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 [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »

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MessageSujet: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeMer 29 Mai - 23:31


Identity Card

Feat "Shu Qi"
[TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » Shiima11
(c) Tumblr


    Tu te nommes Hannibal, Hannibal Wang-Yi. Étrange mélange, tu es pourtant bien de nationalité américaine, tout autant que ton père, tout autant que ta mère. Elle, elle ne voulait pas que tu sois marquée par ses origines taïwanaises. Ses petits doigts de simple immigrée ont notés avec sévérité ces quelques syllabes. Hannibal. Elle aurait pu choisir mieux, bien mieux comme identité, mais Hannibal, cela semblait tel un doux son à son oreille, des nuances qu'elle aurait facilité à crier pour te quémander. Wang-Yi, car tu voulais renouer avec tes origines, un désir de s'arracher au cocon maternel, un besoin de prouver son indépendance. Tu as donc troqué ton nom américain contre celui taïwanais. Hannibal, tu vas bientôt avoir trente-six ans dans quelques mois. Femme aux traits asiatiques, semblant bien innocente et dénuée de violence dans son rôle de cantatrice au metropolitan opera. Tu as travaillé dur pour arriver à ce point, tellement que tu en oublies tes priorités, mais pas la suivante ; ASCD. Tu es sous-présidente de cette petite association, dirigée par ta mentor, par cette ancienne cantatrice du metropolitan opera. Elle t'a bien aidé, à ton tour de lui prouver qu'elle peut compter sur toi, sur ta main tremblante. Association de Soutien des Criminels en Difficulté, ensemble de personnes, bien éloignées de la pauvreté, souvent là pour soutenir le projet de cette vieille amie. Aider des criminels dans leur réintégration, le but de cette association, tu y tiens, étrangement, tu tiens à les soutenir. Mais ne te voiles-tu donc pas la face, Hanni' ? Chut, ceci est une autre histoire.
    Tu n'es qu'une simple civile, possédant une maison dans Brooklyn, une maison de taille moyenne, sans artifices. Tu gagnes bien ta vie, Hannibal, mais les grands espaces, seule, désarmée, tu n'en souhaites plus. Tu as bien compris la fragilité humaine, ta fragilité, et tu ne veux plus jamais sentir le vide autour de toi, jamais. Oui, ton casier pourrait être déclaré vierge, et pourtant il est rempli, d'une simple petite note : Homicide involontaire. Je dirais plutôt légitime défense. Tu as tiré six coups, tout ce que contenait ton revolver, par soucis de bien le tuer, par soucis de survivre. Tu as tué l'homme qui voulait te tuer. Tu as tué ton conjoint. Tu as tué un monstre. Homicide involontaire. Ce n'est pas ce que tu penses, mais tu ne l'avoueras jamais...Au moins, on en sait plus sur ton hétérosexualité.
    Tes proches s'étonneraient de tes agissements dans l'ombre. Mais peut-on appeler ces personnes des "proches" ? Ils ne savent rien de tes petits secrets, ils se focalisent sur ton paraître, sur ton sourire amical et tes airs soignés. En réalité, tu apportes du soutien aux personnes dangereuses. Du moins, c'est la définition que j'en fais. Criminels sur lesquels veillent l'association en général, ils semblent trouver ton aide bien facilement. Oui, tu les soutiens, drogués ou assassins d'un jour, tu ne veux pas qu'ils recommencent leurs agissements, alors tu caches certains faits à la police, pour leur bien, pour ton bien. Sale utopiste. Tu n'es qu'une idiote, Hannibal, une petite idiote orgueilleuse, qui croit trouver ce dont elle a réellement besoin pour sa survie. Ta survie, monstre noir et boueux, chose indicible se faisant un malin plaisir de te pourrir l'existence.


Once upon a time...


Une chanson pour commencer cette présentation ? ;



Cette chanson est plus à même de représenter mon état d'esprit et mon vécu. Chacun porte un masque, chacun possède une signature, un point culminant qui a fait basculer d'un côté ou de l'autre son destin. Oui, je crois au destin. Pour moi, il s'agit de Lacrimosa. C'est cette chanson qui me permit d'obtenir une place dans le Metropolitan Opera, il y a de cela cinq ans. Mon mentor, ancienne castafiore de cet opéra (et désormais une des conseillères et aides aux cantatrices et aux chefs musicaux du lieu), me fit travailler cette mélopée. Elle me disait que la mélodie était plus à même de me refléter. Lacrimosa, elle m'a offert la possibilité de rebondir et d'avancer, elle m'a permit bien d'autres choses encore. C'est ma chanson, celle que j'interprète le mieux, et celle qui m'empoisonne. Celle qui, la toute première fois où je l'ai laissé se déployer dans la salle pleine de l'opéra, empoigna mon cœur et le déchira en lambeaux. Je crus même sentir des larmes effleurer mes joues. Je suis bien trop sensible, insupportable.

Histoire ;

[TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » Alucar15

▬ « Monde coloré par l'enfance. »


Dites-moi très chère mère, quel est donc le sens de votre vie si ce n’est d’étouffer la mienne ?

Restons dans le vrai, la famille est une notion créée par nous-mêmes, notre père et notre mère ne seront jamais la famille, mais nos enfants et notre conjoint, oui. Dans ce cas, je suis orpheline et seule. Devrais-je m’en plaindre ? Oui, car si mon père a quitté ce monde il y a quelques années, aux prises avec un infarctus finalement gagnant, ma mère semble toujours d’attaque pour me faire part de sa pensée.

J’ai vécu mon enfance et mon adolescence dans une famille ni riche, ni pauvre. Je n’ai jamais obtenu de draps en soie, ni même de bains de diamants. Je n’ai pourtant pas souffert de l’absence d’un bon lit, ou d’une eau chaude disparue. Le cadre familial n’était pas horrible, en fait…Je suis incapable de faire part de mon jugement sur la question, ma génitrice m’a élevé ainsi.

Taïwanaise de naissance, de langue et de tout ce qui peut constituer son sang, je ne sais rien d'autre de ma mère, exceptée qu’elle a immigré avec difficulté jusqu’aux États-Unis pour recommencer une nouvelle vie. Elle fût élevée avec sévérité, je suppose, obtenant ce trait de caractère, et sa constante rigidité. Ma mère devait être belle, plus jeune, mais les rides d’anxiété couvrent son visage, depuis mes plus lointains souvenirs. Elle voulait tout contrôler, et c’est encore le cas aujourd’hui. Cette femme rencontra mon père dans les quelques semaines qui suivirent son arrivée à New York City. Elle avait trouvé refuge dans le Bronx, cherchait avec véhémence un travail honnête pour ne pas tomber dans la prostitution. Oui, elle détestait tout ce qu’y avait rapport avec la vente du corps.

C’était en Décembre, mon géniteur avait commandé un café, comme tous les midis lorsqu’il sortait du gratte-ciel faisant office de travail. Il était dans le commerce, employé d’entreprise, simple fonctionnaire passionné par la culture asiatique. Il avait déjà eu un enfant d’une autre femme qui finit par partir. Lui, il vivait comme il pouvait. Gentil, simple, pas trop laid, certaines le trouveraient charmant, moi, il était mon père, je ne pouvais que l’adorer. Il était le complet opposé de ma mère, laxiste, prenant la vie comme elle était, peu stressé, trouvant son bonheur dans ce qu’on lui donnait. Mais revenons à cette rencontre. Il neigeait, cependant l’air semblait trop chaud pour laisser le mince manteau blanc parcourir les rues de la grosse pomme. Il n’y avait que de la gadoue sur les trottoirs, celle qui tâche votre nouvelle jupe, ou bien votre manteau bien chaud, celle qui vous fait glisser et injurier je ne sais quel dieu dans lequel vous ne croyez même pas.

Ma mère, appelons-la Dame Wayi, car il s’agissait de son prénom. Dame, car mon père adorait la nommer ainsi, avec ses airs impériaux, son menton toujours levé, ses yeux jetant des éclairs…Deux grands antagonistes. Dame Wayi était nouvelle caissière dans ce petit coin de rue, cette enseigne et cette cafétéria bien fréquentée. Manhattan fût donc le lieu de première rencontre entre mes géniteurs. Il lui parla, elle lui plût, elle s’offusqua, mais ne refusa pas un rendez-vous. Le mariage ne tarda pas, étonnamment, au contraire même, ma mère semblait bien pressée, et je naquis neuf mois après cette dite rencontre. Rapidité des choses, quand tu nous tiens…

J’étais un bébé potelé, dont la chambre finissait par évoluer au fil des années. Mon éducation fût faite par ma mère, bien qu’elle aurait préféré travailler. Elle n’aimait pas l’idée de laisser à charge son travail à quelqu’un d’autre. Il fallait que tout soit parfait, il fallait que mon éducation soit parfaite. Mon père, Anthony, simplement Anthony car Dame Wayi ne semblait pas à l’aise avec les surnoms, tenta bien d’embaucher une baby-sitter, mais rien à faire. Dame Wayi jetait les verres, injuriait la jeune femme, la traitant d’incapable, et finalement, elle stoppa son travail pour prendre soin de moi. Je ne vais pas m’en plaindre, qui ne rêverait pas d’avoir sa mère tout le temps chez soi ?…J’aurais préféré rester seule, et beaucoup de personnes ayant fréquentés ma mère, viennent toujours me voir d’un air dépité en me posant cette ultime question : comment fais-tu pour la supporter ? Réponse simple, je ne la supporte pas. Mais l’avoir à chaque instant m’a forgé une patience de fer et un sang-froid à toutes épreuves.

Ne mets pas tes coudes sur la table. Tiens-toi droite. Ne parle pas la bouche pleine. Parle correctement. Dis merci. Incline-toi. Fais tes devoirs. Apprends vite. Récite-moi l’alphabet espagnol. Espèce d’idiote. Ne prends pas ton verre comme ça. Croise tes jambes. Ne marche pas ainsi, on dirait un camionneur. Ne mets pas ta main devant ta bouche. Regarde les gens dans les yeux quand tu leur parles. Sois polie. Ne mange pas ça, ce n’est plus de ton âge. Sois mature. Comprends. Ne traîne pas avec ces enfants là. Ne va pas à ce parc. Reviens-ici. Hannibal, écoute-moi !

Dame Wayi finissait toujours par taper du pied, croisant ses bras pour mieux me fusiller du regard. Elle ne criait jamais, car elle n’en avait point l’utilité. Dame Wayi avait été dotée d’une prestance incroyable malgré sa petite taille et ses airs frêles. Son regard était d’un noir d’ébène, tout autant que ses cheveux, son visage restait imperturbable mais on pouvait sentir que nous avions tout dans le faux, et qu’elle avait toujours raison. Je le savais, et je ne faisais pas ma rebelle. Je n’étais pas difficile enfant…En avais-je le droit ? Je n’élevais pas le ton, je hochais de la tête, pour mieux m’incliner, comme elle me l’avait appris, répondant un simple « Excuse-moi maman. » Nous n’étions pas au stade où je devais la vouvoyer, heureusement. Mon père ne rentrait pas à des heures indues, et se pliait bien vite à l’autorité de Dame Wayi.

Nous habitions dans le Queens, une maison coincée entre deux autres, aux briques d’un rouge bordeaux, au jardin toujours impeccable. J’allais à une école publique, j’avais des notes satisfaisantes sans être excellentes. Comme beaucoup, j’eus des connaissances avec lesquelles m’amuser, sans pour autant garder contact. Je ne parlais pas en classe, je faisais en sorte d’avoir de bons résultats et surtout des bons commentaires de la part des instituteurs, histoire que Dame Wayi soit satisfaite. Elle m’en demandait toujours plus, mais n’oubliait pas de me féliciter. « Hannibal, c’est bien, continue comme ça, n’oublie pas de donner tout ce que tu as. » Et elle repartait à son ménage, à éliminer la moindre poussière, le plus malheureux des microbes.

Dame Wayi finit par retourner travailler, en tant que caissière à la dite cafétéria. Je rentrais à pied chez moi, je vidais chaque jour le lave-vaisselle, puis j’ouvrais le placard dans lequel Dame Wayi rangeait par date les goûters que je devais prendre. J’allumais la télévision, pour trente minutes de pause exactement, le temps de terminer ce déjeuner. Enfin, j’escaladais le siège de mon père, pour ouvrir mon cahier de mathématiques sur le bureau, commençant mes devoirs. Dame Wayi rentrait une heure plus tard, et les corrigeait. Puis, elle me faisait faire plus d’exercices. Anthony rentrait trente minutes après, et nous dinions. C’était mon quotidien, et curieusement je ne m’en plaignais pas, mais je n’en étais pas pour autant heureuse. Je ne sais trop, j’avais l’air autre part. J’étais incapable de juger, d’avoir une opinion, de ressentir ce petit déclic que chacun devrait ressentir. Aimais-je ou non ? Je ressentais sans ressentir, et j’ai l’impression que c’est toujours le cas.

Dame Wayi travaillait le samedi, c’était en cette journée que mon père s’occupait de moi. Sa femme avait spécifié qu’il fallait absolument que je fasse mes devoirs, et mon éducation. Mais Anthony me faisait toujours un clin d’œil et déposait un baiser sur mon front. Le samedi, il m’octroya un tas de surprises. Souvent un restaurant le midi, suivi par une promenade dans un parc, ou des visites dans un centre commercial. Un jour, il m’emmena à un restaurant faisant office d‘opéra. J’avais dix ans, mes pieds ne touchaient pas terre, mes jambes dansaient dans le vide et mes mains me retenaient au gros siège en cuir. Une dame portait une belle robe d’un rouge purpurin, la mienne l’était tout autant, et un serre-tête orné d’une rose rouge en plastique retenait quelques unes de mes mèches noires. Nous étions au premier rang, mon père fixait la cantatrice interprétant une musique, celle que j’aimais tant : Lacrimosa. Mes yeux scintillaient, mon cœur battait fort et cette cantatrice…Elle me fit monter sur scène, prenant ma petite main entre ses doigts vernis, continuant à chanter. C’était une manœuvre commerciale, je le sais, je le savais déjà à l’époque, mais être aussi près d’elle avait réveillé ma vocation, mon désir. Chacun applaudit dans la salle pour sa prestation, mes yeux étaient tout ronds, ma bouche tremblait, et j’avais comme l’impression que cette effervescence m’était dédiée. Il était tellement plus plaisant de voir le monde de cette estrade, de sortir du lot…

Dame Wayi refusait cette idée, au contraire de mon père. Elle disait que ce n’était pas un métier, que j’allais me noyer comme tous les autres, que je n’étais encore qu’une enfant et que cela allait me passer. Rien ne m’est jamais passé, et j’ai accompli mon rêve, je peux le dire, je peux en être fière. Quand on me demande ma profession, je n’hésite jamais à en parler. Je suis cantatrice, cantatrice au Metropolitan Opera. Il est bien rare de réussir à accomplir son rêve, alors, autant en être fière. Autant étirer ce mince sourire satisfait et laisser ses yeux scintiller d’émerveillement. J'ai sué sang et eau pour en arriver à ce point ; j'ai bien le droit d'en ressentir la victoire, non ? Bien entendu, je ne le crie pas sur tous les toits, mais je ne suis pas encline à la fausse modestie.

Anthony, pour la première fois, il tînt bon contre l’impératrice, et je pus commencer des cours de chant, non loin de notre quartier résidentiel. Je n’étais pas dotée d’un grand talent, mais je me débrouillais, j’apprenais, me situant dans la norme de cette vingtaine d’élèves. Le cours durait deux à trois heures le samedi après-midi, c’était mon jour à moi, celui où j’étais seule, où personne ne me tenait la main, où je pouvais persévérer et rêver d’un futur incroyable, comme tous les autres enfants. Je me voyais déjà sur scène, soutirant des larmes aux spectateurs, enchantant les cœurs les plus solides, admirée de tous…Déjà orgueilleuse à cet âge.

Treize ans, samedi soir, 20h. Dame Wayi aimait suivre certains procès, et en cette soirée de juin, où la porte fenêtre laissait passer une brise fraîche, où mes genoux frottaient contre le tapis blanc et où mes yeux bleus se laissaient plonger dans ceux du condamné. C’était un homme, banal en somme, aux cheveux poivre et sel, aux mains menottées, mais qui avait pourtant égorgé trois jeunes femmes. Il avait l’air perdu, dénué de vie, dévoré par une soif à peine connue, humilié par le juge offrant la sentence ; condamné à mort. Mon cœur s’était serré, mon regard brillait, tout autant que celui du criminel ouvrant les lèvres d’incompréhension. Non…C’était un autre sentiment, plus fort, un sentiment qu’il ne contrôlait pas mais qu’il cachait sous ce masque de faiblesse. La haine, la haine contre la société. Il voulait simplement étrangler le juge, détruire tout ce qui bougeait et surtout échappé à la mort. Pourquoi devait-il mourir ? J’avais penché la tête de côté, mon menton tremblant de peine. Quelle était cette émotion ? Pourquoi avais-je mal au cœur ?

« Hannibal, pourquoi pleures-tu ? »

Dame Wayi fronçait les sourcils, j’espérais d’inquiétude. Il était très rare de me voir pleurer car cette génitrice m’avait appris à me contrôler. Les larmes aux yeux, je montrais la petite télévision du doigt, ce regard noir du prisonnier.

« Maman, pourquoi doit-il mourir ? Ce n’est pas juste. »
« Hannibal, il a tué des gens, c’est mal de tuer des gens. »
« Il ne l’a pas fait exprès, ce n’était pas lui, ce n’est pas possible. Il a mal, maman, il ne veut pas mourir. »
« Comment peux-tu le savoir…Tu… »

Il s’ensuivit un discours offert par une voix cinglante de cette femme, qui tentait surtout de se rassurer elle-même. C’est à cet instant que je me suis rendue compte de cette étrange empathie à l’égard des « mauvais bougres ». J’avais l’impression de les comprendre, de savoir, de ressentir leurs émotions, de comprendre leur manière de penser. Mon père me serrait fort dans mes bras tandis que Dame Wayi téléphonait à un psychologue, le meilleur qu’elle pouvait trouver. Rien n’allait dans ses plans, rien n’était parfait, sa fille n’était pas parfaite, sa fille ne suivait pas le chemin qu’elle avait tracé pour elle. Dame Wayi avait les doigts tremblants, de la sueur perlant sur son front et des nausées bien dérangeantes au ventre.

C’était une enfant sur un canapé rouge. Une petite enfant d’une dizaine d’années, ses mains constamment nouées ensemble, ses jambes croisées, son ventre contracté par l'angoisse. Elle levait la tête cette enfant, comme si elle portait le monde sur son crâne, sur ses cheveux d’un noir corbeau. Ses yeux fixaient le mur, telle une dame, un bleu brisant son teint bien pâle, scintillant de candeur. Petits yeux en amande qui finissaient par parcourir la pièce avec attention, comme s’ils avaient peur de se faire prendre sur le fait. Elle observait les livres sur l’étagère, elle se posait bien des questions à propos des étranges statuettes en bois et des portraits. Le silence régnait, elle osait à peine se racler la gorge. Cette enfant, au léger rouge à lèvres et aux pommettes colorées, c’était toi, Hannibal. Tu rentrais dans l’adolescence, tu allais, comme chaque semaine depuis ce samedi de juin, voir le psychologue. Dame Wayi le souhaitait, Dame Wayi le voulait. Tu as quinze ans Hannibal, tu es grande pour ton âge, plus grande que les autres enfants. Une jeune fille aux yeux en amande, au sourire incertain, aux longues jambes, et à la stature un peu fine. Une jeune fille qui posa son regard océan sur la porte s’ouvrant, pour mieux saluer le psychologue, homme quelque peu âgé. Il te connaissait, il savait, il te comprenait. Tu lui parlais certes de cette empathie, mais tu parlais surtout de ta mère, surtout de cette perception du monde qui t’empoisonnait, de cette absence de…quelque chose. Il hochait la tête, te proposant des solutions, mais rien ne t’allait, tu te mettais même parfois en colère, prétextant qu’il ne comprenait rien, qu’il ne servait à rien…Et puis tu te rasseyais, tentant d’obtenir ce même regard flamboyant et glacé que celui de Dame Wayi, sans succès. Il venait alors le temps de la vidéo, aujourd’hui, la mise à mort d’un monstre. Tu as pleuré, tu as pleuré certes pour lui, mais surtout pour toi. Étais-tu tout autant monstrueuse que lui ? Allais-tu commettre l’irréparable ? Étais-tu condamnée ? Cet homme, sur cette cassette, n’avait pas peur de la chaise électrique, il étirait même un sourire, et tu ressentais cette immense peine que sa propre folie écrasait.

« Hannibal, que ressentez-vous ? »
« Trop de choses. Trop d’un rien. Monsieur, j’en ai assez. Je veux partir, m’en aller. Fuir, disparaître. »
« Quel mal être. »
« Quelle idiotie. »
« Hannibal, vous n’êtes pas monstre, vous n’êtes pas seule. Beaucoup sont dotés d’une grande empathie, ce n’est pas un tort. »
« Je ne supporte pas de voir un tueur tué, mais je ne ressens rien pour ses victimes, vous trouvez cela normal ? »
« Mon enfant, vous raisonnez comme votre mère, arrêtez donc. Pensez par vous-mêmes, et répondez à cette question : Pourquoi ressentir ce que ressent un criminel ? »
« Parce que je fais partie de cette catégorie ? »
« Non. Parce que vous êtes une victime. Hannibal, tu n’es pas un monstre, un psychopathe ou un délinquant, car tu es dotée d’une très forte empathie, même si elle est dédiée à ce genre de personnes. Hannibal…Ton instinct de survie s’est développé de telle sorte que tu peux comprendre ceux qui te voudraient du mal. Ta sensibilité est certes effrayante, étant donné la catégorie sur laquelle elle est ciblée, mais elle peut aussi devenir un atout majeur. As-tu déjà essayé de chanter en te remémorant les émotions d’un criminel condamné ? »
« Non. »

Un sourire sur ses lèvres gercées.

« Essaie, et tu verras que tu chanteras mieux encore. »

[TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » Alucar16

▬ « Inconscience monstrueuse. »

J’avais un chat, il s’appelait Chat. Un chat noir se nommant Chat, Chat écrasé sur la route. Il est mort, félin sanglant massacré par tes pneus.

A califourchon sur son ventre, j'épousais ses formes dans un mouvement digne d’un balai. Mes jambes frottaient contre ses hanches et un sourire satisfait prônait sur mon faciès. Mes mains caressaient sa peau, ses seins, mes doigts suivaient ses courbes délicieuses. Je dessinais dans son sang mon chef d’œuvre. Je laissais la lame embrasser les muscles, avaler le rouge flamboyant. Blanche était sa peau, jouissif était mon cœur. C’était une pute à la gorge tranchée, une prostituée éventrée. Je tenais le couteau dans ma main, mon pinceau et mon ami. Et enfin, j’étranglais à nouveau cette femme de mes paumes vieillies, femme en vie. Ses yeux dans les miens, les miens dans les siens. Instant divin. Voici ma peinture, voici mon souffle. Pour ne pas tuer l’autre. Oui, l’autre…Je ne suis qu’un monstre au ricanement incontrôlé.

« Hannibal, ça va ? Est-ce que je dois appeler le médecin ? »

Ce n’était qu’un rêve, un simple rêve, mais un songe qui me tenaillait nuit après nuit au point de m’empêcher de dormir. Julian posait sa main sur mon épaule, la mine inquiète. Il savait, je lui parlais toujours de mes cauchemars, de cette empathie de plus en plus effrayante. J’étais à la place du tueur, un assassin de putains dont les informations parlaient depuis quelques mois. Il avait fait six victimes, et personne ne l’avait arrêté. Ils montraient les corps, ils décrivaient le mode opératoire, et mon cœur se sentait de plus en plus vivant. J’ai même douté, une fois, oui, j’ai douté sur mon innocence. Je me noyais dans ce flot d’émotions, cette empathie envers ce criminel hantant mon sommeil, comme s’il…était tout proche, au point de poser une main sur mon épaule, pour mieux embrasser ma joue. Julian me prit dans ses bras afin de me rassurer, et je me rendormie, le sommeil moins agité.

Ma vie était exceptionnelle pour certains, car j’avais suivi un chemin que peu peuvent emprunter. Dame Wayi ne voulait pas que je continua mes études dans un conservatoire, elle préférait me voir en université, à étudier l’économie, à obtenir un emploi sûr. Anthony prit ma défense, il ne souhaitait pas perdre contre Dame Wayi. Le psychologue m’avait bien aidé, lors de cette dite séance, car en prenant compte de son conseil, je m’étais nettement améliorée au point d’éveiller la curiosité de mon professeur de chant. Il voulait me faire entrer dans la Juilliard School, de réputation internationale. Dame Wayi n’était pas le seul problème dans l’affaire, il y avait aussi le prix de cette école privée, car même avec une bourse, je n’aurais pu entrer dans cette école. Pourtant, ce professeur de chant n’était pas prêt à en démordre, et convaincu que j’avais du talent, il me présenta à Madame Thomas. Madame Thomas, castafiore et cantatrice du Metropolitan Opera de New York, en ce temps là. Elle devînt mon mentor, et peut-être même mon amie. Madame Thomas se tenait droite en ce jour, debout dans sa robe d’un simple noir. Son visage était bien marqué par quelques rides, pourtant elle semblait avoir été dotée d’une beauté toute particulière. Cette femme, connue pour son grand talent en chant lyrique, me dévisageait sans se cacher. Elle semblait être venue pour aider son ami, mais certainement pas pour soutenir une jeune fille sans réel talent…Voilà la phrase que je lisais dans ses yeux, et je ne pouvais que baisser mon regard, intimidée par une des chanteuses qui me fascinaient tant.

Mon professeur vanta mes vocalises, et me demanda une démonstration. J’ai chanté, et Madame Thomas garda le silence, sans rien laisser paraître. Elle était un peu comme Dame Wayi, sévère, rigide, mais au contraire de cette dernière, elle savait comprendre les choses, et me tendre une main secourable plutôt que de m’enfoncer. Madame Thomas haussa simplement un sourcil à la fin, puis déclara : « Pas mal. Mais ce n’est vraiment pas parfait. Elle n’utilise pas correctement son ventre, elle a certes les bases en chant mais son visage reste constamment neutre. Elle n’est pas exceptionnelle, mais si tu es convaincu qu’elle peut percer, et bien soit, je la prends sous mon aile. Néanmoins, jeune fille, il ne suffit pas d’un joli minois, d’un sourire et de quelques bases pour y arriver. Si tu ne suis pas les cours de la Juilliard School convenablement, si tu ne m’écoutes pas, ou même si tu perds de ta conviction, je te rendrais la vie tellement difficile que tu ne pourras pas même chanter dans les bars les plus ignobles de New York. Ai-je été claire ? » Ses yeux lançaient des éclairs, et décidément, Madame Thomas n’était pas du genre à y aller par quatre chemins. J’ai murmuré un « Oui Madame. » Sur quoi elle haussa un sourcil : « Hé bien ! Plus fort jeune fille, sur scène on te lancera des pierres plutôt que des fleurs si tu chuchotes. » J’ai levé mon visage vers le sien, et répéta plus fort « Oui, Madame. » J’avais de la chance, n’est-ce pas ? J’aurais dû m’en rendre compte sur le moment, je le savais, pourtant…

Dame Wayi, bien qu’elle n’avait rien à débourser, refusait toujours. Madame Thomas arriva donc, appelée par Anthony. Il s’ensuivit un évènement que je n’aurais jamais cru imaginer. Madame Thomas prit à part Dame Wayi dans une pièce adjacente durant cinq minutes. Lorsque Dame Wayi ressortit, elle semblait plus pâle que la mort et accepta que j’aille à la Juilliard School. Ce qu’avait dit Madame Thomas ? Nul ne le sait, exceptée ma génitrice, et je ne préfère point connaître cette conversation. J’ai donc commencé mes études à la dite école, alternant mes soirées entre travailler à cette dernière, revenir chez moi ou bien aller chez Madame Thomas pour retenir tous ses conseils et son enseignement. Ce fût difficile, très difficile. Madame Thomas était plus sévère encore que Dame Wayi. Elle ne devait pas répéter une remarque, et ne tolérait facilement les erreurs. Une fois, elle se mit dans une telle colère qu’elle me jeta dehors et ferma la porte si fort qu’une des vitres se brisa. Il s’agissait d’un nouveau quotidien, entre le travail et…le travail.

A la fin de mes études, j’ai trouvé un stage, sans l’aide de Madame Thomas qui souhaitait me voir bosser d’arracher pied. C’était un bar, à Manhattan, un bar tout simple qui accepta de m’employer en tant que cantatrice pour un mois. Durant ce mois, j’ai rencontré Julian. Julian était grand, assez fort, au point que je paraissais plus frêle que d'habitude à ses côtés. Étant grande de nature, je ne le dépassais que de quelques centimètres, ce qui le gênait au début. C’était un italien, assis au coin d’une table, un verre de whisky à la main. Il me sourit, et on discuta à la fin de mon service, puis les soirs suivants. Nous sommes sortis ensemble sept ans, ma plus longue relation, et le seul homme qui ait vraiment compté. Nous ne souhaitions point de mariage, ni même d’enfant, nous n’en avions jamais parlé aux vues de nos emplois respectifs. Madame Thomas me répétait toujours qu’une cantatrice n’avait pas le temps pour une vie privée, et Julian travaillait beaucoup…Au premier abord, il était gentil, charmeur, un de ces hommes aux yeux bleus et au visage mal rasé, aux cheveux peu coiffés. Il prenait soin de lui, il en avait l’argent même. Dame Wayi le rencontra, Anthony sourit, mais ma génitrice refusait de me voir accompagnée de cet italien. Elle me disait qu’il cachait trop de choses, qu’il allait finir par me briser. Julian ne semblait pas un mauvais bougre, alors je réfutais ses idées. Sur quoi elle finissait toujours par un simple « Tu ne connais pas même son métier, Hannibal…Comment puis-je le laisser s’approcher de toi si tu ne le connais pas ?! ». Elle avait raison, je savais qu’il travaillait dans le commerce, avec des russes principalement, mais rien d’autre. Il restait toujours vague, il s’éloignait, il souriait, il se cachait. Julian…Je me voilais la face, j’ignorais complètement mon empathie, je la refusais, je ne voulais pas savoir, car je connaissais déjà la vérité à son sujet.

Vingt-sept ans. Le téléphone sonna, Dame Wayi ne pleurait pas au combiné. Sa voix dure déclara la nouvelle : « Ton père est mort. » Un infarctus l’avait piégé dans son sommeil, et les secours n’ont rien pu faire. Aux funérailles, ma mère ne pleurait pas, elle restait droite et sereine, le regard lointain, toujours aussi polie envers ses invités. Je n’étais pas ma mère, et je pleurais dans les bras d’un Julian silencieux. Anthony était parti, je ne le reverrais plus. C’était un évènement comme un autre, cela arrivait tous les jours, cependant, ça n’enlevait en rien la souffrance du départ d’un proche. Chacun partit, il ne restait que ma mère fixant le cercueil, et moi frottant mes yeux rougis. Julian se tenait près de moi, et du coin de l’œil je m’effrayais d’un rien, un tout petit rien que j’aurais préféré ignorer, mais qui me sauva la vie…Un sourire sur ses lèvres.

C’était une nuit de novembre, dans cette grande maison en Manhattan, que nous avions achetés Julian et moi. Il s’était passé quelques mois depuis le décès de mon père. J’allais voir ma mère une fois par semaine, et je restais la majorité de mon temps avec Madame Thomas, pour suivre son enseignement. Certes, j’avais terminé mes études, mais pour mon mentor, je n’étais toujours pas parfaite. Je revenais plus tôt que prévu chez nous. Il devait être minuit, je serrais contre moi mon sac, ouvrant la porte, la gorge serrée. Depuis quelques temps déjà, je ne me sentais pas en sécurité avec Julian, avec les informations parlant de ces meurtres…Le salon ne possédait que des couleurs froides, mais il semblait si chaud recouvert de rouge. Mes yeux se posèrent sur Julian, un Julian tenant un couteau, essoufflé par sa dernière action ; une femme se tenait allongée au sol, égorgée, l’œil vide. Mes mains tremblaient, mes yeux ne se détachaient pas de cet homme qui ne semblait pas le moins du monde paniqué en me remarquant. Au contraire, il étirait un sourire soulagé. Voilà pourquoi je refusais mon empathie, voilà pourquoi j’ignorais mon alarme intérieure. Je ne pouvais pas accepter l’idée d’avoir couché et accompagné un tueur. Son sourire…Il tendit la main vers moi, j’ai reculé d’un pas. Bien sûr qu’il était soulagé, il n’avait plus besoin de me cacher cet aspect de sa personnalité. Il tuait ces femmes pour s’empêcher de me trancher la gorge, car c’était sa simple envie depuis notre rencontre, me tuer. Toutes, elles étaient asiatiques, cheveux noirs et yeux bleus. Toutes, elles semblaient fines et affaiblies. Toutes, elles lui avaient souries avec timidité et envie mêlées…Il les tuait pour ne pas me tuer. Il les tuait pour ne pas tuer...J’étais tout aussi monstre que lui, pour ignorer cette vérité.

« Hannibal… »

Et désormais, son chef d’œuvre allait se terminer. J’étais la dernière toile, je ressentais son adrénaline, je m’étouffais dans son envie poignante de poser sa main sur mes lèvres et de me poignarder violemment le ventre. Je voyais déjà la scène, et j’en versais des larmes de dépit. Ignoble empathie…Hannibal, tu n’es même pas effrayée, non, tu souffres de ta propre envie de massacrer. Je ne suis qu’un monstre, alors ? Le psychologue s’était trompée, je n’étais pas une victime, et ce n’était pas un moyen de survivre. Mon empathie envers les criminels se développait non pas pour me protéger, mais bien pour m’apporter ce que je désirais toujours ; des émotions.

Julian s’approchait. Je ne voulais pas mourir, pas comme ça. Alors, j’ai couru, il m’a poursuivit dans le dédale de marches, dans mon cri de panique. Le bureau, il y cachait toujours mon revolver. Un revolver qu’il m’avait offert, peut-être pour que je me protégea de lui-même, en fin de compte. Je ne voulais pas mourir, je ne voulais pas partir, pas maintenant, jamais. J’ai ouvert le tiroir, j’entendais ses pas tout proches. Je me suis retournée et tandis qu’il posait une main sur mon épaule, j’ai stoppé son ultime geste. Trois coups, trois puissants coups de tonnerre explosant dans sa poitrine, la traversant pour frapper le mur. La lame était à moitié plantée dans mon ventre, son regard s’éteignait et j’ai continué à tirer. Trois coups. Encore trois coups. Je n’avais pas même mal à ma blessure, mon sang tachant ma robe blanche. Non, je fixais ce corps tombant mollement au sol, aussi pathétique que le revolver fumant. Je ne souffrais pas, j’agonisais. J’agonisais face à l’idée que j’avais aimé la puissance de ces quelques secondes, j'avais aimé cet assassin plus qu'il n'aurait fallu. Mon doigt avait le choix entre le laisser mourir ou vivre. Était-ce ce que ressentait un véritable tueur ? La satisfaction ultime de choisir de frapper ou non ? La vue de sa victime horrifiée par son sort ? Je suis devenue un monstre pour survivre à ce monstre.

Les voisins avaient appelés la police. On jugea qu’il s’agissait d’un homicide involontaire, de légitime défense. Je connaissais la vérité ; j’avais le choix, je pouvais le laisser vivre…Julian faisait du trafic humain, il vendait bon nombre d’immigré(e)s aux russes, en tant que prostitué(e)s, c’était ainsi qu’il gagnait sa vie. A l’hôpital, dans mon lit, seule, je repensais à cet instant, à son regard soulagé. Il voulait que je le tue avant qu’il ne me tue, il voulait me voir porter ce poids. Je suis une victime en fin de compte, une simple victime dévorée par un monstre. Dame Wayi tînt ma main une journée entière, durant laquelle je feignais de dormir. Je ne voulais juste pas voir son visage anxieux et son regard me murmurer ; je te l’avais dit. Madame Thomas et des proches me rendirent visite tout mon séjour à l’hôpital. J’ai été suivie par un psychiatre, pour examiner mes possibles séquelles ; il n’y avait rien, absolument rien. C’était comme si rien ne s’était passé, qu’il y avait seulement le chagrin de la perte d’un être cher, de l’homme que j’aimais.

Madame Thomas était à la retraite, et ce fût elle qui écouta mes doutes. Je ne voulais plus voir Dame Wayi, par caprice, pour ne pas redevenir la femme sans histoire que j’étais. Mon mentor m’hébergea quelques temps, car je ne voulais plus revenir dans la grande maison de Manhattan. Un an après, je repris mon métier de cantatrice, d’arrache-pied. Je chantais dans des restaurants, chez des particuliers, travaillant à mon propre compte, m’améliorant nettement. Le décès de Julian m’avait permis de grimper, de réussir, de donner ce petit quelque chose à mes performances…Il me plongea aussi dans une étrange solitude, je souriais aux personnes me saluant, je répondais aux question, j'en posais, mais je ne m'accrochais pas, j'étais simplement un fantôme d'opéra, sans réelle place dans la vie des gens, car je n'en souhaitais pas ; j'étais malade, je ne pouvais faire mon deuil.

A trente ans, Madame Thomas me poussa vers le Metropolitan Opera. Elle disait que j’étais prête, que j’avais le charisme d’une grande cantatrice, l’orgueil de ces chanteuses se sachant d’exception, le jeu d’actrice et l’âme de ces femmes d’opéra. Je connaissais les bases d’un certain nombre de langues, indispensables pour les chansons lyriques que je devais interpréter. Français, italien, russe, espagnol, latin et polonais. Mais aujourd’hui, j’en apprends encore.
Je fus prise au Metropolitan Opera, avec d’autres cantatrices. Je travaille là-bas trois jours sur sept, les autres soirs de la semaine étant pour les particuliers, tel qu’un restaurant. J’ai chanté au Bel Canto, par exemple. Je m'étais fait un nom dans le milieu, créant ma place entre les autres cantatrices de renommée. Cette même année, Madame Thomas me parla de son association, fraichement créée, dont certains journaux discutaient l‘utilité. ASCD, association de soutien pour les criminels en difficulté. C’était une idée d’utopiste, de ces grands riches pensant que seul l’Etat est responsable du sort des criminels. Je croyais en Madame Thomas et ses idéaux, je voulais l’aider et aider ces hommes et femmes en difficulté. Je me disais qu’il y aurait moins de morts ainsi, que c’était la meilleure chose à faire, pour que personne ne soit comme Julian.

Au même moment où je devins sous-présidente de cette association, je me suis achetée une maison dans Brooklyn, léguant celle de Manhattan à Madame Thomas, pour qu’elle puisse s’en servir dans le cadre de son association ; héberger des criminels en difficulté, ou encore en tant que cadre de travail des employés de cette communauté. Je n’allais pas là-bas, je ne me sens toujours pas prête d’y retourner, trop de souvenirs violents…J’aidais donc Madame Thomas à l’extérieur, dans un autre bureau, situé certes dans Manhattan mais à un endroit plus accessible pour ceux devant être soutenus. Je n’ai gardé qu’un seul souvenir de Julian, un seul, la vieille Bugatti Type 59 de 1933, que lui avait certainement offert un de ses clients. Certes, elle fût payée avec de l’argent sale, offerte même peut-être par un salop de premier ordre, néanmoins, j’aimais sa couleur crème, le moteur ronronnant lorsqu’il revenait à la maison. C’est idiot, c’est sans importance, pourtant je tiens à cette carrosserie, la conduisant dans de rares moments. Elle reste protégée dans mon petit garage, collé à la maison en briques que j’habite. J’y tiens, tout autant que le piano à queue dans le salon, il me sert à m’entraîner, avec l’aide d’un pianiste évidemment.

Je vivais seule, je me laissais aller à ce quotidien, à cette chance que j’avais…C’est à trente-deux ans, derrière le petit office qui me servait de bureau, que j’ai rencontré Ernest. La porte s’était ouverte, le vieux parquet grinçait dans la sonnerie du téléphone de la comptable. La mine pâle, Ernest me fixait, et je lui souris. Criminel, criminel que je comprenais encore trop…Mon empathie envers Ernest fut la plus violente de toutes, et la plus cauchemardesque.

[TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » Alucar17

▬ « Larmes de ta sentence. »


Ce fût une danse sur un fil prêt à se briser. Un fil duquel tu m'as poussé pour mieux m'apprendre à chuter.

Ernest, Ernest Doyle. Jugé coupable pour dix meurtres, surnommé le constellationiste. Son avocat était l’un des meilleurs de New York, il fit passer des tests à son client et prouva sa maladie mentale notoire. Ernest a échappé au couloir de la mort, au profit d’une cellule d'isolement. Il était un serial killer, un tueur à la quarantaine passée, au visage plutôt taciturne et morne. Mais c’était une toute autre chose, lorsqu’il était face à sa victime. Ernest était astronome, un astronome fasciné par l’astrologie à tel point qu’il l’apercevait partout. Un jour, il tua sa femme, sa première victime. La scène était propre, la victime gisait dans sa baignoire, des hameçons de pêche plantés dans son corps, sur des traces de feutre noir. Chaque blessure représentait une étoile, pour former un tout ; le signe du poisson. Ernest ne fut pas accusé, et il recommença un an plus tard, sur un homme, et encore un an plus tard. La police le coinça, il partit en asile, mais s’enfuit il y a de cela deux jours, faisant son avant-dernière victime, une infirmière ; balance. Il ne lui restait qu’une douzième constellation, celle clouant son chef d’œuvre. Moi. Le Scorpion.

« J’ai tué des gens. »
« Je sais, Ernest. »
« Je suis un fugitif. »
« Je sais. Mais l’ASCD ne vous dénoncera pas. »
« Et vous ? »
« Je ne vous dénoncerai pas. Vous êtes venu ici pour quémander notre aide, car vous regrettez vos actes, n’est-ce pas ? »
« Oui. »
« Dans ce cas, nous vous aiderons. »
« Je veux que ce soit vous. Je veux que vous m’aidiez, mademoiselle Wang-Yi. »

Il étirait un sourire plutôt intimidé en remarquant mon regard devenu glacial. Moi ? Je commençais à remplir un papier d’inscription, lui tendant le stylo pour obtenir une signature. J’avais peur, j’angoissais à l’idée de devoir m’occuper de cet homme. Je n’aimais définitivement pas les serial killer, depuis Julian. Mais Madame Thomas m'en proposait, des assassins en tout genre, des repris de justice, des hommes et des femmes que je comprenais et qui hantaient mon sommeil. Elle me demandait même de devenir un témoin pour sortir des récidivistes d'un procès, jurant qu'ils ne recommenceraient pas. Ernest fut le pire de tous. Sous ses airs intimidés, j’observais avec méfiance cette passion violente pour son art, son désir flamboyant de terminer son jeu. Je ne voulais pas en faire partie, et en même temps, mon cœur se serrait, ma tête me tournait ; je désirais le changer.

« Vous n’avez pas répondu. »
« A quoi ? »
« A ma demande, mademoiselle Wang-Yi. »

Je serrais le stylo entre mes doigts, finissant par étirer un sourire chaleureux en contradiction avec mon regard glacé. Avais-je le choix ? Oui. J’ai préféré me dire que je ne l’avais pas. J’ai connu Ernest deux mois, j’ai cru l’avoir côtoyé des années. Madame Thomas le cachait dans un appartement portant son nom. J’étais la seule à venir le voir, pour parler, pour lui donner plus d’informations sur l’avancée de sa fuite. Il n’avait pas besoin de me raconter ses actes, je les ressentais, ils m’étouffaient et me faisaient perdre l’appétit, le sommeil. Tu ne rêvais plus, tu hallucinais. Tu n’avais pas besoin de fermer les paupières pour te trouver à sa place, à planter des tiges de fer dans les bras de ta victime, à savourer ces hurlements si sensuels…
Je ne me sentais plus moi-même, j’avais l’impression de faire partie de lui, de ne pas exister, d’être un fantôme cherchant sa place. Et puis, lorsque je lui tournais le dos, son regard m’oppressait. Je savais, j’étais en danger. Le psychologue t’en a parlé, n’est-ce pas ? Cette empathie est ta survie. Tu aurais dû fuir, Hannibal, fuir à toutes enjambées pour ne pas être blessée. J’ai cru pouvoir le changer, j'ai espéré, qu’il ne continuerait pas, qu’il regrettait…Tu savais qu’il mentait, tu savais que tu étais la dernière, la fin, celle qu’il haïssait tant. Je ne m’en prends qu’à moi-même, seulement à mon ignorance et mon désir si imbécile de croire que chacun peut changer. On ne change pas. Tu ne changes pas.

Cette nuit-là, la police se rapprochait inexorablement d’Ernest depuis son escapade. J’étais entrée dans l’appartement, deux cafés à la main, sans apercevoir Ernest. Peut-être lui faisais-je confiance ? Mon empathie me mettait en garde ; je voyais rouge, du sang coulait sur les murs, j’en avais sur les mains, je sentais ce liquide augmenter jusqu’à m’étouffer. Le noir. Ernest m’avait frappé à la tête, je m’étais réveillée cinq heures plus tard, attachée à une chaise. En face, Ernest. Un Ernest sifflotant, jouant avec une tige de fer. Je paniquais, je n’arrivais pas à m’y faire. Ça recommençait, c'était un schéma spécifique, je sentais comme des serres sur ma gorge. Hannibal, reste éveillée, ne t’endors pas, ne ferme pas les yeux…Hannibal ! Deux tiges plantées dans mes mains, dans un hurlement aigu, mon sang coulant sur les accoudoirs, la douleur empoignant mon ventre.

« Tu as vu ? Tu portes ta robe blanche, la même que lorsque Julian a voulu te tuer…Oui, je suis au courant, Hannibal, je suis au courant de tout, sale petite idiote. »
« Ernest, relâche-moi… »

Il faut garder son sang-froid, il ne faut pas plier, au risque de se faire tuer. Je prie mon air impérial, cachant mon effroi derrière le masque du mépris. Hannibal, tu cherches à mourir…Je ne pus prononcer un mot que deux autres tiges se plantèrent dans mes avant-bras. Encore un hurlement. Enfin, mes yeux finirent par me montrer la vérité : j’allais mourir. Des marques de feutre, sur ton corps, à des endroits précis. Le dernier ? Tu le voyais dans un coin de glace ; il allait te torturer jusqu’à planter une ultime tige dans ton front, petit scorpion.

« Hannibal, la bonne samaritaine…Hannibal, celle qui parait si parfaite du dehors, et qui n’est qu’un monstre. Tu te souviens de cette nuit là Hannibal ? Je t’ai vu dans le journal ; ta blancheur recouverte de rouge, ton sang si délectable s’extirpant de ton corps…Tu avais ce regard si magique qui me faisait frissonner. Tu le fais exprès, Hannibal, tu fais en sorte qu’on veuille te massacrer, c’est ta faute, tout est de ta faute… »
« Ecoute-moi Ernest, arrête, on peut encore s’en sortir, libère-moi et je… »
« Et quoi, tendre Hannibal ? »

Sa main tournait la tige dans mon bras, un sourire dément le rendant plus ignoble.

« Et quoi ? Tu n’es pas une victime, tu es comme moi, comme…Julian, ton tendre Julian. Tu es comme tous ceux qui savourent la puissance du choix. Tu es un monstre, un simple monstre ne voulant pas admettre la vérité. Tu as aimé le tuer, tu as aimé appuyé sur la gâchette, n’est-ce pas Hannibal ? »

Sors de ma tête…

« Oh, tu te croyais capable de changer les monstres ? Tu croyais que ton empathie était une particularité ? Espèce d’égocentrique…Espèce de salope imbue de toi-même ! Moi aussi, je te comprends. Et je n’ai pas besoin d’une sur-empathie pour ça, car tu es comme moi, tu es comme nous tous, tu es comme ton père. »
« Quoi ? Mon… »
« Tais-toi ! Bien sûr que tu le savais, tu es comme ton paternel ! Ne fais pas l’innocente, petit scorpion. Tu ne peux pas changer ce que nous sommes, tu ne pourras pas changer. Tu seras toujours toi, la petite putain à la blancheur ensanglantée… »

J’entendais des bruits de pas dans l’immeuble, apercevant la lumière des gyrophares par la fenêtre. Ernest l’avait tout autant remarqué, il stoppa son discours pour attraper un bidon…d’essence. Je voulus bouger, ce qui m’arracha un cri de douleur.

« On accélère les choses, mais tu mourras tout de même, Hannibal, tu mourras… »

Je sentais le liquide suinter sur ma peau, mes yeux s’écarquiller de peur. Je ne veux pas mourir, je criais à l’aide désormais, priant que le bélier des forces armées arriva à temps. Il ouvrit la boîte d’allumettes, il l’ouvrit lentement, attrapant l’une d’elles, la frottant énergiquement contre le côté de la boîte, sourire sadique aux lèvres. Les miennes s’ouvrirent, mes larmes inondaient mes joues. J’allais mourir brûlée.

Je pris un an de congés, après cet incident. Prise entre les sermons de ma mère, l’air rassuré de Madame Thomas et ma rééducation. Les médecins enlevèrent les tiges de fer de mes bras, laissant ces quatres tous, un dans chaque main, un dans chaque avant-bras, cicatrices ignobles. J’ai installé plusieurs verrous à ma porte, achetant un doberman noir et brun, pour ma sécurité. Je suis devenue paranoïaque, supportant mal la solitude, ou encore l’obscurité. Je dus suivre un psychiatre, ce qui a certes arrangé la chose, mais je restais méfiante, effrayée d’un rien. Je le suis moins, désormais, mais il y a des évènements qui deviennent rêves, et les miens semblent presque réels. Je repris mon travail au Metropolitan Opera, souhaitant oublier ce passé en me concentrant seulement sur mon métier de cantatrice, quitte à ce que ma vie en pâtisse. Ernest fût remis à l’asile, je n’ai pas porté plainte. Pourquoi ? Je ne sais pas. J’étais effrayée, peut-être. Ou bien dégoutée de voir qu’il avait raison. Je me prends pour une bonne samaritaine, pour la jeune femme riche et bien vêtue, pour celle qui lève la tête haute, dévoilant ses airs impériaux sans se soucier des remarques des autres, pensant changer ce qui n’est pas changeable. Il avait raison, et ça te dévorait, ça t’empoisonnait…Comme l’idée qu’il était toujours en vie, dans cet asile, et qu’à la moindre escapade de sa part, la moindre once de liberté offerte, il n’hésitera pas à terminer ce qu’il avait commencé ; toi, sale monstre.

Wanna know more ?


La plus grande honte du personnage ;
Ce n'est plus un secret, pour ceux qui savent chercher ou même observer. Ma plus grande honte, mon plus grand secret, c'est d'avoir espéré changer ceux qui tuent, les criminels. J'en paie le prix ; des cicatrices, des petits ronds sur mes avant-bras et mes mains, des tiges qui ont transpercées ma peau et mes muscles. Je passe souvent à l'hôpital pour les faire contrôler, ou bien parce qu'une crampe me rend la vie dure. Ces marques sont discrètes, mais elles me hantent, elles me chuchotent ce qu'il m'a dit cette nuit-là, elles me rappellent mon geste inconsidéré. Le pistolet. Le sang. Ma sur-empathie.

Définition de l'enfer pour le personnage ;
Je hais tellement de choses. Je suis effrayée d'un rien. Peut-être qu'avoir ma mère sur le dos à chaque instant serait un véritable cauchemar pour moi. J'ai peur d'être seule, je suis paranoïaque, assez. Je n'aimerai pas non plus l'idée de perdre la voix et donc mon métier. Mais le pire est mon empathie, tous ces mauvais rêves qui m'assaillent, cette perception du monde qui me hante. Je ne veux plus revivre ce qui m'est arrivé. Être coincée, priée pour sa survie, attendre un miracle...Je n'aime pas ça, je préfère avoir mon destin en main plutôt que de le voir briser. Les criminels sont mon enfer, comme ma bouée de sauvetage. Je ressens des choses grâce à eux, des choses plus vivaces.

Définition du paradis pour le personnage ;
Que mon empathie ne vienne plus me mener la vie dure serait un bon point. Si je devais participer à une soirée mondaine, je dirais comme chacun que je serais déjà heureuse. C'est, d'une certaine manière, le cas. J'ai réussi à devenir une cantatrice reconnue, j'ai une maison que je finance moi-même, et je n'ai peut-être ni mari ni enfants, mais au moins j'essaie de vivre dans la sécurité. Pour moi, ma maison est ma sécurité, je me sens à l'aise, sans qu'aucun danger ne vienne me frapper. Un autre de mes paradis serait un salon de thé. Pourquoi ? Je ne le sais pas moi-même.

Point faible du personnage ;
Ma sur-empathie, ma certaine sensibilité, mon travail...Je suis humaine, je ressens des sentiments, mes émotions sont mes points faibles, et cette empathie est le plus effrayant. Je ne veux plus fréquenter un criminel, ni même en observer un dans les yeux, je ne peux plus supporter ces hallucinations ou même un reportage macabre sur un écran. Parlez-moi de mes marques aux bras et mains, et je déglutirais pour mieux raconter un mensonge, ou ne rien vous dire. Je cacherai mes émotions, je cacherai ma peur si vous me menacez, car c'est ainsi que l'on m'a élevé. Ne jamais se montrer faible, soumise ou quoique ce soit d'autre. Ne pas pleurer, ne pas gémir, ne pas trembler. Je suis faible physiquement, mais mentalement, je fais tout pour rester la plus forte possible.

Point fort du personnage ;
Je suis fière de ma voix et de mon métier. J'ai appris à chanter convenablement, je ne ferais pas de fausse modestie. Ma voix me plaît, je la trouve belle. C'est mon orgueil. Madame Thomas et Dame Wayi m'ont éduquées de telle sorte que j'ai obtenu le charisme des grandes cantatrices. Je marche de façon impériale, je souris avec le plus de courtoisie possible, je me montre amicale. Je sais jouer le jeu de la perfection, des faux semblants, tout autant que d'afficher une colère froide.

Casier judiciaire ;
Officiellement :
  • Homicide involontaire

Officieusement :
  • Soutien à personnes en danger
  • Parjures

Behind the screen...


Prénom ou pseudo ; Hanni' suffira !
Âge ; 19 années.
Où avez-vous connu le forum ; De partenariat en partenariat, il me semble que je l'ai trouvé sur Melodiam ^^.
Connexion ; 4/7 ^^
Code du règlement ;
Spoiler:
Avez vous signé le règlement ; [X]OUI ; [] NON
Exemple de RP ;
Spoiler:


Dernière édition par Hannibal Wang-Yi le Dim 9 Juin - 1:22, édité 29 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 0:06

Wow, cantatrice à l'opéra, quel beau métier :brille:
(et prénom très original, aussi, ça c'est le moins qu'on puisse dire What a Face)

Bienvenue et bon courage pour ta fiche (:
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 0:28

Bienvenue parmi nous !

N'hésite pas à t'adresser au staff si tu as des questions, je te souhaite bon courage pour la rédaction de ta fiche Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 1:29

SHHHUUUUU QIIIIII ! Elle est superbe, vraiment superbe, :brille: .

Bienvenue à toi & joli choix de métier & de musique, :tourne: !
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 2:15

Bienvenue et bonne chance pour la suite copain
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 6:24


Bienvenue! Cash
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 9:18

Officiellement bienvenue sur le forum et bon courage pour la rédaction de ta fiche Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 9:45

Bienvenue mam'zelle :cabaret:
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 9:52

Shu Qi + prénom + métier + origines asiatiques = DANS MES BRAS I love you
Sérieusement, un grand bienvenue à toi ! Au plaisir de lire la suite I love you
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Anja Malkovski
Reine des Glaces
Gott weiss ich will kein Engel sein

Anja Malkovski


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TAG LINE : « Having a vagina doesn't stop me from believing that my balls are bigger than yours. »
PROFESSION : Propriétaire des agences d'escorte Malkovski / Maquerelle de Luxe - Propriétaire par héritage du Fight Club


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ÂGE DU PERSONNAGE: 35 ans
CASIER JUDICIAIRE:
RANG DE CRIMINALITÉ: CRIMINEL
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 11:45

Oh, la madame de la pub avec les fleurs ^^

Bienvenue à New-York, bon courage pour ta fiche !
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 12:02

Bienvenue parmi nous Lovelove
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeJeu 30 Mai - 23:45

Ian => Merci pour tout ça ** ♥ Et puis Mads Mikkelsen quand même ! J'adore son jeu d'acteur =) Et le principe d'amnésie de ton personnage est franchement pas mal je trouve, bien trouvé ^^ J'aime beaucoup ! Figure-toi que j'ai choisi Hannibal, justement à cause de la série dans laquelle il joue et que j'aime beaucoup, mais aussi pour les films (Anthony Hopkins reste tout de même le meilleur Hannibal Lecter)...C'était l'information qui ne servait à rien, tululu ♫

Evalyn => Merci bien ! Je n'hésiterai pas promis o/ Je vais faire de mon mieux pour vous embêter 8)

Anouk => Merciii ♥ ! Oui j'ai vu Shu Qi dans Flower by Kenzo, et je sais pas, tout de suite je l'ai aimé ! J'adore et puis..Gemma quoi ** Je suis tombée amoureuse de la musique dans ta signature aussi =)

Leela => Merci ! Fan de peluches Disney ? On va bien s'entendre

Kaylee => Merci bien ! J'aime bien ton avatar, elle a la classe internationale =) *à dire avec un accent breton*

Jed => Merci ! Chouette, tu vas m'avoir sur le dos tout le temps, je vais t'embêter jusqu'à ce que mort s'ensuive =D...Encore merci pour tes réponses à mes questions ! ^^

Olivia => Thanks ! Lindsy, je l'ai adoré dans Nikita =)

Marian => Okay attention à la réception j'arrive ! =D ♥ Merci beaucoup, contente que ça te plaise ! Et puis James McAvoy...Y a tellement de films dans lequel je l'ai adoré ! ** Et le choix des musiques dans la playlist ; David Bowie, Queen, Elton John...Et j'adore le prénom de ton personnage ! J'ai aussi lu ta fiche, et j'aime pas mal le concept prof le jour et combattant au fight club la nuit, Marian promet xD ! J'adhère !

Anja => Merci Reine des Glaces =) C'est justement cette publicité qui m'a poussé à venir ici ^^ Vive l'agence Malkovski ^^

Adam => Thanks ! Garett est super chou sur tes gifs ^^ Et puis un officier de police wesh !...Devrais-je réellement me sentir en sécurité xD ?!

Encore merci à vous tous pour vos bienvenues, ça me fait chaud au cœur ! L'enfance a été mise, cependant je tiens à tenir au courant les administrateurs ! Ne vous étonnez pas si ce week-end la fiche n'avance pas, et que je ne me pointe pas ^^ Je pars demain pour le cantal et je reviens lundi pour une randonnée katkat...Or, je doute de trouver du réseau dans la forêt...Peut-être entre une araignée et un buisson (a) Bref, si je ne reviens pas, c'est qu'un sanglier m'a embroché, ou que les cantalou m'ont mangés, n'ayant pas pris assez de vivres...Non je ne vois pas tout en noir, ah mais pas du tout.

Merci encore, et désolée de cette courte absence ! ^^
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeVen 31 Mai - 18:21

Elle est sublime, et ce pseudo, et ces professions, c'est trop cool I love you bienvenue à toi et très bon courage pour la suite!
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeVen 31 Mai - 18:32

Un personnage tout en poésie ! Très bon choix d'avatar. Impatiente de lire la suite. Bienvenue par minou =D
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeSam 1 Juin - 12:20

Bienvenue à toi!

Personnage chouette en vue, en effet.
Bonne chance pour ce qu'il te reste à écrire! Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeSam 8 Juin - 16:15

Il te reste 4 jours pour terminer ta fiche !
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeSam 8 Juin - 16:39

Winnie => Merci ça me fait plaisir ! <3 Et le prénom de ton personnage est juste trop adorable, j'aime beaucoup :brille:

Ashley => Thanks you ! ^^ Je te renvoie le compliment ! Et très bon choix d'avatar too ^^

Mattei => Merci beaucoup ! =D Ton personnage aussi est très chouette, je le trouve très intéressant ! ^^ Et puis, danseur contemporain quoi c'est la classe !

Evalyn => Merci de m'avoir prévenu ^^ !

J'ai justement terminé ma fiche ! Désolée du temps pris, j'ai eu quelques soucis irl, mais j'ai réussi à m'en extirper pour terminer cette fiche ! Encore désolée et merci de votre accueil ! =)
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Anja Malkovski
Reine des Glaces
Gott weiss ich will kein Engel sein

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MESSAGES : 14152
POINTS : 451
AVATAR : Eva Green
CRÉDIT(S) : Fatal†Error
TAG LINE : « Having a vagina doesn't stop me from believing that my balls are bigger than yours. »
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeDim 9 Juin - 13:11

Je m'occupe de lire ta fiche Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. »   [TERMINEE] || « Opéras. Ces mélodrames de grande classe pour tempéraments tragiques. » I_icon_minitimeDim 9 Juin - 14:31

Me revoilà Smile
Je n'ai rien à dire sur ta fiche, elle est très bien écrite, le style d'écriture est très agréable à lire. Quand au personnage en lui-même, en voilà une torturée comme on les aime. Bon courage à elle pour se remettre de ses traumatismes mais je suis sûre que ça ne lui donnera que plus d'émotions pour chanter ^^

Je te valide donc avec plaisir et te souhaite un bon jeu parmi nous Very Happy
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