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 [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.

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MessageSujet: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:22



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Feat "Mads Mikkelsen"
[TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  1tvtjp
(c)Babine


    Ian Redwood. 45 ans. Originaire d'une petite ville de Caroline du Sud, résidant actuellement à New York. Je vous en passe le nom, ça n'est pas important. Ce n'est que de l'administratif, des mots appliqués à l'encre. Mais surtout, ça n'est plus censé exister. Mon vrai prénom, c'est Sven. Je ne me rappelle plus du nom. Ni de l'âge. Je ne me rappelle plus de bien des choses, d'ailleurs. J'ai bien quelques pistes, certes, mais elles sont bien minces. La bague toujours présente à mon annulaire me laisse supposer que je suis marié. Les expériences des derniers mois et ma compréhension de quelques langues m'amènent à croire que j'ai dû pratiquer le métier d'interprète, auparavant... au moins, cela expliquerait comment un étranger comme moi se retrouve là, paumé en pleine Amérique. Oui, je crois que paumé est le bon mot. Un paumé fraîchement arrivé – ou revenu, peut-être – à New-York, qui se cherche et se recherche encore à l'heure actuelle.

    Mais si je savais, oui, je pourrais vous dire. Il y a tant d'éléments qui attendent de revenir suite à mon accident en Caroline du Sud, lors d'un déplacement à Columbia. Sven Lundqvist, 42 ans, véritablement interprète de métier, d'origine suédoise. Et bien marié, père de deux enfants. Avec, accessoirement, le projet de s'installer aux États-Unis, car mon travail m'y conduisait alors plus que souvent. Oh, oui, je vous l'aurais dit, si je le savais encore. Mais il y a un grand vide à la place de tout ceci. Vous ne m'en voudrez donc pas trop si je ne m'étends guère là-dessus... si ?


Once upon a time...


Une chanson pour commencer cette présentation ? ;
The White Birch | Breathe

Histoire ;
Prélude
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Le 19 février 1972, un nouvel enfant poussa ses premiers cris, dans un hôpital de la périphérie de Stockholm. Sven Lundqvist, né de mère suédoise et père danois. À peine venu au monde que les cultures se mélangeaient déjà. Peut-être était-ce un signe pour la suite, va savoir. Je peux au moins vous assurer que jamais, jamais le marmot que j'étais ne manqua d'amour ou d'attention de la part de ses parents. Après tout, quand on dit à son enfant qu'on l'aime, que ce soit en anglais, danois, ou suédois, ça ne change rien. Le sens, lui, reste toujours le même. Pour une enfance sans nuages.

À force de toucher à trois langues dans le quotidien, il faut croire que cela ancra en moi un intérêt certain pour la discipline. Et lorsque vint le temps des études, c'est tout naturellement là qu'elles s'orientèrent, ce qui me permit d'ajouter français et russe, un peu d'allemand aussi, à mon bagage déjà existant. Le diplôme en poche, les années passèrent, et se rythmèrent peu à peu de voyages en Europe, voire plus loin encore. Une poignée de mois ici, une année ou deux par là, et encore, et encore... C'était une ribambelle de rencontres, d'excitation, de découvertes grisantes, dans laquelle je me plongeais toujours tête la première, avec un plaisir et une application certains.
Enfin, ce goût de la bougeotte, il ne m'empêche quand même pas de rester profondément attaché à ma terre natale. Après tout, c'est bien là aussi que j'ai, un jour, rencontré Freja, la femme à laquelle j'ai finalement juré de partager ma vie. Et au fil des années, notre fils et notre fille ont aussi commencé à faire leurs premiers pas dans le monde. Mais je bougeais toujours. Une situation un peu plus fixée, voilà qui aurait été un peu mieux. Même s'il fallait pour cela s'installer ailleurs, Freja n'en était pas effrayée. Des boîtes d'architectes, elle pourrait toujours en trouver dans d'autres pays, elle l'avait déjà fait.

Alors j'ai cherché, cherché. Les États-Unis étant alors le pays où j'atterrissais le plus souvent, c'est assurément ici que le plus de CVs se retrouvèrent lâchés en pleine nature. Et finalement, je fus engagé dans une imposante entreprise américaine d'import-export, pour les échanges et relations internationales. J'imagine que la maîtrise du russe a largement fait pencher la balance... Bref. C'était loin d'être mon choix de prédilection, autant l'avouer, mais dans le cas présent, je m'en contentais très bien. Au moins, c'était de la stabilité. Même si je gardais toujours cette autre envie, celle de trouver un jour, peut-être, un poste à l'ONU, sachant que pour l'heure, toute place pouvant correspondre de près ou de loin au profil que j'aurais pu remplir... était déjà prise.

Mais je prends mon mal en patience. Et surtout, je songe au rythme plus posé que je pourrai bientôt retrouver, en compagnie de ma femme et de mes enfants. Voilà. Le résumé de ma vie.

Mais la suite n'a pas voulu garder cette simplicité. Peut-être que ça aurait pu, pourtant.


27.03.2014
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”Jag skickade några annonser. Du har sett den ?”. [Je t'ai envoyé quelques annonces. Tu les as regardées ?]. Au bout du combiné, une voix féminine se fait entendre. ”Ja ! Vissa verkar ganska intressant. Kan ni skicka mig några bilder?”. [Oui ! Certaines me semblent assez intéressantes. Pourrais-tu m'envoyer quelques photos ?]. Je souris. Je sens percer la voix de l'architecte au travers de celle de ma femme.

Et il lui dit qu'il l'aime. Il lui demande de lui passer son fils et sa fille, avant de se souvenir qu'à cette heure, ils étaient déjà couchés. Peut-être que Damian lui aurait parlé de ses derniers exploits et sorties. Et Naomi, elle, lui aurait sans doute demandé quand est-ce qu'il serait à la maison. Comme ils lui manquaient... Mais bientôt, ça changera. Bientôt, son épluchage obstiné des annonces, des agences immobilières, portera ses fruits. Et ils pourront s'installer tous ensemble. Ça n'est plus qu'une question de semaines, il le sait.

Au bout de quelque temps, il raccroche enfin, range son portable dans sa poche. Retournant dans une pièce, il échange quelques mots avec un collègue avant de s'installer à son bureau, d'y poser quelques papiers devant lui, de relire quelques notes et d'attraper un téléphone. Et alors, il commence à s'entretenir longuement, très longuement en russe avec une personne à l'autre bout du fil.


Voilà qui est fait. Long, comme toujours. Je m'étire sur ma chaise. « Ben ? Je fais une pause, puis je reviens. On pourra faire un point, alors. ». Prenant une veste, je retrouve dehors cette fraîcheur de la fin du mois de mars. Et me grillant une cigarette, j'observe sereinement les alentours en faisant quelques pas devant l'imposant bâtiment et une de ses petites cours arrière. Et dans le calme de la soirée, il me semble finalement entendre, cachés par un bon morceau de mur, les bribes de voix de deux hommes tout à leur conversation. Ah, du russe. Ça, ça doit être deux collaborateurs. À part ces derniers et une poignée de personnes dans une situation semblable à la mienne, ça ne fait pas grand monde qui le parle, ici.

Continuant à tirer tranquillement sur ma cigarette, je dois bien me rendre à l'évidence que je n'arriverai pas à faire une pause de quelques minutes, loin de la langue. * « […] Tu sais à quel point ils sont flippés avec les armes, depuis les derniers attentats […] Serguei me soutient que c'est plus difficile de tout faire arriver sans se faire pincer. ». Ça, c'est assurément loin des conversations habituelles que j'entends dans le coin. * « J'en ai strictement rien à foutre. Il se démerde, on veut que ça arrive dans cinq jours. [...] La zone industrielle, comme d'habitude. Pour le container, on saura le retrouver. Ça fait des années qu'on fait comme ça, il va pas faire sa froussarde maintenant. […] Et s'il s'amuse à demander plus, tu t'arranges pour faire régler ça proprement. ». La sonorité de leur ton, bien que floue à cette distance, rend le doute exclu quant à la véracité des propos. Mais merde, quoi. Là, on se croirait dans une série policière américaine de mauvais goût. Je sursaute un peu, car la cendre brûlante de la cigarette qui se consume vient de tomber sur une partie de mes doigts. De toute façon, là, j'ai plus tellement envie, pour le coup. Écrasant le mégot, qui aurait pu recevoir encore deux ou trois bouffées, sur le support prévu à cet effet, je me rapproche de l'entrée. Main sur la poignée, c'est là que le duo s'extirpe de son coin dissimulé, ne s'attendant assurément pas à trouver une troisième personne dehors. Leurs visages ne me dit rien, mais il y a la pénombre, aussi. Les saluant d'un léger mouvement poli de la tête, d'une mine qui ne laisse rien supposer, je retourne à l'intérieur dans une tranquillité que je m'impose. Et de retour à mon bureau, je tourne tant bien que mal les pensées vers mon collègue et le bilan à faire, même si elles tendent parfois à s'en retourner vers les minutes précédentes et ce morceau de conversation qui me trouble.

Le lendemain, dans la journée, un collègue s'en vient, porteur de nouvelles. « Sven ? Le sous-directeur aurait besoin de toi dans deux jours, à Columbia. »
* paroles en russe

Nuit, 28.03.2014
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L'eau monte.

Et monte encore. Chevilles, mollets, bassin... Elle s'est finalement arrêtée à la poitrine, mais c'est déjà trop, bien trop. L'homme remue faiblement, mais il n'arrive pas à se dégager. Le poids de l'eau glaciale, ruisselante, celui de la voiture défoncée, sans dessus-dessous, tout ça est bien plus fort que lui. Au travers du pare-brise, brisé en mille éclats, l'air nocturne passe, encore, encore, et donne envie de frissonner. À sa gauche, le conducteur git sur son siège, immobile, insensible à la fraîcheur de l'eau et du vent. Sa tête, écrasée contre le volant, est maculée de filets écarlates et de bouts de verre. Il dort déjà. Et l'autre, le passager à l'arrière, où est-il ? Il tourne difficilement la tête, encore une fois, il ne trouve qu'une place vide et une portière ouverte, où l'eau s'engouffre sans la moindre peine. Où est-il ?

L'homme remue encore, mais il sait déjà que ça ne sert à rien. Tout comme il lui est inutile de passer une main sur son visage, sa tête, qu'il sent recouverts d'un substance poisseuse au désagréable goût métallique. Il essaye de respirer profondément, de ne pas paniquer. Il aimerait bien dormir, lui aussi, au fond. Il fait froid. Avant que ses paupières ne s'abaissent, il lui semble pourtant entendre un bruit lointain, depuis cette route quittée si brutalement. Une voiture ?


Noir.

I. Caroline du Sud, Barnwell County Hospital, 04.04.2014
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« Gardez les yeux ouverts, monsieur. Merci. »

Une lumière danse devant les pupilles. On dirait que le médecin qui me fait face y cherche quelque chose. Va savoir ce qu'il y trouve. Ça n'a duré que quelques secondes, de toute manière. Et il semble satisfait.

Il paraît que l'autre, le chauffeur, n'a pas survécu à l'accident. Sa lampe désormais éteinte, c'est ce qu'il me raconte en poursuivant ses observations. Que je suis resté plusieurs jours inconscient. Que je suis quand même bien chanceux pour m'en être sorti avec des lésions assez superficielles dans leur ensemble. Il paraît aussi que rien n'a pu être récupéré dans le véhicule, lessivé qu'il a pu l'être par les eaux durant tout un long moment. Et surtout, aucun papiers. Ça fait beaucoup de il paraît. J'écoute le type, mais au fond, je me sens totalement paumé. Il parle, il parle, mais c'est presque comme une musique qu'on écouterait en guise de toile de fond, avec des paroles qu'on ne saisit que par morceaux. Il y a comme un grand vide. Peut-être se rend-il compte de l'échange à sens unique. Peut-être, oui. Il sort. La chambre retrouve son épais silence. Et les paupières se rabaissent, incapables de résister plus longtemps à la tentation, au mal de tête planant. Dormir, oui, encore, puisque le corps est toujours bien vide d'énergie. De pensées, aussi.

Dans tout ce noir, quelques morceaux d'images éparpillées, qui n'arrivent pas à trouver un sens, un lieu, une date. Peut-être y a-t-il une signification, mais il ne la trouve pas. Et bien vite, les ombres remportent la partie.

07.04.2014
« Bien reposé ? »

La tête est lentement hochée. Le corps se redresse légèrement dans le lit à l'arrivée du médecin. Dans ses mains, il tient de quoi écrire. « Lorsque nous vous avons récupéré dans la voiture, nous n'avons pas réussi à retrouver le moindre le moindre papier pouvant appartenir à vous ou au conducteur. L'eau, peut-être... Nous aurions donc besoin de quelques informations sur vous. Tout ceci pour des démarches administratives, bien sûr, elles ne seront pas divulguées. Il se peut aussi que les autorités s'en servent. Concernant l'accident, cette fois. Des objections particulières ? ». Mouvement négatif de la tête. Le médecin s'est installé sur une chaise, juste à côté. « Bien. J'aurai déjà besoin de votre nom, s'il vous plaît. ». Le regard se baisse, se relève. On dirait qu'il cherche quelque chose, dans le lointain, dans les murs immaculés de la chambre. Quelque chose cloche. Un quelque chose se dérobe, mais je n'arrive pas à l'attraper. Voilà qu'il est déjà reparti. Reviens, reviens... « ...Monsieur ? Votre nom, s'il vous plaît. ». Je ne pensais pas que toutes ces secondes s'étaient déjà écoulées. « Je... Je... ». Bon sang, arrête de fuir, reviens, reviens dans ma tête. Je veux répondre. Reviens.

Le regard est perdu. Les lèvres n'ont toujours pas réussi à prononcer les quelques mots fatidiques. Mais revenez, revenez. Arrêtez de partir encore plus loin. Arrêtez de vous dissimuler derrière un grand mur opaque qui cache tout ou presque. Ça n'est pas devant ce grand vide que je veux me retrouver. « Vous ne vous rappelez pas ? ». Le médecin me regarde. Pour réponse, un silence, mais il veut bien tout dire, celui-là. Oui, c'est ça. C'est exactement ça. Il me retire les mots de la bouche alors même que je n'ai réussi à en sortir qu'un seul. Certains mots se dérobent, qui ont fait ce que j'étais, ce que je suis. Mais merde, où sont-ils passés ? Tout est mélangé dans la tête, c'est impossible d'y faire un tri. Choisissant une feuille vierge parmi celles qu'il tient, l'homme griffonne quelques mots en attendant, que je ne peux distinguer d'où je suis. J'aimerais bien savoir, pourtant. « Ce sont des choses qui arrivent, parfois. Restez allongé, je repasse vous voir dans quelques minutes. ». Et il se lève, me laisse seul dans la chambre, avec mon regard de parfait paumé. Je ne me rappelle pas. Merde, je ne me rappelle pas...

Dans le couloir, le médecin s'avance, va s'entretenir un instant avec ses collègues. Sur la feuille, on peut lire ces mots : Patient chambre 517, admis le 29.03.14. Amnésie rétrograde / psychogène ? Suivi psychologique nécessaire.


II. Caroline du Sud, Barnwell County Hospital 10.04.2014
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« N'y a-t-il rien qui vous revienne ? ». Me faisant face, le psychiatre attend patiemment une réponse. « Quelques images, peut-être, mais... comment dire... c'est assez confus. Elles ont sans doute un sens, mais je n'arrive pas à en mettre un. ». Il prend encore quelques notes. Je me demande s'il m'écoute ou s'il m'étudie, parfois. Peut-être est-ce un peu des deux, au fond. « Bien. ». Il pose son crayon. « En milieu d'après-midi, quelqu'un de la NYPD devrait vraiment passer vous voir, normalement. Qui sait, peut-être qu'en faisant circuler une photo ou en guettant les disparitions actuelles... quelqu'un vous connaissant se manifestera. ». Le voyant se lever, je fais de même et le raccompagne à la porte. « A plus tard. ». Une poignée de main échangée, et il s'éclipse. Je retourne m'asseoir sur le lit et observe la fenêtre, le carré de verdure du rez-de-chaussée d'un œil perdu. Ma seul chance dans l'accident ? N'y avoir laissé que des souvenirs, pas d'amas de chair, de litres de sang. J'avais seulement été quitte pour quelques entailles, contusions, quelques ecchymoses et points de suture. Mais je ne me souvenais pas. Je ne me souvenais pas.

Les blouses blanches avaient des avis partagés. Ça devrait revenir, oui, ça devrait... mais quand ? Dans quelques jours ? Quelques semaines ? Quelques mois ? C'est si désagréable d'attendre quand on a l'impression d'être une véritable page blanche... Il n'y a que les souvenirs des quelques jours à l'hôpital à faire tourner en boucle. L'accident ? Difficile. Quelques fragments d'images elles-mêmes en éclats, rien de plus. C'est pour ça qu'ils ne veulent pas me relâcher. Après tout, un individu au passé qui s'esquive et une identité absente, lâché en pleine nature... ça ne se fait pas, non.

Alors, dans quelques heures, le psychiatre entrera à nouveau dans la chambre, pour l'entretien à venir.

Mais il n'y aura plus rien. Lit défait, chambre vide, cette fenêtre ouverte, béante, qui donne sur le rez-de-chaussée. Il n'y aura plus personne.

Le long de la route, un homme marche. Depuis plus d'une heure, il s'éloigne de l'hôpital.



Pourquoi suis-je en train de faire ça ? Ça n'a aucun sens. Pourtant, j'l'ai fait. Je suis en train de fouler le bitume avec des chaussures trouvées dans l'établissement, quelques nippes qui le sont tout autant. C'est à peine si je me comprends, mais je le fais quand même. De toute façon, les choses continuent de piétiner. Leur truc du type du NYPD, c'était sans doute pour faire miroiter encore plus l'espoir devant les yeux. J'avais déjà entendu le même discours la veille : y'avait finalement eu un empêchement, soit une journée supplémentaire patienter. Je marche encore. Même si je ne sais absolument pas où ça va me mener. Et je marche encore. Au bout d'un moment, j'entends le bruit d'un moteur derrière mon dos : ça, c'est un énième véhicule qui va bientôt passer à ma hauteur, que je verrai passer sur la route jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un point minuscule sous mes yeux. J'avais raison. Du moins, en partie. Le véhicule est un poids lourd. Mais faute de poursuivre son chemin, il s'arrête à quelques mètres de moi. Une fenêtre s'abaisse de mon côté. « B'soin d'aller quelque part ? », c'est ce que lance le chauffeur, depuis la pénombre de l'habitacle. Silence. Le regard fait mine de ne pas comprendre. Proposition tentante mais... bonne idée, ou pas ? « Si tu continues à marcher d'ce côté-là, la prochaine ville, c'est ce soir qu'tu finiras par la croiser. Et encore.. » ajoute le bougre, en désignant d'un bref mouvement de la tête la route toute droite qui s'étend devant nous. « D'accord. » finis-je par répondre. « Allez, monte. ».

Portière ouverte, l'homme grimpe, s'installe du côté passager. Et le poids lourd reprend son avancée, le long d'une des innombrables routes de Caroline du Sud.

« Moi, c'est Ian. Ian Redwood. » annonce le conducteur, en me tendant une main assurée que je finis par serrer. « Sven. ». Je n'en suis pas totalement sûr. Il me semble que c'est ça. Sur cette chaîne usée, assombrie, patinée par le temps, qu'il me restait – et me reste encore au poignet – c'est le prénom que j'ai finalement réussi à déchiffrer, pendant une des nombreuses heures perdues. J'espère au moins que c'est bien un prénom... et pas la marque du fabriquant, par exemple. « Sven... ça vient d'quel trou, un nom pareil ? ». Je me pose la même question, au fond. Des notes du Nord, peut-être. Mais dans ce cas, je me demande vraiment ce que je fous ici, en Caroline du Sud. Il doit bien y avoir une raison, néanmoins. « Du trou que tu veux. » rétorquai-je avec flegme. L'homme part dans un rire tonitruant. En observant la route, je souris. Finalement, peut-être que ça n'était vraiment pas une si mauvaise idée que ça, de monter.


III. Caroline du Sud, en cours de route
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« Ah, c'est moche ça. Vraiment moche. ». Je viens de lui expliquer. Toute cette histoire. Ou du moins, le peu qu'il en reste. Je préfère que ça soit ainsi. Ça fera une montagne de mensonges auxquels je ne serai pas obligé de songer. Au moins, il comprend, il ne dit pas grand chose. Au moins, il sait que beaucoup de questions se solderont par un silence ou par un Je ne sais plus. Je n'ai donc pas grand chose à offrir, malheureusement.

Pourtant, la conversation parvient à se faire, au gré de petites choses et d'autres. Je craignais presque le contraire. Comme un silence navré et stérile, par exemple. Mais maintenant que nous sommes sur le point de quitter la Caroline du Sud pour celle du Nord, il y a toujours un peu de causerie qui finit par traîner. Il faut croire que ça finit par manquer, de parler, quand on reste seul en camion toute la journée durant. « Plus j'te r'garde, et plus j'ai l'impression d'avoir mon frangin à côté. » lâche-t-il à un moment, en cours de route. « Il était comment, ce frangin ? ». Il hausse les épaules. « J'en ai pas, d'frangin. ». Silence. Sa conception de l'humour est vraiment un cas à part. « Nan, mais y'a quelqu'chose, chais pas... T'trouves pas ? ». Je le regarde, fait mine de réfléchir, regarde à nouveau droit devant moi. « J'dois vraiment avoir une sale gueule, alors. » rétorquai-je avec tranquillité. Il me regarde. Et nous partons tous les deux d'un même rire. Il n'a pas tord, au fond. Une tignasse châtain pour les deux, parfois légèrement grisonnante, des traits taillés à la serpe. Et un duo de mal rasés, où la barbe partage parfois avec le gris-blanc. « J'avoue... Un quelqu'chose, p'tet. ». Nouveau rire. « On est d'accord. ». La route continue de filer devant nos yeux. Elle est plus longue que je ne l'aurais pensé au premier abord. En même temps, je ne sais pas où il va. Et la première ville sur la route depuis que je suis embarqué, ça fait un moment que nous l'avons passée. « D'toute façon, j'ai perdu mon dernier parent l'année dernière. Alors c'est pas ma mère qui pourra m'dire si elle a baisé avec un autre et m'a offert un frère caché. ». Encore un autre écorché par la vie, à sa manière. « Ça aussi, c'est moche. ».


IV. Pennsylvanie, à proximité de Pittsburgh – 12.04.2013
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Le poids lourd repart de Detroit. Sa cargaison déposée, il lui reste encore à faire un crochet par Baltimore. Ensuit, Ian se dirigera vers la Grosse Pomme et y restera quelques jours avant de repartir. Il m'a expliqué ça, avant-hier. Au fil des discussions, il a finalement été convenu qu'il me déposerait à New-York. La suite ? Je verrai bien sur place. Au point où j'en suis, peut-on encore dire que j'ai quelque chose à perdre, après tout...

Je ne pensais pas me faire aussi vite à ce rythme si particulier. Pas plus que je n'avais pensé rester, à la base, plus de quelques heures dans l'habitacle de cet imposant véhicule. Mais à force de paroles, d'échanges au fil du trajet, les choses en avaient finalement voulu autrement. Il y a des personnes, comme ça, qui vous inspirent en quelques heures des affinités que d'autres susciteraient en plusieurs jours. Voire plusieurs semaines ou mois. C'était moins dérangeant d'évoquer ici les souvenirs qui s'escamotent que devant la face indéchiffrable du psychiatre. C'était assurément moins pesant d'avancer le long des routes sur le rythme des ondes diffusées par la région... plutôt que d'attendre, silencieux, assis sur un lit ou errant dans des couloirs à l'atmosphère aseptisée. D'attendre quoi d'ailleurs ? Rien ne vient. Il n'y a pas de vie, surtout. Alors comment pourrais-je bien en reconstruire une ici pour pallier à celle s'étant envolée ? Mais je suis parti... Au fond, je ne peux même pas savoir si ce que je suppose se serait vérifié. Je ne le saurai jamais.

Les kilomètres se succèdent donc. Tout comme les jours. L'avancée suit son cours, sans remous véritable, ou si peu... « Ahem, Ian... Tes médocs. ». J'avais lâché ça durant un arrêt. « T'es pire que ma mère, toi... » avait-il grommelé. Mais il savait que je ne le lâcherai pas, avec ça. Peut-être est-ce le truc qu'il regretta, à ce moment, d'avoir sorti en cours de conversation la veille. Tout bien réfléchi, j'en suis même certain. Mais au fond, qu'importe si ça l'emmerde... Je m'en fous. Son médecin, mais son cœur, surtout, en seront bien plus heureux ainsi. Il faut dire qu'il fume beaucoup, Ian. Il aime bien boire, aussi, quand il n'est pas sur les routes (j'avoue quand même n'avoir pas encore eu assez de temps devant moi pour avoir une théorie plausible sur la question). Quoi qu'il en soit, le mélange des deux ne donne pas toujours le plus joli des résultats, sous le coup des années.

Oh, je pourrais éventuellement vous parler de cet épisode d'avant-hier soir, aussi, lors d'un autre arrêt en station-service, où j'avais eu la surprise de réaliser que je comprenais les échanges de touristes français (paumés, eux, de toute évidence). Ça avait bien amusé Ian de tirer ses propres conclusion et de me mettre un temps dans les rangs des « mangeurs de grenouilles », comme il aime à dire. Mais finalement, force avait été de reconnaître que, Sven, ça n'était quand même pas un nom sonnant très « frenchy ».


V. En direction de New-York – Matinée du 14.04.2014
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« T'es dingue ! C'est hors de question. »
« Mais puisque je te dis que ça va être drôle ! »
« Finir dans le décor, je crois pas que ça ait jamais été drôle. Nan mais t'imagines les ri... »
« Ça fait des années que je passe sur ces routes, y'a jamais un chat... Allez, tente au moins UNE fois. J't'assure que l'essayer, c'est l'adopter. ». coupa-t-il derechef. Silence. Soupir en face. « Et si jamais tu l'sens vraiment pas, promis, on arrête tout. ».

Le véhicule est arrêté sur le bord de la route. Avec le soleil, les boisements alentours, ces armées de brin d'herbes comme un appel irrésistible au repos, la tentation avait été trop forte pour qu'on passe à côté. Mais la bonne heure passée dehors à inspirer l'air matinal subtilement teinté de fraîcheur avait de toute évidence collé des lubies dans la caboche de cette mule de quarantenaire. Pourtant, nous nous levons de concert, et c'est en maugréant que je me dirige du côté conducteur. Moment de flottement. Un regard vers l'intéressé. Mais l'entêté n'en démord fichtrement pas. Alors je prends place sur le siège qu'il occupe en temps normal. Le fou. « Réexplique encore. Précisément. Vaut mieux. ». Gagnons du temps. Un nouveau soupir est lâché, une main passe sur le visage. Bon Dieu, il est fou. Et lui, tranquille comme jamais, il baragouine encore d'énièmes explications qui devraient pourtant me rassurer. Mais là, c'est quand même un peu foiré. Oui, oui, bien sûr, je n'aurai à gérer que pédales et volant. On va tous finir en dehors de la route, oui. J'ai les moins moites en les posant sur le volant.

Et pourtant, le corps se souvient parfois mieux que la tête. Les souvenirs ont beau faire défaut, les gestes, eux, semblent par moments s'être ancrés dans chacune de nos pores. Mais lorsqu'on les pense usés, tellement usés par le temps qu'ils ne doivent plus exister... ils persistent. Ils sont toujours là, fidèles à leur poste pour qu'on puisse se reposer sur eux.

Mains, pieds,... on dirait que tout ça retrouve plus ou moins ses marques, sur les différences et les similitudes que l'engin possède, composant avec ce qu'ils ont pu connaître auparavant. Mais quand le véhicule s'ébranle pour de bon, croyez-moi, c'est quand même un coup à s'pisser dessus pour les néophytes. Heureusement que la route est droite. On dirait que Ian a bien calculé son coup. Et tandis que le camion avance enfin, mine satisfaite, il appuie parfois sur un bouton, voire deux, ou bouge légèrement un levier au fil des minutes.


VI. En direction de New York – Soir du 14.04.2014
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Heureusement que les flics n'étaient pas de sortie sur la route, aujourd'hui, n'empêche. Après avoir transpiré de trouille sur le volant pendant la première heure, la deuxième un peu moins – ainsi que la troisième – le véritable conducteur avait finit par reprendre quelque temps les manettes avant un nouvel arrêt pour midi. Facile, pour lui. Il n'empêche que ça avait eu l'air de joliment l'amuser, tranquillement installé qu'il l'était, lui, à veiller d'un œil tout en s'enfilant une bière.
Mais nous nous sommes arrêtés plus souvent, aujourd'hui, et je commence à soupçonner une petite baisse de régime du côté de mon ami. Une bonne sieste, ça aurait été une solution plus simple que tout ce cirque pour me coller sur son siège... M'enfin. C'est quand même après avoir conduit sur toute une après-midi elle-même ponctuée de nouvelles pauses, débordé sur le début de soirée, que Ian avait insisté pour un nouvel échange de places. Mais j'avais été moins difficile à convaincre, cette fois.

Finie l'observation pensive de la route, de ses côtés boisés, des quelques baraques parfois éparpillées. Je pense encore et aussi à la petite église méthodiste croisée à l'instant sur le chemin, que l'on aurait presque crue comme sortie de nulle part, avec ses portes encore ouvertes, ses fenêtres encore doucement éclairées.. Mais elle n'appartient plus qu'à ces nombreux fantômes de la pénombre, dépassés un à un, elle aussi. Elle s'est déjà éloignée, maintenant que nous nous sommes arrêtés à sa proximité pour échanger nos rôles. Je reprends donc place comme ce matin. Et tant pis, aussi : avec ma nervosité, on avançait à deux à l'heure. « Allez... Hue cocotte. ». Comme si ça allait m'encourager. Est-ce moi qui respire aussi fort, ou lui ? Je ne saurais vraiment dire, tandis que je rallume le moteur et qu'il actionne un levier – une nouvelle bière de sortie dans son autre main. Alors, la route reprend. Je l'ai connu bien plus bavard que ça, ceci dit en passant. Allez. Dix minutes. On respire. Tout va bien, toujours pas d'accident en l'air. Peut-être qu'on réussira à s'en sortir vivants, pour cette soirée qui tire sur sa fin. Peut-être.

La bouteille s'est échappée de ses mains, tombant au sol dans un bruit sourd. Et l'homme, lui semble s'écrouler sur le côté. Sa tête cogne contre le carreau. L'autre, mains crispées plus que jamais sur le volant, pile comme un fou, encore, encore, jusqu'à ce que le véhicule s'immobilise sur un bas-côté de la route, environné par des bois que la nuit transforme en grosses masses d'ombres. Il est terrorisé, tout à coup. « IAN ! ». La main détache nerveusement la ceinture. Le corps se lève, en proie à la panique, et vient détacher également l'homme immobile, dont l'autre main repose crispée sur la poitrine. Les muscles se tendent pour le soulever, l'allonger sur la banquette à l'arrière de la cabine. Je fouille fébrilement dans sa poche pour récupérer son téléphone. Des secours. Il faut des secours. « Non... Non ! Non !! ». L'appareil demeure inerte, dans la main, impossible à rallumer. De toute évidence, la batterie a sadiquement choisi son heure pour s'offrir vidée et inutilisable, sans aide aucune. Mais trouver l'habitation la plus proche prendra trop de temps, c'est trop risqué. Il n'y a pas de secours. Juste une solitude où la panique s'invite.

Mais le corps se souvient parfois mieux que la tête. Et les gestes reviennent d'eux-mêmes.

Les mains ouvrent rudement la chemise, se lancent vivement avec les bras dans un massage pour sauver le malheureux. « Putain... Ian, 'me fais pas ça... Accroche-toi, bon sang... ». Le talon de la main comprime encore et encore le sternum. Quelques insufflations, par moments. La poitrine se soulève un temps, mais ça ne va jamais plus loin. J'ai l'impression que cette absence de réaction est en train de me rendre fou. Et je continue de plus belles ces compressions thoraciques, désespérément, dans l'attente d'un mieux qui ne vient pas, toujours pas. Et je comprime, encore, encore, encore. Je continue, je continue, parlant parfois, espérant – stupidement peut-être – que j'étais entendu. Mais il n'y a rien. Les crampes commencent à lancer les mains, les bras, les épaules. Je ne sais pas depuis combien de temps je m'escrime. J'aimerais presque en hurler de rage, de dépit, de cette peur aussi, peut-être, de cette peur qui glace littéralement de l'intérieur. Mais à la place, je poursuit encore et toujours mes gestes. Allez, accroche-toi... Les membres sont douloureux, terriblement douloureux, ils ont de plus en plus de mal à tenir le rythme. Et s'il reprend conscience, tu fais quoi ? Arrêter le véhicule était une chose, mais le faire repartir, seul... Le temps que j'aille chercher de l'aide, il sera déjà trop tard. Pourquoi fallait-il que nous soyons aussi perdus, pourquoi fallait-il qu'il ait choisi cette putain de route jamais empruntée, pourquoi fallait-il que son téléphone soit déchargé... Pourquoi, pourquoi, pourquoi. Une des paumes dérape sur la peau. Les muscles n'y arrivent plus, vraiment plus. Une main frappe maladroitement l'habitacle, un cri rauque déchire la gorge. Des larmes brûlantes, furieuses, montent aux yeux. Je n'y arrive plus. Je n'y arrive plus.

Le corps s'extirpe de l'habitacle. Il a besoin de respirer, de respirer encore l'air, jusqu'à ce que les poumons n'en puissent plus, eux aussi. Si seulement chaque inspiration pouvait détenir des réponses, ça serait tellement beau... Mais l'air ne me chuchote rien. Il n'est pas foutu de me dire, lui, ce que je dois faire, puisque moi, je n'en sais rien. Qu'arrivera-t-il quand des secours viendront après coup, que leur dirai-je... Que dirai-je aux autorités si jamais elles viennent mettre leur grain de sel dans l'histoire... Je ne sais pas, je ne sais affreusement pas. Les minutes passent dans un silence sombre, angoissé, un filet de vent frais qui donne envie au corps nerveux, recroquevillé sur le bitume, de frissonner. Et enfin, je bouge à nouveau, je retourne à l'intérieur.

Quelques vêtements, alors sagement rangés à l'arrière de la cabine, sont attrapés avec nervosité, mis dans un vieux sac à dos gisant sous un siège. La main récolte ce qui peut être utile. Elle récupère aussi des clefs, attrape – non sans un profond malaise – ce portefeuille où se trouvent papiers, quelques billets. Tout ça, toutes ces choses, il n'aura plus l'occasion de s'en servir, de toute façon, j'essaye de me répéter. T'es sûr de vouloir le faire ? Non. Bien sûr que non. Mais l'ensemble est également fourré dans le sac, malgré tout. Alors, les doigts finissent d'abaisser, avec d'infinies précautions, les paupières du corps inerte, qui gagne en pâleur minute après minute. Les paupières de cet homme qui m'a tant donné pendant quelques jours, qui mérite mille fois le nom d'ami. Et les mains rajustent un peu cette chemise, ouverte à la hâte. C'est mieux ainsi. Oui, c'est mieux. On pourrait croire qu'il dort. « Pardon. ». Cherchant encore et encore, dans les moindres recoins de la cabine, je déniche enfin la bonbonne, lourde de quelques litres d'essence, toujours à son poste pour parer à toute éventualité. Son usage risque d'être bien différent, cette fois-ci...« Pardon... », que je répète et murmure encore. Alors l'essence s'écoule, sur le sol et ses quelques mégots, ses bouteilles vides, sur les sièges, sur toute surface de l'habitacle méritant de l'accueillir. Avant que le contenant ne retrouve sa place, désormais délesté d'une bonne partie de son contenu. Et je regarde le corps une dernière fois. Avant de sortir. Pour finalement, entre les doigts endoloris, craquer quelques allumettes, dont le son résonne encore et encore dans l'oreille, tandis que l'oeil observe de plus belle devant lui, rempli de regrets. Et le bras se détend, projette les petits morceaux incandescents à l'intérieur. J'ai l'impression que ceci dure une éternité. Mais les flammèches, elles, ne perdent pas de temps pour commencer à lécher, envahir toutes ces surfaces maculées d'essence. Je ne peux plus rester, maintenant. Pars.

Le sac à l'épaule, je marche, je marche encore et encore, m'éloignant de ce feu qui ne fait que gagner en intensité à chaque pas dans la nuit. Il n'y a bien que la lune pour éclairer un peu le sombre de l'enrobé. Je fais machine arrière, je reviens sur les kilomètres à peine parcourus, tendu, l'oreille aux aguets, m'écartant dans l'ombre du bas côté dès que le moindre bruit de voiture fait mine de se montrer. La crainte d'être trouvé est tellement forte, sur l'instant... Alors je marche encore plus vite. Je serais incapable de dire combien de temps. Je me rappelle seulement du passage d'une voiture, il y a une minute à peine, peut-être. J'étais alors demeuré immobile et nerveux, caché dans une de ces franges boisées qui bordaient la route. Mais elles aussi sont loin, désormais. Et pas après pas, maintenant, je n'arrête pas de penser à ce véhicule, s'avançant encore et encore vers tout ce dont je m'éloigne. Y est-t-elle déjà ? Voit-t-elle l'incendie ? Où peut bien en être le feu à l'heure actuelle, d'ailleurs ? Les dés sont maintenant jetés.

La route a maintenant perdu une partie de son écrin de feuillages. Peut-être devrait-il s'en sentir inquiet, de circuler soudain à découvert, sans la proximité rassurante d'une cachette faite de fûts et d'ombres denses. Mais un peu plus loin, comme un phare en pleine nuit, se dresse cette petite église croisée tout à l'heure, qui avait tant marqué les pupilles par la singularité de sa présence. Épuisé, un peu essoufflé, il se rapproche. Un peu comme ces papillons de nuit qui volettent faiblement vers ce point de lumière qu'ils aperçoivent là, au loin.
Il n'y a pas vraiment de mots pour décrire cette atmosphère, en passant le pas de la porte entrouverte. Il se sent à sa place. Une place qui n'est pas bonne, ni mauvaise. Qui est, tout simplement, et avec laquelle il se sent libre d'évoluer à l'intérieur. Inspirant, expirant profondément, la gorge sèche, il lâche son sac et s'installe finalement sur un prie-Dieu. Les mains se joignent lentement, d'elles-mêmes, et il observe les quelques cierges allumés, lui faisant face, avec intensité.
« Pardon. », qu'il murmure encore dans le silence. Dehors, dans le lointain de la nuit, passe alors et s'éloigne tout aussi vite le son strident d'une sirène. Ça y est. Une goutte perle au coin de son œil. Alors il abaisse les paupières, pose son front contre ses mains qui se serrent avec encore plus d'intensité. « Pardon... ».


VII. New York, quartier du Bronx, fin avril 2014
...........................................................................................................................
New York. Pendant un moment, j'avais désespéré d'y arriver seulement un jour. Mais contre toute attente, les choses ne s'étaient pas faites plus compliqués qu'elles ne l'étaient déjà. Après être demeuré une nuit à l'église, de la marche le lendemain jusqu'au bled le plus proche, et beaucoup de patience aussi, j'avais finalement été pris en stop par un trio d'étudiants se dirigeant aussi vers la terre promise. Débarqué en centre-ville, il avait alors fallu que je m'appuie sur les cartes prises, les souvenirs de bribes de conversation avec Ian, et surtout, l'adresse inscrite sur ses papiers – que j'espérais toujours actuelle – pour m'orienter comme il se doit.

Mon ami habitait au dernier étage d'un immeuble dans le Bronx. Arrivé, je me rappelle encore avoir épluché les noms sous les sonnettes de chaque étage. Jusqu'à ce que, parmi les derniers, le petit bout de papier légèrement jauni, marqué du nom de I. Redwood, se détache du lot. Ce fut alors au tour de ces clefs, récupérées aussi dans le camion, d'êtres essayées une à une, jusqu'à ce que le cliquetis attendu, au bout d'une main fébrile, résonne enfin. Pour autant, ce fut tellement étrange d'entrer. Il y avait cette sensation de ne pas devoir être là, cette sensation de violer quelque chose qui n'aurait pas dû l'être. J'aurais tellement aimé découvrir les lieux dans un contexte tout autre, mais j'étais désormais obligé de l'apprivoiser par moi-même. Seul. Trouver des choses aussi insignifiantes que le placard où il rangeait ses vêtements ou le tiroir où se classent les factures. Comprendre le mécanisme de la douche, savoir comment allumer la télévision ou utiliser le téléphone. S'habituer à la vue, à la hauteur de tous ces étages accumulés. S'habituer à se sentir chez soi. Mais ce dernier élément, je doute quand même de réussir à le remplir un jour dans son intégralité.

Les jours suivants furent également passés à apprivoiser le quartier, ses environs, le reste. Il y avait parfois des sensations de déjà-vu, mais impossible de savoir si celles-ci se trouvent justifiées ou non. Encore un détail à laisser dans un coin pour l'instant, puisque tant de clefs attendent aussi de revenir. Et puis, autre détail ayant son importance, c'est de savoir ce que je fais après. Faut pas se bercer d'illusions. C'est bien beau de trouver un toit, mais il faut aussi pouvoir le garder. Mais un job régulier, c'est pas toujours si facile à dégoter non plus, surtout lorsqu'on a qu'une feuille blanche sans histoires en guise de CV. Alors dans l'immédiat, suite à de menues errances et recherches, c'est une poignée de travaux, tantôt au noir, tantôt non, le tout pour joindre les deux bouts. Et le reste, on verra au fur et à mesure.


Allongé sur son lit, épuisé d'une nouvelle journée, il finit par fermer les paupières. Il sombre, avec plus de facilités que la veille, avec tous ces fragments d'images qu'il ne sait classer dans les rêves ou les potentiels souvenirs.

Sur la côte, un enfant d'une dizaine d'années se trouve assis sur un rocher, à l'aplomb d'une mer grise. À même ses genoux, un livre trône et semble captiver son regard, son attention.
”Sven ?”. Il tourne la tête. ”Ja, mamma ?” Un peu plus loin, une femme est occupée à plier une couverture, tandis qu'à ses côtés, son compagnon se charge de ramasser une partie des sacs. ”Vi går, älskling. Kom igen.” [Nous partons, mon chéri. Viens.]. Calmement, l'enfant referme son livre. Avec, sur un coin de la couverture, soigneusement marqué S. Lundqvist.

Il dort, mais un faible sourire étire la commissure de ses lèvres. Ça, il sait que ça n'est pas qu'un rêve.
Wanna know more ?


La plus grande honte du personnage ;
Y'a pas seul jour sans que j'y pense au moins un peu. Après tout, il est omniprésent. Le matin quand je me lève, la journée quand je me cache souvent ou parfois sous son nom, le soir, quand je passe le pas de la porte. Je me demande si j'ai bien fait, si les choses auraient pu en être autrement. J'essaye pourtant de me dire qu'à cet instant-là, j'avais tout fait pour le sauver. Mais. Le feu, les affaires, les papiers... Où qu'il puisse être, maintenant, j'espère que Ian me pardonne pour ce que j'ai fait. Et ce que je fais toujours.

Définition de l'enfer pour le personnage ;
Il n'y a pas un enfer en soi. Il n'est pas unique, mais de fait de fragments de choses, de morceaux d'histoires, d'expériences ou, justement, de leur absence. Au vu des dernières semaines, je pourrais vraiment en dire long. Pour autant, les images, les souvenirs, reviennent peu à peu dans la tête. Par moments, je crains tellement que ça s'arrête... mais d'un autre côté, l'inverse amène aussi son lot d'appréhension. Remuer, rouvrir la boîte aux souvenirs est une belle chose, mais parfois, les monstres aussi s'y cachent. Je n'aimerais pas qu'ils en ressortent.

Définition du paradis pour le personnage ;
Est-ce que je crois au paradis ? Je ne sais pas. Ou plutôt devrais-je dire que je ne sais plus. C'est délicat comme question, en fait. Je ne peux pas non plus nier cette paix qu'il y a à chaque fois, en passant la porte d'une église... Au moins, là, je n'ai pas trop à me poser de questions. Mais c'est encore un détail, tout ça, je m'écarte un peu du sujet. Alors, si paradis il y a à cerner, je dirais que j'en touche toujours un petit morceau du doigt dès que quelques images me reviennent, avec leur sens, leur histoire et leurs réponses.

Point faible du personnage ;
J'ai une page blanche dans la tête. Alors forcément, l'autre en face, avec son passé, ses expériences, ses acquis, il aura toujours quelques points d'avance. Ok, j'ai quand même un brin de jugeote, un peu de méfiance, mais... c'est toujours l'occasion rêvée pour me faire croire à du vrai comme à du faux. Après tout, on ne sait jamais.

Point fort du personnage ;
Cette amnésie, c'est mon talon d'Achille. Même si, au fond, c'est un peu ma force aussi. Après tout, vu qu'il n'y a plus rien, ou presque, je n'ai plus grand chose à perdre. Je vais pas trop cracher dessus car, au final, nombreuses sont les choses je ferai sans me rebuter. C'est quand même précieux, parfois, un large éventail de possibilités... vous trouvez pas ?

Casier judiciaire ;
OFFICIEUSEMENT
- Usurpation d'identité
- Vol
- Destruction de preuves et incendie volontaire
- Fugue de l'hôpital où il a été admis suite à son accident
- Travail au noir

Behind the screen...


Prénom ou pseudo ; Morgane
Âge ; 21 ans
Où avez-vous connu le forum ; Déjà inscrite. (il se peut aussi que mon petit doigt me l'ait dit)
Connexion ; (Mettez-vous une note sur 7) 6/7
Code du règlement ;
Spoiler:
Avez vous signé le règlement ; [X]OUI ; [] NON (Cliquez ICI pour signer le règlement)
Exemple de RP ;
Spoiler:
Célébrité sur l'avatar ; Mads Mikkelsen
Multicompte(s) ; Vi, autorisation par Novak :brille:
Un dernier truc à dire ? ; Jamais deux sans trois, faut croire.
(Et je n'ai VRAIMENT pas l'esprit de synthèse, désolée pour la tartine ->)


Dernière édition par Ian S. Redwood le Mer 8 Mai - 20:51, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:28

Re-bienvenue :drague:
*tripote allègrement* ->
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:30

Voilà de quoi s'occuper en lecture ce soir. :main:

Re-re-bienvenue \o/
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:32

Un jour, j'apprendrai à être synthétique... ou pas Arrow

Merciiiii <3
*tripote Nasty'*
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:34

Rebienvenue :ex: :brille:

Bonne continuation pour ta fiche super pom
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:34

Wooo ce choix d'avatar génial.

Re-bienvenue à toi! (un suédois, trop cool!)
Bonne chance pour cette nouvelle fiche Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:35

Re-bienvenue Lovelove et un autre homme mature cheers
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:41

Rebienvenue ma danette !
j'ai pas terminé de lire, mais il a l'air véritablement passionnant ce personnage :ex:
Bon courage pour ce qu'il te reste à écrire.
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:43

Re bienvenue ! I love you
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 15:44

Merci à tous, vous êtes adorables <3
*donne une accolade virile à Vance*

Oh, mon spéculoos :brille:
(OK. Pour le viril, on reverra.)
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 17:15

:drague2:
bienvenue à ce nouveau personnage !
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 17:35

Oh, MADS. I love you
(Tu sais déjà ce que je pense de ce choix merveilleux :drague: )
Re-bienvenue Lovelove
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 17:57

Rhololo, mais qu'est-ce que c'est bon I love you
(à lire, à regarder, TOUT CE QUE TU VEUX.)

Re-re bienvenue à toi What a Face
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 18:58

Oh, Pando'... :fesse:
(j'ai payé avec Sasa, j'ai le droit de sauter sept fois, encore) (enfin, je crois)

(<3 Huhu, en effet, Heather :drague2:)

HAN. *roule une pelle et tripote la pomme de pin au passage*
(parce oui, t'es ma pomme de pin, quoi, ça mérite bien ça)


Merci beaucoup (:
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 19:39

ReBienvenue! Cash
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeMer 8 Mai - 19:42

Merci (:

Bon, et bien voilà, il me semble avoir terminé. En espérant que tout ceci convienne I love you
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeJeu 9 Mai - 21:02

Bienvenue à ce nouveau compte Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeJeu 9 Mai - 21:13

Merci Novak I love you
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeDim 12 Mai - 17:03

Petit message pour t'informer que nous ne t'oublions pas Sasa. Cette semaine est une semaine chargée pour tous les membres du staff, nous essayons de lire ta fiche au plus vite !
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeDim 12 Mai - 17:07

Merci ! Courage à vous, aussi [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  1369876162
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeLun 13 Mai - 3:27

Je m'occupe de lire ta fiche !
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeLun 13 Mai - 4:11

C'est un très beau personnage et une très belle fiche que tu nous as pondue là I love you

Par contre, je voulais d'abord savoir dans quel groupe tu comptais le placer ? Puisqu'il a pris l'identité de Ian, tu comptais le mettre dans cityzen ? Ou bien dans touristes ? :biais:

Dès que c'est fait, je te valide ! =D
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeLun 13 Mai - 7:39

I love you I love you

Je le voyais plutôt du côté touristes & étrangers. Merci <3
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitimeLun 13 Mai - 9:21

Je déplace ta fiche dans les validées et ajoute ta couleur. Lorsqu'elle se reconnectera, Cyn pourra te mettre le rang de criminalité qu'elle estime aller avec l'histoire de ton perso Smile
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MessageSujet: Re: [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.    [TERMINÉE] Some things will stand, some things will fall.  I_icon_minitime

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