas pour un con. Tu vas me dire que deux verres en moins vont te ruiner ? » Pour bien jouer un personnage, il faut se mettre à sa place ; entièrement à sa place. Je fais du mieux que je le peux, le regard un peu paumé mais déterminé. Je veux en savoir plus. Un fight club, pourquoi ?
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