Central Park...Ah le lieu le plus paisible des environs. Le chant des oiseaux, les fleurs, la nature, la verdure, le rire des enfants...Ecoeurant n'est ce pas ? Héhéhé, tu me pensais quand même pas du genre sentimental ? Les oiseaux je les tire, les fleurs je les piétine, la nature me donne la nausée et les enfants s'il pouvait y en avoir des milliers de moins sur terre, on serait bien débarrassé. Bref, si je traînais dans le coin, c'était simplement pour affaires. J'ai reçu un coup de téléphone du boss me disant de ramener mes fesses dans cette foutue nature morte pour rencontrer un de ces clients en sérieux b'soin de mes services. Encore un couillon qui s'est cru plus malin que tout le monde et qui s'est retrouvé avec un mafieux au cul. Ben tiens, comme dit le proverbe, on récolte ce qu'on sème hein ! Simplement, j'ai eu beau me pointer à l'heure convenue avec un peu d'artillerie, j'ai vu personne. Il était peut-être déjà en train de pourrir au fond d'un trou, c'est que tout allait très vite dans ce milieu, pas le temps de dire ouf ! Mouais, pas une grande perte....Dommage pour la prime quoi, j'étais un peu sec. Et là je me suis dis " mon p'tit Svenn, il te reste plus qu'à décamper en profitant du peuple pour jouer les pickpocket ". Robin des Bois ! Je prenais aux riches pour donner aux pauvres. En l'occurrence, "les pauvres", en ce moment, c'était moi. Je sais, j'étais à plaindre. Mais, y a toujours un mais, sur le chemin du retour, j'ai croisé la malchance. Allez, pour pas vous laisser dans le flou, je vais vous déballer mes déboires d'il y a quelques jours...

Ce matin là, je crois que je peux facilement le qualifier comme étant le pire de ma jeune existence. Je me suis réveillé avec un mal de crâne à te l'exploser contre un mur dans les draps d'un...d'un...arf, c'est que c'est vachement dur à dire ! Je me sens tellement con, je suis, hum, comment que ça se dit dans la langue bourgeoise déjà ? Déconcerté ? Ouais bref, j'arrivais pas y croire pour parler dans la mienne. Putain Svenn, tu t'éloignes là, c'est que les fidèles lecteurs m'ont l'air bien pressé de savoir. Faut dire que ma vie est tellement passionnante, l'historique du siècle quoi ! Et bien, je me suis réveillé dans les draps d'un mec. Un MEC ! Non mais t'imagines le truc ? Le grand Svenn Zegers, l'emblème de la virilité, le premier coureur mondial de bikinis ? Non ? Ben pour pas te mentir, moi non plus ! Et le meilleur du pire dans tout ça, c'est que je m'étais tellement défoncé la veille que j'avais foutu ma case mémoire hors service. Je me rappelais m'être fendu la gueule avec lui puis...bah c'était le trou noir quoi. Je savais pas où j'étais, comment j'étais arrivé là et surtout, SURTOUT, ce que j'avais bien pu foutre avec un mec dans un putain de pieu ! Non mais vous inquiétez pas, c'était sûrement pas grand chose. Moi ? Explorer de nouveau horizons ? Que du foutage de gueule, c'était comme le père noël, invraisemblable. Et pour descendre encore plus bas que terre dans mon estime au combien gigantissime mais totalement justifiée, pas vraiment à l'aise dans pareille situation, je me suis redressé à vitesse grand V et j'ai voulu vérifier la présence de mon arme. Réflexe certes stupide étant donné que je sortais de sous des couvertures mais qu'est que ce vous voulez, ça s'appelle pas réflexe pour que dalle. Wow, c'était très profond ce que je viens dire ! Bon, pas besoin de vous faire un dessin, vous avez tous capté que bien évidemment, niveau défense, j'étais nu comme un ver. Pas l'ombre d'un flingue ou d'un couteau à l'horizon. J'espérais que l'autre timbré qui m'avait forcément traîné de force jusqu'ici (un autre scénario n'étant même pas envisageable pour un type dans mon genre) n'aurait pas dans l'idée de rameuter la foule en casquette bleue une fois sobre et éveillé. Enfin bref, pour le moment, le plus gros blem, c'était que le nu comme un ver on pouvait le prendre dans tous les sens du terme. Oh putain ! J'étais à poil, dans la chambre d'un gars, et je sortais de ses draps ! Bon, mes très chers adorateurs, que les choses soient claires, quoi qu'il ait pu se passer cette nuit là, je n'ai pas la moindre part de responsabilité. Je plaide l'abus de la personne, ce psychopathe m'avait certainement drogué puis...Non, y avait pas de puis, conneries ! Pardon ? Qu'est ce vous dites ? Comment se fait-il que j'avais plus de vêtements ? Pfff, c'est terrible ça, faut tout vous dire ! C'est pourtant simple, il devait faire trop chaud et à l'ouest complet je me suis cru chez moi. Hein ? Comment ? J'ai dit qu'il m'avait drogué ? Putain mais je suis en face d'une grande bande de couillons ! Et alors, ça vous arrive jamais d'avoir chaud quand vous êtes shootés ? Arrêtez de titiller, je vous dis qu'il s'est rien passé, laissez moi vous rappeler que c'est de MOI qu'on parle, qu'est ce que vous voulez que je foute avec une *pense aux enfants* saucisse entre les mains ? Non sérieux, ce genre de jouet, ça m'a jamais intéressé, j'ai toujours été le plus grand fan des grosses poitrines.

Alors, où j'en étais. Ah ouais, j'y suis. Donc je m'aperçois que j'ai de quoi foutre en l'air ma réputation et j'enfile mes fringues sans faire de casse avant de décamper en espérant ne jamais le recroiser. Hein ? Ho la ! Qui ose m'interrompre ? Quoi ? Mal tu dis ? Mal où ? Hep, ta gueule toi, tu me prends pour quoi ? Je vous ai dit qu'il s'est rien passé bande d'abrutis ! Bref, reprenons. Ne jamais le recroiser hein ? Ben tiens ! Le voilà juste derrière moi à se la jouer gentil p'tit mari. Arf, les mains baladeuses...Et le "salut chéri" qui vient en refoutre une couche ! Non non non non...Il ne s'est rien passé...Hein qu'il s'est rien passé ? Ah bordel, pourquoi j'étais autant bourré ? Et merde, le mot "modération" dans tout ça ? Fallait que je pense à l'inscrire dans ma fiche de vocabulaire avec une définition claire et précise. Enfin, question alcool parce que question réaction, elle allait pas se faire attendre celle là ! Je te l'ai attrapé à la manière de Splinter Cell, le bras bien serré sous sa george histoire de l'immobiliser puis, approchant mes lèvres près de son oreille, je lui ai dit...Attention musique d'ambiance, je suis en train de vous faire le coup du suspens là.

" Avise toi encore une seule fois de me toucher et... "

Et là, à cet instant précis, un sourire de tête à claques arrogant et fier de lui s'affichait sur mon visage (c'est juste un peu con qu'il ne le voyait pas) et avec ma main profitant d'une pleine liberté, j'appuyai deux doigts sur la courbe de son dos à la manière d'un flingue :

" Bang ! "

Bon, le bruit était pas tout à fait ressemblant mais on reconnaissait quand même celui d'un petit 9 mm. Maintenant que le ton était donné, je me suis décidé à lâcher prise, non sans un brin de violence :

" A quoi tu joues là ? Ecoute moi bien la folle dingue. Je sais pas ce qui s'est passé l'autre nuit mais quoi que ce soit c'était une putain d'erreur ok ? Sobre, j'aurais jamais franchi ton seuil ! Pigé ? "

Sur ce, je lui ai simplement tourné le dos puis j'ai commencé à me tirer...Non mais fallait pas déconner !

OK. By LV.