Les yeux rivés vers le plafond, une cigarette à moitié consommé entre les lèvres, des tas de feuilles en tout genre trainant sur les draps défaits de la jeune femme, Eleanor semblait partie dans un autre monde. Celui de la rêverie? Oui certainement. Dire qu’elle devait être en cours, de la feignantise? Non pas vraiment. De l’ennuie? Non plus. De la peur alors? Exactement, de la peur, rien que de la peur. Eleanor préférait largement rester dans sa chambre à regarder son plafond plutôt que de sortir de son monde virtuel pour retrouver la réalité. Réalité très flippante surtout par les temps qui couraient. Avec The Wolf qui trainait dans le coin, notre peureuse était de plus en plus souvent cloitrée dans sa chambre. Même si ,de là, elle ne pouvait voir qu’un bout de ciel étoilée, elle se sentait bien plus en sécurité que dehors. Sensation assez étrange, puisqu’elle était tout de même à l’intérieur même de l’endroit où les deux jeunes personnes avaient été enlevés, mais bon, Eleanor pensait que les verrous ne se brisaient pas. Il fallait bien qu’il y est un endroit dans cette université de malheur où la jeune femme pouvait circuler sans avoir peur d’une porte qui grince, de la télé restée allumée, ou encore du four micro-ondes qui tiltait. Une peureuse, une vrai de chez vrai hein. Malheureusement, pour la sortir de sa rêverie, vint enfin le moment où la cigarette d'Eleanor arriva à sa fin, juste au bord du filtre. Elea' fut alors obligée de se lever, laissant tomber son plafond ornée d'étoiles en papier fluorescent qui brillent la nuit. Les deux pieds au sol, en bougeant, Eleanor fit virevolter toutes ses feuilles de cours éparpiller sur son lit, puis après avoir pris soin d'écraser sa cigarette dans le cendrier de sa table de nuit, Eleanor se leva enfin.

Il n'y avait pas de quoi mettre un pied devant l'autre dans cette chambre, des tas de fringues trainaient par terre, des papiers d'emballages vides décoraient le bureau d'Eleanor, c'est vrai que c'étaient joli toutes ses couleurs, mais c'était totalement inutile. Autant que la poubelle, qui attendait d'être vider depuis des lustres sans jamais voir son rêve se réaliser. Des paquet de cigarettes vides étaient posés sur l'étagère. Mais pourquoi elle gardait tout ça? Dans un élan de maniaquise, Eleanor ramassa toutes ses fringues sales et les mit dans un coin. Au moins, elle pouvait marcher. On aurait pu croire se trouver dans une chambre de mecs, avec les magazines de cul et les boîtes de capotes vides en moins mais le reste, tout correspondait. Le bordel, l'odeur quoi que, cette odeur c'était peut être celle du mec passé dans son lit la veille mais bon, c'est une toute autre histoire, ça. Heureusement que ses colocataires n'osaient plus entrés dans sa chambre. Elles pèteraient un câble sinon. Siphys et Misery étaient un peu différentes d'Eleanor. Eleanor n'avait jamais eu à ranger quelque chose, on le faisait pour elle, malheureusement d'ailleurs, regardez ou ça l'a mener maintenant? Alors que ses deux charmantes colocataires appréciaient avoir une chambre et un appartement rangé. La plupart du temps, tout était nickel dans le séjour, mais parfois, Eleanor réussissait à déplacer quelque chose qu'il ne fallait pas, ou faire des taches sur la nappe propre ou encore laissée trainer ses cours sur la table du salon. A chaque fois, on pouvait entendre dans les dix minutes qui suivaient un long "ELEANOOOOOORR". Tiens, on se demande pour quelle raison?

Attrapant son paquet de clopes, Eleanor en sortit une et se dirigea vers le salon où elle alluma la télé en s'asseyant dans le canapé. A l'instant où ses fesses touchèrent le tissu miteux de leur canapé, la porte d'entrée se déverrouilla. Eleanor tourna la tête pour voir qui était l'heureuse gagnante du concours," je suis rentrée la première à l'appart' ". Puis vit la tête de Siphys dépassée et posée ses clefs dans le fourre tout de l'entrée.

Eleanor: Salut Siphys. Alors Bonne journée dehors?

OK par la Fatalité