| Sujet: [TERMINEE] Lula ♦ I'm haunted Ven 22 Fév - 21:43 | |
Identity Card Feat "Zooey DESCHANEL"(c) Nelliel |
▬ Nom ; HOPKINS ▬ Prénom(s) ; LULA MARYLIN ▬ Surnom(s) ; Elle ne possède aucun surnom, son prénom est déjà bien assez court. Et personne ne lui a jamais de donner de nom affectif. ▬ Âge ; 32 ANS ▬ Nationalité ; AMERICAINE ▬ Groupe ; CITYZENS ▬ Statut et activité dans la vie ; Libraire. C'était loin d'être son rêve le plus fou, mais en sortant de prison, la jeune femme n'avait aucun moyen de faire des études, elle a alors commencé à accumuler des petits boulots par ci, par-là jusqu'à ce que l'un des ses anciens voisins lui propose de venir travailler dans sa boutique. ▬ Orientation sexuelle ; Hétérosexuelle jusqu'au bout des ongles, même si certaines auraient préféré le contraire...
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Once upon a time... ▬ Une chanson pour commencer cette présentation ? ;
THE KILL - 30 seconds to Mars ▬ Histoire ; (800 mots minimum.)
Un vent glacial secouait mes cheveux, je mis mes mains en visière pour tenter d’apercevoir le bout de la rue. Le café était à quelques centaines de mètres de moi et pourtant il me paraissait bien loin. J’avais horreur de sortir par une nuit comme celle-là, les rues étaient vides et on pouvait apercevoir les sapins décorés à travers les vitres éclairées des habitants, toutes les joyeuses familles réunies à l’approche des fêtes. Mais moi je n’avais personne. La vie m’avait faite ainsi, une perpétuelle solitaire. Pourtant ça avait plutôt bien commencé...
Ma mère, Emily, me désirait depuis trois années déjà, lorsqu’elle apprit qu’elle était enceinte, cela fît son bonheur et celui de son mari, John. Ils étaient ensemble depuis le lycée et s’aimaient passionnément, le temps n’avait pas terni leur mariage et au fur et à mesure que les années passaient, il était même renforcé. Emily eut une grossesse plutôt facile et accoucha naturellement le 27 février 1982. L’arrivée d’un enfant ne changea pas leurs petites habitudes et ils continuèrent à passer du temps ensemble en me faisant garder par ma grand-mère paternelle. J’étais, selon les dires, émerveillée par la moindre petite chose, ce qui ne manquait pas de ravir mes parents. Les années filèrent vite et ne nous laissa pas beaucoup le temps d’apprécier le bonheur que nous vivions. Alors que je n’avais que six ans, mon père acquit un nouveau travail qui lui demandait de nombreux déplacements, ce qui nous laissait, ma mère et moi, seules à la maison. Son boulot lui prit de plus en plus temps et Emily ne mit pas longtemps avant de comprendre qu’il n’y avait pas que sa carrière qui le retenait. En effet, John entretenait une relation extraconjugale avec l’une de ses assistantes. Classique. Ma mère fut brisée et plus jamais je ne revis un seul sourire apparaître sur son visage. La nuit je l’entendais pleurer, essayant d’étouffer ses cris par un coussin, pendant que je restai assise au bord de mon lit espérant que ce cauchemar ne cesse. A cette époque, je pensais encore que ma famille ne pouvait pas tomber plus bas. J’avais tord.
Deux ans après sa mutation, mon père disparu. Je n’avais alors que huit ans. Je m’étais levé pour aller réveiller mes parents et vis ma mère à terre, les larmes aux yeux, elle fixait l’armoire se trouvant en face d’elle. Je m’en approchai doucement, elle était à moitié vide. Toutes les affaires de John avaient disparues, je compris alors que la veille avait été la dernière fois où j’avais vu mon père. Je m’étais ensuite assise aux côtés de ma mère, rien ne la consolerait j’en étais convaincue, mais à partir de ce jour, j’avais su qu’il fallait que je sois plus forte qu’elle.
Notre situation financière se dégrada rapidement, la pension alimentaire que John devait nous verser n’était que très faible et ma mère n’avait qu’un simple travail de serveuse. Nous dûmes donc déménager rapidement pour nous retrouver dans un minuscule appartement. C’était toujours mieux que rien, même si j’avais été habituée à beaucoup plus de luxe. Après plusieurs années, Emily fît la connaissance d’un homme au bar, « l’ivrogne » comme j’aimais l’appeler. Elle était éteinte et ne cherchait plus à aimer, mais seulement à ne plus rester seule. Elle se laissa donc tomber dans le panneau et Eric vint rapidement habiter chez nous. Déjà à mon jeune âge j’étais dotée d’une assez bonne intuition, dès qu’il avait passé le pas de la porte, j’avais su qu’il ne serait pas bon pour nous. Les premiers mois se passèrent cependant plutôt bien, il n’essayait pas de remplacer mon père et laissait à ma mère sa liberté. Malheureusement, il perdit rapidement son travail, passant alors ses journées à boire soit au bar, soit sur notre canapé. J’avais beau alerter ma mère, elle l’excusait à chaque fois, disant qu’il lui fallait du temps et promettant que tout s’arrangerait. Evidemment, rien ne s’arrangea. Un soir, alors qu’Emily rentrait du boulot, il se mit à l’engueuler lui demandant où elle était et surtout avec qui elle était. Elle avait beau lui répéter la stricte vérité, il ne voulait rien entendre. Bien sûr, si elle avait été à la maison, comme moi, elle se serait vite rendit compte qu’il avait bu, beaucoup trop bu. Je m’étais approchés d’eux craignant que la situation ne devienne incontrôlable, mes 13 ans et mon corps frêle n’aurait rien arrêté, mais je ne voulais pas qu’il fasse de mal à ma mère. Eric criait de plus en plus, ses joues étaient rouges et la colère se lisait dans ses yeux. Alors que ma mère s’excusait presqu’à genoux, il la frappa. Son poing atterrit directement sur sa joue droite la faisant craché du sang, c’est ensuite de coups de pieds qu’il se servit. Je ne pu retenir un cri de sortir de ma bouche et c’est seulement à ce moment qu’il se rendit compte de ma présence. Un sourire élargit son visage et il se dirigea vers moi, m’agrippant et me forçant à me diriger vers sa chambre. Durant l’entièreté du supplice, ma mère tambourina à la porte, le suppliant d’arrêter, mais il n’entendait rien, il était complètement possédé.
Ces épisodes devinrent un quotidien pour Emily et moi. Je ne cherchais même plus à me défendre, je savais pertinemment qu’il aurait ce qu’il voulait de toutes manières. Dès l’âge de quatorze ans, je devins donc un fantôme, ni les professeurs ni mes amis n’arrivaient à me reconnaître. Ma mère m’avait interdit de parler de quoi que ce soit, je commençai donc rapidement à rester seul, n’adressant plus la parole à personne et m’enfermant dans une bulle. C’est à ce moment là que je commençai à développer certains talents en dessin. Le monde dans lequel je me trouvai ne me plaisait pas, j’en créais donc un nouveau.
Deux ans passèrent, la colère que j’enfouissais en moi demandait de plus en plus à faire surface. Je savais que ma mère ne lèverait pas le petit doigt pour changer la situation et je lui en voulais énormément. J’étais donc déjà consciente que c’était à moi de faire bouger les choses. Un soir, il rentra ivre, comme à son habitude, il retira sa ceinture et ouvrit brusquement la porte de ma chambre. J’avais tout prévu, je me jetai au sol, attrapant le couteau que j’avais placé sous mon lit et fonçai sur lui visant son cœur. Il réussit à esquiver légèrement et la lame atterrît dans ses intestins. Le sang coula à flot, je restai paralysée. Ma mère arriva, découvrant la scène. Je lus dans ses yeux que je ne pouvais pas compter sur elle, elle l’aimait plus que moi. Mon premier reflexe fût de fuir, bien évidemment, je fus vite rattrapée.
Mon avocat me défendit comme il put, il croyait dur comme fer en mon histoire même si ma mère et mon beau-père clamait le contraire. J’avais de petits séquelles, mais les viols ne laissait pas de trace éternellement, je n’avais donc aucune preuve et vu mon passé difficile, il y avait de grosses chances que l’on me prenne pour une folle. Finalement, j’écopais de 7 ans de prison, à cette annonce j’eus l’impression que toute ma vie était finie, que je n’avais plus d’avenir possible.
Le futur que j’avais tracé dans ma tête devait être effacé. Je n’allais pas avoir mon bac et je ne pourrai donc jamais aller à l’université. Ces pensées me rongèrent durant toute mon incarcération. Très peu de personne me rendirent visite, ma mère avait monté la tête à toute ma famille et je n’avais aucun ami. Mon avocat passa une ou deux fois, il m’avait prise en pitié et lui-même étant père, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver de la compassion. La prison n’était pas le meilleur endroit pour faire connaissance, il fallait plutôt surveiller ses arrières. J’avais de la chance, je ne cherchais pas les problèmes et on me laissait donc relativement tranquille. Bien sûr, je n’échappais pas aux réflexions et à quelques attouchements, la majorité des filles avaient viré lesbiennes ici, mais pas moi. Les années passèrent bien trop lentement à mon goût, j’avais hâte de sortir de cet enfer pour pouvoir recommencer ma vie. Lorsque je quittai cet affreux endroit, je me rendis compte qu’il était devenu ma maison et que l’inconnu m’effrayait bien plus que lui.
De petits flocons de neige commençaient à tomber, heureusement pour moi, je n’avais plus qu’à pousser la porte du bar pour être enfin au chaud. Je fis un signe à la serveuse qui me sourit. J’avais l’habitude de venir ici quand je n’allais pas bien. Boire, c’était la seule chose qui me réconfortait.
▬ Relations ;
La vie avait plutôt bien commencé pour Lula, elle faisait partie d'une bonne famille avec de bons moyens et des bases soient disant solide. Malheureusement dès ses 8 ans tout commença à partir en vrille et la petite fille qu'elle était n'eut d'autre choix que de se renfermer sur elle même. Depuis cet âge là, son insociabilité ne fît que se renforcer avec l'accumulation de toutes ses mauvaises expériences. Aujourd'hui, elle peut encore compter ses amis sur les doigts d'une seule main. Elle a raillé sa famille entière de sa vie et évite de côtoyer les gens au maximum. Malgré tout, ceux qui la connaisse réellement vous dirons que Lula est une fille gentille qui se préoccupe plus des autres que d'elle-même, qu'elle a un bon fond, même si elle essaye de le cacher au maximum et que derrière son armure en acier se cache une fille sensible, mais brisée. ▬ Physique ; (100 mots minimum)
Lula possède un physique plutôt commun, certaines personnes se retournent sur elle, d'autres non, c'est une affaire de goût. Elle a de longs cheveux bruns ébène tombant parfaitement sur ses frêles épaules, des lèvres fines, un teint rosé et de magnifiques yeux bleus clairs. Lorsque l'on parle de la beauté de la jeune Hopkins, c'est de son regard que l'on parle. Elle a, dit-on, un regard qui vous transperce. La brunette a aussi la chance d'avoir de longues jambes fines, ce qui lui permet de porter toutes sortes de robes à merveille. Derrière son physique fin qui lui donne l'impression d'être fragile, se trouve une femme forte. ▬ Caractère ; (400 mots minimum)
Sincère et directe, Lula ne tourne pas autour du pot pour dire ce qu’elle pense. Elle n’a qu’une très faible estime d’elle-même, elle n’a donc aucune crainte que l’on ne l’apprécie pas. A vrai dire, elle préfère les personnes qui lui avouent honnêtement qu’ils ne l’aiment pas plutôt que les hypocrites. S’il y a bien une chose dont elle a horreur, c’est les personnes qui parlent dans le dos des autres, elle les considère comme des lâches et des moins que rien. La brunette cache derrière son énorme carapace glaciale, une âme sensible. Elle se montre forte, mais elle a la larme facile et est dotée de beaucoup de compassion. Racontez-lui la fin tragique de votre poisson rouge, Maurice, et elle arrivera sans doute à pleurer dès le début de votre récit. Néanmoins, sa sensibilité ne lui empêche pas d’avoir une résistance à toutes épreuves, elle sait se battre contre chaque difficulté qui vient croiser son chemin et remonte la pente avec courage. Malgré son passé difficile, la jeune femme a continué à garder un regard positif et pense que quand on est au plus bas, on ne peut que se relever.
Lula est devenue très rapidement indépendante, elle a vite compris qu’elle ne pouvait pas compter sur les autres et qu’il fallait mieux qu’elle se débrouille seule. Elle a donc développée un esprit assez organisé, elle aime que les choses soient faites en temps et en heure, bien qu’il lui arrive de procrastiner. Elle est ordonnée sur certains points, mais complètement désordonnées sur d’autres. Par exemple, il n’est pas rare qu’elle cherche de nombreuses minutes ses clés à l’intérieur de son sac à main ou sur son bureau, mais jamais vous ne trouverez de la vaisselle sale ou des déchets sur sa table de cuisine.
Lula est très solitaire, par habitude plus que par choix, mais elle est aussi craintive. Elle déteste se rendre seule à son appartement en pleine nuit, entendre les escaliers craquer alors qu’elle est dans son lit ou devoir prendre l’avion seule. Elle n’affectionne pas particulièrement les nouvelles expériences, elle a vécu tellement de choses dans sa jeunesse, qu’aujourd’hui elle préfère nettement la tranquillité. Elle peut être assez lunatique par moment, elle peut très bien arriver dans un bar tout sourire et en ressortir les larmes aux yeux en moins de deux minutes. La belle tente d’éloigner ses souvenirs au maximum, mais ils refont bien vite surface et ont la particularité de la mettre dans un sale état.
▬ La plus grande honte du personnage ; (En 60 mots minimum - La chose dont il n'est pas fier, le secret qu'il se garde bien de révéler aux autres, la tâche crasseuse qui lui souille la conscience ...)
Les viols qu'elle a subi. Elle se garde bien de parler des nombreux traumatismes de son enfance et de son adolescence, mais celui là la rend honteuse. Elle se sent souillé et accepte difficilement qu'une personne pose les mains sur elle. Elle fait encore de nombreux cauchemars qui la réveille en pleine nuit, cette période douloureuse de sa vie restera ancrée à jamais dans sa mémoire, elle le sait pertinemment, mais préfère que les autres ne soient pas au courant. ▬ Définition de l'enfer pour le personnage ; (En 60 mots minimum - Ce qui lui ferait horriblement peur, ou qu'il haïrait)
L'enfer, elle est persuadée de l'avoir déjà vécu. A partir de ses huit ans, son bonheur n'a fait que dégringoler. Non seulement elle a dû faire face au départ de son père qu'elle considère comme un abandon, mais a connu ensuite le plus horrible des beaux pères. Il battait sa mère et la violait. Finalement, à ses seize ans, quand elle se rendit compte que ce calvaire ne pouvait plus durer, elle tenta d'y mettre fin pour ensuite se retrouver en prison, tout cela parce que sa mère a préféré le diable à sa propre fille. Alors, pour Lula, l'enfer serait de devoir revivre sa jeunesse. ▬ Définition du paradis pour le personnage ; (En 60 mots minimum - Ce qui lui procurerait la plus grande joie)
La plus grande joie de Lula serait de tout oublier, que chacun de ses souvenirs deviennent poussière et arrête de la hanter une bonne fois pour toute. Elle voudrait pouvoir vivre comme une jeune femme totalement normale et saine d'esprit. Pouvoir faire confiance aux autres, pardonner aussi et surtout, ne pas avoir le fardeau que constitue son passé. ▬ Point faible du personnage ; (En 60 mots minimum - Son talon d'Achille, sa faiblesse, son point sensible [On vous le répète, même Chuck Norris a un point faible ^^])
Lula a beau se montrer forte, elle reste quelqu’un de très craintif. Le moindre changement l’effraie et elle préfère rester gentiment ancrée dans sa petite vie paisible. La jeune femme a peur de beaucoup de choses, mais surtout des autres, ce qui explique qu’elle ai du mal à accorder sa confiance à autrui et qu’elle reste généralement enfermée dans sa petit bulle. ▬ Point fort du personnage ; (En 60 mots minimum - Son atout majeur, son " petit plus ", ce qu'il fait ou ce qu'il a de mieux, bref, le domaine ou le point sur lequel il n'a strictement rien a envier à personne.)
La brunette est très résistante, elle a vécu de nombreuses expériences tragiques, mais s’est toujours relevée. Même au plus bas, elle arrive à trouver la motivation de se hisser vers le haut, de continuer à se battre. Lula a appris très tôt à ne jamais baisser les bras et c’est encore ce qui la fait avancer aujourd’hui. Bien sûr, il y a des jours où elle aimerait tout laisser tomber, abandonner sans se préoccuper de l’avenir, mais tôt ou tard une force la pousse à continuer d’aller de l’avant. ▬ Casier judiciaire ; (Merci de répertorier ici les crimes déjà commis par votre personnage, qu'il fasse partie des autorités ou non et que les crimes soient officiels ou non. Ceci nous permettra de juger de votre rang de criminel. Plus d'infos ici.)
Tentative de meurtre Behind the screen... ▬ Prénom ou pseudo ; Eternal Love ou MEL ▬ Âge ; 20 ans ▬ Où avez-vous connu le forum ; Par monsieur O'Malley ▬ Connexion ; (Mettez-vous une note sur 7) 6/7 jours ▬ Code du règlement ;
- Spoiler:
OK par Anja ▬ Avez vous signé le règlement ; [XX]OUI ; [] NON (Cliquez ICI pour signer le règlement) ▬ Exemple de RP ;
- Spoiler:
Les jours se ressemblaient tous, l’impression de tourner en rond faisait sans cesse son entrée dans mon esprit. Je ne savais pas où j’allais, ni pourquoi j’y allais. Pourquoi vouloir encore vivre dans un monde tel que celui-ci ? La même question faisait son apparition à chacun de mes pas. Je piétinais les brindilles sans me soucier du bruit que cela pourrait faire, une erreur comme celle-ci me coutera la vie un de ces jours, j’en étais persuadée. Mon front dégoulinait de sueur, marcher un jour aussi chaud que celui-ci n’était pas une bonne idée, j’en étais consciente et pourtant je n’avais aucune envie de rester allongée près d’un tronc d’arbre à guetter la moindre respiration comme j’avais pu le faire les jours précédents. L’attente était la pire des choses, je préférais encore marcher jusqu’à ma mort plutôt que de rester inerte à attendre que le faucheur vienne m’enlever. La vie était si douloureuse que je ne sentais même plus mes muscles endoloris, ça avait du bon, ça me permettait d’avancer sans me soucier de mes maux physiques. Je m’agenouillai un instant, soufflant profondément, une légère brise fît bouger mes cheveux noirs, je replaçai mes mèches rapidement puis me décida à ouvrir mon sac à dos. Heureusement pour moi, j’avais pu préparer mon expédition contrairement à de nombreuses personnes. Il ne me restait quasiment plus rien, mais au moins ces quelques affaires m’avaient aidé à survivre plus longtemps que je n’aurais dû. Je sortis le paquet de cigarettes posé négligemment dans le fond de mon sac. Je ne fumais pas avant, j’avais même horreur de ça, surtout lorsque mon ventre était aussi gonflé qu’un ballon de plage et que j’attendais mon cher fils. Danny, lui, fumait comme un pompier quand je l’avais rencontré. Il avait progressivement arrêté lorsque nous nous étions mis en couple, à force de lire le dégout dans mes yeux, il en commença lui-même à en avoir horreur. Lorsque je lui appris qu’il allait être papa, sa première réaction fût d’aller chercher son paquet de cigarettes et de le foutre à la poubelle comme s’il n’en avait jamais été dépendant. Bien évidemment, il n’avait pas repris après la naissance d’Aaron, même s’il lui arrivait d’en tirer une ou deux pour se détendre lorsqu’il avait de gros contrats sur les bras. Danny était vendeur commercial et même si son patron l’avait à la botte, il lui arrivait souvent de ne pas se soucier du bien être de son employé et de le forcer à rester de longues heures au boulot. Je détestais ça, je détestais le voir rentrer à des heures impossibles et devoir repartir aussi tôt. Sa santé n’était pas au beau fixe lorsque Monsieur Johnson abusait de sa gentillesse, mais Danny lui était bien trop reconnaissant de lui avoir donné ce poste qu’il n’osait jamais lui dire non. Si j’avais eu mon mot à dire, je lui aurais téléphoné et lui aurait gentiment demandé d’aller se faire voir, malheureusement mon mari tenait trop à son travail pour que je lui fasse ça.
Je le revoyais fièrement assis sur son fauteuil en cuir, en train de potasser sur ses prochains dossiers, une cigarette à la bouche. Cette image me fît automatiquement ouvrir le paquet, il n’en restait qu’une seule. Une seule et unique que j’allais gaspiller à ce moment précis. Je la pris, mes mains tremblaient sous la fatigue et je manquai de la faire tomber de nombreuses fois au sol. Un sourire aux lèvres, je l’approchai de ma bouche, mais avant, je la passai sous mon nez pour sentir une dernière fois cette odeur si délicieuse. Mes lèvres s’entrouvrirent, je la glissai à l’intérieur tout en recherchant les allumettes. J’avais fait tomber l’emballage quelques jours plus tôt, il fallait donc que je sorte tout mon bric-à-brac avant d’en dénicher une seule. Je l’allumai rapidement et la dirigea vers cette dernière cigarette, en moins de deux secondes, elle fût elle aussi allumée. Je pris la plus grande inspiration de toute ma vie et laissai doucement la chaleur pénétrer à l’intérieur de moi, je recrachais ensuite la fumer, les larmes me montaient aux yeux. Il n’y avait pas un jour où j’arrivais à me retenir, je pleurais sans cesse, surtout lorsque des souvenirs refaisaient surface. C’était pourtant inévitable, je ne pouvais pas arrêter de penser à mon mari et à mon fils et je ne le voulais pas. Le dernier regard de Danny me revenait souvent en mémoire, ses yeux étaient tristes mais ils me demandaient de ne pas lâcher prise et de continuer à survivre tant que je le pouvais. Sa bouche avait murmuré un « je t’aime » et puis tout était finis, le reste n’était que cris et pleurs.
Sur cette notre très dramatique, je me décidai à me lever et à continuer à avancer. J’essuyai rapidement mes larmes de mon poignet noircit par la terre. Mes genoux étaient devenus noueux et je mis beaucoup de temps avant de pouvoir me remettre en route. C’était à chaque fois un peu plus dur, un jour je n’arriverais pas à me relever et ce jour-là toute cette souffrance serait terminée. Mais je ne pouvais m’empêcher de penser qu’à ma mort, je serais déchiquetée par ces monstres et mes membres éparpillés un peu partout. Cette pensée tordit mon visage en une grimace dégoutée et je pris un peu plus de vitesse. Il m’était déjà arrivée de rencontrer de nombreuses fois ces zombies, j’en avais tué certains, échappé à d’autres. Ma seule arme était un couteau et Dieu sait comme il n’est pas facile de percer le crâne d’un être humain avec un simple couteau. Une hache m’aurait été bien plus pratique, mais elle aurait été nettement plus lourde aussi. J’avais fait le choix du plus utile, j’avais beaucoup plus de chance de m’en sortir en courant qu’en me battant, il fallait donc une arme légère. La sensation de tuer un véritable être humain était rapidement partie, j’avais rapidement pris conscience que c’était eux ou moi. Et je préférais les achever plutôt qu’il n’aille se nourrir chez l’un de mes voisins.
Ma vitesse avait à nouveau ralentie, le poids de mon sac devenait de plus en plus lourd et j’avais encore plus de mal à avancer. Ma gorge était sèche, tellement sèche que l’idée de boire mon urine en devenait presque intéressante. Je continuais d’avancer, tentant de ne pas penser à toute cette fatigue accumulée, ces nuits sans sommeil et cette absence d’eau ou de nourriture. Mon ventre avait cessé de gargouiller depuis quelques kilomètres maintenant, il avait bien compris qu’à part de la boue, je n’avais rien à lui offrir. Je savais pertinemment que je ne l’allais plus tenir très longtemps si je ne trouvais aucun point d’eau. Mais j’avais beau chercher depuis mon départ, ma gourde avait été la seule chose remplie d’une eau potable. Le deuxième jour, j’avais également trouvé une flaque et m’y étais abreuvé sans inquiétude, évidemment je n’avais pas tardé à tout rendre sur le sol. Une erreur que je n’avais pas commise deux fois. Mon corps réclamait ma pitié, il voulait que je m’assoie ne serait-ce qu’un court instant, même si je ne devais jamais me relever. Je continuai à marcher pendant quelques heures, de moins en moins vite, priant pour quelqu’un vienne me sauver. Je levai même les yeux au ciel espérant apercevoir le visage de Dieu me promettant un futur meilleur. Soudain la lumière s’éclairci encore, devenait de plus en plus blanche, quelques secondes plus tard, je me retrouvai à terre, à moitié consciente. Mes yeux entrouvrirent légèrement, j’aperçu une petite route à quelques mètres à peine, il n’y avait aucune chance que quelqu’un passe par là, mais dans le doute, je me mis à ramper. Mes doigts s’agrippaient fermement sur le sol, mes jambes n’étant quasiment plus capables de pousser mon corps en avant. Ma respiration était de plus en plus faible, obstinée, je continuai encore d’avancer. Je tentai de me blottir contre un arbre creux et ferma doucement les yeux sans savoir si j’allais les rouvrir un jour. Sans être totalement consciente, je me rendis compte que quelqu’un souleva mon corps, il tenait avec fermeté mes jambes et au creux de ses bras je me sentais en sécurité.
Repensant à cette fameuse journée, je me rendis compte que je ne savais toujours pas qui m’avait sauvé. Une fois arrivée au complexe sécurisé, la question s’était échappée et je ne l’avais jamais posée à qui que ce soit. Mon sauveur était inconnu et pourtant, j’avais énormément envie de le remercier. Les premiers jours ici avaient été difficiles, certes, mais sans cet endroit je serais morte sur le bord d’une route quelconque. Et puis le travail que l’on m’avait proposé m’avait permis de prendre soin des autres, de faire plus attention à eux qu’à mon propre sort. Etre le médecin en chef était un métier très prenant et le seul point négatif n’était autre que la vraie plaie qui se trouvait devant moi en ce moment. Chuck Westerfield pouvait se montrer insupportable à souhait et je n’avais encore jamais eu l’occasion de le voir de bonne humeur. A moins que faire souffrir les autres le rendait heureux… Je lui fis un large sourire, c’était ma seule arme contre sa méchanceté. Ici, mon couteau ne me servait plus à rien, il n’y avait que d’une chose dont je devais me défendre ; le chef et aucune arme ne me serait utile avec lui. «Je me demande comment vous avez eu la direction de cette infirmerie. Je n'ai pas souvenir de vos lèvres sur ma bite pourtant ? » Il cherchait probablement à ce que je m’offusque de telles paroles, il pouvait attendre bien longtemps. J’avais cessé de me soucier de son opinion depuis quelques mois, du moment qu’il me laissait à mes fonctions, je l’évitais le plus possible. Mon regard ne vacilla pas et je le soutins pendant plusieurs secondes avant de rétorquer paisiblement. « Peut-être parce que je suis étonnement rare et douée ? Vous n’en avez aucun souvenir, parce qu’il n’y en a eu aucun. Mais si cela peut me permettre d’avoir une promotion… Jouer à son propre jeu était la meilleure chose qui me restait à faire à présent. Je me demandais cependant qu’elle fût la vie de Chuck avant l’épidémie. Je le voyais bien en tant que célibataire endurci, sautant sur tout ce qu’il pouvait trouver de plus au moins potable à ses yeux, écumant les bars tous les soirs et s’affalant bourré sur son canapé. Mais peut-être fût-il autrement, un père de famille veillant sur sa femme et ses enfants. La vie avait tellement changée que quelqu’un de foncièrement gentil aurait rapidement pu déraper et devenir un homme sans limite.
« «Oui, je rentre. » Je me décalai légèrement pour qu’il n’ait pas à me pousser pour pouvoir passer les deux portes. Ses deux sbires le suivirent immédiatement sous ses ordres et l’accompagnèrent à l’intérieur. L’envie irrésistible de rester à l’extérieur de l’infirmerie m’apparue, mais mieux valait que je rentre moi aussi. Je levai les yeux au ciel et poussai les portes à mon tour. « Il vaut peut-être mieux que je vous prévienne des patients qu’il ne faut pas approcher ? » Ma question était tout à fait légitime, bien que lui refiler la grippe ne m’aurait pas dérangé plus que ça, je craignais qu’il ne me jette aux zombies pour la peine. Je dépassai donc ses hommes et m’approchai de lui, même si j’avais oublié mon collier d’ail dans ma chambre, je ne m’inquiétais pas trop, il y avait bien trop de monde autour de nous pour qu’il ose se faire mal voir. Je pris les devants, tentant de le diriger pour qu’il n’aille pas discuter avec certains patients. La moitié des personnes qui se trouvaient ici était seulement atteinte d’un rhume, rien de bien grave, même si avec le peu de médicament dont je disposais, cela pouvait facilement dégénérer et tuer un homme. J’avais la chance d’être très résistante, il le fallait bien pour un métier tel que le mien. Depuis mon plus jeune âge, je tombais rarement malade. La seule fois où j’avais été incapable de bouger fût lors de ma grossesse. Danny avait d’ailleurs souffert autant que moi, il devait satisfaire mes moindres désirs, même si ceux-ci nécessitait d’aller au magasin à quatre heure du matin.
▬ Célébrité sur l'avatar ; Zooey Deschanel ▬ Multicompte(s) ; Nop (a) ▬ Un dernier truc à dire ? ; Je vous n'aime déjà
Dernière édition par Lula M. Hopkins le Sam 2 Mar - 11:02, édité 23 fois |
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