Feat "Sylvester Ulv"

(c) DeM

Nikita Alekseï Lanksy

Nika

Voilà, ma vie est assez simple. J'ai 20 ans, enfin presque, et j'suis d'origine russe, on aurait pas deviné à mon nom. Nikita. La plupart des gens pensent que c'est un prénom féminin mais non, c'est mixte, comme si j'avais besoin de ça. J'ai pas trop la gueule d'un mâle alpha et j'me tape un prénom ambigue.. Nice ma vie non? Sinon.. que vous dire de plus? Mes activités..? Ah. Là ça se complique par contre. Officiellement j'étudie le théâtre et.. Officieusement, je deale pas mal, j'effectue quelques petits travaux pour la pègre en attendant que les choses se calme avec la Cosa Nostra, et qui sait, je pourrais peut-être prendre la suite de Papa. Haha.
Et dernier détail, en ce qui concerne le sexe.. j'mange de tout.

▬ La plus grande honte du personnage ;

Hm... Y'a pas mal de trucs dont j'ai honte. J'veux dire, avant mon accident, j'étais un peu le chien fou qui faisait le plus de conneries possibles. Mais j'crois que le truc qui m'a le plus marqué, c'est un truc débile, qu'on est censé oublier au bout de quelques années. Pourtant j'ai jamais pu effacer de ma mémoire le regard que m'a jeté mon père ce jour-là. Comme si j'étais la pire des sous-merdes. J'devais avoir sept ans par là, c'était mon anniversaire et mon père avait réuni toute la famille pour célébrer l'événement. On était tous attablés quand le gâteau est arrivé, forcement c'était un truc plein de crème et tout, qui devait bien faire trois étages. Les russes n'aiment pas faire de petites choses. Soit c'est grand, soit c'est rien. Bref', tout ça pour dire qu'on m'en sert une part énorme et qu'on me force à tout manger, faudrait pas gaspiller quand même.. J'réussis à finir je-sais-pas-comment mon morceau, mais j'commence à me sentir mal, genre un peu nauséeux... Et c'est là que mon père décide qu'il faut que j'embrasse la fille de son bras droit, Natasha ou un prénom dans ce genre. Elle avait douze ans j'me rappelle et forcement, plus d'expérience que moi en la matière... Sa langue dans ma bouche fut de trop. J'lui ai gerbé dessus, barbouillant sa robe noire d'une espèce de crème blanchâtre, très seyante. La baffe qui a suivit m'a marquée à vie.

▬ Définition de l'enfer pour le personnage ;

Aller en taule. Vu mon physique, je ferais pas long feu. J'ai pas spécialement envie de servir de putain à tous les détenus en manque... Ouais, j'crois que c'est vraiment un des trucs qui me ferait le plus flipper.

▬ Définition du paradis pour le personnage ;

Le paradis? J'en sais trop rien franchement. Surement ma vie avant mon accident. Tout n'était pas parfait mais c'est ça qui donnait leur valeur aux choses, le fait que l'on puisse les savourer tout en sachant que c'était peut-être la dernière fois que l'on en avait l'occasion.

▬ Point faible du personnage ;

Surement ma capacité à me foutre dans des situations impossibles.. Du genre avoir les poches bourrées de coke et jouer à Miss America près du commissariat, voler une moto et faire la course sur Madison Avenue, un rien défoncé, un rien bourré.. Bref' ce genre de petites réjouissances. Se croire immortel est aussi un de mes plus gros défauts.. Que j'ai cher payé.

▬ Point fort du personnage ;

J'dessine super bien, j'crois que j'ai du être un artiste dans ma vie précédente. J'ai hésité entre les Beaux-Arts et le théâtre. Mais j'ai finis par opter pour le dernier, j'ai toujours aimé jouer un rôle. Peut-être qu'au fond, je n'aime pas être moi? J'en sais trop rien. Ah ouais, sinon j'arrive à lancer ma clope et à la rattraper sans me cramer. Un truc de dingue, vous avez déjà essayé?

▬ Casier judiciaire ;

Je n'ai jamais fait de taule -dieu merci- mais dès l'âge de dix-sept j'ai participé aux affaires de mon père soit: Trafic de stupéfiants, Racket et extorsion de fonds auprès de commerçants & d'entreprises, Vente d'armes, Proxénétisme, Contrefaçon, Vols de voiture, Vol d'œuvres d'art, Trafic d'antiquités, Corruption de fonctionnaires de police, Cybercrime, Menace sur témoins, Assassinats et j'en passe.

▬ Prénom ou pseudo ; DeM
▬ Âge ; 17"
▬ Où avez-vous connu le forum ; J'vois des liens partout!
▬ Connexion ; (Mettez-vous une note sur 7) 5/7
▬ Code du règlement ;

Spoiler:

▬ Avez vous signé le règlement ; [x]OUI ; [] NON
▬ Exemple de RP ;

Spoiler:

▬ Célébrité sur l'avatar ; Sylvester Ulv ♥
▬ Multicompte(s) ; Nop'
▬ Un dernier truc à dire ? ; "Il n'y a pas forcement un prince charmant derrière tous les crapauds"
Benabar

In God, we trust.

• Brooklyn, 11 juin 2009. •

Ma passagère éclate de rire, amusée par sa propre blague qu'elle vient de débiter dans un anglais approximatif. J'comprend la moitié de ce qu'elle tente de m'expliquer mais peu importe, nous sommes tous deux trop défoncés pour s'attacher à de tels détails. La nuit est belle, la voiture neuve et la poudre pure. Papa m'a fait un petit cadeau, histoire de fêter dignement mes dix-neuf ans: une Aston Martin toute droite sortie de l'usine, aussi vierge que la fille à mes côtés. Ou presque. « Nikaa... » « Hm? » Je me tourne vers la blonde, quittant un instant la route des yeux. « Faut que j'te dise, j'ai jamais aimé ton prénom. Celui de ton père fait un peu plus viril... » J'esquisse un sourire sarcastique, amusé par ses conneries. « Depuis quand mon prénom est censé t'exciter? C'est pour ça que tu baise avec mon père, parce que son prénom fait cliché? » Éclatant de rire à nouveau, elle s'allonge à moitié sur le siège de cuir, l'un de ses pieds se glissant jusqu'à ma cuisse, l'effleurant doucement. « Tu veux pas t'arrêter cinq minutes, hmm? » Mon sourire s'agrandit tandis que j'écrase doucement l'accélérateur, me foutant pas mal de la limite de vitesse. Hey, on est sur l'highway, ce serait dommage de pas en profiter... Son pied se retire, un rien vexé. « Tu fais chier, Nika. » L'attrapant par son foulard, je l'attire contre moi, lui volant un baiser. « Laisse-moi au moins profiter de mon nouveau jouet... » Nouveau soupir, elle ne répond pas à mes lèvres. « Hey, détend-toi un peu la nymphomane.. » Elle me jette un regard intrigué et fronce les sourcils, ne comprenant apparemment pas l'insulte. Putain d'étrangère, faut vraiment que t'apprenne à parler autre chose que ton russe natal... Mais d'un autre côté, se faire sauter toute la journée n'est pas une activité qui requiert une grande maitrise de la langue d'Oncle Sam. « Tu devrais pas ralentir? Les flics vont finir par nous chopper. » Je soupire. J'aurais pas du l'emmener. L'effet de la coke retombe un peu, tout comme notre enthousiasme.. Il est temps de faire une pause repoudrage. Je m'arrête donc en plein milieu de la voie déserte, me foutant pas mal de savoir si des flics trainent dans le coin. Si c'est le cas.. Tant pis pour eux? Sortant la poudre, je nous fait trois petits rails proprets sur le tableau de bord, tendant un billet roulé à ma chère et tendre pour qu'elle puisse se défoncer de nouveau. On sniffe nos deux lignes, se partageant la troisième. Un même rire s'échappe de nos lèvres, un même sentiment de puissance s'empare de nos esprits dérangés. La nuit est à nous, babe. Redémarrant aussitôt, j'écrase un peu plus la pédale, frôlant les 250 km/h. Kristina se rapproche de moi, venant m'embrasser, me distraire. Faut lui reconnaître au moins ça, elle sait y faire. L'une de ses mains se perd près de ma cuisses, remontant lentement jusqu'à mon entre-jambe. J'vois plus la route, j'en ai plus à rien foutre, je lâche le volant en gardant tout de même les orteils écrasés sur l'accélérateur. J'ai dix-neuf ans, j'emmerde le monde parce que tu vois, babe, j'suis immortel.

• Un hôpital perdu entre deux ruelles de Brooklyn, 3 décembre 2009. •

J'ouvre brutalement les yeux, tremblant de tout mon corps. Où suis-je? La dernière chose dont je me souvienne c'est le virage qu'on a raté, l'immonde bruit de la tôle froissée, le sang, le sang et la douleur, la lumière et soudain, l'obscurité. Une obscurité noire qui m'engloutit, des ténèbres dans lesquelles je perd mon esprit. Je me redresse maladroitement, enlevant le masque à oxygène qui recouvre mon visage. J'ai la bouche pâteuse, les méninges troublées. Un hôpital? Quel jour on est? Combien de temps j'ai dormi? J'appuie mes mains tremblante sur le bord du lit et je tente de me lever mais ne parvient qu'à m'étaler lamentablement sur le sol, entrainant la perfusion dans ma chute. Je pousse un cri de douleur inarticulé, tout mon corps me faisant soudain horriblement mal. M'appuyant au lit, j'essaye désespérément de tenir debout mais finit par abandonner, incapable de me relever. Je me laisse donc glisser sur le carrelage glacé, me retournant sur le dos, serrant les dents en sentant mes jambes qui me lancent atrocement. Merde... Des armatures métalliques les encerclent, me laissant présager le pire. Qu'est-ce que j'ai fait..? J'suis peut-être encore en train de cauchemarder.. C'est ça Nika, fermes les yeux et rendors-toi...

• Un hôpital perdu entre deux ruelles de Brooklyn, 15 décembre 2009. •

Z'avez déjà gouté les compotes des hôpitaux? Un genre de bouillie vaguement jaunâtre, infecte dont la saveur rappelle vaguement les pommes. J'dis vaguement parce qu'à part le goût sucré, z'ont pas grand chose en commun en fait. Ouais, infect. Ca fait presque quinze jours que j'en avale et j'me suis toujours pas habitué. Entendant soudain des pas dans le couloir, je me dépêche de finir mon repas, ne tenant pas à me faire martyriser par l'infirmière en chef, aka "le Gorille". J'crois qu'elle est portugaise ou un truc comme ça, c'est pas possible autrement. « T'as un visiteur, Nika. » me gueule la grosse en passant la tête à travers la porte. Je lève mon majeur dans sa direction, annonçant clairement la couleur. « J'suis handicapé, pas sourd... Si c'est le père noël, dis lui d'aller se faire foutre. » « J'crois pas non... » Elle ouvre la porte, laissant entrer un homme en costume noir, une petite mallette à la main. Semyon. « Bonsoir, Nikita. » Il tire une chaise et s'installe à mes côtés, révoquant l'infirmière d'un signe de la main. Je ne répond rien, assez étonné par sa visite. Qu'est-ce qu'il fout là? Pourquoi mon père n'est pas venu? « Alors.. pour combien de temps tu en as? » Il désigne mes jambes d'un signe de tête. « Six mois de rééducation. J'pourrais peut-être remarcher et courir normalement. » Il esquisse un sourire satisfait. « Tant mieux. Passer une vie en fauteuil roulant ne doit pas vraiment être agréable. » « J'peux savoir ce qui me vaut l'honneur de votre visite? Où est mon père? J'ai essayé de téléphoner mais la harpie ne me l'a pas autorisé, j'suis encore "trop faible". » J'tenais pas spécialement à savoir comment il se portait, mais ça faisait plus de six mois que j'étais sans nouvelles. Personne n'était venu me voir, personne pour me tenir la main dans le noir. « Je suis venu dès que j'ai pu. On vient juste de me prévenir de ton réveil. » me scande t-il sur un ton monocorde. « Et alors? Épargnez-moi les banalités d'usages, j'viens de passer six mois dans le coma, j'en ai encore tout autant pour réapprendre à marcher, la bouffe est dégueulasse, les infirmières chiantes au possible et je ne parle pas du médecin qui me suit, il me harcèle presque sexuellement. » Il se passe une main lasse sur le visage, me regardant longuement avant de se décider à parler. « Soit. Je t'épargne donc les.. banalités. Ton père est mort, Nika. Il s'est cru plus malin que la Cosa Nostra. Les Siciliens ont calmé ses ardeurs. » Les Siciliens ont calmé ses ardeurs. Autrement dit, il est mort lentement, dans la douleur, la violence et le sang. J'étouffe. C'est un mauvais scénario qu'il me sert là, où je suis censé éclater de rire? « Et vous n'avez rien fait? Et le reste de ma famille? Ils ne sont pas allés jusqu'à notre appartement?! » Je hurle presque, me foutant de manquer de respect à cet enfoiré. Il reste de marbre, me fixant toujours aussi froidement. « Que voulais-tu que je fasse? Ivan n'a pas respecté les règles, il était en tort, je n'allais pas m'engager dans un conflit destructeur pour les beaux yeux de ton père, Nika. Tes grand-parents, ta mère et ta sœur ont aussi payé pour ses erreurs. Je suis désolé. La Cosa Nostra a la rancune tenace, ils ne t'oublieront pas. Mais une fois remit, de l'eau aura coulée sous les ponts et tu pourras revenir dans les affaires. » Amen. Alors c'est ça, la messe est dite et moi, moi j'ai plus qu'à aller me faire voir avec ma douleur. Il se lève et sort une photo de sa mallette, me la tendant. La discussion est finie, tout comme ma vie. J'ai l'impression que l'on vient de me tirer une balle dans la poitrine, y creusant un trou énorme. Welcome back to the real life. « Contacte ce numéro quand tu seras sorti. Удачи, Никита Иванович. [Bonne chance, Nikita Ivanovich] » Il tourne les talons et s'en va, me laissant seul avec mon désarroi, avec cette peine sans nom qui me ronge déjà.

Odessa, my sweet Little Odessa.

• Brighton Beach, 15 juillet 1995. •

« Anna! » Ma mère passe la tête par l'embrasure de l'appartement, les sourcils froncés. « Descend pour faire le service, y'a du monde en bas. » « Et qu'est-ce que j'en fait de ton fils? Je le met dans le four? » « Laisse-le à ma mère, tu sais bien qu'elle adore jouer avec lui. » Maman pousse un soupir exaspéré, ne me lâchant pas pour autant. « Cette vielle folle ne sait même pas s'occuper d'elle-même. Isaac ne peut pas t'aider? » « Il a assez de mal comme ça en cuisine! Mais très bien, tu le prends comme ça. Fais ce que tu veux après tout, si on crève de faim ce mois-ci, je saurais à qui m'en prendre. » « Ne me fais pas rire Ivan, j'ai les lèvres gercées. Tes putains ukrainiennes ne se vendent pas bien? » Silence pesant. « On ne peut jamais discuter avec toi. » Papa redescend, un rien énervé. Maman claque la porte violemment, faisant trembler les murs. Elle me dépose sur un petit tapis moelleux, ébouriffant tendrement mes cheveux. « Tu vois, дорогой [chéri], ton père est un lâche. Il fuit toujours les responsabilités. » Je hoche vaguement la tête en lui faisait un grand sourire, ne comprenant pas un traitre mot de ce qu'elle raconte, mais peu importe, ça la fait rire. Et j'aime faire rire Maman. Je m'approche et lui fait un câlin, mes petites mains se posant sur son ventre rond. Maman m'a dit qu'un bébé dormait dans son ventre. Des fois je le sens bouger. Je me demande si il aimerait que je lui montre ma collection de billes.

• Un hôpital perdu entre deux ruelles de Brooklyn, 15 décembre 2009. •

Je retourne encore la photo entre mes mains, tentant d'imprimer les visages de mes parents disparus dans ma mémoire. On est tous réunis sur la photo, je dois avoir cinq ans, ma mère tient ma petite sœur dans ses bras tandis que mon père nous étreint avec un grand sourire. Le bon vieux temps.

Mes parents ont fuit la Russie dans les années 90, immigrant aux USA comme beaucoup de Juifs à cette époque. Issus d'une ancienne famille bourgeoise, l'Empire communiste avait finit par avoir raison de leur fortune, du temps où l'on faisait la chasse aux nantis. Mes grands-parents s'étaient accrochés jusqu'au bout à leur manoir ukrainien sur les bords de la Mer Noire, à leur immeuble moscovite, à leurs vies de chiens traqués, tout juste bons à ramper devant les autorités. Avec l'éclatement du bloc soviétique, ils avaient pensé que la liberté fleurirait de nouveau mais c'était les pogroms qui se multipliaient. La vielle Russie, affaiblie par ces années noires, n'allait pas renaitre de ses cendres du jour au lendemain et le mieux était encore de fuir. C'est donc ce qu'ils firent, obtenant des passeport pour les USA, à défaut de poser leurs valises en Terre Promise. Bienvenue en Amérique, souriez, même si vous êtes braqués.

Papa, ayant gardé quelques relations en ex-URSS, rejoignit bien vite la Bratva, comme beaucoup d'immigrants fauchés. Les stocks d'armes inutilisés qui dormaient patiemment en Ukraine, devinrent son sésame pour grimper un peu plus vite les échelons. En quelques années, il se fit un nom, admiré pour sa force de caractère, sa droiture, son intelligence. Ouais... 'fin tout ça c'est la légende. J'ai jamais cru à ces conneries perso. C'était qu'un opportuniste violent qui savait tirer avantage de certaines situations, éliminant quelques rivaux problématiques au passage. C'est au milieu de tout ce trafic que j'ai grandis, plus ou moins protégé par ma mère qui désirait que je réussisse ma vie autrement, que je m'en sorte grâce aux études. Demandez donc à un ado ce qu'il préfère, se faire chier en cours toute la journée ou mener une vie -un rien- excitante, savant mélange de fêtes, défonce, vente d'arme, passage à tabac, meurtres et trafics en tout genre. Ouais, décidément, le choix est vite fait. J'pensais que ma vie ressemblerait à un film, du genre American Gangster, le Parrain ou même Lord of War. J'me trompais lourdement. La réalité est beaucoup moins propre.

Virgin suicide.

• Brighton Beach, 10 juin 2005. •

Je me pelotonne un peu plus sous les couvertures, voulant profiter quelques minutes supplémentaire de la douce chaleur. Mais Lydia, notre gouvernante-femme-de-ménage-cuisinière n'est pas de cet avis, tirant sèchement les draps pour me faire fuir de mon repère. « Nika! Debout, ça fait un quart d'heure que ton père t'as demandé de descendre! » Je frotte mes yeux endormis, tentant de reprendre contact avec la réalité. « Ah..? J'peux pas rester encore cinq minutes de plus..? » « 'Puis quoi encore? Tu veux peut-être ton déjeuner au lit aussi? » J'esquisse un sourire mutin, trouvant l'idée séduisante. Ouais, pourquoi pas... « Ça va, ça va... J'me lève.. » « Dépêche toi un peu! Ton café doit être froid, depuis le temps que je l'ai fabriqué. » « On dit "fait", pas fabriqué. Apprends à parler anglais avant de me faire des reproches! » Elle tente de me frapper avec un oreiller mais je l'esquive sans mal, lui adressant un petit salut moqueur de la main avant de fuir, ne tenant pas à affronter plus longtemps son courroux. 'Sont violents ces Polonais...

Une douche et un café froid plus tard, je descend enfin, rejoignant mon père dans le restaurant, saluant les clients habituels au passage. « Une demi heure de retard. » Moue désapprobatrice. Mauvais pour mon matricule ça. « Lydia a oublié de me réveiller. » Autant rejeter la faute sur la polonaise, avec sa carrure de catcheuse elle encaisse mieux les coups que moi. « Et ne me prend pas pour un con en plus de ça. » « Mais Papa... » Pas le temps de bredouiller une excuse, une baffe vient clore le sujet. « Sois à l'heure la prochaine fois. » Je ne répond rien, blessé dans mon orgueil de petit coq. Il commence à me gaver avec ses principes à la con, avec son putain de "code d'honneur". « Habilles-toi comme ça, tiens-toi droit, parle comme-ci, dis bonjour à la dame, sois à l'heure et j'en passe... » Il veut quoi, que je devienne une copie conforme de lui-même? Il ne m'a jamais rien dit de ses affaires, même si j'en sais un rayon sur ses "activités". Ouais, j'ai les oreilles qui trainent pas mal. Tout ce que je veux moi, c'est qu'il me donne une raison de lui prouver que je peux le rendre fier, mais pas pour des trucs débiles comme ça. J'veux pas que mon père soit fier de moi parce que je mets des cravates ou que je sais lécher les bottes d'un des parrains de la côte Est. « Prends ta veste on y va. » Enfilant la-dite veste, je sors avec lui, un peu intrigué. Notre BMW nous attend devant la porte, le moteur éteint. Le chauffeur est appuyé contre le capot, fumant tranquillement en nous attendant. Il nous aperçoit et jette son mégot, adressant un hochement respectueux de la tête à mon père. « Allons-y. » Il nous ouvre gracieusement la portière et je monte dans la voiture, m'installant confortablement sur la banquette de cuir noir. Mon père reste à l'extérieur, échangeant quelques mots avec Nikolaï. « ... l'as eu? » « Да, Да , Semyon nous attend là-bas.. Il sait de … » « Non, forcement… verrons bien. … Sa sœur rattrapera peut-être un jour son grand frère, qui sait … » Mon père pousse un rire bref, Nikolaï l'imitant aussitôt. « J'espère que.. » « … Confiance, pour une fois. » Je comprend la moitié de leur conversation, débitée dans un russe argotique entrecoupé d'anglais. « … de plaisanteries, allons-y. » Il monte à son tour et notre chauffeur referme la portière, se glissant quelques instants plus tard au volant. « On va où? » « Ne pose pas de questions, Nikita, tu verras bien. C'est une surprise, pour ton anniversaire.» « C'est demain. » Il soupire, se servant un petit verre de vodka. « C'est un cadeau un peu en avance. » « Pour que Maman n'en sache rien? » Il ne me répond pas, se contentant de savourer son verre. Je soupire, un rien lassé. Great. Wonderful. Il va encore me faire une surprise pourrie, comme la fois où il m'avait emmener voir quelques uns de ses 'amis' et où j'avais passé la journée à l'arrière d'un bar, à jouer au poker avec une bande de vieux juifs avec qui j'avais tenté de tricher sans grand succès malheureusement. J'appuie ma tête contre la vitre teintée, regardant le paysage défiler. Les immeubles succèdent aux immeubles, les rues crasseuses aux rues crasseuses. Quelques corps en mouvement viennent rompre la monotonie de la ville, lui donnant vie le temps d'une engueulade, d'une partie de foot ou de basket'. On sort rapidement des quartiers habités, se dirigeant vers la zone industrielle, là où dorment des entrepôts désaffectés. La typographie change, les containers remplaçant peu à peu les habitations, nous offrant une panoramique désertique. De mieux en mieux. Nikolaï finit par s'arrêter devant un des entrepôts, coupant le moteur. Mon père sort, m'enjoignant de le rejoindre. « J'ai droit à quelques explications maintenant? » « Tais-toi un peu. » Je me tais donc, pas vraiment rassuré, notant mentalement la présence de plusieurs autres BMW garées à quelques pas de nous, me laissant imaginer le pire des scénarios. J'ai du faire une grosse connerie et il va me tuer, il a rameuté tous les requins pour leur prouver ô combien il est sans-pitié, combien il mérite le respect pour achever son fils devant eux... Ouais, putain, vite, prépare des excuses, pourquoi, on s'en fout, ce serait con de crever à quinze ans... La peur au ventre, je suis mon père dans l'entrepôt, me laissant entrainer dans ses entrailles métalliques sans rien dire. Il me guide jusqu'au centre où se tiennent quatre hommes, assis de confortables fauteuils tandis que leurs molosses aux costards noirs surveillent leurs arrières. « Ivan. Prend place, je t'en prie. » Mon père va s'assoir, me laissant seul face à leurs regards inquisiteurs. C'est quoi ce vieux trip? Va falloir que je fasse un strip-tease devant eux? En fait, mon père m'a vendu parce qu'il a merdé, il m'a vendu pour régler ses dettes? Un rien paniqué, je scrute leurs visages lisses, tentant de trouver une once de sympathie parmi ces vieux requins qui semblent me transpercer de leurs yeux froids. « Tu vas avoir quinze ans demain, Nikita. Tu es presque un homme maintenant. Tu es en âge de participer aux affaires de la Bratva. » Semyon. Un des membres les plus influents de la Mafia Rouge. Je déglutis, de plus en plus mal à l'aise. Alors c'est mon rite d'entrée... Pas de strip-tease au programme donc. Il se lève et claque des doigts, un de ses hommes s'éloignant tandis qu'un autre lui tend une arme. Il la prend, soupesant un instant le pistolet. « Desert Eagle. » On fait les choses bien, du Made in Israël, forcement. Ils n'allaient pas me filer un Beretta, ç'aurait été trop simple. Il me tend l'arme que je prend en main maladroitement, me sentant soudain dépassé par tout ça. Ouais, j'ai déjà tiré -of course- mais pas avec un calibre de ce genre. C'est plus du 9mm là, on joue dans une autre catégorie...

Le second garde du corps se ramène, portant un sac sur l'épaule. Il le jette sans ménagement à terre et s'agenouille, déchirant la toile bleu marine, révélant un corps tremblant à moitié nu sous la faible lumière. Et soudain, tout devient clair. Je vais devoir le buter devant eux. J'ai soudain la sale impression d'être dans un mauvais scénario de série Z, perdu dans un rôle dont je ne veux finalement pas. La plupart des gens s'imaginent qu'il est facile de tuer quelqu'un et franchement, je le pensais aussi il y a quelques secondes. Mais d'avoir soudain une arme comme ça en main, avec la conscience de ce qu'il faut accomplir et les choses ne me paraissent plus aussi évidentes. « Je te présente Yuri, Nikita. Yuri est un petit dealer minable qui ne sait pas où est sa place. A toi de finir le travail. » Et il va se rassoir, me laissant de débrouiller avec mon affolement. Mes mains tremblent, je sens des gouttes de sueur perler sur mon front. On se calme, on se calme... Suffit juste de coller le canon contre la tempe du mec à moitié mort, le flingue est déjà armé, plus qu'à appuyer sur la détente. Aucune raison de paniquer. Je m'avance donc, visant le pauvre dealer qui n'a rien demandé. Son visage tuméfié fait ressortir un peu plus ses yeux bleus, agrandis par l'effroi, par une peur sans nom. Je serre les dents et ferme les yeux, appuyant lentement sur la détente. It's a game. Just a fucking game. Do it. Do it. Do it! Je rouvre les yeux. Je pourrais pas. Je pourrais pas abattre comme un chien un mec qui ne m'a rien fait, qui a du se faire torturer pendant des heures avant d'arriver ici, attendant que je lui donne la mort. La pression de mon doigt sur la détente se relâche, l'arme me semble lourde, trop lourde pour moi. Je n'ose pas lever les yeux car je sais qu'ils m'observent, qu'ils guettent le moment où je déclarerais forfait. Alors c'est ça ta surprise Papa? J'me suis trompé, j'suis fait pas fait pour ce monde de chiens, où la violence est votre seule maîtresse. « Qu'est-ce que tu attend Nika? » « Je... » Allez... ose lui dire que tu n'en es pas capable, que finalement, tu préfères vivre comme un adolescent normal. Ose. Mais mes lèvres restent closes. Prenant de nouveau une bouffée d'oxygène, je tente de me concentrer, mon doigt se replaçant sur la détente. Je ne ferme pas les yeux cette fois-ci et contemple les iris bleues du futur cadavre, le cœur au bord des lèvres. Sans réfléchir d'avantage, je presse vivement la détente, sentant l'arme régir instantanément, expédiant le pauvre ukrainien ad patres. Le sang et la cervelle gicle sur la terre battue, se répandant sur le sol en une bouillie infâme qui s'écoule lentement du trou béant qui fut autrefois un visage.

J'eus envie de vomir, je ne parvins qu'à sourire. Je venais de perdre mon innocence sous leurs rires. Amen.

Welcome parmi nous mister
et bon courage pour ta fiche.

Bienvenue parmi nous ! =)
Bon courage pour le reste de ta fiche m'sieur

Bienvenue & au plaisir de te lire trés bientôt ! Have fun pour ta fiche

BIENVENUUUUUE ! *o*
J'vais pas énumérer les noms que je pourrais te donner, entre violeur et lover ... -->

Il nous faudra un lien :aime:

Mercii
AHEM, j'vois pas à quoi tu fais allusion, c'tait un petit accident de parcours (aaaa). et se faire violer par Josh Beech, y'a pire quand même..

Of course .

Bienvenue, jeune homme ! j'peux te violer moi aussi ... ?
Bonne chance pour ta fiche qui, ma foi, commence plutôt bien.

Jade; Thank You ((: Keira @@ AVEC GRAND PLAISIR ==>

Bleys; Réfléchis, j'veux un truc bien tordu! 8D *s'en va loin*

Sinon euh.. j'ai finit ma fiche, en espérant que ce soit pas trop lourd à lire xD.

Merci ♥ Hm.. Je pencherais plutôt pour les hors-la-loi étant donné que son statut d'étudiant est plus une couverture qu'autre chose.