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 the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott

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MessageSujet: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeMar 26 Fév - 19:16

THE CITY BURNS
(parc'qu'il y a toujours des règles relous dans la vie tavu.)
Résumé du scénario : Prise d'otages au New York Marriott.
A 11H30, des hommes cagoulés et très lourdement armés font irruption dans la salle du restaurant pleine à craquer du fameux New-York Marriott. Ils exécutent les serveurs et autres employés de l'hôtel avant d'enfermer une partie des clients dans les chambres froides, l'autre partie dans la salle de casino, en prenant soin de dévaliser la bourgeoisie de NY de ses biens. La police a cerné les lieux, mais elle ignore encore le nombre de preneurs d'otages.

Responsable : mafia italienne. Armement russe.

L'ordre de passage est le suivant : Erwan [M], Anja, Lawrence, Poly.

→ Dans un soucis de rapidité et surtout de compréhension générale, les RP sont limités à 1000 mots.
Les meneurs, comme leur nom l'indique, mènent le jeu.
Spoiler:
Les autres joueurs qui les suivent doivent donc se référer à leurs écrits pour connaître la progression du scénario. Si vous avez un soucis de compréhension ou autre, référez vous à votre meneur directement.
→ Vous disposez d'une semaine maximum pour répondre, passez ce délai votre tour sera sauté.







Spoiler:

Brutalement, mon corps se redressa dans le lit, on aurait dit un pantin qui sortait de sa boite et se redressait avec violence sous l’impulsion de l’ouverture. Rythme cardiaque saccadé, corps en sueur, mains qui agrippent le drap, un état de panique. Mon cœur allait sortir de ma poitrine, et ma respiration manquait. Je ne souviendrais d’avoir eut un flingue pointé sur la tempe, j’aurais cru à une crise d’asthme. Avec précipitation, je regardais autour de moi, je peinais à reprendre mes esprits. La poitrine d’Anja se soulevait délicatement au rythme de sa respiration. Elle dormait paisiblement de son côté du lit, indifférente à ce cauchemar qui venait de me réveiller en sursaut. Je pris mon visage entre mes mains et tentais de me rassurer. C’était juste un mauvais rêve, je n’étais pas mort. En tout cas, pas encore. Alors rien, strictement rien ne devait m’empêcher d’en profiter. Mon téléphone n’avait pas – encore – sonné, je ne travaillais pas, j’avais un week-end à moi, et pourtant cette boule au ventre ne me quittait pas. L’angoisse ne partait pas, jamais. J’étais un homme sous tension et ce n’était qu’une question de temps avant que je ne craque. Mais pour l’heure tout allait bien.Notre chambre au Mariott, Anja, notre nuit, Anja… Tout allait vraiment très bien comme en témoignait le cadavre de la bouteille de vodka et le paquet de bonbons semés au sol. Il ne nous avait fallut qu’une nuit pour faire de sa chambre celle d’un étudiant qui recevait sa copine pour une nuit de folie. Une nuit inoubliable. Et le week-end n’était pas terminé. Mon téléphone indiquait 8H12, j’étais tenté de réveiller Anja mais cela me semblait bien trop matinal. Il fallait au moins que j’attende 10h. En attendant une heure convenable, je me serrais contre la jeune femme et tentais, à son contact d’apaiser mes angoisses. Le remède était pire que le mal, évidemment, je ne parviens pas à trouver le sommeil. Mes pensées partaient dans tous les sens, une Anja endormie, si proche, cela n’aidait pas un homme à rester concentrer. Finalement, vers 9H00, je ne résistais plus à l’envie de profiter de la jeune femme. J’accentuais mon étreinte et glissais mes lèvres dans son cou. Si le réveil était agréable, Anja ne pourrait pas m’en vouloir et en réveil matinal, j’étais le meilleur. Une fois que la belle endormie m’offrir son plus beau regard, je m’écartais et caressais sa chute de rein. Docile, c’était à son tour de venir me chercher.

Quand le corps de ma maitresse s’éloigna du mien, je retournais la chercher. Anja était comme un poison. Elle s’était infiltré dans mes veines, avait contaminé mon corps et maintenant je ne pouvais plus m’en passer. A dire vrai, c’était une addiction psychologique : elle m’aidait à penser à autre chose. A un point que j’en venais à me comporter comme un adolescent insatiable. Cela ne posait aucun problème, c’était le cœur même de notre relation. D’ailleurs, je profitais autant que j’en abusais. Mes lèvres mordillèrent une dernière fois son lobe et je lui chuchotais le plus sérieusement du monde : « Ca te dirait une sex-tape ? » Sans la quitter des yeux, je désignais notre chambre d’un mauvais de la tête. Ici, c’était l’endroit idéal pour faire ça. On avait juste à sortir chercher une camera, un achat rapide, sans calcul. Ce week-end j’avais vraiment envie de m’amuser avec Anja. Je voulais qu’elle accepte, j’avais envie de faire ça avec elle. A cause de mon insomnie, j’avais eut le temps de beaucoup réfléchir à ma vie et à ce que je voulais. C’était simple, j’étais prisonnier à New York, je n’avais pas la chance de voyager, encore moins la possibilité de prendre de réelles vacances. Mon seul moyen d’évasion, il était là, allongé sur ce lit et incroyablement sexy. Malgré les mois, Anja savait renouveler sa présence à mes côtés. Contrairement aux autres, je ne me lassais pas d’elle. Je me rallongeais à ses côtés et posais ma main sur mon ventre. « Je crève de faim. » annonçais-je, puis je précisais avec un grand sourire : « Vraiment faim… de nourriture. » Je me redressais pour l’embrasser, mordillant ses lèvres avec douceur. « Je vais descendre au restaurant prendre un petit dej’… tu m’accompagnes ? » Cette suite était divine, mais j’avais envie de prendre un peu l’air. Je ne supportais pas de rester enfermé aussi longtemps, même en compagnie d’Anja, j’avais besoin de marcher un peu et quitte à loger au Mariott autant profiter du restaurant chicos que j’avais vu en bas. Ce n’était pas tous les jours que je mettais les pieds dans en endroit comme celui-ci j’avais envie d’en profiter. D’un regard, j’interrogeais Anja. Je doutais qu’elle veuille rester toute seule dans cette chambre mais… on n’était pas obligé de se coller l’un à l’autre. Pour être honnête, je comprendrais qu’elle se lasse et décide de rentrer chez elle. Cet hôtel, le restaurant, c’était rien pour elle. Comparé à son quotidien, cela relevait du camping, mais c’était tout ce que j’avais à offrir, autrement dis grand-chose. Sans me soucier d’un code vestimentaire, je me rhabillais négligemment – ne prenant même pas la peine de boutonner jusqu’en haut ma chemise. De son côté Anja était sublime, comme d’habitude. Je faisais tâche à côté d’elle. Pas le même standing… encore. A nouveau, comme si c’était une question d’habitude, je déposais ma main sur les hanches de ma maitresse alors qu’elle me suivait au restaurant. Il s’agissait plutôt d’éviter qu’on me la pique… Non pas qu’elle était ma propriété, à moins qu’elle le soit… juste le temps de ces deux jours, elle l’était. Une fois arrivé dans le restaurant, un majordome nous installa à une table, à proximité de l’entrée. Cela ne ressemblait pas vraiment à un restaurant, plutôt à une immense salle de réception, malgré l’heure matinale 11h02, il y avait déjà du monde, une petite dizaine de personnes. Après un examen rapide de la carte – une carte au tarif exorbitant et aux noms incompréhensibles, ce n’était décidément pas mon univers, je laissais commander Anja et commandais le petit déjeuner le plus copieux. Autour de nous, les serveurs s’activaient dans un calme étonnant. Ils étaient comme des petites fourmis auxquelles, ces gens, des riches habités à être servis, ne prêtaient aucune attention. C’était calme, quasiment désertique et la seule chose qui présentait vraiment un intérêt à mes yeux était la femme en face de moi. « J’étais sérieux tout à l’heure. » relançais-je en sortant mon paquet de clopes sur la table. Il me tardait d’en allumer une et je regardais atour de moi s’il n’y avait pas un panneau pour me l’interdire. Au prix de la table, j’osais espérer qu’ils n’interdisaient pas de fumer.



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Anja Malkovski
Reine des Glaces
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Anja Malkovski


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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 28 Fév - 0:34




Le New-York Marriott. Anja n'était jamais venue ici, ou peut-être une ou deux fois mais toujours pour diner. Jamais pour y passer la nuit, ni même un week-end. Elle avait deux pied-à-terre dans cette ville, sa villa et l'appartement au-dessus de son agence - même s'il était présentement occupé par un fugitif - aussi n'avait-elle jamais eu le besoin d'aller à l'hôtel. Quand Erwan lui avait proposé ce week-end en pleine semaine, elle avouait ne pas avoir eu la moindre idée de ce qu'il avait derrière la tête. Peut-être chez lui, peut-être ailleurs. Ils avaient beau se voir assez régulièrement depuis plusieurs mois, elle ne le connaissait pas aussi bien qu'elle l'aurait pu. Parce qu'il ne lui racontait pas vraiment sa vie et qu'elle ne posait pas plus de questions. Ce n'était pas ce qui l'intéressait de même que moins elle en disait sur elle mieux elle se portait. Pourtant, cela ne les empêchait pas d'avoir cette étrange complicité. C'était presque facile avec lui, elle n'avait pas à batailler pour qu'il la comprenne, sauf lorsqu'ils se titillaient. Aussi quand elle découvrit où il l'amenait, elle sourit pour apprécier l'effort. Même si, de son propre avis, il n'avait pas grand chose à se faire pardonner bien qu'il l'ait plantée au beau milieu de la chose. C'était le boulot, elle comprenait. Ceci dit, puisqu'il se donnait cette peine, elle comptait bien en profiter jusqu'au bout. Et il aurait fallu qu'elle soit difficile pour ne pas apprécier la surprise. La suite était magnifique. Spacieuse, luxueuse, très bien agencée et au design moderne. Un large bar, un immense lit et pour couronner le tout, une superbe vue en contre-plongée sur New-York illuminée. Elle s'étonna même qu'il ait visé aussi juste dans ses goûts. Il ne s'était pas fichu d'elle et à ce rythme-là, elle allait vouloir qu'il se fasse pardonner plus souvent ! Alors, quand il voulut savoir comment il s'en sortait, elle ne résista pas à l'envie de le taquiner un peu, malicieuse.

    « Pas encore pardonné. J'ai du finir toute seule, tu le sais ça ? Mais c'est en bonne voie... »

La nuit qu'ils avaient passée avait achevé d'excuser son petit faux pas et le médecin avait indéniablement et complètement su se rattraper, peut-être même avait-il accumulé des points d'avance. Et ils avaient on ne peut mieux honorer le numéro joliment hasardeux de leur chambre... Le sommeil lourd, la brune ne remarqua pas une seconde sa crise de panique. Elle le sentit peut-être inconsciemment contre elle mais n'en prit conscience que quand il se fit plus insistant. Si le réveil n'avait pas été aussi doux et câlin, elle lui en aurait probablement voulu de l'arracher des bras de Morphée si tôt. Mais elle quittait ceux du dieu rêveur pour rejoindre ceux, passionnés, de son amant et il ne lui donna pas de raison de se plaindre. Un dernier soupir franchissait ses lèvres au moment où une proposition pour le moins inattendue émergea. Une sex-tape ? Sans savoir quoi répondre, elle préféra rester silencieuse, envisageant néanmoins la question. Ses pensées furent interrompues par l'évocation d'un repas. Maintenant qu'il le disait, elle aussi avait faim. Elle acquiesça doucement à sa proposition, lui volant un dernier baiser avant de sortir du lit et d'aller chercher dans son sac de quoi s'habiller. Elle avait songé à un week-end en tête à tête, pas qu'elle irait déjeuner dans un grand restaurant aussi, du peu de vêtements qu'elle avait emmenés, même sa robe la plus sage lui parut tout de même encore un peu trop osée. Tant pis, elle ferait avec et, mieux même, ne s'inquièterait pas des regards appuyés. Elle aussi voulait profiter de ces deux jours.

Dans le restaurant, l'odeur de nourriture lui chatouilla les narines. L'appétit ouvert, elle s'installa à la table que le serveur leur indiquait, étudiant rapidement la carte après s'être mentalement fait remarquer qu'elle ne se souvenait pas avoir connu la main d'Erwan sur ses hanches si... possessive ? Ce n'était pas le moment d'y penser, son ventre criait famine. Elle commanda rapidement puis se mit à observer les alentours, les personnes présentes tandis qu'Erwan passait lui aussi sa commande. Son examen de la salle fut avorté par une nouvelle charge de son amant, tandis qu'il remettait sur le tapis son idée un peu pimentée. Il était sérieux. Elle n'en doutait pas. S'était-elle décidée, entre temps ? Oui et non. Un peu joueuse, elle attrapa le paquet qu'il venait de poser sur la table et amena un tube à ses lèvres, sans même se soucier de savoir si elle avait le droit ou pas. Elle le prenait. Elle alluma la cigarette, tira une longue bouffée puis la soupira avant de reposer ses yeux clairs sur Erwan. Dans son regard, un mélange d'hésitation, d'excitation et d'amusement. Un rictus au coin des lèvres, elle décida de mettre fin à la torture de son attente après encore une seconde à le fixer.


    « D'accord. Seulement si tu me laisses effacer la vidéo à la fin du week-end. »

Parce que ce n'était pas d'être filmée qui la freinait, au contraire cela ajouterait certainement à l'exaltation, mais bien le risque que le film soit un jour divulgué. Elle avait une image et tenait à la préserver. S'amuser avec ses amants, oui. Devenir un objet devant lequel se masturbent des pré-pubères et des pervers, non merci. Et avec la technologie, cela pouvait vite déraper. Alors elle acceptait, à la seule condition de pouvoir elle-même supprimer la vidéo à la fin de leur petit séjour. C'était à prendre ou à laisser. Mais quelque chose lui disait qu'il ne laisserait pas cette chance passer... Le restaurant était plutôt paisible néanmoins elle sentit un regard appuyé sur elle. Sur sa droite, une femme un poil plus âgé qu'elle la dévisageait, visiblement choquée par sa robe un peu courte et transparente en quelques endroits. Evidemment, Anja ne manquerait pas cette occasion de provoquer et déjà, elle passait une main sensuelle dans ses cheveux encore un peu emmêlés par l'ébat, amenant la cigarette à ses lèvres de manière presque érotique. La lady parut outrée et remit son nez dans son assiette, accompagnée par le rire cristallin de la brune qui, la lèvre mordillée, cherchait le regard du bellâtre qui lui faisait face, sans se douter une seconde que cette ambiance badine ne durerait pas.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeSam 2 Mar - 14:32

Il avait vaguement émergé de la nébuleuse du sommeil, alors que le jour se levait paresseusement ; la silhouette maigrelette, déjà parée des senteurs de patchouli qu'il lui connaissait, s'était penchée sur son tympan pour lui susurrer un au revoir, souiller la joue blanche de deux arcs carmin. Lawrence était retourné à la chaleur soyeuse des draps dorés, l'esprit imprimé de la disparition programmée, et quand il se redressa quelques heures plus tard, pour voir sa veste épaisse gisant seule sur le fauteuil, il s'étira sans subir la panique de l'abandonné, s'interrogea plutôt sur la lumière pâlichonne qui filtrait de la porte-fenêtre, s'extirpa du lit pour découvrir l'amoncellement de nuages au-dessus de Brooklyn -le souvenir de la sommation matinale, de l'attente dans la fraîcheur encore nocturne au perron de l'hôtel de luxe, tout était déjà rangé dans un coin de la cervelle déchargée des préoccupations, détournée des responsabilités d'adulte -une capacité d'annihilation spirituelle nécessaire pour tout bon crétin désireux de s'improviser gigolo. Il l'aurait quand même bien baisée encore, Ariane, avec sa douceur aérienne et ses rires caprins. Mais elle avait un truc à faire, un livre à écrire, un article à rédiger, une connerie d'érudite à laquelle il ne s'était que vaguement intéressé ; il relégua les envies libidineuses au placard, se plongea dans le luxe clinquant la salle de gym, s'exerça à la gonflette au côté des héritiers fleurant le satin et la violette -il chipa discrètement l'un des peignoirs en coton égyptien en pensant au confort du petit cul de Winnie, mit la main sur du savon au lait d’ânesse, pour lui, et l'eau brûlante effaça les dernières miettes de stupre, la bouche ourlée de l'écrivain incrustée aux pensées, tandis que l'effort des muscles le redirigea vers la faim qui lui tiraillait le ventre. En pensant à la générosité des menus hôteliers, à l'onéreux écrin volontairement abandonné sur la table de nuit -en remarquant, aussi, le rebondi de sa fesse d'Adonis dans le miroir-, il eut un sourire de béatitude ravagée.

C'est la bouclette domptée, le poil impeccable, que Lawrence passa le seuil du restaurant chic, accueilli par les sourires obligés et les courbettes du personnel. L'autre pouilleuse n'avait pas répondu à ses sollicitations téléphoniques, tout comme Cage, comme Wendy, comme Judith, comme tous les autres à qui il aurait voulu faire profiter de l'opulence outrancière des lieux ; de sa démarche chaloupée, paré du costume qui lui assurait les politesses, il accepta sa destinée de solitaire, se dirigea royalement vers une table aménagée près du mur chamarré, remercia de l'accent ensoleillé le serveur, posa les yeux sur le duo royal qui lui montrait son profil. Sur la richarde moulée dans sa robe transparente, surtout. Il laissa retomber le menu, immobile, frappé par la révélation soudaine, les mirettes rivées sur la beauté majestueuse de l'inconnue : aucune injure ne pouvait définir l'émerveillement pétillant qui lui rongeait le visage, l'extase bondissante qui lui mangeait les synapses -putain de bordel de merde, elle était tellement bonne, elle respirait tellement la matrone, tellement la maquerelle, tellement la cravache et le cuir trop serré, il aurait tout balancé pour pouvoir se frayer un passage au fin fond de sa petite culotte en dentelle, se faire attacher au radiateur et subir les pires tortures jusqu'à ce que mort s'ensuive. L'oeil brillant de lubricité, l'imagination galopante, il ne prit même pas la peine de jeter un œil au type qui lui faisait face -la rétine était de toute façon trop imprégnée du regard polaire, de l'interminable chevelure brune, de la bouche gourmande et impudente, qui s'étirait en une moue sensuellement provocatrice; il s'arracha à la vision pour ouvrir la carte, y jeta un nouveau coup d'oeil -putain, ces seins, il vendrait père et oncle pour ces seins-, sentit les rouages de l'esprit s'agiter pour trouver à s'immiscer dans la routine de la Sharon Stone du Marriott, évincer le bellâtre fadasse qu'il remplacerait à merveille.

La commande passée, Lawrence se laissa aller contre le dossier moelleux de la chaise, la cuisse ouverte, la clarté du regard fixée sur la physionomie mouvante de la tigresse, alors que les phalanges rampaient vers le paquet de cigarette, suivant le mouvement de rébellion fumeuse en prenant son mal en patience, jaugeant le challenge de choix qui s'imposait à lui. Peut-être qu'il attendrait, la pisterait jusqu'aux toilettes, déblatérerait alors un discours avec une franchise enjolivée, brodée de sourires ravageurs et compliments énamourés -pas trop, non plus, il avait affaire à un gros poisson, une dominatrice en puissance, une bouffeuse de gosse, à des lieues de la trentenaire sentimentale qu'il pêchait habituellement.
Incapable de tempérer l'excitation joueuse qui lui montait à la tête, il alluma sa clope, et attendit.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeMar 5 Mar - 2:26

Les doigts longeant les plis soyeux du drap sur lequel il sommeillait, les paupières closes mais chatouillées par les rayons de soleil qui perçaient au travers des rideaux, Poly soupira longuement. Les effluves sucrées d’un parfum féminin le bercèrent quelques instants et lui remémorèrent tendrement la nuit dernière. Habituellement, lorsqu’il sortait le soir, c’était un signe de fatigue nerveuse. L’espoir griffé par l’amertume, Poly n’avait plus comme but qu’une lumière faiblarde, vacillante comme la flamme d’une bougie sous un courant d’air. Il comptait presque les bulles qui accouraient à la surface de son verre lorsque cette inconnue s’assit en face de lui et étira ses lèvres maquillées. Elle devait avoir au moins 20 ans de plus que lui, mais l’aura qui émanait d’elle lui avait coupé le souffle. Une robe rouge à la forme très stricte, adoucie par un chemisier noir à dentelle. Des gants de cuir, finement cousus… Un chapeau élégant et des lunettes noires. Il était évident que cette quinquagénaire ne souhaitait pas être reconnue. A sa façon d’être, d’agir et de se pencher sur lui, le jeune homme n’avait eu aucun mal à relier point par point les indices afin de savoir concrètement ce que cette dame désirait. Rapidement, ils avaient échangés quelques plaisanteries. Puis ils avaient essayés de réécrire l’histoire l’un de l’autre. Elle s’appelait Jeanne, elle était française mais elle vivait à New York depuis ses 20 ans. Jeanne… Un prénom très doux qui saillait à merveille son tempérament. Elle était timide… Mais pas trop. Il lui arrivait de rougir sensiblement et elle le dissimulait sous son chapeau dès qu’elle le pouvait. Poly avait posé sa main sur la sienne et sentit la marque qu’avait laissée l’alliance de son interlocutrice, fraichement retirée. Divorcée ? Non. Elle avait dû immigrer aux Etats-Unis pour se marier. Aujourd’hui, la flamme avait disparue mais elle ne souhaitait pas pour autant divorcer. Alors elle se cachait derrière d’épaisses lunettes et essayait de trouver quelqu’un qui l’aiderait à se sentir à nouveau belle et désirée le temps d’une nuit. C’était pathétique, mais suffisamment mignon pour que le Profiler se prête au jeu.

C’est comme ça que Poly se trouva plongé dans des draps à 500$, sur un lit immense dans un hôtel dans lequel il n’aurait jamais songé pouvoir mettre les pieds. Jeanne n’hésitait pas à mettre la main au portefeuille. Elle l’avait peut-être trouvé dans un Bar, mais elle n’allait pas le déshabiller dans un motel. Le luxe suintait de ses vêtements mais aussi de ses manières… Lorsqu’elle fut complètement nue, elle ne souhaita pas se cacher. Une certaine fierté se dégageait de ce corps que l’on devinait si précieux malgré les stigmates de plus d’un demi-siècle de vie. Ce parfum… Le même qui avait embaumé la chambre alors que leurs corps ondulaient avec une tendresse que Poly avait presque oubliée. Ses paupières s’ouvrir enfin et toute présence avait disparue de l’autre côté du lit. Pas même un cheveu blond sur l’oreiller ou une trace de rouge à lèvre sur les couvertures. C’était la règle du jeu… Rien qu’une nuit, et il ne la reverrait jamais. Une autre nuit, elle s’offrirait à un autre homme que Poly enviait déjà. En revanche, un morceau de papier plié en deux avait été laissé sur le guéridon. Repoussant les draps, le jeune homme enfila son jean et ajusta son Beretta 92 caché à sa ceinture avant d’y jeter un œil attentif. Un sourire conquis se dessina sur son visage reposé.

« Deux places sont toujours réservées pour le déjeuner. Pourquoi n’en ferais-tu pas profiter ce petit ange dont tu n’as pas cessé de me parler hier soir ?

Jeanne.
»


Elle avait déjà tout prévu pour prolonger son effet de bonne humeur, sans même être présente. Mais elle n’avait pas tort. Si Vassily allait certainement se poser quelques questions, Poly de son côté avait déjà entendu parler du genre de festin que l’on peut savourer dans cet hôtel. Il était 9:30 lorsqu’il quitta le bâtiment afin de passer prendre sa nièce à Brooklyn, et pas loin de 11h lorsqu’ils revinrent tous les deux.

« Pourquoi tout le monde est beau ici ? » Demanda naïvement la demoiselle tout en prenant place sur la chaise que l’un des serveurs lui désigna avec un sourire courtois.

Bonne question. Pourquoi les gens aisés voire riches avaient soit la gueule de James Dean, soit une gueule de vieux pépère pervers ? Amusé par sa remarque, le Profiler étouffa un rire avant que le couple d’à côté ne lui lance un regard noir. Peu importe, techniquement, il avait payé pour être ici. Quoi que… S’il regardait les choses de cette façon, cela signifiait qu’il avait joué la pute hier soir. Or, ce n’était pas tout à fait comme cela qu’il voyait ça… Mais d’avantage comme un service mutuel rendu. Voilà.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeMar 5 Mar - 22:51

Femme fatale. En deux mots, la description d’Anja Malkovski était presque parfaite. Sérieusement, elle était belle à tomber. Séduisante comme jamais. Une femme comme ça… j’étais persuadé que je n’en rencontrais pas deux dans ma vie. D’ailleurs, j’avais énormément de chance d’être actuellement assis en face d’elle. N’importe quel homme se damnerait pour être à ma place. Pour être totalement sincère, j’ignorais totalement ce qu’elle pouvait me trouver pour continuer à me fréquenter. Il fallait croire que j’étais capable de la combler et qu’elle en redemandait encore ! Je n’étais pas assez stupide pour poser la question. Entre nous, il n’y avait pas de longues conversations, pas d’explications et encore moins de règlements de comptes. Aucune promesse, aucune attente, aucune déception. Je n’avais jamais été aussi franc avec une femme, et pourtant, elle ne savait rien de moi. En échange, je devais admettre que la réciproque était vraie : je ne savais pas grand-chose d’elle. L’essentiel : femme fatale, me suffisait amplement. A son contact, je prenais goût aux défis et aux idées osées. Lui proposer une sex-tape, ce n’était quand même pas anodin. Je n’avais jamais fais ça de ma vie et l’idée d’essayer était venu subitement. Je n’étais pas totalement sure de mon choix, mais maintenant que je l’avais proposée il n’était pas question de reculer surtout pas devant Anja. La balle était dans son camp et impatient, je tenais à savoir ce qu’elle pensait de ce projet aussi ambitieux qu’érotique. Anja s’empara de mon paquet de clope, celui là même que j’hésitais à fumer. Sans se soucier du moindre interdit, Anja alluma l’une de mes cigarettes. Une insoumise. Femme fatale et insoumise. Voila qui décrirait mieux la jolie russe. J’ignorais comment elle faisait pour se foutre totalement des règles mais je l’admirais pour faire ça. Sans rire, j’étais en face d’elle et j’hésitais, alors qu’elle non, loin de là. Cette femme suivait son instinct, elle n’en faisait qu’à sa tête. Personne ne lui dictait les règles du jeu. Si elle ne voulait pas faire quelque chose, je ne serais pas celui qui pourrait la forcer. Je renonçais avant même d’essayer. Alors pour ce qui était de s’amuser avec une caméra, j’étais suspendu à ses lèvres. Anja jouait avec le suspense, enfin elle annonça : « D'accord. Seulement si tu me laisses effacer la vidéo à la fin du week-end. » Je fis la moue, pleinement satisfait même si je comptais discuter un peu, pour le principe et surtout pour le jeu. « J’ai mieux. Je l’efface et tu vérifies. Inspectrice des travaux finis, ca te va bien, non ? » La taquinais-je avec un grand sourire. Aguicheuse, la jeune femme passa sa main dans ses cheveux et je me mordis les lèvres, séduit par son comportement. Entre nous, j’avais pas besoin de ça, mais… ce n’était pas déplaisant, bien au contraire. Un peu réprobateur, je baissais les yeux et secouais la tête avec un sourire tout de même amusé. C’était plus pour effaroucher une petite vieille que pour me plaire, mais cela n’enlevait rien au spectacle. Avec Anja, j’avais vraiment l’impression d’être un adolescent. D’un coup d’œil distrait, je remarquais qu’Anja était dans la ligne de mir d’un jeune homme aux cheveux frisés. Ce type ne semblait pas la quitter des yeux. Je ne devrais pas y porter attention et portant, ce type …sans le connaitre venait de briser quelque chose. Je me croyais seul au monde avec Anja, il me forçait à constater que non. « T’as un admirateur. » Soulignais-je à Anja, tout en savourant mon café. Mon ton était bien plus que sec que je l’aurais cru. Ce n’était pas de la jalousie, c’était juste…. J’aimais pas ça c’est tout. « Le regarde pas, il va s’évanouir dans sa bave. » ironisais-je. Doucement, j’ôtais ma chaussure et remontais mon pied le long de sa jambe, pour une caresse silencieuse sous la table, histoire qu’Anja focalise son attention sur l’homme qui lui faisait face. Contrairement à Anja, j’enfreignais les règles de la bienséance en toute discrétion.

« La suite, tu la veux sous la douche ? » interrogeais-je avec un sourire appuyé. Ma chaussette glissa bien vite dans ma chaussure. Faire naitre le désir oui, mais je refusais de rentrer dans la vulgarité ou de chauffer Anja comme si il s’agissait de n’importe qui. Entre nous, c’était un jeu dont les règles étaient mal définies mais nous arrivions à nous adapter à l’autre. A cet instant tout semblait parfait… et la seconde d’après… tout est partit en fumée. La détonation surpris tout le monde. Le serveur était dans mon champ de vision, occupé à servir du lait dans le chocolat chaud d’une fillette quand brusquement il s’effondra au sol. Lui, et tous ses collègues. Une balle dans la tête. C’était rapide, efficace et terriblement bruyant. Sans le remarquer – certainement trop occupé à faire du pied à ma partenaire – des hommes – huit – avaient fais irruption dans l’espace du restaurant et descendus tous les serveurs. Avec une précision quasiment militaire, tous les clients du restaurent furent menacés avec une arme de point. Chacun dû se séparer de ses bijoux, et bien évidemment de son téléphone portable. « Personne ne bouge, personne ne se lève… Quant aux cris éviter sinon on vous arrêtera. » Les hommes en noir veillèrent à ce que chacun abandonne son téléphone portable dans un sac à dos ainsi que les bijoux et effets personnels. Organisés, ils se séparent en petit groupe pour faire chaque table avec méthode. Ensuite, tous les clients du restaurant furent « invités » à s’aligner contre un mur et à s’asseoir gentiment. « Allez bougez votre cul, si vous vous comportez gentiment et si personne ne joue au héros, tout ira bien… enfin… on vous garantit rien. » Un rire gras accompagna cette réplique. Et l’homme, présumé être le chef croqua un bout de croissant pour la jeter au visage de Lawrence. Le chef sembla s’éclipser quelques instants dans le hall de l’hôtel, loin du champ de vision des otages. Comme les autres, je suivis le moment et me levais de table alors qu’on me pointait une arme. Une main se plaqua naturellement sur les hanches d’Anja, pour la protéger ou l’emmener avec moi, aucune importance, ma main était sur ses hanches et un homme la chassa vivement. « Ta pute, on va s’amuser un peu avec. » L’homme, l’œil lubrique carrément pervers déposa sa main grasse sur la cuisse d’Anja et je me surpris à le repousser aussi rapidement qu’il avait osé mettre sa main. Me placer entre Anja et ce type était loin d’être une bonne idée… Je n’eu pas le temps de comprendre que je me retrouvais au sol, un coup bien placé sur la tempe avait suffit pour me mettre à terre. K.O. durant de trop longues minutes. Quand j’ouvris les yeux, j’étais assis entre deux hommes qui m’avaient probablement portés où j’étais dont le caniche frisé que je reconnu aussitôt. Je me frottais le crâne à l’endroit du choc et demandais la voix empâtée : « Elle est où… La fille qu’était avec moi, elle est où ? »
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Anja Malkovski
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeVen 8 Mar - 23:04

Inspectrice des travaux finis ? Ca voulait dire quoi ça, qu'elle n'en foutait pas une ? Elle aurait pu le prendre mal. Elle aurait pu. Mais en cette matinée et après la nuit qu'ils avaient passé elle était de bonne humeur et n'y voyait pas là une critique mais une simple taquinerie. En guise de réponse, elle plissa légèrement ses yeux sans le lâcher du regard, secouant imperceptiblement la tête, un mince sourire retroussant toujours ses lèvres, comme pour le fustiger silencieusement de cette remarque, son nez se fronçant de manière tout à fait adorable. Pas de vrai réponse néanmoins, elle ne se décidait pas pour le moment. Il y aurait probablement d'autres négociations et elle verrait en temps voulu. Pour l'heure, le petit déjeuner arrivait et elle sentit son ventre se tordre de faim face à ces mets qui lui faisaient envie. Elle avait à peine pris un pain au chocolat entre ses doigts qu'Erwan lui annonça, de manière un peu brutale, qu'elle avait un admirateur. Hum ? Elle ne savait pas de quoi il parlait - était-ce un reproche ? - et regarda instinctivement autour d'elle même s'il lui conseillait de ne pas le faire pour éviter de traumatiser l'admirateur en question. Elle n'eut pas à chercher très loin, assis à la table parallèle à la leur, une jeune homme la fixait impudiquement au point qu'elle se demanda comment elle avait fait pour ne pas sentir son regard plus tôt. Ses yeux défièrent les siens une seconde, mais une caresse sur sa jambe ramena son attention sur son amant qui lui proposait une douche pour continuer les festivités. S'il la prenait par les sentiments... Une moue coquine s'afficha sur son visage et elle s'apprêtait à lui répondre. Mais elle n'en eut pas le temps. Rouge.

Il y eut d'abord le vacarme des coups de feu. Dieu qu'elle détestait ce son. Puis, le bruit monstrueux des corps inanimés qui s'échouaient sur le sol. Alors, la pagaille. Les cris, les pleurs. Elle eut juste le temps de jeter un œil à une petite fille dont la serviette et la tasse avaient été tâchées de sang. Ses yeux retrouvèrent bien vite ceux d'Erwan tandis que les hommes cagoulés qui les menaçaient leur ordonnaient de rester tranquilles. Pas de peur dans son regard, rien qu'un sang-froid à toute épreuve parce que ce n'était pas la première fois qu'elle était menacée d'une arme. Elle aurait aimé lui intimer de rester calme mais elle se dit que la pression, il la connaissait avec son métier. Quand ils passèrent pour récupérer ses bijoux et son téléphone elle ne leur donna rien parce qu'elle avait tout laissé dans la chambre, ne prenant le soin de n'enfiler qu'une robe et des chaussures. Elle se leva quand on le lui demanda, commença à se diriger vers le mur qu'on leur indiquait, sans faire de vague, sentant la main d'Erwan plus insistante que jamais sur sa hanche. Et puis, il n'y eut plus de main. Surprise elle tourna vivement la tête pour s'entendre traitée de pute, des doigts beaucoup plus envahissants s'invitant sur sa peau. Elle eut à peine le temps de se reculer, Erwan avait réagi avant elle pour chasser la main invasive. Elle sentit quelque chose, là. Derrière son sein gauche. Un petit pincement mais déjà ils avaient achevé son acte héroïque d'un coup. Elle sentit la colère lui monter aux joues en le voyant à terre et le nouvel assaut de ce porc n'arrangea pas les choses. Ses mains étaient sur elle et elle le repoussa vivement, le giflant malgré le tissu de la cagoule. Ca ne lui plut évidemment pas et il l'attrapa par le bras pour l'entraîner plus loin. Elle eut juste le temps de regarder en arrière avant de quitter la pièce mais il ne s'était pas relevé.

Il l'amena dans un petit salon à l'écart, la bouscula sur l'un des fauteuils et souleva sa cagoule pour l'agresser de ses lèvres rudes. Elle mordit, évidemment. Elle n'allait tout de même pas se laisser faire ? Il l'injuria à nouveau puis la frappa. Sa joue la brûla et elle y porta une main, le fusillant de ses yeux clairs. Ca commençait seulement à monter, la peur. Il pesait de tout son poids sur elle et bien qu'elle tentât de se débattre, elle ne pouvait rien faire. Ce fut le bruit de la fermeture éclair de son pantalon qui la figea et la terrorisa. Crispée, elle songea idiotement que si elle se statufiait il allait peut-être la laisser tranquille. Espoir vain. Ses mains, dégoûtantes, baladeuses, arrachèrent son sous-vêtement sans se donner la peine de lui enlever sa robe. Sa respiration se bloqua, son palpitant s'accéléra. Cette fois, elle allait y passer. Elle y avait déjà échappé par le passé, la chance ne lui sourirait pas encore. Complètement paniquée elle n'osait plus bouger, quelques larmes prouvant la résignation et le deuil déjà célébré de sa dignité arrachée.


    « Oh tu fous quoi là ? T’es censé surveiller les otages, pas les baiser. »

La délivrance. Elle eut l'impression que son coeur manqua un battement. Est-ce que... ?

    « T’es con ou quoi ? Tu la reconnais pas ? C’est Malkovski… Tu la baises et la mafia russe risque de nous tomber dessus. On a des consignes, mec. On s’en tient au plan. »

Le poids du corps qui pesait sur elle se retira et elle soupira silencieusement de soulagement, les larmes encore au bord des yeux. Avec autorité et un recadrage dans les formes, celui qui semblait être le chef congédia le dénommé Marius qui repartit la queue entre les jambes. Entre temps, Anja s'était repliée sur elle-même et il s'approcha d'elle en retirant sa cagoule. Elle le reconnut aussitôt. Jeff. Un client régulier. Les mains dans les poches, il paraissait presque désolé.

    « Pour ce que je viens de faire, tu vas m’en devoir des putes. »

Son regard s'assombrit, ses mâchoires se serrèrent et sa langue se fit belliqueuse.

    « Pour ce qu'il vient de faire je pourrais vous faire tous émasculer. »

Ils restèrent quelques secondes à se fixer dans le blanc des yeux, jaugeant le sérieux de l'autre, puis il reprit.

    « J'étais pas obligé de l'arrêter, j'aurais pu le laisser te violer. J'espère que tu le sais. »
    « Si tu veux bien, on discutera plus tard des réductions que tu veux pour tremper ta queue. »

Elle était vulgaire. Ca ne lui ressemblait pas. Jamais elle ne parlait ainsi à un client et jamais il ne l'avait vue aussi agressive. Elle qui se maîtrisait d'habitude toujours. Mais elle avait failli se faire violer, il y avait de quoi perdre son calme. Elle ne s'excuserait pas. Une demie-heure plus tard, ni Jeff ni Marius ni elle n'étaient revenus dans le restaurant.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 14 Mar - 9:53

Il ne baissa pas les yeux lorsqu'on le repéra, pas plus lorsque les icebergs s'orientèrent finalement vers lui, alertés par les aboiements du chien de garde ; il lui offrit un charmant sourire, plein de promesses concupiscentes et d'admiration béate -elle pouvait le bouffer quand elle le désirait, lui balancer ce même regard plein de hardiesse aguicheuse, plein d'un défi d'indomptable, quand il lui lui enfoncer ses ongles rouges dans la blancheur de l'épiderme, lui déchiqueter la gorge du régulier de son émail. Il faudrait juste attendre le moment propice, la seconde opportune où, seule, il pourrait très franchement lui souffler son intérêt, déployer son arsenal de chasseur. Très probablement quand l'espèce de chevalier servant, la mâchoire carrée et un vague air de bellâtre argentin, filerait aux toilettes pour se rafraîchir. Lawrence se voyait déjà marcher vers elle d'un pas de conquérant, essuyer d'abord les premières barrières du refus ; elle devait régulièrement souffrir des abordages de parfaits inconnus, sûrement pas aussi beaux, sûrement pas aussi engageants que lui, mais l'habitude de se voir accostée par un lourdeau malhabile, par un dérangé perclus de vices, l'emporterait très probablement sur l'apanage du physique avenant. Il faudrait lui montrer en quoi il était unique, en quoi un tour au pieu avec lui était un incontournable, se vendre sans honte et sans pudeur -mais il avait confiance, parce qu'après tout, c'était ce qu'il faisait encore de mieux. Il se demanda combien de temps il lui faudrait, de combien d'insistance il allait devoir enrober sa conduite de parfait jeune homme, avant de pouvoir se frayer un chemin sous le transparent de la robe. Sous la robe.

Il fut abruptement tiré de sa rêverie, hors du corps nu esquissé dans l'esprit ; les corps s'affalèrent sur la moquette jusqu'alors immaculée, et le rosé des pommettes se carapata au cœur battant la mesure terrifiée, la bouche se fit exsangue, alors que les pupilles agitées tentaient d'assimiler la terrible réalité. Il avait d'abord cru à une bombe, à un attentat kamikaze, mais son regard paniqué accrocha les flingues sagement pointés sur les crânes, le tympan se décrispa précautionneusement en s'apercevant que les explosions n'avaient pas de suite. Il remarqua qu'il était à moitié levé, figé dans la fuite, figé dans la peur ; un type encagoulé s'approcha, et l'enjoignit aimablement à lui cracher fric et portable. « Fais pas le con bouclette. » La main bovine enfonça le canon dans le torse gonflé de trouille, et Lawrence, dans la précipitation de la terreur, bazarda l'ensemble de ses possessions, sans même regretter la perte de la liasse adorée, du portable lien avec l'extérieur -les prunelles revenaient sans cesse au corps inanimé du serveur, le teint cireux, la chemise carmine. Il voulait pas crever comme un chien, il voulait pas qu'on le bute, il voulait encore baiser des vioques, il voulait encore s'épancher sur le giron de Winnie, il voulait revoir sa mère. Putain que non, il allait pas jouer au héros ; la cerne soulignée par l'horreur, il se leva mécaniquement, sentit l'intérieur résonner sous le choc de l'agression pâtissière, la brutalité du geste qu'il avait cru fatal. Le battant encore affolé, les sueurs grimpant le long de l'échine, il passa une manche tremblotante sur le visage souillé, força les jambes en coton à le porter dans la longue file d'otages. Tout allait bien se passer. Tout allait parfaitement bien se passer. Il enjamba le cadavre d'une serveuse. Putain de merde, il fallait que tout se passe bien.

Un grand corps s'affala ; il crut, dans la panique, à une nouvelle victime, croisa le regard de l'agresseur qui en retour le chopa par le col, l'envoya ramasser, de concert avec un autre qu'il vit à peine, l'assommé gisant au sol. Il ne sut trop d'où il tira la force nécessaire pour hisser l'inconscient jusqu'à la brochette de victimes apeurées -sa vie pour une latte de beuh, de détente en intraveineuse, sa vie pour un coup de fil maternel, pour une accolade de vestale tatouée. S'il crevait, il monterait sûrement pas au Paradis ; il verrait plus jamais Cage. Putain de merde. « J'sais pas. », il s'entendit dire d'une voix blanche, captant qu'il s'était assis -effondré, très certainement-, les omoplates contre le mur du restaurant, et la gorge serrée sous l'angoisse, et les pupilles toujours hagardes, sans même regarder l'initiateur de la question. Il se foutait du sort de la fille ; il n'avait même pas fait le lien avec la beauté sculpturale, avait répondu sans vraiment chercher à comprendre. Fallait pas qu'il crève. S'il crevait, on l'aurait fauché dans la fleur de sa jeunesse, sur le chemin de la gloire, on bousillerait le chef-d’œuvre de sa gueule et le corps modelé pour aimer -et putain, baiser surtout. S'il crevait, on s'en remettrait pas -ou plutôt si, et c'était ça qui l'emmerdait le plus : Cage ferait de son enfant de choeur son nouveau frère de sang, Winnie reporterait toute l'affection du chouchou sur cette enflure italienne, ou espagnole, ou française, il ne savait pas et il s'en foutait encore plus, à deux pas de la mort ; plus personne viendrait trouver Judith dans les dédales du Harem endiablé, et elle pleurerait sans qu'on l'entende ; Nastasia se ferait sauter par un autre connard esseulé, à l'arrière d'une voiture de location ; et sa mère ferait un autre fils, un mieux élevé, un plus intelligent, avec le fils de pute qu'elle avait épousé.
Fallait pas qu'il crève.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 14 Mar - 12:16

Le café avait un gout amer. Il faut dire que Poly n’avait jamais pris l’habitude d’en boire. A L’Université, quand tous ses amis ne fonctionnaient qu’à ça jour et nuit, lui n’avait jamais réussi à s’adapter. Breuvage opaque mais promesse d’énergie. Le regard pâle de l’ancien Profiler balaya la salle tandis qu’Annaliese retournait le menu dans tous les sens en s’entrainant à lire le nom de chaque plat à l’envers, aussi rapidement qu’à l’endroit. La journée ne faisait que commencer, mais il ne songeait déjà plus qu’au moment où le soleil laisserait place à sa cousine menteuse, et lui permettrait d’écumer un nouveau bar. Boire ? Pas tellement. Poly n’avait rien d’un alcoolique. Perdre son temps, sûrement oui. Le temps est votre pire ennemi dans la vie quand vous n’être plus dans les rouages de la société. Vous regardez les gens démarrer leurs routines, finement orchestrées par le poids de l’habitude. Ces mêmes gens qui prennent le métro sans sourire, gris, mais le portefeuille bien rempli. L’argent manquait, et le jeune homme en était encore au stade où il préférait s’ensevelir sous une tonne de dettes, plutôt que de bouger le petit doigt et prendre… Des risques. Ah ! Le risque. Il l’avait trop souvent titillé. Résultat : famille presque inexistante, célibat mérité et une nouvelle identité vide dans la poche arrière du jean. Poly aurait dû s’en douter pourtant. Jusqu’à maintenant, Madame la chance s’était bien foutue de sa gueule. Le hasard ? Ne me parlez pas de hasard. Tout est réglé comme du papier à musique sur Terre, et c’est bien ça qui fait peur Messieurs Dames. Une gorgée de cette liqueur saumâtre suffit à lui faire regretter son choix. Le thé c’est bien. Le thé, c’est la vie. Voilà. Et en parlant de vie, Annaliese s’amusait toujours à retourner la carte, la concentration même peinte sur le visage, lorsque le serveur de tout à l’heure réapparu, un carafon de chocolat chaud, fumant. « Mademoiselle ? » S’enquit-il avec un sourire, tout en versant méticuleusement dans la tasse.

La giclure pourpre qui apparue sur le visage de l’enfant fut la sonnette d’alarme poussant le Russe à réagir au quart de tour. Le serveur était déjà à terre, la tête tranchée en deux par un filet de sang continue. Anna avait sursauté au coup de feu, mais n’adoptait pas l’attitude d’une enfant paniquée. Son oncle à l’inverse, voulu attraper sa main et la tirer hors de sa chaise lorsque le canon froid d’une arme heurta sa tempe. « Tous les objets de valeurs dans le sac. Joues pas au héro. » Gronda une voix grave au travers d’une cagoule. Un Hold up ? Sérieusement ? Ce n’était pas une blague ni une caméra cachée ? Le restaurant était-il vraiment la proie de malfaiteurs armés ? Fuck my life… Néanmoins – et d’après les cris paniqués qui raisonnaient tout autour de lui – il n’était pas le seul à vouloir écrire une lettre au père Noël. Jouer au héro serait en effet l’idée la plus idiote du moment… Et ce bien que le Beretta dissimulé sous sa chemise lui brûle la peau. Sans hésiter, Poly abandonna sa montre et son portefeuille. « Ça aussi. » Gronda une nouvelle fois l’inconnu, en désignant les boucles d’oreille de la petite. Tout en s’exécutant, il fut bousculé par deux hommes entraînant une femme dont les traits lui étaient complètement inconnus. Ses yeux les suivirent quelques secondes avant de se poser sur la petite blonde et de lui sourire. Tentative désespérée de sauver le coup quand on a perdu tout contrôle de la situation. Culpabilité ultime.

Poly fut repoussé au même niveau que les autres clients du New York Marriott, manquant de trébucher sur le corps d’une femme portant l’uniforme des lieux. Machinalement, sa main se porta sur les yeux d’Annaliese et il la serrait si fort contre lui qu’elle aurait pu étouffer. « Elle est où… La fille qu’était avec moi, elle est où ? » Gémit une voix à sa droite. Lorsqu’il tourna la tête, les morceaux de souvenirs à court terme que Poly accumulaient s’emboîtèrent à nouveau. Ce visage en était la clef finalement : le compagnon de la brune qu’on avait embarquée dans l’autre pièce. « J'sais pas. » Répondit un autre, frisé. Desserrant un peu son étreinte autour de sa nièce, le jeune homme donna un petit coup d’épaule à son interlocuteur puis pointa brièvement la porte du fond de son index. « Là-bas. » Binh oui, c’est tout. D’abord ce n’était pas son problème. Tout le monde avait envie de vendre les cendres de ses ancêtres pour sortir d’ici. Ensuite, il n’avait pas envie d’attirer l’attention sur lui. Ce Beretta pouvait lui sauver la vie, mais pouvait aussi bien la lui prendre si par malheur il était trouvé. « Moi j’ai très très envie de faire pipi… » Soupira Anna en commençant à gesticuler sur elle-même. Ah. Bien le moment.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 14 Mar - 22:30

Putain. Elle n’était pas là. Lentement, mon regard hagard dévisageait la file d’otages, alignés comme des hommes à abattre contre le mur. Le constat me sautait aux yeux : Anja n’était pas parmi nous. Je ne comprenais pas. Elle devrait être là. Elle était avec moi. On était venus ensemble, c’était même mon idée. Une idée que je regrettais en voyant ces hommes en noir rodés autour de nous telles des hyènes prêtes à se jeter sur leur proie. L’arme au poing, le visage cagoulé, il y avait tout d’inquiétant dans cette scène. D’habitude, on voyait ça dans les films, on ressentait l’exaltation sur son canapé avec un paquet de pop-corn. On profitait d’un sursaut de la fille pour poser son bras autour de ses épaules. Aujourd’hui, l’action donnait la frousse. Sérieusement, j’avais peur. Et étrangement, une seule idée m’obsédait : où est-ce qu’elle était ? Je me souvenais des derniers événements avec précision : il l’avait traitée de pute. Ces connards avaient insulté Anja. Ma main massa mes tempes douloureuses et j’interrogeais, un peu au hasard, mes compagnons de galère. J’avais besoin de savoir où elle était. Se consacrer à quelqu’un d’autre pour s’oublier. Et surtout pour se rassurer. Elle allait bien, pas vrai ? Songeais-je naïvement, en attendant une réponse qui tardait à venir. Les secondes duraient des heures. « J'sais pas. » Je dévisageais l’homme qui me répondait. Cheveux frisés. Regard fuyant. Trouillard. Le visage de la panique à l’état brut. Ce type, replié la queue entre les jambes n’était d’aucune utilité. Un coup de coude m’obligea à me détourner du frisé pour porter attention à un autre homme. Un regard sévère. Une carrure athlétique. Son profil évoquait celui d’un ancien militaire. Comparé au type frisé, il se présentait beaucoup plus calme, serein. En même temps, quand on voyait l’autre gars y’avait pas grand mal… « Là-bas. » Je suivais son regard, à l’affut du moindre signe d’Anja, mais il n’y avait rien d’autre qu’une porte fermée. Les épaules légèrement redressés, j’étais prêt à me lever pour y aller. Sans réfléchir. Mais un homme armé, qui tournait en rond autour de nous m’arrêta nette dans l’amorce de mon mouvement. Il avait un flingue, et n’hésiterais pas à s’en servir. C’était exactement comme dans mon rêve. On allait me tirer dessus. Une balle en plein cœur. J’allais mourir. Merde. Pas comme ça. Je secouais la tête, repoussant fermement toutes pensées qui m’embrumaient l’esprit. Ce n’était pas le moment de penser à tout ce qui pourrait arriver. Dans les situations de crise, on était toujours son pire ennemi. Ne pas céder à la panique était une question de choix. Je m’obligeais à fermer les yeux et à respirer calmement. Ne pas faire le con. Réfléchir. Anticiper les mouvements à faire comme lors d’une chirurgie. Rester concentrer. « Il faut faire quelque chose. » lâchais-je comme une évidence. Ce type ne pouvait pas échapper à ma confidence. Il semblait sérieux, sure de lui. Peut-être qu’il pourrait faire un truc ? J’ignorais pourquoi je disais ça, ni même à quoi je pensais. L’idée qu’Anja soit en tête à tête avec l’un de ses types m’était insupportable. « Moi j’ai très très envie de faire pipi… » lâchais une gamine. Au regard que lui lança l’homme je devinais qu’il était avec elle. Sa fille sûrement. Putain. Ma tête s’appuya contre le mur, alors que mon visage perdait ses derniers couleurs. Qu’est ce que j’avais imaginé ? Que j’étais coincé entre une mauviette et un héros de film d’action ? C’était pas Bruce Willis non plus… Il pouvait rien faire et moi non plus. « Ils vont la violer. » réalisais-je le souffle coupé. Ces types n’avaient pas le droit d’y toucher et pourtant… ils n’allaient pas se priver. La fatalité faisait partie de mon quotidien, il fallait, chaque jour, accepter qu’on ne pouvait plus rien faire pour sauver quelqu’un. Parfois, on ne pouvait rien faire. Mais ce sentiment était insupportable quand il concernait l’un de ses proches.

Nos messes-basses ne passèrent pas inaperçus. Un mec, encagoulés comme les autres pointa une arme dans notre direction. « Vos gueules ! Et dis à la gosse d’arrêter de bouger ! » Son agressivité était palpable et je secouais la tête d’un air totalement atterré. C’était juste une gamine. Ce geste attira l’homme dans mon direction, ou plus exactement son flingue : « Fais pas le malin. » Je levais les mains en signe de paix. Je n’avais rien fais. Mea culpa. Nerveux, l’homme tournait en rond autour de nous. On aurait dit qu’il attendait quelque chose. Il était à l’affut du moindre geste, de la moindre erreur. Cela ne présageait rien de bon. Et pourtant, du bon pouvait sortir de cette situation : Anja. Elle était de retour. Les yeux baissés, je ne la remarquais que lorsqu’elle se planta devant nous. Elle était de retour, vivante. Je soupirais soulagé et me décalais sans hésitation pour qu’elle s’installe à côté de moi. Une marque rouge trônait sur son visage. Réflexe idiot, j’examinais l’hématome – sans oser la toucher - et n’osais même pas lui demander comment cela allait. Cela n’allait pas. C’était une évidence. Après l’avoir dévisagée avec mes yeux de chiens battus et une inutilité désolante, je décidais d’enlever mon pull pour le glisser sur ses épaules. Maigre réconfort après ce qu’elle venait de vivre. Mon bras resta sur ses épaules avec réticence, jaugeant ses réactions, et je n’osais pas l’attirer contre moi pour la serrer dans mes bras, mais l’idée était là. Elle était près de moi, alors la situation ne semblait pas empirer, enfin pour nous... Le canon d’une arme se pointa sur l’homme aux cheveux frisés, nous obligeant tous, presque mécaniquement, à suivre le mouvement pour comprendre ce qu’il se passait, pour regarder ce nouveau drame qui allait se jouer et que personne ne pouvait maitriser. « Racontes moi une blague. » Peut-être que j’avais mal entendu ce qu’il demandait au frisé. Tout le monde semblait dans le doute, alors l’homme nerveux répéta : « Une blague ! Une histoire drôle, a joke, je veux que tu m’en racontes une. Et je veux qu’elle soit drôle… sinon… » La menace planait dessus de sa tête. Égoïstement – et je ne devais pas être le seul à avoir cette pensée – je me réjouissais que cela ne me soit pas tombé dessus. Impatient, l’homme le pressa au bout de quelques secondes à peine de réflexion : « Accouches ! »
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Anja Malkovski
Reine des Glaces
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeVen 15 Mar - 16:36

    « N'oublie pas : personne doit savoir que j'ai aidé un otage. Personne doit deviner qu'on se connait. Tu te débrouilles comme tu veux mais tu leur fais croire que tu t'es faite violée. Tu pleures, t'arraches ta robe, tu... »
    « J'arracherai sûrement pas ma robe pour couvrir vos magouilles parce qu'un de tes gars ne sait pas tenir ses pulsions plus de cinq minutes. »
    « ... Je m'en fous. Tu fais ce que tu veux mais ils doivent y croire. Et l'évitement de ce viol, c'est le seul traitement de faveur que je te fais. Une fois que tu seras retournée là-bas, tu redeviens un otage comme un autre. On est d'accord ? »

Les yeux encore rouges et humides soutinrent le regard italien presque avec défiance. Déjà quand ils avaient commencé à parler elle avait eu des doutes mais dès qu'il avait enlevé sa cagoule, elle avait été fixée. Des italiens. Elle détestait les italiens. De toutes les mafias, ils étaient bien les pires. Quelle bande d'idiots... Elle ne les tolérait chez elle que parce qu'ils payaient et que ses filles récoltaient souvent des informations juteuses avec eux. Il fallait croire que leurs origines un peu trop chaudes les empêchaient de tenir leurs langues. Et encore, aucun ne savait que Stan et elle étaient responsables de la mort de l'un de leurs parrains. Il lui en coûtait de devoir obéir à ce minable mais elle n'avait pas vraiment le choix. Dans son regard, Jeff comprit qu'elle allait le faire mais que s'il lui arrivait encore un fâcheux évènement, ils le payeraient, tous. Peut-être, tant pis, ils devaient s'en tenir au plan, Malkovski ou pas. Se relevant, il voulut l'aider à faire de même mais elle évita sèchement tout contact. Elle se redressa à son tour, baissant autant que possible sa robe sous laquelle il n'y avait plus rien que sa peau nue. Elle repartit vers le restaurant, tentant de se composer un masque pour l'occasion.

Ca agissait comment, une femme violée ? Non, ce n'était pas la bonne question. Comment elle réagirait, elle, après une telle profanation ? Elle ne savait pas. Peut-être qu'elle serait brisée. Ou peut-être qu'elle tenterait de garder une quelconque contenance en présentant un visage faussement hautain. Qu'est-ce qu'elle en savait ? Faire croire à un viol. Il en avait de bonnes, lui... Le temps de rejoindre la salle, elle décida d'opter pour le mutisme et l'obstination. Ne rien montrer et ne pas en parler. Le tout saupoudrer d'une pointe de honte, ça devrait faire l'affaire. Il fallait que cela fasse l'affaire parce qu'elle ne savait pas comment le feindre autrement, aussi bonne menteuse soit-elle. Pour l'aider néanmoins dans sa malchance, elle avait reçu un coup qui n'avait rien de simulé et qui lui brûlait toujours le visage, et elle avait eu suffisamment le temps d'avoir peur pour que les larmes inondent ses joues et y sèchent, y laissant quelques traces éparses de mascara. De retour dans le restaurant et s'approchant de tous les otages alignés, elle fut étrangement soulagée de voir qu'Erwan avait repris connaissance. Et maintenant, s'asseoir à côté de lui ou partir à l'opposé par pudeur ? Elle songea que si cela avait été vrai, elle aurait sûrement aimé un peu de réconfort. A côté de lui, un homme avec la petite fille devant laquelle un serveur s'était écroulé. Anja remarqua que la gamine n'avait même pas pleuré. De l'autre côté, son admirateur qui semblait mortifié et qui, loin du sourire charmeur qu'il lui avait offert, dévoilait le visage d'un adolescent apeuré. Après avoir enjambé quelques corps, elle s'arrêta finalement entre le jeune garçon et le médecin, attendant qu'ils se poussent tous les deux pour lui faire une place.

Assise, elle sentit le regard d'Erwan peser sur elle, sur sa joue. C'était si moche que ça ? Elle n'osa pas le regarder, préférant fixer avec entêtement le sol. Elle aurait aimé lui sourire et lui dire qu'elle n'avait rien, que tout allait bien. Elle ne pouvait pas. Bientôt, elle sentit un tissu sur ses épaules affaissées et il ne lui fallut qu'un coup d’œil pour voir qu'il venait d'ôter son pull, se contentant pour lui-même de sa chemise grise. Et il y avait son bras qui s'attardait. Elle releva vers lui ses yeux clairs, pour le remercier silencieusement, se concentrant pour ne pas sourire. Son geste lui rappela leur rencontre et la manière qu'il avait eu de la rassurer pour Sevastyan. Encore une fois, il la surprenait par ses gestes parce qu'elle n'était pas habituée à une telle condescendance. Un mouvement sur sa droite lui fit pivoter le visage et elle vit l'un des hommes masqués qui réclamait maintenant une blague au jeune garçon. Sérieusement ? Sans qu'elle n'ait le temps de le retenir, une insulte russe franchit la barrière de ses lèvres en un sifflement murmuré.


    « Crétin. »

L'autre se tourna évidemment, amenant l'arme vers elle. Dieu qu'elle détestait les armes. Et les italiens.

    « Qu'est-ce que t'as dit ? »

Elle releva vers lui un regard belliqueux, avec toutes les peines du monde pour empêcher ses lèvres d'afficher un sourire hypocrite. D'un geste vers sa joue abîmée, elle se rattrapa en évitant la moquerie.

    « Que ça me fait mal. J'aimerais des glaçons. »
    « Qu'est-ce qu'il se passe ? »

Jeff. Maintenant qu'elle le savait caché sous le tissu, elle le reconnaissait. Attiré par les discussions, il venait certainement s'enquérir du trouble.

    « Elle veut des glaçons. »

L'italien la désigna avec dédain, comme si l'idée était ridicule. Une nouvelle fois, ses yeux croisèrent ceux de Jeff mais elle s'appliqua à ne rien montrer. Il n'eut qu'un mouvement de tête et l'autre s'en alla vers les cuisines. Il revint une minute plus tard, lui envoyant négligemment un petit sachet rempli de cubes gelés qu'elle rattrapa au vol. Elle l'appliqua sur sa joue avec délicatesse. C'était froid. Elle se crispa un peu et frissonna, se serrant machinalement un peu plus contre Erwan. L'italien n'avait pas abandonné son idée et ramena son arme vers le jeune homme, pressant.

    « J'attends toujours ma blague. »
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 21 Mar - 21:10

Lawrence ignora le conciliabule des mâles, les vrais ; pendant qu'on élaborait les plans d'action primaires, qu'on rassemblait les espoirs de héros, le regard agité s'accrochait aux détails sordides, aux canons des armes de guerre, aux corps inanimés du personnel, échoués sur la moquette désormais carmine. S'il n'y avait pas eu les cadavres étendus à la marée des yeux clairs, pas eu les meurtres parfaitement synchrones pour le mettre en face du fait accompli, des possibilités morbides qui s'offraient soudainement à lui, peut-être qu'il n'aurait qu'à moitié perdu l'insouciance du désinvolte, la douce conviction qu'il était toujours, irrémédiablement, intouchable. Comment un type comme lui, un mec aussi prometteur, aussi bien foutu, aussi incroyablement beau, pouvait-il crever comme un chien, acculé entre deux inconnus, le visage éternellement figé dans une laide expression de terreur ? Il avait la réponse sous les yeux. Est-ce que le serveur aux paupières encore ouvertes, l'ombre du sourire encore collé aux zygomatiques, s'attendait à se faire éclater la cervelle en pointant au boulot, ce matin-là ? Sûrement pas, pas du tout ; et il avait regardé trop de flash infos, entre deux DVD érotiques au club, pour savoir que toutes les prises d'otage ne se terminaient pas dans le soulagement et la félicité.

Il n'avait même plus envie de brancher la déesse glaciaire, malgré la proximité affolante, l'épaule iceberg contre la sienne ; il avait essayé d'enrober une accroche, de projeter un sourire au regard qu'elle lui avait adressé, mais tout s'était perdu dans sa gorge entravée. Il s'était simplement décalé sur le côté, et avait reporté son attention sur le tableau sordide dont pas même les allées-et-venues des terroristes ne pouvaient le détourner. On beugla ; Lawrence eut un sursaut terrorisé, releva les paupières vers le connard encagoulé, identifia la victime du cri rauque comme la gamine perdue de l'autre côté du rang. Il voulait pas mourir, il se répéta à lui-même, persuadé, comme dans un mauvais film d'horreur, que la hargne allait se retourner contre lui -le contrecoup de la beauté sculpturale, de l'éclat azur sous les boucles encore ordonnées. Le regard heurta le sien, les lèvres s'agitèrent, et le choc secoua tout entier le corps robuste, devenu guimauve, de la Nouvelle-Orléans. Le « quoi » arraché aux lèvres estomaquées s'entrechoqua avec les consonances slaves, ou germaniques, ou nordiques -il en savait rien, il voulait pas savoir- proférées à sa droite ; l'attention de l'enflure fut détournée, et Lawrence pria, les doigts crispés sur son genou tremblotant, pour qu'on oublie la demande absurde, parce que bordel de merde, il connaissait aucune vanne toute prête, aucune susceptible de faire rire un barjot à flingue.
Qui fut à nouveau pointé droit sur sa mâchoire, planté avec les pupilles sombres sous le déguisement. « J'connais pas de blague. », il fit d'une voix blanche, nasillarde, perdue dans les aigus de la panique, désireux de rejeter le mauvais sort sur l'un de ses camarades -un drôle, un hilarant, un qui ferait poiler le criminel jusqu'à ce qu'il lâche le canon, jusqu'à ce qu'il se fige au sol, pris d'une crise de fou rire, d'une crise cardiaque. On lui envoya le bout du pied dans la fesse repliée, avec la douceur relative de l'impatience taquine -d'autant plus malsaine qu'on tenait encore le flingue entre les doigts caleux. « Oh avec ta tête de comique, tu dois en connaître des blagues. » Lawrence releva tout juste les prunelles, assez pour deviner le sourire dégueulasse de l'enflure sous le déguisement, la lueur pétillante. « T'as une minute, sinon... » Le canon de l'arme s'ébroua en un « pan ! » goguenard, qui s'acheva en un rire gras, un rire cruel, un rire qui résonna durement aux oreilles terrorisées du sudiste. Il se marrait. Ce connard se marrait. « Allez, t'as une minute pour réfléchir... Tic tac tic tac.. » Putain de merde, il se marrait alors qu'il avait une minute, soixante malheureuses secondes, pour lui sortir la dernière des vannes à la mode du Bronx. Le col de sa chemise lui collait désagréablement la nuque, alors que l'objet de sa terreur jetait un coup d'oeil à sa montre. « Et personne lui souffle, sinon c'est pas drôle ! »

Le cœur tambourinant douloureusement dans l'estomac, dans les poumons, dans la trachée, le menton soumis, Lawrence jeta un très bref coup d'oeil, mortifié, angoissé, aux voisins inertes, à la recherche de l'aide la plus minime ; mais tout le monde faisait comme lui, tout le monde craignait pour sa peau, et, surtout, personne ne la risquerait pour un sombre inconnu, un gamin au sourcil provocateur, à la superbe brisée par les événements fortuits. Le regard retomba sur les chaussures de l'agresseur. Une blague. Une putain de blague. Pourquoi toutes les conneries ne lui venaient-elles plus quand il en avait le plus besoin, où étaient passées les vannes débiles, les conneries d'imbécile qui lui franchissaient les lèvres sans son accord, pour faire ricaner son public, ou glousser la donzelle. Soixante secondes. Une vanne. Il lui fallait une vanne. Même pourrie, même minable ; il lui fallait une putain de vanne. « C'est l'histoire d'un éléphant... », il commença à marmonner, inspira profondément, et se lança, un peu brusquement, un peu vite, pour achever la peur au creux des entrailles. « Non, que prend, que prend un éléphant quand il entre dans un bar ? » Il releva l'oeil sous la boucle brune, vaguement interrogateur, et mort de trouille. « De la place. Il prend de la place. »
C'était la pire histoire qu'il ait jamais raconté. Il allait se faire buter.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeVen 22 Mar - 11:36

« Ils vont la violer. » Au moment même où Annaliese tournait un minois interrogateur vers son oncle, ce dernier en profita pour fusiller son interlocuteur des yeux. Il n’avait pas envie de lui décrire les sévices qu’un bandit basique pouvait faire subir à une femme non plus ? Que sa petite amie se soit faite enlever était une chose, mais qu’il commence à geindre en proliférant ce genre de vocabulaire face à une gamine de 7 ans en était une autre. L’ancien Profiler n’alla pas jusqu’à ouvrir la bouche pour l’insulter ou le décourager. Ç’aurait été stupide et puéril… De plus, ce gars avait déjà le moral au fond des chaussettes, inutiles d’en tartiner une nouvelle couche. Cela dit, le comportement de l’enfant était surprenant. Elle n’était pas demeurée. Elle savait que tous ces corps à terre avaient été tués froidement, et que ces hommes pourraient bien leur faire subir le même sort. Pourtant, aucune trace d’angoisse ou de terreur ne se lisait sur son visage. Elle vivait dans une autre dimension, et aussi douloureux que cela puisse être de l’admettre, Poly connaissait le responsable. Combien de fois était-elle entrée dans son bureau après qu’il eut oublié de verrouiller la porte ? Combien de fois avait-elle jeté son regard sur des photos morbides, de corps décomposés, de bébés égorgés ou noyés ? Combien de fois sa pureté enfantine avait-elle été souillée par ce manque de vigilance ? Anna n’était pas une petite fille de 7 ans comme les autres. Tous les psychiatres le savaient puisque tous sans exception avaient cherchés à savoir l’impact que l’assassinat de ses parents avaient pu laisser sur elle, quand bien même elle n’ait été qu’un bébé de quelques mois au moment des faits. « Vos gueules ! Et dis à la gosse d’arrêter de bouger ! » L’autorité menaçante de cet ordre arracha Poly à ses songes. Machinalement, il enserra sa nièce contre lui un court instant, l’empêchant ainsi de gigoter dans tous les sens. L’idée même que l’un d’eux pointe son canon sur elle le rendait malade. Heureusement – tout dépend de quel point de vue l’on se place – l’arme fut tournée en direction du frisé de tout à l’heure. « Racontes moi une blague. » Hein ? Comme à peu près tous les otages, le Canado-Russe esquissa une mine stupéfaite sans quitter le jeune homme de ses prunelles pâles. Avait-il seulement bien entendu ?

La seconde qui suivit dût être un soulagement sans commune mesure pour ce type au crâne rasé, puisque la jeune femme réapparue. Elle se fraya un chemin entre les corps puis vint s’assoir entre son ami et le clown improvisé… Offrant à ce dernier quelques instants de réflexions en plus. Les secondes s’écoulaient avec une lenteur et une tristesse écœurante. Poly avait beau essayer de taire la petite « danse pipi » de sa nièce, elle y allait de plus en plus fort, à mesure que sa vessie se remplissait. Elle était devenue une bombe à retardement dont l’explosion menaçait d’en tuer au moins un ou deux, selon l’humeur de la brochette de criminelles sauce blanche du jour. Plusieurs rires gras s’enchaînèrent comme une ribambelle de perles moisies, et le frisé n’avait toujours pas de blague collé au palais. Puis quand tout le monde s’était déjà résolu à écouter sauter sa cervelle, un éléphant apparu. Un éléphant dans un Bar même, qui… Prend de la place. Ah oui… D’accord. Le temps se suspendit. On n’entendait plus que les respirations mal à l’aise des otages et le crissement du verre brisé sous les semelles. Aucune des cagoules ne se marrait. Putain, même pas une. Poly avait les yeux braqués sur l’index du type armé, et dont la moindre petite pression mettrait un point final à la carrière d’humoriste de sa victime. La blague du Kangourou et du Gin Fizz aurait été meilleure.

« De la place… » Répéta finalement le criminel, songeur. « ENORME ! » Hurla-t-il finalement en balançant un nouveau coup de pied au frisé, les rires de ses ‘collègues’ se nouant au sien en un accord effroyable. Poly profita de ces quelques secondes de répit pour attirer à nouveau l’attention de son voisin. Sa veste ouverte, il s’appuya un peu plus contre le mur de façon à ce que les épaules d’Erwan ne dissimulent son geste et dirigea le regard de ce dernier jusqu’à la crosse du Beretta encore caché sous sa chemise. Il laissa tomber le pan de sa veste aussi vite. « Semi-automatique, 15 coups. » Souffla-t-il avant de tourner son visage dans la direction opposée. Informer cet homme qu’il était armé signifiait prendre un risque évident d’être découvert. Mais s’il était le seul à se savoir en possession de cette bouée, cela ne l’aiderait pas d’avantage. « Gnnn… Mmmh ! » Annaliese se faisait de plus en plus impatiente. Elle serrait les cuisses avec hargne mais tentait de se libérer maladroitement de l’emprise de son oncle, sourcils froncés. Le silence, comme une bulle d’angoisse dans laquelle on suffoquait lentement, avait repris ses droits. Quoi que les cagoules discutent encore du pourcentage de chance qu'un éléphant pénètre dans un Pub.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeVen 22 Mar - 23:07

Avec une assurance surprenante, mon bras s’était déposé sur les épaules d’Anja. Geste protecteur qui n’était qu’une belle illusion. Quoi qu’il nous arrive aujourd’hui, je n’étais absolument pas en mesure de la protéger. La situation échappait totalement à notre contrôle. Nous n’étions que des pions manipuler. Cela me mettait hors de moi, mais je n’avais pas d’autre choix que d’afficher un visage serein et de serrer doucement la jeune femme dans mes bras. Animée par une force de caractère hors du commun, la jeune femme ne se priva pas pour lâcher un mot en russe, certainement un juron ou une insulte. En réaction, je la fusillais du regard, furieux qu’elle se mette ainsi en danger. « Qu'est-ce que t'as dit ? » Putain, ca sentait les enmerdes. Je secouais la tête de droite à gauche en regardant Anja. Rien, tu n’as rien dis, songeais-je. « Que ça me fait mal. J'aimerais des glaçons. » J’ouvris la bouche pour répliquer une parole inutile, seulement celle-ci tarda à venir. « Qu'est-ce qu'il se passe ? » On est mort, voila ce qui se passe. Je secouais la tête en regardant Anja, je ne comprenais pas ce qui lui passait par la tête. « Elle veut des glaçons. » L’homme fit un signe de tête et ma main se crispa sur l’épaule d’Anja, j’avais peur que se mec ne décide de s’emparer d’elle pour lui faire subir d’autres sévices. Au lieu de ça, il disparut pour lui ramener des glaçons. Médusé, j’observais Anja porter le petit sachet sur sa joue. « Refais pas ça. » demandais-je un peu sèchement avant de tempérer. « S’il te plait. » Je n’avais pas envie qu’il arrive encore quelque chose à Anja. Amèrement, je réalisais que je n’étais pas capable de la protéger, alors autant se faire tout petit pour éviter les enmerdes. Anja était rentrée ici avec moi, alors elle devrait en ressortir. Je serrais la jeune femme dans mes bras et assistais en silence à cette histoire de blague.

Cette demande n’avait aucun sens. Sincèrement, je ne comprenais pas ce qu’il se passait dans la tête de cet abruti qui voulait se marrer. Il torturait ce caniche frisé et j’avais pitié de lui… Mais égoïstement, je préférais encore que cela lui tombe dessus plutôt qu’à moi. « J'attends toujours ma blague. » « J'connais pas de blague. » Avec une réplique pareille, j’avais peur qu’il ne retourne la question à quelqu’un d’autre. Mais, par « chance », il s’acharna sur le même homme. « Oh avec ta tête de comique, tu dois en connaître des blagues. T'as une minute, sinon... » Ce type avait vraiment envie de tirer sur quelqu’un ou quoi ? « Allez, t'as une minute pour réfléchir... Tic tac tic tac... Et personne lui souffle, sinon c'est pas drôle ! » C’était une nouvelle forme de torture psychologique. Moi-même, sous la pression, je m’essayais à la recherche d’une blague sans résultat. Ce type s’en sortait bien mieux que je l’aurais fait, ses neurones continuaient à fonctionner. « C'est l'histoire d'un éléphant... Non, que prend, que prend un éléphant quand il entre dans un bar ? » Suspense, songeais-je en cherchant la réponse. « De la place. Il prend de la place. »C'était la pire histoire que j’ai jamais entendue de ma vie. En d’autres circonstances, j’aurais peut-être ris mais pour l’heure la seule émotion que je partageais était un air désabusé. « De la place… ENORME ! » Cette blague de merde lui plaisait. Je regardais Anja, incrédule, dans quel monde on était tombé ? Je soupirais et reportais mon attention sur l’homme à côté de moi. Quelques minutes plus tôt, je n’avais même pas remarqué son malaise quand j’avais parlé de viol devant sa famine. Il semblait vouloir m’indiquer quelque chose et je suivis son regard. Rapidement, je distinguais la forme d’un flingue. Pas un revolver comme dans les films de cowboys, mais plutôt un… truc de flic. « Semi-automatique, 15 coups. » expliqua l’homme. « Gnnn… Mmmh ! » Sa gamine beuglait, mais je n’y prêtais aucune attention. Un flic, c’était un flic. Avec ce type il y avait peut-être une lueur d’espoir. Sans réfléchir, mon regard passa d’Anja à ce mec, attirant involontaire l’attention de la jeune femme. « T’as un plan ? » demandais-je doucement. Oui, ce type avait forcément un plan. Il était flic, donc il devait connaitre des choses. « On va pas rester ici à attendre qu’il nous demande une blague ! » insistais-je. L’inactivité – que je venais d’exiger auprès d’Anja – ce n’était pas mon truc. Cela ne pouvait pas s’appliquer à moi. Je lui donnais un coup de coude, et proposais au flic en désignant son voisin : « Demande au gars là bas… si on les attaque plusieurs en même temps, on aura plusieurs de chance. » Mon regard se posa sur Anja et j’affirmais : « Pas toi. » précisais-je en secouant la tête. Anja avait un gosse, elle restait en dehors de tout ça. La jeune femme avait l’air de l’oublier, alors je rappelais : « T’as un gosse. Fin de la discussion. » tentais-je avec autorité, avant d’ajouter encore une fois, agacé. « Il est flic. » Nos chuchotements avaient attirés l’attention des preneurs d’otage. Le mec au rire gras et à l’humour décalé donna un nouveau coup de pied au clown improvisé et sur un ton presque amicale, il demanda : « Lèves toi. » Quelques secondes de suspense et il ajouta : « Viens… on te paye un pot et tu vas nous raconter d’autres blagues. » Son bras potelé se greffa sur les épaules de l’homme. L’otage dominait son bourreau d’une bonne tête. C’était pas le moment de boire un verre de whisky, mais de faire quelque chose, qu’il prenne son arme accroché à la ceinture…. Allez un peu de courage bonhomme, fais quelque chose suppliais-je, prêt à agir ou plutôt bondir sur les preneurs d’otages.
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Anja Malkovski
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeDim 24 Mar - 17:42

Le regard figé devant elle, Anja préférait se concentrer sur la sensation de froid sur sa pommette brûlante plutôt que sur ce qui l'entourait. Elle avait senti la main d'Erwan qui se faisait plus pressante quand l'attention des italiens s'était tournée vers elle, craintif qu'ils ne puissent de nouveau l'arracher à ses bras pour l'amener encore à l'écart et lui faire subir de nouvelles horreurs. Elle percevait cette étreinte réconfortante même s'il venait de la rabrouer en lui demandant de ne plus faire ça. Quoi ? Être effrontée et insolente en toutes circonstances ? C'était ce qu'elle était. Il ne pouvait pas lui demander de cesser d'être elle-même parce que cela pouvait être dangereux. Agacée. Qu'est-ce que cela pouvait bien lui faire qu'ils la violent dix fois encore ? Cela ne le concernait pas et elle se dit que c'était sûrement sa conscience médicale et bon samaritain qui le faisait s'inquiéter. Plongée dans ses pensées sombres, elle n'entendit que d'une oreille son voisin se faire de nouveau menacer et brusquer, le jeu prenant une nouvelle dimension avec ce délai mortel ajouté. Les secondes s'écoulèrent sans que la russe ne bouge, les yeux fixant toujours un point imaginaire devant elle. Alors, le compte à rebours s'acheva quand le gamin réussit à ouvrir la bouche pour sortir d'une voix mal assurée une blague comprenant un éléphant. Son regard perplexe se tourna vers le môme une seconde et elle trouva qu'il ne s'en sortait pas si mal que cela, elle était persuadée qu'elle-même n'aurait pas pu s'empêcher d'envenimer la situation en usant de sarcasme et d'ironie. Le temps se suspendit, un silence cinglant résonnant dans le restaurant, tous attendant de savoir si la blague plairait, ou non. Une vague de soulagement envahit le rang des otages quand l'homme cagoulé se mit à se gausser d'un rire goguenard. Il aimait. Pas de mort supplémentaire. Pour l'instant.

Un simple échange de regards avec Erwan lui suffit à comprendre que la situation le laissait aussi dubitatif qu'elle ne l'était. Préférant ne pas s'attirer les foudres des preneurs d'otage, elle se remit à fixer le vide, appuyant toujours doucement sur sa joue le sachet de glaçons - qui devenaient de plus en plus liquides. Plus loin, la petite fille s'excitait et s'ils ne la laissaient pas aller aux toilettes, il y avait de grands risques qu'elle ne finisse par faire sur son père. Anja n'avait jamais été une grande défenseuse de la veuve et de l'orphelin. Elle ne pensait pas qu'elle aurait elle-même pris des risques pour permettre à cette gamine d'aller faire un tour aux petits coins autrement que si cela lui avait permis d'emmerder les italiens. Mais elle gardait en tête qu'elle était censée s'être faite violée et cela la forçait à ne pas attirer l'attention sur elle. Le groupe de criminels discutait mais elle ne put que remarquer la soudaine agitation d'Erwan et capter ce dont il parlait. Un plan de quoi ? Un plan pour ne pas attendre que vienne leur tour de raconter une blague. Est-ce qu'il voulait... ? Oui, elle comprenait bien puisqu'il suggérait maintenant d'impliquer une autre otage pour passer à l'attaque. Etait-il devenu complètement fou ? Elle tourna vers lui un regard furieux mais il la mettait déjà à l'écart. Parce qu'il croyait qu'elle voudrait participer à cette tentative perdue d'avance ?! Enfant ou pas, elle ne comptait pas y prendre part mais il semblait se méprendre sur ses intentions. Flic. Son voisin était flic. Il songea peut-être que cette révélation allait l'apaiser mais cela ne fit que l'énerver un peu plus. Un flic. Il disait ouvertement devant un flic qu'elle avait un gosse. Elle n'avait pas la prétention de croire que chaque policier de cette ville connaissait son visage mais il n'en restait pas moins qu'elle avait enlevé un enfant et qu'il l'exposait, même sans le savoir. De quoi se mêlait-il ?! Elle dévisagea le voisin de son amant une seconde puis, d'un geste peut-être un peu brusque, dégagea le bras qui entourait son épaule pour se séparer de lui. Retirant les glaçons de sa joue pour le voir bien en face, la brune ne prêta même pas attention aux menaçants qui emmenaient le jeune homme. Elle planta son regard sombre dans le sien, chuchotant aussi faiblement que possible.


    « Tu crois que je veux me mêler à votre mission suicide ? Arrête tes conneries. Tant qu'on fait rien ils nous ferons rien. Rien de plus. »

Elle évoquait le prétendu viol, évidemment..

    « Personnellement, j'ai assez souffert pour aujourd'hui. Ne fais pas ça. S'il te plaît. »

Ses mots étaient un écho à ce qu'il avait dit plus tôt, pour appuyer ses arguments et tenter de le persuader d'arrêter.

    « Je veux pas qu'ils... »

Elle se tut. Ne termina pas sa phrase. Elle ne voulait pas qu'ils le blessent. Mâchoires serrées elle tourna la tête et replia ses genoux contre elle, les enserrant entre ses bras en se repliant dans son mutisme borné. Elle comprenait, ce qu'il voulait dire plus tôt. Il ne voulait pas qu'elle soit violée de nouveau pour la même raison qui faisait qu'elle ne voulait pas qu'ils le blessent. Visage fermé, il ne fallut qu'une seconde pour que la scène prenne encore une nouvelle tournure. Au loin, les sirènes résonnèrent, s'approchant à toute vitesse. Le chant de la délivrance, ou le cri de l'ode funeste. La police devait avoir été alertée et arrivait. Les italiens s'agitèrent, repoussèrent l'adolescent pour qu'il retourne s'aligner avec ses compagnons de fortune. Les voix se firent plus tendues, les armes se redressèrent et menacèrent. Ca recommençait.

    « Vous la fermez et vous restez tous assis sagement sans bouger !! Le premier qui bronche, il y passe ! »
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeDim 31 Mar - 22:20

Il allait crever pour une vanne de merde –et dans la foulée, condamner l’ensemble des otages, la môme plus loin sur sa gauche, l’incroyable beauté contre son bras ; il allait conduire au génocide, par la faute de son cerveau atrophié par la peur, faucher avec lui des cœurs moins trouillards que le sien. Winnie, elle, aurait déjà bondi sur le connard pour lui arracher une oreille, le dépouiller des pieds à la tête en récitant les caractéristiques du flingue fraîchement acquis, trop grand, trop imposant pour les menottes minuscules de caniche ; en deux coups de cuillère à pot, elle aurait ligoté les affreux, rendu la gosse pleurnicharde aux parents éplorés, désamorcé la bombe planquée dans la chambre froide et taxé le sac rempli des richesses en guise de récompense –il lui aurait filé, en bonus, son corps pour l’éternité, un une deuxième photo à sa gloire pour accompagner celle ronflant dans le cuir du portefeuille, ce même portefeuille qu’on lui avait raflé quelques instants plus tôt, avec l’ensemble de sa fortune. La lèvre tremblota à la répétition fatale du criminel ; il lui restait une seconde pour agir, une seconde pour bondir sur la ceinture mortellement ornée de l’Italien. Une impulsion électrique lui fondit dans les muscles ; la peur de mourir le cloua au sol.

Comme un coup de revolver, l’exclamation de ravissement lui éclata dans les tympans ; il rouvrit les paupières pour voir qu’on se fendait honteusement la poire, rassasié de la maigre plaisanterie qu’il avait improvisée. Un violent sursaut agita les boucles désordonnées par la trouille, secoué par le coup de pied qu’on lui envoya dans la jambe ; le regard interdit de Lawrence, le teint brouillé par l’anxiété, passa du faciès hilare de son tortionnaire à celui de ses comparses. Tous étaient pliés –se foutaient de sa gueule ? Non ; la pitrerie de maternelle leur plaisait. Il déglutit avec difficulté, esquissa un sourire très mince, très incertain, crispé par les tremblements intérieurs qui le saisissaient, balloté qu’il était par l’ascenseur étourdissant de ses émotions. Peut-être que maintenant qu’il avait distrait les preneurs d’otage, avant leur exécution collective, on allait lui lâcher la grappe, se reconcentrer sur l’approche certaine des forces de police –ça ne faisait aucune doute, ils devaient forcément, forcément être en route ; lui qui avait toujours moqué (redouté, quelquefois) les interventions policières, se retrouvait à en invoquer le divin pouvoir, persuadé que son salut ne tenait qu’aux sirènes, aux haut-parleurs, aux badges luisant dans la lumière hivernale. « Lève-toi. », lui intima-t-on avec la risette, et une secousse supplémentaire qui acheva de briser ses espoirs de tranquillité. Putain de merde, quoi maintenant : faire le clown en se trémoussant, mimer la dernière vanne en vogue dans le Bronx ? Il se releva gauchement, la veste du costume déjà froissée, déplia sa grandeur avec l’appréhension indignée du contrit. Un verre ? On venait de l’inviter à boire un verre ? Il n’y captait plus rien.

Le bouffon suivit son maître, agrippé par le bras du rondouillard, loin des plans et des espoirs. Le regard azur coula sur l’arme qui lui rentrait dans la cuisse, alors qu’on lui attribuait généreusement un verre ; un geste, une glissade vers la hanche du Rital lui assurerait une prise sur le flingue, une échappatoire au rôle improvisé de comique qu’on lui destinait –un aller simple au cimetière. Il commençait à délirer complet. « Merde ! » Dans le tumulte des sirènes, la confusion italienne éclata ; en un coup de pied au cul, on le renvoya au rang d’oignon, et il s’écroula aux côtés de la brune, heurtant l’épaule du geste maladroit ; sur le chemin des excuses, un vieux réflexe de gosse poli pour plaire, il rencontra l’immensité glaciaire, la marque violacée de la lutte, et un instant l’esprit retourna aux vieilles habitudes de légèreté. On beugla ; encore paré des couleurs de la peur, il prit conscience du whisky qu'on lui avait glissé entre les phalanges, et après un coup d'oeil aux agresseurs, occupés à gérer la crise, et faire respecter le silence, il haussa le sourcil, toujours moins assuré, attendit qu'on détournât le regard, un bref instant, une infime seconde. « Un verre ? », il risqua, plus bas qu'un chuchotement, tout juste penché vers la blessée. 'Y avait pas à dire : les traits d'esprit lui venaient plus facilement quand il branchait.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeLun 1 Avr - 20:35

Quelle heure était-il ? Drôle de préoccupation quand on se voit poussé contre un mur, un glas suspendu au-dessus de la tête dans un hôtel qui aurait dû n’être synonyme que de bon temps. Et ce type n’en manquait pas une. Maintenant qu’il ne pissait plus dans son froc, voilà qu’il tendait son verre à la brunette sans même se soucier de son amour propre pourtant balayé depuis longtemps aux yeux des otages. Okay, il était finalement parvenu à balancer la pire blague qu’un carambar puisse porter, mais voilà que les mots et les gestes lui revenaient tout naturellement… Maintenant que son taux de phéromones se décuplait. Poly roula des yeux avant de concentrer à nouveau son attention sur la tournure que prenaient les évènements. Il se focalisa sur la cagoule située non loin du couloir menant aux toilettes puis revint du côté des autres, toujours occupés à discuter, l’arme au poing. Il croisa le regard de son voisin dont émanait un désir invraisemblable d’agir. L’ancien profiler ne pouvait qu’acquiescer voire encourager cela… Mais à cet instant précis, il n’y avait rien qu’il puisse faire pour dénouer cette merde. Anna ne semblait pas animée par la même passion. La naïveté l’emportait sur tout le reste. Des flingues ? Et alors ? Elle en voyait presque tous les jours à la télévision. La mort ? Qu’est-ce que c’est ? Presque toute sa famille avait été emportée par la Mafia Russe alors qu’elle n’avait que quelques mois… Suite à quoi, Poly avait inconsciemment surprotégé sa nièce en la berçant dans un monde où ni haine, ni violence n’avaient leur place. Il allait en payer le prix fort. Alors qu’il relâchait son emprise sur elle, l’enfant en profita illico presto pour s’en libérer définitivement et se précipiter dans la direction des toilettes. Son oncle tenta de l’attraper sur l’instant mais manqua de peu son petit bras menu. Au même moment, l’une des cagoules fit volte-face et pointa son arme en sa direction tandis qu’un autre empoigna le col d’Annaliese. « Hopopop ! Qu’est-ce que tu fais la morveuse ? » Le ton employé était étrangement calme. Presque familier. « J’ai très très envie de faire pipi Monsieur. » Répondit la principale intéressée sans se décourager. N’y décelant aucune menace, la main relâcha son emprise et les petits pas reprirent leur course jusqu’au trône tant attendu. Le soulagement se lu aussi vite sur le visage de Poly, puis un baroufle assourdissant pris le relai.

C’était inespéré. La police avait enfin pris l’initiative d’encercler le bâtiment. Partout leur présence raisonnait à l’extérieur, créant un vent de panique au milieu des Italiens. Parfait. Tout était parfait. Connaissant la police de New York, ils allaient mettre des heures avant de trouver un arrangement, et rien ne promettait à qui que ce soit de s’en tirer sans égratignure. Mieux que ça, Anna était aux toilettes, il n’y avait donc aucun risque pour ses jolis yeux. Les cagoules s’étaient regroupées… Seul l’un d’entre eux était resté à l’écart, pour surveiller la brochette d’otages. Tirant sa chemise hors de son jean et ouvrant sa veste, Poly pris son Beretta en main et donna un énième coup d’épaule à son voisin. « C’est le moment. Tu vois le type là-bas ? Arrange-toi pour dévier son attention et assomme-le. Moi je m’occupe des 4 qui reste de l’autre côté. » Son regard clair se baladait d’objet en objet et d’ombre en ombre avant de tomber sur le verre que le frisé tenait encore. « Tiens, utilise ça comme diversion. » Le type acquiesça à son plan comme s’il avait bien tout assimilé. De toute façon, ils n’auraient pas d’avantage de temps pour agir… Et ils seraient certainement les deux seuls à se lever. Peut-être était-ce une idée idiote de vouloir jouer les héros, mais il y avait une faible ouverture que Poly désirait exploiter au maximum. « Maintenant ! » Souffla-t-il à son équipier.

Erwan se leva. Il envoya valser le verre du frisé et le temps qu’il s’occupe du cas de sa cible, Poly avait déjà tiré sur deux des Italiens. L’un fut touché à la tête et s’effondra immédiatement. L’autre gémissait à terre en se tenant l’épaule. Toute action entraîne une réaction, et une réaction de Mafieux, ça fait mal. Une pluie de balles s’encastra dans la colonne de marbre derrière laquelle le Profiler s’était abrité, lorsque son regard capta à nouveau celui de son équipier. Trois Italiens à terre, encore trois brutes à aligner. Un jeu d’enfant… Si seulement la silhouette d’Annaliese n’était pas réapparue pile à cet instant. Poly avait lancé le canon de son Beretta en avant, près à tirer deux coups supplémentaires lorsque la tournure foireuse de son action lui envoya un violent coup de poing dans l’estomac. Il évita de justesse les tirs qui suivirent et s’adossa à la colonne, visiblement abasourdis. Merde. Merde. MERDE !!! Pourquoi maintenant ? Pourquoi Anna ?! L’enfant venait de sortir lorsqu’une poigne brutale s’empara de son chemisier blanc. Echec . Le Profiler voulu hurler à Erwan de tuer froidement celui qui oserait faire du mal à sa merveille aux yeux bleus. Il voulait maintenant que plus rien ne soit réel, et que cette putain d’épée de Damoclès ne l’achève maintenant. Rien. Rien sinon ce vacarme assourdissant qui le rendait dingue. Trois secondes auparavant, il n’y aurait même pas prêté attention. Pourquoi Anna… ?

Poly quitta sa colonne dont le marbre avait explosé à plusieurs endroits. Les bras levés vers le ciel, il laissa tomber son arme sur le sol… Sans hésiter.




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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeLun 1 Avr - 23:04

Il n’y avait pas de mort. Pour l’instant . Si on restait assis à ne rien faire, il était certain qu’on allait tous se faire descendre sans même combattre. Regarder la mort en face sans réagir ? Pas question. Il fallait faire quelque chose, c’était évident. « Tu crois que je veux me mêler à votre mission suicide ? Arrête tes conneries. Tant qu'on fait rien ils nous ferons rien. Rien de plus. » Rien de plus, c’était déjà trop. Je ne supportais pas l’idée qu’on l’ait touché surtout de cette manière. Songeur, je ne tentais même pas de soutenir son regard. Quelque part, je savais qu’elle avait raison. « Personnellement, j'ai assez souffert pour aujourd'hui. Ne fais pas ça. S'il te plaît. » Je soupirais et passais ma main le long de ma nuque, Anja me rendait nerveux. Mais elle n’avait pas à me dire ce que je devais faire… Depuis quand j’étais quelqu’un dicter ma conduite ? Depuis toujours, je m’étais fié qu’à moi-même, je ne disais pas que c’était une réussite, mais j’avais tendance à n’en faire qu’à ma tête. Un peu comme Anja… « Je veux pas qu'ils... » Intrigué par cette phrase sans fin, je relevais les yeux vers elle. Son discours inachevé me touchait. Peut-être qu’on tenait l’un à l’autre un peu plus que notre relation le supposait. Brutalement, Anja se referma comme une huitre et je la trouvais encore plus séduisante comme ça : quand elle ne voulait rien dire mais qu’elle en disait beaucoup plus qu’elle ne voulait. Je déposais mon bras autour de ses épaules pour l’attirer contre moi sans rien ajouter de plus. Il n’y avait rien que je puisse dire alors je me contentais de la sentir contre moi durant précieuses secondes. Afin de finalement la défaire de l’étreinte, une main posée délicatement sur sa joue, j’attirais son attention : « On sortira de là, Anja, d’accord ? » C’était exactement comme la première fois que je l’avais rencontrée. J’étais son amant, mais aussi ce médecin sûr de lui. J’affichais une assurance qui n’était rien d’autre qu’un leurre. J’ignorais totalement ce qu’on allait devenir et même si on allait survivre à cette prise d’otage… mais devant elle, je ne voulais rien laisser paraitre. Anja n’était pas dupe de la situation et pourtant, je faisais de mon mieux pour la rassurer. Ce n’était pas de la déformation professionnelle, mais c’était ma faute si elle se trouvait là, alors c’était à moi de faire quelque chose. De réparer mon erreur. Avec un sourire bienveillant, je m’apprêtais à déposer un baiser sur sa tempe, mais je m’arrêtais dans mon geste. Les sirènes des flics résonnèrent au loin puis nous agressèrent les tympans. Enfin les renforts arrivaient, peut-être que la situation allait se débloquer rapidement… on pouvait rêver. Cette agitation stressait nos preneurs d’otages. Finalement ce n’était pas bon signe. « Vous la fermez et vous restez tous assis sagement sans bouger !! Le premier qui bronche, il y passe ! » Rester sagement assis, je regardais mon voisin de gauche avec un air entendu. Nous semblions sur la même longueur d’ondes. Le guignol de service fut ramené dans nos rangs et s’avachit sur Anja. Je levais les yeux au ciel, agacé qu’il m’oblige à enlever mon bras des épaules d’Anja dans la bousculade. J’aperçu le verre qu’il tendit à Anja et roulais des yeux, profondément agacé… c’était pas le moment. J’ouvris la bouche, prêt à le remettre à sa place, mais il y avait plus important qu’apprendre les priorités à un dragueur du dimanche.

Un coup d’épaule me rappela à mes nouvelles obligations. Je regardais le flic, sa gamine avait filée aux toilettes pendant que je discutais avec Anja. Dommage qu’Anja ne l’ait pas accompagnée… Le flic sortit son flingue, un geste qui voulait dire beaucoup. « C’est le moment. Tu vois le type là-bas ? Arrange-toi pour dévier son attention et assomme-le. Moi je m’occupe des 4 qui reste de l’autre côté. » Je suivis son regard pour analyser ma… cible. Si j’avais bien compris son raisonnement, j’allais couvrir ses arrières. Je hochais la tête sur le principe c’était plutôt simple. Dans la pratique, je me demandais comment j’allais pouvoir faire ça. Le type se roulait une clope si il gardait les yeux baissés, je pourrais m’approcher sans me faire descendre. « Tiens, utilise ça comme diversion. » précisa l’homme en désignant le verre qu’Anja tenait dans les mains. Je la regardais à la fois désolé et incertain. C’était l’un de ses moments où j’aurais aimé savoir quoi dire pour la convaincre que tout allait bien se passer. Je pris une grande inspiration et lâchais : « La seule chose que je regrette c’est de d’avoir emmenée là-ded… » « Maintenant ! » Le signal était donné, et je n’eu pas le temps, ni le courage de finir ma phrase. C’était peut-être mieux comme ça. J’aurais aimé l’embrasser, la prendre dans mes bras et prendre le temps de la rassurer. Mais d’une, cela ne semblait pas très efficace. De deux, je n’en avais pas l’occasion. Avec un regard rempli de regrets et d’hésitations, je m’emparais doucement du verre d’Anja et le lançais le plus loin possible de façon à détourner le regard de la sentinelle. Le bruit de verre brisé indiquait le début de l’action… et peut-être le début de la fin.

Tout se passa très vite. J’entendis des coups de feu et me ruais sur la sentinelle alors qu’il relevait son arme sur moi. Tous les deux nous chutâmes sur le sol, dans un méli-mélo où chacun tentait d’avoir le dessus l’un sur l’autre. Mon poing – moi qui ne frappait jamais pour ne pas blesser mes mains de chirurgien –heurta le nez de l’homme, mais celui-ci ne tarda pas à reprendre le dessus. L’un comme l’autre luttions pour notre survie, et plus précisément pour récupérer l’arme qui avait chutée au sol. Par chance, l’homme était d’un petit gabarit par rapport à moi, je tirais sur la ceinture de son jean pour le rejeter en arrière et réussit à m’emparer de l’arme avant lui. Instinctivement, je la pointais sur l’homme qui leva les mains en l’air. De son côté, Poly semblait bien s’en sortir – il était encore vivant – et d’un coup d’œil, je m’assurais qu’Anja n’avait rien. Personne n’avait pris de balle perdue. Poly avait veillé à attirer les tireurs loin des otages. On avait réussit ! On avait réussit. En tout cas, j’en avais le sentiment jusqu’à ce que la petite fille soit dans mon champ de vision. Merde, merde, merde. Il y avait un autre homme, qui ne portait aucune cagoule, qui chopa la gamine dans le cou et la pointa son arme sur son front. Aussitôt, je levais l’arme en signe de paix. « Jettes l’arme au sol. Tout de suite. » Je m’exécutais sans un mot et l’homme que j’avais plaqué au sol, récupéra son arme ; Il en profita pour me frapper à l’estomac et me couper le souffle, puis me frapper dans le dos pour que je tombe, genou au sol. J’avais du mal à respirer, ce con avait frappé juste où il fallait. « Ca vous éclate de jouer aux héros ? Quelle partie de « PAS BOUGEZ » vous captez pas ? » A présent désarmé, nous n’avions plus aucun contrôle sur la situation. D’ailleurs, on n’avait jamais rien contrôlé du tout. Putain, ce qu’on avait été cons. « On est désolé, on a qu’à faire comme si il s’était rien passé… » tentais-je avant de me prendre un nouveau coup qui me plaqua au sol. Ce coup-ci, j’allais me taire, de toute façon l’homme, le chef apriori, s’adressait au flic. « T’es flic ? T’es son père ? Tu crois pas que t’aurais dû choisir l’ordre des priorités ? » L’homme balança la gamine dans les bras de mon compère, et sans prévenir il tira sur la gamine qui se ruait dans ses bras. Une balle de dos, sur un enfant, c’était tellement lâche… tellement. Je clignais plusieurs fois des yeux, choqué par la scène alors que l’homme pointa son arme sur les otages afin de s’arrêter sur moi. « Et toi ? Tu fais quoi ? » Mes yeux fixaient la gamine qui gémissait dans les bras du flic. La balle l’avait atteint en plein cœur…. Qu’est-ce que je pouvais faire ? Rien… Elle… Elle allait mourir. Et moi aussi pensais-je en entendant le clic de l’arme : « Je suis médecin. » précisais-je livide. « Parfait. Va réparer les conneries de ton copain. » ordonna-t-il en désignant l’homme blessé. Je tentais de me baisser au chevet de la gamine mais le chef m’en dissuada d’un coup dans le dos. La gamine agonisait… Pour un médecin, il n’y avait pas pire torture que de se sentir impuissant devant un enfant qui allait mourir. Rapidement, et sous la pression d’une arme, j’examinais l’épaule de l’italien. « Ce n’est qu’une égratignure. Faudrait lui faire un bandage très serré pour éviter que ca saigne, j’ai besoin de … » dis-je en cherchant le flic des yeux. La gamine était plus prioritaire, c’était juste un bobo. « Tout action entraine des conséquences… ton copain à payé maintenant c’est ton tour. » L’arme se pointa sur mon front, puis au dernier moment, après un regard pour les otages, le chef dirigea son arme sur mon avant bras. Un tir à bout pourtant dans l’épaule, je poussais un cri et m’effondrais au sol. Le sang giclait et par réflexe mon poing se referma sur la blessure pour tenter de limiter l’hémorragie. « C’est juste une égratignure. » ironisa le tireur. Le pire, c’était qu’il avait raison, il aurait très bien pu me descendre et pour une raison étrange il ne l’avait pas fais. « Je vais parler aux flics, attachez les otages et surveillez les. Surtout ces deux cons. » ordonna le chef. Par chance, c’était relatif vu ma blessure, personne ne chercha à m’attacher les mains dans le dos avec un lien en plastique.

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Anja Malkovski
Reine des Glaces
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeJeu 4 Avr - 23:52

Bien sûr qu'ils allaient sortir de là. Est-ce que c'était elle qu'il tentait de rassurer ou lui qu'il essayait de convaincre ? Ils allaient sortir de là, elle le savait. Ils allaient sortir de là tant qu'il faisait ce qu'elle demandait, tant qu'il ne s'en mêlait pas et qu'il ne faisait pas de connerie pseudo-héroïque. Son regard le lui faisait bien sentir et elle restait de glace et les mâchoires serrées, encore énervée par ce qu'elle venait de comprendre. Le bras d'Erwan l'avait serrée contre lui et elle n'avait eu qu'une envie : s'enfuir. Maintenant que c'était de nouveau la pagaille et que le môme venait de la bousculer en se rasseyant, elle aurait juste voulu sentir encore la main de son amant sur son épaule. Frustration. Glaciale, elle tourna son regard vers le jeune homme qui n'avait pas été très délicat. L’œil torve, elle observa son attitude comme il s'excusait presque. Idiot. Elle était entourée d'une bande de crétins et celui-là ne trouvait pas mieux que d'essayer de la charmer dans un moment comme celui-ci. Silencieuse, elle le fixa encore quelques secondes, le dévisageant sans réelle sympathie, puis son regard se posa sur le verre et elle se dit qu'un peu d'alcool ne pourrait pas lui faire de mal. Sans un mot ni une œillade de plus, elle s'empara du verre et l'amena discrètement à ses lèvres pour en boire une gorgée réconfortante. Ce n'était pas de la vodka, mais ça faisait l'affaire.

Occupée à savourer les sensations que lui procuraient même quelques gouttes d'alcool dans une situation pareille, Anja n'entendit que quelques bribes de la discussion qui animait silencieusement le médecin et le policier. Elle ne capta que les mots "attention", "de l'autre côté" et "diversion". Pas suffisamment pour qu'elle soit certaine de ce qu'elle pensait comprendre mais le regard que lui lançait Erwan acheva de la convaincre. Ces deux imbéciles comptaient réellement passer à l'action maintenant que la gamine était à l'abri dans les toilettes. Erwan s'excusait mais déjà le visage de la russe devenait aussi furieux qu'ahuri. Il allait réellement le faire ! La seconde d'après, le verre n'était plus dans ses mains et s'écrasait plus loin dans un fracas irréel. Elle n'eut pas le temps de protester ni de le retenir, déjà il se ruait sur l'italien isolé et, de l'autre côté, le flic s'était mis à tirer. Ce son... Elle détestait ce son. Et les armes à feu. Elle détestait les armes à feu. Partagée entre les deux scènes, d'un côté la surveillance des armes italiennes qui risquaient à tout moment de se diriger vers elle et de l'autre le combat ardent d'Erwan, les yeux de la brune papillonnaient à une vitesse folle sans qu'elle ne sache quoi faire. Elle ressentit une espèce de soulagement quand elle vit l'arme dans les mains d'Erwan, mais il fut de courte durée quand, à l'opposée, la gamine ne trouvait pas meilleur timing pour sortir des toilettes et se faire évidemment alpaguée par Jeff. Mais quels cons ! Les deux z(h)éros rendirent aussitôt les armes, les yeux de tous à présent rivés sur le chef rital. Erwan venait de s'être fait mettre au sol brutalement et la brune sentit ses joues qui chauffaient de colère mais de l'autre côté, Jeff s'adressait au policier avant de lui rendre la petite...

Ce son. Encore. Qui fut suivi durant une seconde d'un silence ébahi avant que quelques otages se mettent à crier ou à pleurer. Il avait tirer sur la gamine et sur le petit corps de celle-ci s'étendait au fil des secondes une tâche rougeâtre paralysante. Il l'avait vraiment fait... Elle songea à Sevastyan, mais ce n'était pas son combat. Plus loin, Erwan était forcé d'ignorer l'enfant pour s'occuper de l'italien blessé mais sa conscience de médecin l'empêchait évidemment d'obéir. L'italien n'avait qu'une égratignure, la petite fille ne disposait peut-être plus que de quelques secondes. Alors, les paroles de Jeff la glacèrent. Son tour de payer les conséquences, qu'il disait en amenant l'arme sur le visage d'Erwan. Une vague traversa Anja. De peur, probablement, mais de rage aussi. S'il osait... Elle retint son souffle mais le regard de l'italien vint défier le sien et, sans qu'elle-même ne comprenne, son arme dévia du visage pour viser l'épaule. Elle sursauta presque au nouveau tir, agrippant sans s'en rendre compte la manche de son jeune voisin, lui lacérant probablement l'avant-bras de ses doigts à cet instant si pressants. Elle resta peut-être une seconde ainsi, immobile. Les yeux tournés vers Erwan à terre qui se tenait l'épaule, ses griffes serrant toujours plus fort le poignet du malheureux frisé. Il allait partir. Il allait partir parler aux policiers qui encerclaient probablement l'immeuble. Alors voilà. C'était à son tour maintenant. Le ramassis d'inutiles qui constituaient la police de New-York devaient forcément avoir entendu les coups de feu. Il ne leur manquait peut-être qu'un peu de chance pour pouvoir être capable d'intervenir. Cette chance, elle la leur donnerait. Ce temps, précieux, elle leur offrirait. Pour que le policier ne voit pas sa fille mourir sous ses yeux pour rien. Pour qu'Erwan n'ait pas été blessé pour rien. Qu'ils n'aient pas fait, subi ça pour rien... Il leur fallait juste un peu de temps, qu'elle le retienne, quelques secondes. S'appuyant sur le bras qu'elle réalisait alors seulement tenir fermement, elle s'en aida pour se relever, un peu chancelante et pas vraiment sûre de ce qu'elle faisait même si ses yeux brillaient d'une lueur vive.


    « Nicolosi ! »

C'était le nom de famille du chef et à son appel, il fit aussitôt volte-face, l'air un peu surpris. Aussitôt, l'un des italiens s'avança vers elle, la pointant de son arme. C'était celui qui avait voulu la violer.

    « Retourne t'asseoir ! »

Sans prêter attention à la menace, elle se mit à marcher vers Jeff. Elle lisait dans son regard sa désapprobation. Rien à foutre qu'elle viole le pacte qu'ils avaient conclu. Rien à foutre que les autres otages devinent qu'elle le connaissait. Rien à foutre qu'ils suspectent peut-être qu'elle n'avait finalement pas été abîmée. L'important, c'était de sortir d'ici vivant. Sortir de là. Elle ne préféra pas jeter un regard à Erwan non loin d'elle, toujours au sol, de peur d'être déconcentrée. Il avait voulu croire qu'ils sortiraient d'ici alors elle essayerait. Il fallait juste qu'elle fasse gagner du temps. Quelques poignées de secondes, à peine une minute. Sans se soucier des otages qui tremblaient, ni du brun qu'elle avait agrippé, ni de la petite qui gémissait et encore moins du père probablement effondré. Rien qu'elle et lui, Jeff, et le claquement assourdissant et menaçant de ses talons.

    « Est-ce que tu réalises ce que tu viens de faire ? Tu viens de tirer sur une gamine. Une gamine ! »

Pendant ce temps-là, Marius s'avançait vers elle, hurlant et aboyant sans pour autant oser tirer, lui qui connaissait sa véritable identité.

    « Va t'asseoir putain ! Je t'ai dit de retourner t'asseoir !!! »

Lentement, elle détourna ses yeux brûlants de rage de ceux de Jeff pour venir les poser dans ceux, affolés, de Marius. Et, sans ciller, elle prit le temps d'articuler ses mots pour qu'il n'ait aucun doute quand à ce qu'elle provoquait.

    « Force-moi... »

Et elle lut dans les yeux de Marius qu'il hésitait encore mais qu'il était sur le point de le faire. Alors, elle comprit qu'elle ne pourrait pas beaucoup plus. Ces quelques secondes volées, il faudrait qu'elles soient suffisantes...
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeDim 14 Avr - 17:01

Cette seconde de trop. Cette minuscule particule de l’espace-temps qui n’aurait jamais dû exister. Le claquement sec dans l’air qui marquait la fin de deux vies. Deux vies jumelles comme l’amour passionné de deux amants assassiné par leur brutale séparation. D’un geste presque nonchalant, un type grossièrement cagoulé avait pris la décision de raccourcir la vie d’une gamine de 7 ans. C’était irrationnel. C’était lâche et c’était l’erreur qu’il paierait dans un avenir proche. Une rature qu’un fantôme du passé reviendrait pointer du doigt, avec un sourire morbide. Un héritage qu’il ne manquerait pas de récupérer, ne craignez rien. Un conseil, connard : choisir sa victime avec soin. Ne jamais tirer au hasard, au risque de se récupérer la balle perdue. Quand Anna avait commencé à courir en direction de son oncle une fois que son bras fut libéré, Poly eut un souffle d’espoir qui chanta dans sa poitrine comme une mélodie rassurante. Les bras tendus, il se moquait bien qu’on lui tire une balle dans la tête l’instant suivant. Il avait tué et blessé deux d’entre eux. Il allait mourir. Alors que se passa-t-il dans sa tête lorsque l’arme du terroriste se releva comme un prédateur en éveil, pour asséner le coup fatal ? Le Profiler ne réalisa pas sur l’instant. Ou plutôt, il se refusa à comprendre, cherchant à ressentir une soudaine douleur quelque part sur lui. Mais la course d’Annaliese s’était ralentie. Elle n’était plus qu’à quelques centimètres de son oncle lorsqu’une tâche rougeâtre commença à s’élargir sur son chemisier blanc, au niveau de sa poitrine. Pourtant, elle ne tomba pas tout de suite, et l’incompréhension se lisait si clairement sur son visage que même le pire sociopathe de l’Univers en aurait eu un pincement au cœur. Trois petits pas de plus, hésitants et fragiles. Elle essaya de porter sa main dans son dos… C’était à que la douleur était la plus forte. Mais elle succomba avant d’y parvenir, sa chute amortie par les épaules du jeune homme. Quand il pencha son visage sur le sien, il vit une fillette condamnée vivant ses derniers instants. Pire encore, une enfant qui se savait partir, et aurait voulu dire non. La balle avait traversé ses omoplates pour ressortir près du cœur. Les artères principales devaient être crevées, elle ne serait pas sauvée. Il devait certainement se passer une succession de choses. Des évènements et peut-être même d’autres victimes… Mais Poly avait été déconnecté de la réalité. Toute son énergie s’était vidée au moment où il avait réalisé que toute cette histoire n’était pas un cauchemar, et qu’il ne s’en tirerait pas seulement avec des sueurs froides.

« Je suis médecin. » « Parfait. Va réparer les conneries de ton copain. » Ce n’était pas ce fils de pute qu’il fallait sauver. Et puis sa foutue vie n’était pas en danger, Poly avait visé l’épaule. MERDE ! « Tout action entraine des conséquences… Ton copain a payé maintenant c’est ton tour. » Un nouveau coup de feu éclata et le canado-Russe ne quitta pas les yeux de sa nièce d’une seconde. Elle respirait rapidement, par à-coups, et une flaque d’apparence visqueuse et épaisse avait déjà recouvert le sol autour d’eux, comme un rideau de théâtre. « Est-ce que tu réalises ce que tu viens de faire ? Tu viens de tirer sur une gamine. Une gamine ! » Raisonna ensuite une voix féminine, troublant une nouvelle fois l’ordre rétablit. « Va t'asseoir putain ! Je t'ai dit de retourner t'asseoir !!! » « Force-moi... » « Ça va… Endors-toi. Tu n’auras plus mal quand tu te réveilleras. » La panique ne quittait pas ses immenses yeux d’un gris bleu identique au regard de Poly. Identiques donc, à celui de sa jumelle. Il avait promis de lui offrir tout l’amour que ses parents n’avaient pas eu la chance de lui donner. Il l’aimait plus que de raison, et elle rendait son dernier souffle dans ses bras, aujourd’hui, par sa faute. Pour être honnête, il ne réalisait pas encore suffisamment pour ressentir un quelconque mal. Le choc et la rapidité avec laquelle cette situation était passée de problématique à carrément merdique l’avaient immunisés. Le réveil serait irascible. La poitrine de l’enfant cessa brutalement de se soulever, et un voile brumeux remplaça l’étincelle de vie qui animait précédemment ses yeux. Terminé. Quand Poly releva la tête, il vit son acolyte pressant sa main sur son bras et le lien avec le deuxième coup de feu lui apparut comme une évidence. Cependant, plus aucune émotion ne transparaissait sur son visage, pas même la colère.

« C’est foutu les gars. Prenez les sacs, on s'casse! » Ordonna enfin le chef, repoussant violemment la jeune femme vers le mur et bousculant son acolyte au passage. « On se dépêche » Drôle comme un avis change proportionnellement à la tension du moment. Les cagoules reprirent leurs armes bien en main et le cercle se refermait dangereusement sur les otages, lorsque l’inespéré se produisit. Des fumigènes furent lancés – 3 au total – dans le restaurant, plongeant les lieux dans un brouillard total. Des cris et des ordres s’entremêlèrent, de nouvelles voix apparurent et le bruissement des bottes sur le revêtement du sol. Poly n’avait pas bougé. Agenouillé sur le sol, il avait reposé le corps d’Annaliese mais ne s’était pas redressé lorsque des ombres tournoyèrent autour de lui comme des esprits démoniaques, masqués. Deux ombres s’arrêtèrent pourtant à sa droite, l’une d’elles s’accroupissant pour prendre le pouls de l’enfant. Après quelques secondes, le signe négatif qu’il renvoya à son équipier éveilla une première épine douloureuse dans la poitrine du Profiler. Une main se posa sur ses épaules tandis qu’une paume gantée s’agitait sous son regard. « Etat de choc. Emmenez-le et emballez le corps. » Ordonna la voix nasillarde alors que le brouillard se dissipait petit à petit, laissant apparaître clairement un masque du SWAT. Poly réagit brusquement lorsque la dépouille de sa nièce fut placée et transportée dans un sac. Mais maintenu par deux hommes entraînés, il ne put que les supplier de ne pas le faire et leur hurler qu’elle devait être sauvée avant d’être tiré hors de l’hôtel et d’être pris en main par un ambulancier, non loin d’Erwan.

Une couverture lui recouvrit les épaules sans même qu’il ne s’en aperçoive. Le regard perdu dans le vague, Le canado-Russe observait le reste de la fumée blanche s’échapper du building par les fenêtres brisées. Quand le corps du criminel qu’il avait refroidit fut sorti à son tour dans le même type de sac que celui dans lequel on avait retiré Anna, un sentiment d’injustice lui enserra les entrailles. Blême, les traits tirés et la chemise défaite, il s’avança lentement au milieu du bazar sans nom que cette rue était devenue. Des voitures de police partout, deux camions du SWAT, des ambulances et des journalistes dont les micros se tendaient déjà à toutes les bouches. Une fine pluie creva le ciel.


Dernière édition par Poly Bishop le Dim 14 Avr - 19:45, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeDim 14 Avr - 19:32

Je me suis fais tiré dessus. Figé à terre, mon esprit ne cessait de répéter l’évidence. On m’a tiré dessus. Je me suis fais tiré dessus. Je me suis fais tiré dessus. Malgré mon analyse de la réalité, je n’arrivais pas à m’y faire. Cela ne pouvait pas être réel. Ce sang qui s’écoulait de ma blessure au bras était le mien, et pourtant, j’avais le sentiment d’être un étranger. Cela ne pouvait pas être moi, cet homme à terre, impuissant et terriblement vulnérable. Cette image, je ne la connaissais pas jusqu’à aujourd’hui. Franchement, qu’est-ce que je croyais ? Que je pouvais jouer les héros et ne pas en assumer les conséquences ? Non seulement, j’étais un abruti, mais en plus j’étais un abruti blessé. Ma tête reposa sur la moquette chic du New York Mariott. Par réflexe, je portais ma main à ma blessure, il fallait arrêter le saignement le plus vite possible. Mais là encore qu’est ce que je croyais ? Mes doigts se fermaient sans force sur mon avant bras, et le sang continuait de se rependre sur le sol à grande vitesse. D’un œil à peine ouvert, je suivais les événements à distance. La gamine était morte et son père ne daigna même pas m’adresser un regard, vu les circonstances, je pouvais comprendre… Sa fille était morte. Notre intervention de (z)héros avait couté la vie à une petite fille qui n’avait rien demandé. Qu’est ce qu’on avait été cons. Naïvement, je fermais les yeux et souhaitais de tout mon cœur retourner en arrière, juste quelques secondes en arrière. La fraction de seconde où nous avions décidé d’intervenir au lieu de rester sagement assis. Si seulement, on était resté assis… Mes oreilles bourdonnaient et les événements semblaient se dérouler à des milliers de kilomètres de mes pensées. Difficilement, je tentais de m’accrocher à cette réalité si difficile à accepter. La voix d’Anja parvenait à peine à m’atteindre. J’ignorais ce qu’elle disait, mais je n’aimais pas ça. Une gamine était morte, je m’étais pris une balle, on pourrait peut-être s’arrêter là ? Mes lèvres articulèrent un « tais-toi » qui se transforma en un nouveau soupir. Sur le sol, je voyais les pieds bouger, les jambes s’agiter. C’était la panique totale pour nos preneurs d’otage et seule la douleur comptait. J’arrivais plus à la supporter et chaque seconde qui s’écoulait était une décharge de souffrance dans mon corps. Je voulais bouger me relever, mais aucun de mes membres ne répondaient. C’était juste une balle dans mon bras et pourtant, j’étais cloué au sol. Une fraction de seconde, je songeais que j’allais mourir ici, au New York Mariott, dans cet hôtel de luxe où j’avais emmené Anja, pour l’impressionner, pour être à la hauteur… Tout ça paraissait tellement dérisoire. Putain, c’était absurde, c’était juste mon épaule. J’allais pas mourir… La connerie ne tuait pas – quoique… - sinon je serais mort depuis longtemps.

A côté de moi, le carreau explosa et une bombe de fumigène roula à quelques centimètres de mon visage. Sur le coup, je cru à une bombe et songeais, à nouveau, que j’allais mourir. Mais la fumée se répandit rapidement, et je ne pu retenir une quinte de toux. Mes doigts lâchèrent mon bras et glissèrent sur le sol. Je n’avais plus de force. La fumée me piquait les yeux alors je les fermis et… tout m’échappa. Malgré la panique engendrée par l’intervention d’Anja, Jeff – le chef des preneurs d’otages – ne prit pas la peine de répondre aux provocations. Il savait qu’Anja cherchait juste à gagner du temps. Des instructions furent données en Italien et si quelques hommes se resserrent autour des preneurs d’otages, mais trois, Jeff, Marcus et un troisième homme réussirent à sortir sans être intercepté par les forces de l’ordre. Le mystère régnera autour de cette fuite mystérieuse, mais l’Autorité ne tardera pas à découvrir que les preneurs d’otage avaient organisé leur fuite via les égouts de la ville. Quelques secondes seulement après les vitres brisées, le SWAT, groupe d’intervention spécial pénétra dans l’hôtel. En quelques secondes à peine, les flics réussirent à neutraliser tous les preneurs d’otage restant, ils avaient profité de la fumée, répandu dans l’air pour prendre l’avantage. En moins de trente secondaire le calvaire venait de prendre fin et pourtant, il venait juste de commencer…

Un homme se pencha vers moi, et après s’être assuré que je respirais encore, tenta de me réanimer avec de légères claques sur les joues. Je rouvrais difficilement les yeux. Tout était flou, les yeux me piquaient et je ressentais encore plus ma blessure à l’épaule. « On a une blessure par balle, les mecs ! Prévenez l’ambulance. » Alors que les otages étaient plus ou moins courtoisement invités à rester au sol, le temps de s’assurer que la situation était sous contrôle, on me plaça sur une civière pour m’évacuer. J’entendis les cris du « flic » et détourna la tête vers lui, lisant dans ses yeux une douleur que je n’avais jamais connu. Il était en état de choc, nous l’étions tous, mais… il était celui qui avait perdu le plus. « Anja… » tentais-je d’appeler pour m’assurer qu’elle allait bien. Compréhensif, l’ambulancier se pencha vers moi : “On s’en occupe Erwan, mais on va d’abord s’occuper de tes yeux et de ton épaule, okay?” Je tentais de me relever pour identifier cette voix qui m’était familière, mais une main me plaqua contre la civière. Putain, je pouvais marcher même si je ne voyais rien… L’homme se pencha vers moi : « C’est Bradley… Tu joues les patients Doc ? » Bradley… l’ambulancier… je le connaissais. Je ne répondis rien, et me rallongeais docilement sur le brancard pour être pris en charge par l’ambulancier et ses collègues. Je n’étais pas franchement rassuré, mais… qu’est ce que je pouvais faire de plus ? Sous ma surveillance fluctuante, on s’occuper de bander mon épaule, sans oser retirer la balle et d’immobiliser pour le transport et de mes yeux. Le fumigène avait rendu mes yeux rouges et ma vision commençait doucement à revenir à la normal. « T’as besoin d’une chirurgie Erwan… Faut retirer la balle, je vais appeler le Lennox. » C’était paradoxale, mais je n’avais aucune envie d’aller à MON hôpital dans cet état là. « Morphine » demandais-je doucement pour réussir à supporter la douleur. « Je viens de te faire une piqure Erwan… » C’est marrant, j’avais rien sentis… « Tu peux bouger tes doigts Erwan ? » Je regardais ma main et tentais de m’exécuter, péniblement, les doigts s’agitaient mais cela me demandait un effort considérable. « Okay… T’as perdu beaucoup de sang alors… reposes toi on s’occupe de toi. » Je penchais ma tête sur le côté, tentais de m’exécuter alors que j’aspirais à partir d’ici, je sentais que j’étais en hypotension à cause de tout le sang que j’avais perdu. J’étais pas sure de rester conscient très longtemps. Blanc comme un linge et les yeux aussi rouge qu’un lapin albinos, une silhouette familière se dessina, j’eu le réflexe – totalement idiot pour ne pas changer – d’essayer de me lever. Autant dire que ça non plus ça ne fut pas une réussite.

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Anja Malkovski
Reine des Glaces
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeMar 16 Avr - 0:12

Elle se rappelait avoir défié l'italien des yeux, le provoquant, le toisant alors que ses lèvres crachaient un venin moqueur. S'il voulait vraiment qu'elle retourne s'asseoir, il faudrait qu'il la force. Elle, Anja Malkovski. S'il voulait vraiment qu'elle retourne s'asseoir il faudrait qu'il la brutalise encore mais cela voulait dire prendre le risque qu'elle n'aille se plaindre auprès de ses copains russes et que cela ne déclenche une nouvelle guerre des mafias. Prendrait-il ce risque ? Ses yeux, ardents, lui posaient clairement la question en silence. Prendras-tu ce risque, Marius ? Le reste, la suite, lui était assez flou. Elle ne se rappelait pas exactement des événements dans l'ordre. Cela lui paraissait confus tant tout s'était passé vite. Elle n'avait pas bien compris. Il y avait eu des bris de glace. Et puis, de la fumée. Jeff avait crié. Elle avait été bousculée et repoussée vers le mur avec les autres otages, trébuchant presque et se rattrapant de justesse à ce qui lui passait sous la main, des épaules inconnues. Elle ne se souvenait plus dans quel ordre tout cela s'était passé, ce n'était qu'un gigantesque malström en revanche, elle se rappelait des coups de feu. Encore. Ces maudites armes... Ca avait tiré, il y avait eu les bruits sourds de corps qui tombent au sol, mêlés à la panique de certains otages qui criaient de peur, de soulagement aussi peut-être. Elle avait eu une dernière frayeur, son esprit chaotique imaginant déjà les braqueurs canarder dans tous les sens pour abattre le plus d'otages possible. Ils n'en avaient rien fait, déjà à terre ou enfuis. Anja n'avait pas bougé, essayant tant bien que mal de protéger ses yeux, son nez et sa bouche. Elle tenta vainement d'apercevoir Erwan, son regard perçant papillonnant un peu partout mais il n'y avait rien d'autre à fouiller qu'une épaisse fumée. Immobile, elle resta dans l'expectative, attentive aux mouvements et aux déplacements autour d'eux quand enfin, des voix annoncèrent que la situation était maîtrisée. C'était terminé.

Elle n'aurait pas su décrire exactement les sensations qui la traversèrent. Il y avait du soulagement, évidemment. Des restes de peur, aussi. De l'incompréhension, sans doute. Mais aussi de la colère et une pointe de panique. Pas à cause de la gamine, la russe était trop froide pour s'inquiéter de cela. Non, c'était plutôt Erwan qui l'inquiétait. La fumée se dissipait peu à peu mais il n'était plus là. Elle se rassura en se disant qu'il avait déjà dû être évacué, ils l'avaient certainement emmené en premier puisqu'il était blessé. Hébétée, elle regarda un peu autour d'elle. Son regard se posa sur le père dévasté sans qu'il n'y eut de réelle compassion dans ses yeux. Une main se tendit devant elle. Par réflexe elle la saisit et on l'aida à se relever. Ce fut certainement l'une des rares fois où elle fut soulagée de voir un policier face à elle. Lentement, les otages furent dirigés vers la sortie de l'hôtel. Tous étaient un peu choqués, un peu ahuris. Certains pleuraient, d'autres avaient le visage grave. Anja avait recouvert son habituel masque d'impassibilité. A côté d'elle, elle se rendit compte de la présence de son voisin d'infortune. Elle baissa les yeux sur son bras, lançant quelques mots pour tenter de se raccrocher à la réalité.


    « J'espère que je n'ai pas serré trop fort, votre bras. Désolée. »

Il avait l'air aussi choqué que les autres. Très pâle, mais il tenta de sourire quand même. Sa réponse ne tarda pas et fit hausser un sourcil à la brune.

    « C'est quand même con, pour le verre... J'me disais qu'on aurait p'têtre pu aller en prendre un, une autre fois ? »

Malgré l'hésitation qui perçait dans sa voix, elle le fixa de ses yeux perplexes. Elle rêvait ou il la draguait alors qu'ils venaient de subir une prise d'otage, qu'une gamine était morte et que celui avec qui elle était attablée un peu plus tôt s'était fait tirer dessus ? Une chose était sûre, celui-là ne perdait pas le nord ! Elle resta quelques secondes à le toiser, un peu médusée qu'il ait le culot de lui faire une telle proposition dans de pareilles circonstances. Elle retrouva finalement son aplomb et se pencha doucement sur lui, les yeux bien plantés dans les siens.

    « On en reparlera quand t'en auras dans le pantalon plus que moi, mon chou. »

Autrement dit, elle n'était pas intéressée par les bébés qui avaient moins de couilles - pardonnez l'expression - qu'une femme. Un petit sourire froid traversa ses lèvres puis elle fit volte-face, s'éloignant sans un regard de plus. Dans la rue, le chaos régnait. Les corps recouverts de draps blancs commençaient à s'entasser, les journalistes étaient tant bien que mal contenus par les forces de l'ordre. On tendit un micro devant elle mais elle ne parla pas, sauvée par une jeune femme qui portait un uniforme d'ambulancière qui l'alpagua pour vérifier sa joue. Elle se laissa entraînée sans un mot, ne résista pas quand on l'ausculta. Mais elle n'avait rien, si ce n'était cette égratignure. On lui tendit des glaçons puis elle repartit. Alors, elle se mit en quête. Elle vagabonda d'ambulance en ambulance, ses yeux cherchant la silhouette connue. Après une dizaine de minutes, elle le trouva, allongé à l'intérieur d'un véhicule devant lequel un secouriste était en train de téléphoner. Il la regarda avec suspicion avant de consentir à la laisser monter, restant à l'extérieur. Elle grimpa dans l'ambulance, rejoignant Erwan qui tentait de se redresser, grimaçant. Elle le repoussa doucement, posant une main sur son épaule pour le forcer à rester immobile. Il fallait qu'ils discutent, lui et elle.


Spoiler:

Arrivés à l'hôpital, la même impression de chaos l'envahit. Des ambulances arrivaient d'un peu partout et repartaient. Avant qu'ils ne l'emmènent en chirurgie afin qu'ils ne retirent la balle logée dans son bras, Erwan lui fit offrit un mince sourire auquel elle répondit avant qu'il ne s'éloigne, emmené par les infirmiers. Elle regarda autour d'elle, un peu perdue. Elle n'aimait toujours pas les hôpitaux. Elle se décida finalement à entrer dans le bâtiment, elle irait patienter dans une salle d'attente le temps qu'il ne soit opéré. Une chose était sûre, ils ne finiraient cette fois pas dans une douche... De l'hôtel ils passaient à l'hôpital. Du glamour, ils sautaient dans les mauvais souvenirs. Cette prise d'otage lui laissait un goût amer dans le bouche, et pas seulement celui du sang. Peu importait, elle préférait pour l'heure garder les yeux fermés et tenter de mettre en ordre les événements qui venaient de se passer, les reléguer à ce qu'ils seraient bientôt : de simples souvenirs.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeLun 22 Avr - 10:41

C’est acculé au mur du restaurant, la hauteur recroquevillée sous les explosions de violence, que Lawrence avait assisté, impuissant, apeuré, à la succession des événements. Les souffrances, les blessures mortelles, le vent de panique secouant mafieux et otages ; une à une, les visions chaotiques se gravaient dans la mémoire formatée par les conneries, imprimée des inepties adolescentes qui perduraient pourtant dans l’âge adulte. Mais la rétine brillante de carmin, les tympans martelés des hurlements des hommes, la panique viscérale qui agitait ses tripes à la vue des balles, tout s’inscrirait à l’indélébile dans les souvenirs aux airs de traumatisme, maltraitant sa sensibilité de gamin immature, son optimisme du chieur à qui tout réussit.
Il n’arrivait même plus à brancher.

A son bras, la beauté glaciale s’était agrippée, l’empêchant de se perdre dans les méandres de l’angoisse alors que les fumées salvatrices s’élevaient au cœur du restaurant. Son instinct de primitif atrophié, endormi par les coquetteries et les superficialités de joli cœur, lui soufflait de rester, malgré la toux compulsive, malgré la confusion générale ; après tout, dans les films, c’était pas ceux qui bougeaient le plus qui se faisait descendre les premiers ? Il pouvait entendre les sirènes, les ordres beuglés, les trottinements des bottes providentielles sur le carrelage des lieux. Crispé dans l’expectative, la pupille agitée malgré les larmes que lui tiraient les fumigènes alliés, Lawrence tentait de ne pas perdre le fil, de comprendre les affrontements, sentit soudainement, à la main tendue vers eux, le soulagement lui plonger dans les liaisons nerveuses. Ils étaient sauvés. C’était terminé. Il manqua d’étreindre, bouleversé, fébrile, le policier qui les enjoignait à sortir ; la pommette pâlichonne et la lèvre rougie par les morsures inquiètes, il reprit néanmoins ses esprits, pivota le torse tremblotant vers la Russe, dont les traits se révélèrent à nouveau sur le chemin de la liberté. Elle s’excusait pour son bras, et, prenant conscience des picotements sur le biceps maltraité, il eut un sourire, plus crispé, plus forcé qu’il ne l’aurait voulu. Les mécanismes de la drague avaient rouillé sous la trouille.

« C'est quand même con, pour le verre... J'me disais qu'on aurait p'têtre pu aller en prendre un, une autre fois ? »

La voix partit dans des aigus peu convaincants, chantant le manque d’assurance engendré du choc. Il sut que c’était foutu avant même qu’elle n’ouvrît la bouche ; putain de merde, il avait eu une occasion en or, il aurait pu s’imposer en héros, en bellâtre chevalier, l’aurait serrée dans ses bras en lui susurrant des paroles rassurantes, aurait vu pétiller dans les icebergs une lueur amoureuse, enchantée par la vigueur de sa jeunesse, et la maturité fulgurante de ses décisions. A la réponse piquante, accompagnée d’un regard glaciaire qui virerait incendie à une deuxième tentative, il eut un ricanement, inclina la tête devant la défaite –peut-être plus abattu par la prise d’otages secouant encore son organisme de faiblard qu’il ne l’aurait avoué. Ce dont il avait besoin maintenant, c’était de la chaleur du giron qui l’attendait au Harem, des cajoleries maternelles de l’échevelée, des gloussements de rongeur qui lui feraient oublier les terreurs dont l’épiderme, glacé, était encore marqué.

Le regard azur tomba sur les masses recouvertes de draps blancs, alors que les premiers pleurs retentissaient ; un secouriste l’arracha au bec des journalistes, déjà amassés, carnets brandis, les caméras comme des monstres noirs, et il n’eut le cœur de se débattre qu’après de longues minutes, pelotonné sous la couverture de survie, relégué à l’arrière d’une ambulance inoccupée, subissant l’examen, pénible, d’un membre du corps médical.
Il voulait simplement rentrer, et retrouver les bras blancs de Cunningham. Il précisa néanmoins qu’on lui avait pris son portefeuille, dérobé les précieuses bagues dont la perte ne lui était pourtant pas aussi douloureuse que les photos entassées derrière les billets de cent ; sa mère un soir de Louisiane, Cage fraîchement ordonné, Winnie dans une pose suggestive.
Il dégagea l’argenté des épaules ; et, après les formalités, il fut bientôt relâché dans Brooklyn, le costume en pagaille, la bouclette égarée, se força à arrêter un passant pour lui mendier une cigarette.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeLun 22 Avr - 19:00

Qui parlait d’amertume ? Qui aurait osé jouer carte sur table et regarder Poly droit dans les yeux ? Il pouvait pleurer s’il en avait envie, mais qui viendrait essuyer ses joues alors que d’autres vies devaient être sauvées ? Anna appartenait déjà au passé. Un passé proche, mais bel et bien envolé. Ces quelques minutes qui séparaient le jeune homme d’une vie rangée autour de sa nièce semblaient le narguer avec insistance. Plus l’aiguille tournait, et plus le poignard s’enfonçait dans son ventre. Les yeux rivés sur les portes brisées de l’entrée principale de l’hôtel, il observait chaque corps être tiré vers l’extérieur sans les voir. On aurait dit des rescapés bien nourris d’un camp de concentration de Corée du Nord tiens. La plupart affichaient des têtes hébétées et époussetaient leurs vêtements sans savoir quel pied mettre devant l’autre. Plusieurs portaient aussi des couvertures sur leurs dos mais leurs saletés de mimiques trahissaient trop bien leur préoccupation principale. Poly riait à les entendre réclamer leurs affaires comme des animaux pressés de rentrer dans les rangs. Il n’y avait même pas le moindre dégout peint sur lui. Pas le moindre venin dans ses veines. La fine pluie dissipa rapidement la fumée opaque, ne laissant derrière elle que du verre brisé et quelques taches de sang. A sa droite, le jeune homme entendit une journaliste épeler le nom du capitaine de l’équipe du SWAT envoyée. Elle ne manqua pas d’ajouter une couche écœurante de mélodrame en évoquant par la suite la mort d’un otage sans encore en connaître le nom. Une forte lumière arracha le Profiler à son coma. Deux hommes discutaient juste en face de lui tandis qu’un troisième avait déjà pris sa tension. Peut-être s’adressait-il à lui depuis tout à l’heure et peut-être l’avait-il ignoré. Maintenant que son regard se focalisait doucement sur ses interlocuteurs, la scène s’élargit et sa pupille réagit au contact de cette brutale luminosité. Barbare. Il cligna plusieurs fois des paupières et l’infirmier lui sourit brièvement en retirant le brassard de son bras. « Celui-ci à l’air d’avoir reçu un coup sur la tête. On l’emmène ? » « Quoi ? » L’autre type fit volte-face et se pencha en avant comme un on aurait examiné une tumeur sur le cul d’une araignée « C’est le père de la gamine. Tu t’en charges avant que les journalistes n’aient l’info. » Poly fut prié de se redresser rapidement et embarqué dans l’ambulance sur laquelle il se tenait. La porte coulissa sous ses yeux et le moteur rugit au moment du claquement de fermeture.

Les deux victimes de la journée avaient été déposés dans le même hôpital, à seulement un mètre d’écart. Sur la table à droite, la silhouette au travers du sac mortuaire était plus courte et plus menue. L’autre avait de toute façon été ouvert à son arrivée, laissant le visage du criminel à découvert. C’est vers ce cadavre que Poly s’avança, pour commencer, à la vitesse d’un automate. Mais l’inspecteur qui avait accompagné le convoi s’empressa de refermer le sac avec nervosité, accusant le regard du jeune homme non sans sourciller. « C’est pas lui. » Se contenta de rétorquer l’ex Profiler en haussant les épaules avec insolence. « Savez-vous qui a tué cet homme ? » Demanda son interlocuteur, tirant un calepin usé de sa veste. « Oui. » Le stylo suivit rapidement « … Qui donc ? » D’après les gestes courts effectués par l’inspecteur, c’était son nom qui venait d’apparaître sur la page. « Moi. » Un court silence s’en suivit, interrompu par le passage d’un second membre de l’enquête, vraisemblablement plus âgé que le premier. Un bref échange et le corps d’Annaliese fut révélé. D’instinct, le Canado-Russe porta une main à son visage tandis que ses pas le menèrent directement à frôler la table. L’hémorragie avait cessée, mais son petit chemisier blanc n’était plus qu’une éponge d’hémoglobine. Sa jupe avait elle aussi été tâchée mais tout cet amas de tissu allait finir découpé, roulé en boule et jeté à la poubelle d’ici quelques heures… Toute la souffrance avait disparu de son joli visage. La vie aussi. Il ne restait qu’une petite fille dont l’éclat avait été brisé puis arraché. Une petite fille qui n’avait rien à voir avec Anna. « Pouvez-vous certifier qu’il s’agit bien d’Annaliese Eva Dragov ? » Reprit la voix autoritaire du premier inspecteur. Poly acquiesça d’un mouvement de tête, le cœur au bord des lèvres. « Etes-vous son père ? » « Non, son père est mort en 2008, tout comme sa mère. Je… » Merde. Qui était-il désormais ? Avec cette nouvelle identité, qui était-il à part l’inconnu, ami lointain d’une famille détruite ? « Je connais bien son grand-père et tuteur… Vassily Sergei Dragov. » Nouveau silence. « Vous pouvez épeler… ? »

La journée se fanait à une vitesse affolante. Bientôt, Poly en avait terminé avec cette batterie d’examen. Bientôt, il devrait annoncer à son père ce qu’il venait de se passer. Peut-être était-il déjà au courant. Peut-être avait-il deviné que sa descendance était dans cet hôtel. Peut-être même avait-il tenté 1000 fois de le joindre sur son téléphone… Le même qui avait été embarqué par les Italiens. Hébété, le Profiler n’avait pas mis le pied dehors. Son regard venait de croiser celui de la femme autoritaire de tout à l’heure. Elle accompagnait le deuxième zéro de la journée. Le petit, avec la balle dans le bras. Sans trop savoir pourquoi, il poussa la porte et empoigna la tunique blanche du jeune homme. L’agressivité de son geste contrastait tellement avec l’inexpressivité totale de son visage que ç’en était déroutant pour tout le monde. La culpabilité le rongeait si fort… C’était comme un feu infernal qui dévorait progressivement ses entrailles. Comme des glaives que l’on enfonçait sous sa peau avec une lenteur délibérée. Pourquoi s’en prendre à Erwan ? Il n’y était pour rien. Il le savait. Ça se lisait dans la pâleur de son teint. Ça se devinait au tremblement de ses lèvres. « Je veux savoir… » Articula-t-il avec la précision d’un humanoïde. « Y’avait-il la moindre chance qu’elle s’en sorte ? » Au point d’interrogation, il relâcha son emprise et sa vision se brouilla sensiblement. Qu’attendait-il exactement ? Rien, puisqu’il avait déjà pris la direction de la sortie.
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MessageSujet: Re: the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott   the city burns (groupe B) | Prise d'otages au New York Marriott I_icon_minitimeSam 27 Avr - 23:34

Pour la première fois de ma vie, j’analysais le chaos des urgences allongé dans un brancard. Les lieux m’étaient familiers, mais c’était vraiment une vision étrange. L’équipe médicale s’agitait devant moi, tous le monde me reconnaissait aussitôt et s’enquérait de mon état de santé. J’étais malgré l’influence, l’attraction du moment. D’une voix distante mais néanmoins sérieuse, j’annonçais moi-même : « Blessure par balle au bras Gauche. A part ça, ca va… » J’allais bien. tentais-je de me persuader mais même pour moi mes mots manquaient de conviction. Je me tournais vers Anja pour m’assurer que sa silhouette suive le cortège. La jolie brune était encore là. Anja ne partait pas. Pourtant à chaque fois que je la perdais de vue, je craignais qu’elle n’en profite pour disparaitre. L’occasion était si belle pour s’échapper qu’elle devrait penser à la saisir. Mais à aucun moment, Anja n’exprima clairement son désir de s’enfuir. Vu la situation, elle ne semblait pas me tenir rigueur de mon acte crétin. Personnellement, je n’avais aucune envie de reparler de sujet, alors je restais silencieux. De toute façon, après avoir examiné ma plaie, on ne tarda pas à m’enmener au bloc pour extraire la balle. Compte tenu de mon rang de médecin, l’équipe médicale ne voulait prendre aucun risque et m’assurer une rééducation rapide. Que demander de mieux ? J’avais le droit à l’anesthésie générale, mais j’étais persuadé que ce n’était pour mon confort personnel mais pour éviter que j’inspecte leur moindre fait et geste. Ma propre équipe médicale me réduisait au silence. Lorsque le masque se posa contre ma bouche et mon nez, j’inhalais le gaz et sombra avant même de compter jusqu’à dix dans un profond sommeil. Un sommeil sans rêve. Plus de gamine à la chemise tachetée de sang, plus de tirs, de bruit, de fumée… Enfin je trouvais la paix dans mon esprit, et je n’imaginais pas cela serait si difficile à retrouver.

Des heures plus tard, je repris connaissance dans une chambre individuelle à la décoration standardisée. Relégué au rôle du patient, je peinais à mettre de l’ordre dans mes idées mais je repérais aussitôt Anja, paisiblement assise dans le fauteuil face à mon lit. « T’es trop jolie pour jouer les gardes malades. » analysais-je avec un sourire. Un sourire un peu trop béat pour être totalement naturel. « Je suis un peu dans le coltard. » informais-je avant de refermer les yeux. Je ne réalisais même pas que mon bras avait été immobilisé. Tout me semblait totalement irréel et mon cerveau prêtait un malin plaisir à réexaminer un par un les événements de la journée. Je me revoyais clairement faire du pied à Anja et jeter un regard noir à cet homme qui osait la regarder alors qu’elle m’offrait l’exclusivité du week-end. Je me rappelais avoir voulu la protéger, réflexe typiquement masculin. On avait été séparé pendant des très longues minutes… Ensuite, j’avais un trou noir. Tout ce dont je me rappelais, c’était m’être battu contre un homme sans trop savoir comment j’en étais arrivé là. J’entendais encore les échos des tirs. La résonnance de l’impact. Cette violence qui se déchainait sans que je ne puisse rien faire. La peur qui martelait chacun de mes souffles. Mon expiration était marquée, en pleine tachycardie, je me débattais dans mon sommeil. Prisonnier dans mauvais rêve, je m’agitais, comme pour lutter contre cette Fatalité qui avait condamné une enfance. Pourtant, il ne servait plus rien de se battre, le combat était terminé. Perdue d’avance.

Lorsqu’on m’extirpa de mon sommeil, je me retrouvais face à face avec le flic. Ce type dont j’ignorais toute la vie mais dont j’avais pourtant retenu l’essentiel : il avait perdu sa fille. Pire, sa fille était morte à cause de moi. Je revoyais cet italien tirer sur la fille, et après il avait pointé son arme sur Anja avant de finalement me tirer dessus. Perdu dans son regard vide, je revoyais la scène. Tout remontait à la surface, l’horreur… la douleur. Le souffle court, j’écoutais l’homme proclamer sa douleur: « Je veux savoir… » Pétrifié de stupeur, j’étais obligé de suivre le mouvement car l’homme tirait sur ma chemise de patient, réveillant la douleur dans mon épaule. Son geste me rappela que le cauchemar était plus que réel. Ce n’était pas un songe… Tout s’était passé exactement je l’avais vécu. C’était réel. Une putain de réalité qu’on était pas prêt d’oublier. « Y’avait-il la moindre chance qu’elle s’en sorte ? » J’ouvris la bouche sans être capable de produire le moindre son. Anja réagit plus vite que moi, car elle chassa ce fantôme avec fermeté. Sans attendre ma réponse, l’homme quitta la pièce, oubliant derrière lui sa culpabilité. Durant de longue minute, les bips bips mécaniques de mon rythme cardiaque résonnèrent dans la pièce. C’était les seuls mots qui trahissaient ma panique. Il me fallut de longues minutes pour réussir à me calmer et reposer ma tête sur l’oreiller. Enfin, je sortais de ma stupeur et reprenait pied dans la réalité. Néanmoins, je demeurais rongé par la culpabilité, dévoré par les remords. Le visage livide, j’étais aussi blanc que les draps qui m’abritaient, pourtant cela n’effraya pas Anja qui pris mes doigts entre les siens. Doucement, avec une maladresse inimitable, je l’invitais à venir s’asseoir puis s’allonger contre moi, du côté où je pouvais encore entourer ses épaules de bras. Durant toute la journée, j’avais cherché à la protéger, mais… qui protégeait réellement l’autre ? Anja respecta le silence dans lequel je m’étais réfugié. Borné, rien de ce qu’elle ne pourra dire ne pourra effacer mes erreurs ou atténuer mes difficultés. Impossible de remontrer le temps, d’effacer les tragédies pour rejouer la scène. Tout était joué et tout était perdu. Il n’y avait plus rien à faire. Juste laisser le temps panser les blessures et espérer que la vie nous apporte des lendemains meilleurs. Et peut-être, si nous l’osions, tenter de pardonner l’impardonnable.

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