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| | [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 15:51 | |
Identity Card
Feat "Ezra MILLER"(c) Reed. |
Dans le cuivre d’une trompette ou le reflet du vernis d’un piano, il est Lemony Miles Lewis, musicien de jazz de fin fond de bars miteux ou non, sans âge et sans autre caractéristique que son talent et les sachets de beuh, shit, coke ou autre qu’il cache dans la caisse de résonnance de ses instruments. En dehors – dans un miroir basique ou la vitre d’un métro crade – il est Lemony, simplement Lemony, lemon, vingt deux ans, tout juste débarqué à New York, paumé de première classe avec un étui toujours fixé sur l’omoplate et une cigarette sur l’oreille, ancien autiste mal remis, dont le seul plaisir de vivre réside dans le fait de se créer des mondes et de manipuler tout ce qui bouge autour de lui, puisqu’après tout ce sont des personnages de théâtre en pate à modeler et non des êtres humains. Pour ce qui est de se frotter à d’autres peaux, peu importe la forme pourvu que l’étincelle se fasse. Lemony n’est pas un amoureux, il navigue et parfois se laisse emporter à des élans amoureux qui ressemblent plus à ceux des enfants qu'à ceux des adultes.
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Once upon a time... ▬ Une chanson pour commencer cette présentation ? ;
PATTI SMITH - Gloria BABX - Electrochocs ladyland
Wanna know more ?
▬ La plus grande honte du personnage ;
Tout dépourvu de jugeotte et peut être même de conscience qu’il est, incapable même de savoir s’il fait du mal ou de faire la différence entre bien et mal, les hontes de Lemony sont des hontes de petit garçon isolé déjà au courant de sa supériorité spirituelle sur l’adulte qui tente de l’élever. Elles sont celles éprouvées lorsque, jusqu’à ses quatorze ans, il mouillait son lit en se réveillant de cauchemar ou son pantalon à force de trop s’enfermer dans son monde et d’en oublier son corps. Celles, terribles, de regarder sa mère le nettoyer d’un air condescendant, de la regarder de haut parce que la sachant déjà moins vive et douée que lui tout en sentant son enveloppe corporelle le lâcher, le rendre ridiculement inférieur par rapport à elle. ▬ Définition de l'enfer pour le personnage ;
Qu’on l’empêche de créer ses mondes intérieurs – donc qu’on l’empêche d’être tout seul au moins une grande partie de la journée. Qu’on se dérobe à ses manipulations (quoiqu’il se rende bien compte qu’au contraire, une résistance lancerait un défi beaucoup plus intéressant). Qu’on le force à retourner vivre avec sa mère ou que quelqu’un à New York découvre de qui il est le fils. Bien sûr, il y a aussi l’idée qu’on lui enlève sa trompette, qu’on l’empêche de jouer du piano, qu’on bannisse le jazz de sa vie. Qu’on lui fasse prendre des drogues – il a assez bataillé pour obtenir le contrôle de son corps, et a encore largement du mal, il est donc hors de question qu’il prenne le risque de le perdre complètement, encore moins en présence d’autres (cela dit ce serait une honte parfaite à ajouter dans la catégorie du dessus). ▬ Définition du paradis pour le personnage ;
Du jazz, du jazz, du jazz – sur scène, dans un bar, peu importe – et d’autres avec qui jouer. Trouver son égal, capable de rêver des heures à construire un monde et à s’y trouver à deux, juste pour être capable de résister peut être un peu mieux à la pression de la société. Sa mère, morte – mais paisiblement, la pauvre, d’une certaine manière elle n’y est pour rien dans sa folie. ▬ Point faible du personnage ;
Sans doute le pire de ses points faibles est celui d'avoir autant de mal à s'accrocher à la réalité, la société, à y contrôler son corps dans l'espace. Avoir aussi peu appris à se gérer lui même formellement n'a pas aidé, et être un électron libre non plus. Extérieurement, pour quelqu'un le fréquentant, son incapacité à distinguer le bien du mal (aussi manichéen que ce soit, mine de rien, ça aide moralement dans la vie en communauté) et donc tendance à faire très mal sans en avoir conscience, naïvement, est forcément son pire point faible. ▬ Point fort du personnage ;
Le jazz, forcément, est son point fort numéro un. Il a beau traîner ses savates dans des fonds de bars, il est très doué et il lui suffirait d'un peu plus d'esprit commercial pour se hisser en haut de l'affiche du jazz new yorkais. Pour le reste, son imagination profonde et constamment en éveil lui permet d'être un être curieux et terriblement spontané, soit génial à vivre soit insupportable. Il parle aussi le langage des signes extrêmement bien, mais bon ça n'a rien à faire là ce n'est pas vraiment un point fort autant pour moi. ▬ Casier judiciaire ;
OFFICIEL: Garde à vue pour possession de drogues. NON OFFICIEL: Trafic de drogue, d'organes. Escroquerie, usurpation d'identité.
Behind the screen...
▬ Prénom ou pseudo ; Appo. ▬ Âge ; 23 ans. ▬ Où avez-vous connu le forum ; C'est trop vieux! Mais je crois que c'était sur Bazzart. ▬ Connexion ; 7/7 flood, plus long pour le rp. ▬ Code du règlement ;
- Spoiler:
Validé par Alexis ▬ Avez vous signé le règlement ; []OUI ; [] NON (Cliquez ICI pour signer le règlement) ▬ Exemple de RP ;
- Spoiler:
21 mai 2013, comptoir de bar pourri assombri par la foule, le bruit, la fumée des lampes trop nombreuses diffusant une lumière glauque. Roman est assis devant un whisky dont il se demande encore s'il va le boire. Il est là depuis une bonne demie heure et le barman qui répond aux nombreuses demandes des clients prend quand même le temps de lui jeter de temps à autre un regard curieux par dessus sa besogne, sourcils froncés. Le journaliste n'a pas pris la peine d'enlever ses lunettes de travail en sortant de son appartement. Dans la poche de sa veste, un exemplaire froissé d'un quotidien dont le nom et le contenu lui importent guère, et à côté de lui un type à l'étrangeté hyperactive raconte ses souvenirs de la guerre du Vietnam, déroulée à un moment où il n'était certainement qu'un gosse jouant aux petites voitures. Roman fixe son verre sans rien dire, sans desserrer les lèvres ni réagir aux sons qui l'entourent. Hier, le hors-série du Spectator est sorti, cinglant, moqueur - le visant lui et un autre homme dont il ne connaît pas grand chose. L'Anglais a beau faire peu de cas du journal à scandales, il le suit - par ennui, par curiosité, par voyeurisme sans doute. Et puis, ça occupe l'esprit sans demander de réflexion. Et voilà que son nom y est apparu à nouveau, et qu'il faut réagir en conséquence. Sa première réaction avait été de rire, d'un de ces petits rires adolescents de celui qui est assez sûr de lui pour se foutre de ce qu'on peut bien sortir sur lui. Et voilà que ce matin, vers six heures, il s'était réveillé (allongé dans la cuisine, sans doute suite à une vilaine crise de somnambulisme dont il n'avait aucun souvenir), travaillé par la chose. Oui, bien sûr, il pouvait s'en foutre de ce que pensaient les gens de lui. Mais si le secret que dévoilait le Spectator était celui capable de lui coûter sa carrière? Et si ce qu'il considérait comme un fouille-merde infini avait réussi si bien sa tâche qu'il possédait des informations aussi importantes, violentes pour lui, que cela?
On aurait pu imaginer que pour un type comme lui, un type dont la vie elle même était un secret pour les trois quart des gens, le dévoilement importait guère. Sa vie était hantée par une disparue, motivée par elle, et qu'est-ce que ça pouvait foutre qu'on l'annonce au grand public? Qu'on annonce publiquement la blessure psychologique de Roman Langlois? Le pot-aux-roses était déjà à moitié révélé. S'il décidait de ne pas répondre ni commenter il n'en serait certainement pas affecté. Le fait que sa vie soit liée à une diaspora ne faisait pas de lui un type incapable de faire son boulot. Au pire, on le plaindrait - et il lui suffirait de l'ignorer. Quand il se décide enfin à desserrer les lèvres, ce n'est que pour se les mordiller nerveusement. Il hésite encore un instant, ses doigts pianotant sur la surface du verre, puis il le soulève et l'avale d'un coup, la tête renversée. Tant qu'il n'y a pas de véritable contenu publié sur le Spectator, tant que rien de concret n'est arrivé, il refuse de laisser la chose lui dévorer l'esprit trop longtemps. Il a la sensation d'avoir le cerveau déjà bien assez rongé. Et c'est la raison même de sa venue au Dionysos - qui est loin de là où il habite, qui est loin de son lieu de travail. Il s'agit de passer une soirée à s'oublier, à oublier complètement pendant quelques heures le sérieux que la tragédie de sa vie l'oblige à arborer constamment. De s'écraser le cerveau d'alcool, d'actes stupides, de rires niais. "Dionysos" lui paraît être un nom parfait pour la trame de ses quatre cent coups. Il lève deux doigts, et le patron enfin rassuré de ne découvrir en lui qu'un type un peu bizarre et non un psychotique lui ramène son deuxième verre avec un grand sourire entendu.
Il fut une époque, qui lui semble ma foi bien lointaine maintenant, où Roman ratissait les bars anglais avec une assiduité imputable à la fougue de son adolescence. Pas encore barbu ni capable de l'être, trop maigre pour sa haute taille, prototype parfait du grand dadais, Roman a été cet espèce de gamin maladroit qui enchaîne les beuveries pour faire comme les autres et fini par être comme eux. Et puis il y avait eu le journalisme, la fac, Niloufar et l'Iran, et tout ça avait un peu disparu. Totalement, même. Il se retrouve devant son verre de whisky comme un type retourne à l'adolescence. Il est conscient que ce qu'il s'apprête à faire est parfaitement immature. Justement, il réclame l'immature, l'insouciance d'avant, toutes ces choses très connes que finalement tout le monde passe son temps à tenter de retrouver sans se le dire les uns aux autres. Il aurait pu appeler Léo. Mais avec Léo, il aurait automatiquement voulu parler de Niloufar et de leurs guerres en guise d'entrée en matière, avant de boire et de faire n'importe quoi - et il ne s'estimait pas la force ni l'envie de subir cette introduction. Il voulait rentrer dans le vif du sujet. Pas de prologue, pas de conclusion, pas de conneries de journalistes. Ce soir, il est un citoyen lambda, anonyme. Du moins, pour ceux qui ne lisent pas le Spectator. A l'autre bout du bar, il y a cette fille. Elle est jolie, assise seule, accompagnée par le bois du comptoir. Elle a un air de déjà vu, aussi, mais Roman n'arrive pas à mettre le doigt sur le souvenir d'où elle vient. Ses cheveux châtains tombent en cascade sur ses épaules et ses lèvres voluptueuses s'apprêtent à savourer le contenu de son verre. Les yeux de Roman clignent et il détourne le regard. Pas encore assez bourré pour aller aborder la seule autre personne non accompagnée dans ce bar à ne pas raconter les conditions d'utilisation des latrines entre deux assauts au Vietnam. Une vieille chanson pop s'enclenche dans les enceintes du bar pendant qu'il visse ses lèvres à son verre, laissant couler l'étrange goût, à la fois amer et acide, du whisky sur sa langue. Laisser le liquide s'attarder un peu dessus, affoler ses papilles, puis le laisser descendre, enflammer sa gorge. Regarder cette fille, là bas, par intermittence. ▬ Célébrité sur l'avatar ; Ezra Miller ▬ Multicompte(s) ; / ▬ Un dernier truc à dire ? ; Je reviens plus vite que prévu mais j'avançais vite alors je me suis dit tant que j'y suis. Je vous aime. Vous m'avez manqué.
Dernière édition par Lemony Miles Lewis le Ven 16 Aoû - 15:51, édité 4 fois |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 15:52 | |
▬ Histoire ; NOW IS THE WINTER OF OUR DISCONTENT - Citation :
- SYNDROME DE STOCKHOLM : Le syndrome de Stockholm désigne la propension des otages partageant longtemps la vie de leurs geôliers à développer une empathie, voire une sympathie, ou une contagion émotionnelle avec ces derniers.
« Mon chéri, je t’écris une nouvelle lettre, plus courte cette fois, tu sera content, mais ô combien plus importante et miraculeuse ! Je suis enceinte, mon amour. J’attends notre enfant déjà un peu plus chaque jour, et je »
La Tordue. C’est comme ça que des années plus tard, l’embryon qui se développe dans le ventre de Jane Day l’appellera, lui feulant dessus sourcils froncés. La future naissance n’est un bonheur ni pour l’enfant à venir, ni pour le père biologique qui ne reçoit certainement pas les lettres de sa camée à la foi d’ancienne otage. Et d’ailleurs, si Ted Lewis, desperados fou de la gâchette, tueur en série désorganisé et sanguinaire recherché sur tout le continent américain, avait été au courant de l’existence de ce foutu syndrome avant de se lancer pleinement dans le meurtre et le crime, ça aurait probablement été la seule chose capable de le retenir. Lemony naît pendant l'hiver. Sa mère, bigotte au possible, fausse croyante aveuglée, amoureuse de son ancien bourreau comme du Christ, l’élève en niant le fait qu’il est peut être un peu différent, fermé aux autres. La vie de Lemony, jusqu'à ses vingt deux ans en tout cas, ressemblera à un hiver perpétuel malgré la chaleur moite de la Nouvelle Orléans qui accueille toutes ses premières fois. L’entrée à l’école primaire n’aide pas l’enfant à sortir de sa coquille. Il est frappé, moqué, torturé par ses petits camarades qui le blâment d’être le fils de Mad Fingers Lewis, d’être l’étrange enfant aux yeux incapables de fixer les pupilles des autres, d’être celui qui parle tout seul et semble devoir passer par un monde tout à fait détourné pour réussir à trouver une salle de classe. La seule source de soulagement capable de le tirer un peu dans le monde des humains sera son amitié avec Lawrence, désigné mouton noir par le reste de l'école également, pas effarouché à la moindre saute d'humeur de Lemony.
--- Depuis le long mois passé en tant qu'otage dans sa cave, d'abord battue et provoquée puis battante et sensuelle, Jane Day n'a jamais revu Ted Lewis. Voilà son fils - leur fils -, grandi de treize ans, qui lui fait face pour la première fois. Elle n'est pas là, bien sûr, ça aurait tout gâché. Une table en bois vermoulu les sépare, mais Lemony peut quand même sentir l'odeur fauve de son père, appuyée par ses yeux fous qui tourbillonnent dans la pièce sans parvenir à s'arrêter sur un point fixe, sa barbe rapeuse et sa lèvre bourrée de tics. Lemony est comme toujours torse nu pour tenter d'amadouer un peu la moiteur de la Louisiane, et pour une fois il se sent terriblement vulnérable de l'être. D'exposer sa peau nue tendue sur des muscles frêles devant cet homme-masse, cette bête. Ce n'est pas d'être un garçon en cours de formation à moitié nu devant un tueur absolu qui l'effraie et l'écrase, les visages innombrables de ceux que son père a du tuer ne défilent même pas devant ses pupilles comme ils ont pu le faire tant de fois dans d'autres circonstances, seul dans son lit, assis sous un arbre à deux pas du bayou. Le sang ne souille absolument pas ce moment, ni en pensée, ni concrètement. Lemony, veines fines et bleues sous peau trop pâle, se sent pour une fois petit garçon, mais n'ose même pas songer qu'il se déteste de peur que la simple réflexion ne traverse l'air et ne dérange cet homme.
- Tu travailles bien à l'école? La question traverse tout d'un coup l'air vicié de la pièce. Lemony sursaute. La voix de Ted Lewis est fauve, on dirait une porte trop longue qu'on racle sur le carrelage en essayant de l'ouvrir. Ses bras maigres s'agitent, ses poumons s'emballent, son ventre palpite; il cherche à se souvenir ce qu'est l'école, n'en trouve aucune autre correspondance en lui que les ecchymoses qui s'étalent sur ses jambes. Non, attends: je m'en fous. Lemony se fait violence pour lever les yeux sur le presque inconnu. Ce qu'il vient d'affirmer, il ne l'a pas énoncé de manière méchante ou ironique. Il a simplement laissé les mots couler entre ses lèvres comme une simple information dont il s'est souvenu entre temps. De manière absolument placide, Ted Lewis énonce la vérité puisqu'il ne connaît ni ne comprendrait l'intérêt de la taire. L'impact de cette déclaration sur Lemony est absolument radical. Pour une seule fois dans sa courte vie il perçoit l'espace d'un instant minuscule d'où il vient. Il comprend que la manière dont il a été élevé n'est pas la seule coupable pour ses tares, le fait qu'il soit lunatique à l'extrême, qu'il mouille encore parfois son lit, qu'on l'accuse de faire le mal alors qu'il n'a pas l'impression de faire autre chose que simplement agir. Il comprend son inadéquation à la société, ses crises où il se recroqueville et se berce lui même, les mondes qu'il crée à l'infini. Le soulagement creuse l'intérieur de son torse comme une famine délirante. Tu sais, ça me ferait vraiment plaisir que tu partes. ose-t-il dire, et un grand sourire sincère, bienveillant se dessine sur son visage. Pour la première fois, il parvient à fixer les pupilles de son père - cligne des yeux lentement, avec difficulté, puis le regarde se lever et accéder à sa requête.
--- Il y a un moment où tout s'est accéléré - tout est arrivé en même temps; et d'ailleurs, c'était pratiquement un mois après la première rencontre avec son père. Il y eu d'abord Eddie, le vieux black à qui une après midi, sans savoir pourquoi, Lemony avait piqué une trompette. L'ayant retrouvé, ayant repris son bien, le vieux avait décidé qu'au lieu de punir directement, il lui apprendrait à jouer de l'instrument de manière intensive. Abandonnant à moitié l'école, l'enfant s'était épris de la chose en moins d'une journée, s'y était montré naturellement surdoué. Jazz, blues, swing, soul, gospel: tout le répertoire de la Nouvelle Orléans lui passa sous les doigts. Plus tard, quelques mois après, il le mit au piano. Ce fut en sortant de son boui-boui un jour vers quatre heures, sous un soleil tapant, qu'il rencontra une gamine de son âge, pieds nus, cheveux longs, sales, emmêlés, peau brunie par le soleil, gueule étrange et jolie. L'imagination de Lemony décide de l'entourer d'étrange rayons de lumière vert d'eau, de tourbillon, d'autres choses volant dans l'air, jusqu'à ce qu'il s'aperçoive qu'elle est maintenant beaucoup plus proche, l'air vilain, elle qu'elle fronce les sourcils bien au dessus de ses lèvres qui articulent un Qu'est-ce que tu me veux? Tu t'appelles comment? Le gamin cille, tangue un peu sur lui même. Comment tu veux que je m'appelle? C'est à elle de ciller, de fermer sa jolie bouche, immobile. Elle l'observe, laisse passer un long moment, et pour une fois il la laisse faire sans se dérober. Oskar. Et c'est ainsi que Lemony fit la connaissance d'India.
India et Lemony, ce serait trop compliqué, trop vaste à expliquer au jour le jour. Simplement nous pourrions dire qu'il s'agissait de la rencontre de deux imaginations un peu trop boulimique pour la simplicité du déroulement quotidien du monde "normal". Déchaînées d'autant plus en se trouvant liées, elles décidèrent très vite de se défier pour parvenir à se faire croire mutuellement que les mondes qu'elles s'étaient construites jusqu'à présent chacune de leur côté n'avaient pas à être complètement coupés de la réalité. Il fallait juste les mettre en scène dans la réalité. Se lancer des défis: à celui qui rendrait son mensonge le plus réaliste. Ainsi, pendant les premiers mois de leur rencontre, India parvint à faire croire à Lemony qu'elle s'appelait Charlotte, qu'elle était l'enfant unique d'un père abusif, et qu'elle aussi vivait dans une caravane moisie. Le garçon comprit bien plus tard, et en fait le jour où elle accepta de perdre son défi en brisant le mensonge en l'amenant chez elle, dans une grande demeure de la fin de la bourgeoisie, que "Charlotte" était le premier mensonge de leur parcours d'imagination. India était au milieu d'une fratrie de treize enfants, avait toujours ses deux parents trop constamment débordés pour s'occuper d'elle. Leurs mensonges suivants, l'existence d'un vieil homme tout à fait écorché, dont la voix rauque ne s'élevait que pour prononcer des prophéties, qui habitait dans un bayou lointain, et que Lemony parvint à maintenir en convainquant un clochard rapeux aux vapeurs d'alcool du coin d'aller vivre là bas, la nouvelle présence de loups dans les environs qu'India rendit presque vraie en libérant une nuit tous les clébards d'un refuge du voisinage, restèrent tous non découverts. Ils se créent un monde au fur et à mesure, et ça fonctionnait très bien. Pour la première fois de leur vie, ils arrivaient à s'ouvrir à quelqu'un d'autre et de réel. Pour la première fois de leur vie, ils avaient un ami.
Ils avaient dix sept ans quand India se décida à traîner Lemony dans sa maison vide pour le week end, de l'asseoir sur son lit, de l'embrasser d'abord dans le cou, puis l'oreille, la joue, enfin la bouche. Ce serait totalement mensonger de dire qu'il suivit le mouvement naturellement et qu'il ne se débattit pas, complètement paniqué de ce premier contact sexué. Pour la première fois depuis leur rencontre, il agit comme l'autiste dont s'étaient moqués ses camarades en primaire, mais avec elle. Il lui fallu la patience d'aller lentement, de semer les pistes, de se laisser approcher plutôt que de l'envahir - et ce fut lui qui, finalement, fit glisser doucement la bretelle de son débardeur de son épaule, effleura la naissance de sa poitrine, se perdit en elle sans vraiment savoir de quoi il s'agissait mais le faisant malgré tout. Il ne s'agissait pas d'une idylle amoureuse. Il s'agissait de deux gosses se lançant constamment de gros défis dont ils étaient à la hauteur, se connaissant à moitié puisque pratiquement uniquement à travers des mensonges, mais mieux que quiconque puisqu'il ne s'agissait pas vraiment d'un détournement de la réalité mais de l'exposition de leur plus pur monde intérieur, dans lequel ils avaient fermenté seuls depuis trop longtemps. Ils avaient dix huit ans quand India lança son dernier coup de cape en date. Est-ce que sa disparition douteuse était un nouveau mensonge à la mise en scène particulièrement réussie? Est-ce que le tissu maculé de son sang laissé derrière avait été imbibé par elle même était-ce vraiment une disparition criminelle? Lemony ne le sut jamais. Il ne soupçonne évidemment pas une seule seconde qu'elle aie vraiment disparu, ne s'attriste donc finalement de rien.
--- Ecoute, ouais, il est réglo, il te fera ça sans problème, le petit. Raoul lance Lemony dans le trafic de drogue comme un père envoie son fils faire le tour du pâté de maison avec son vélo pour la première fois sans petites roues. Lemony est parti de la Nouvelle-Orléans pour New York il y a deux ans, simplement pour se débarrasser de l'étreinte épuisante, étouffante de sa mère, et aussi parce qu'un trompettiste-pianiste de jazz, aussi doué qu'il fut, est beaucoup plus banal en Louisiane qu'à New York. New York, c'était un peu le paradis, dans les premiers temps. Lemony avait beau avoir un job de merde au Wallmart, commencer à peine dans le trafic et donc se faire saquer par les gros durs du milieu, il n'en était pas moins pour la première fois de sa vie dans une vaste cour de récréation ou, au lieu de se faire taper continuellement, il pouvait enfin jouer à sa guise. Les mensonges qu'il avait simplement pu partager avec India, il pouvait en esquisser seul, ici. Sa première usurpation d'identité, qui consista en pirater la boîte mail d'un quidam pour se rendre à un important entretien d'embauche à sa place et se faire accepter dieu sait comment, fonctionna parfaitement bien pendant quelques mois jusqu'à ce qu'il se fasse pratiquement choper et doive se tapir quelques mois au fin fond du New Jersey. Lemony, maintenant, c'est un de ces atypiques du milieu. Si on a besoin d'une source sûre et viable de came, on entend très vite parler de ce gosse aux yeux bizarres qu'il est plaisant d'aller écouter dans tel ou tel bar (parce qu'en plus il est doué, ce con) avant d'aller le féliciter, accoudé sur son piano dont il sortira discrètement un pochon, ou dans la coulisse, le regardant nettoyer sa trompette et sortir d'un faux fond de l'étui de quoi s'envoyer en l'air au bout d'une seringue. C'est aussi, dès que Raoul, qui trafique aussi de l'organe humain avec l'aplomb d'un boucher pacifique, a besoin d'aide, un dealer d'organes du dimanche - bien que moins fréquemment. Nan mais je te l'accorde, il est un peu bizarros, mais en fait tu vois ce gosse, c'est un peu comme s'il avait une ligne qui lui séparait corps et visage en deux, genre comme s'il était coupé en deux quoi. Je te parle pas de schizophrénie ou quoi hein, c'est pas le trip, c'est juste qu'il peut être tout à fait ouvert à tous même s'il parle bizarre et qu'il a des sautes d'humeur vraiment impressionnantes, et le jour d'après être recroquevillé dans son appart et c'est même pas la peine d'essayer de l'approcher sinon y râle comme un cochon. Mais c'est un brave type. Si t'es pas trop trop faible a priori y va pas essayer de te manipuler, tu vois. Sinon, bah, bon... Il a beau manipuler son entourage avec brio, il parvient quand même à esquisser ce genre de sourire sur les lèvres de Raoul quand il parle de lui à un collègue. Pourquoi? Objectivement, s'il était conscient de lui, ou de ce que sont le bien et le mal, on le considérerait très certainement comme un putain d'enfoiré de salopard. Mais Lemony sensuel, Lemony placide, Lemony élevé hors du monde et de ses conventions, brise parfois les gens sans même en avoir conscience, simplement pour remplir une nouvelle page de fiction dans son monde intérieur - qu'il partage avec une personne sur cinquante (sauf bien sûr quand il est ivre, ou en situation de panique totale - parce qu'il lui arrive toujours d'avoir des crises).
Dernière édition par Lemony Miles Lewis le Ven 16 Aoû - 16:55, édité 17 fois |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 16:02 | |
Bro' |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 16:11 | |
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| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 16:11 | |
Rebienvenue parmis-nous J'ai validé le code règlement qui déchire (a) Tu connais la chanson, si tu as une question, n'hésite pas à t'adresser au staff Bonne continuation pour ta fiche |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 16:14 | |
J'ai hâte de voir ce que ça va donner, mais ça déchire déjà ! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 18:21 | |
Tiens, je vois Ezra Miller et je me dis "Oh, Appo va être content !" Et puis je vois le pseudo Re-bienvenue |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 18:24 | |
Rebienvenuuuuuuue |
| | | Une manette dans la main Et PAF ça fait des chocapicsMESSAGES : 312
POINTS : 177
AVATAR : Ksenia Solo
CRÉDIT(S) : Fatal†Error
TAG LINE : I know what I am, they know what they are, so let me be
PROFESSION : Testeuse et critique de jeux vidéos
| Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 20:10 | |
Oh bah c'était un éloignement plutôt rapide ! Re-bienvenue Appo Bon courage pour ce qu'il te reste à écrire ! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 21:43 | |
Merci à tous! Vous m'avez manqué. |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 21:58 | |
Re bienvenue parmi nous ! Autumn t'attendait. Bon courage pour le reste ! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Lun 12 Aoû - 23:41 | |
Ohhh, un jeunot Rebienvenue ! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Mar 13 Aoû - 13:01 | |
Mihihihihi |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Mar 13 Aoû - 19:15 | |
Ah. AHHH. |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 15:50 | |
Je vous Je crois bien avoir fini ma fiche - elle est peut être un peu bordélique, désolé! Par contre pour le groupe, je ne sais pas exactement. En le créant je le considérait un peu comme un étranger, mais vu qu'il vient du continent américain et qu'il est à NY depuis deux ans vous allez peut être me dire qu'en fait il est citizen? Je ne sais. Merci d'avance en tout cas! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 16:08 | |
Je me charge de lire ta fiche |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 16:47 | |
Et me revoilà ! Une fiche très agréable à lire et un personnage très intéressant, je n'ai donc quasiment rien à redire. Et quant au groupe, en effet, je le placerais davantage du côté des citizens, puisqu'il n'a jamais quitté les terres américaines Le seul petit truc qui m'a troublée néanmoins, c'est que tu parles de trafic d'organes dans le casier judiciaire de Lemony, mais que ce point n'est pas vraiment évoqué dans son histoire. Ou le voyais-tu aller de pair avec le trafic de drogue, peut-être ? Pourrais-tu préciser un peu ceci ? Dès que j'ai ces précisions, je te valide avec grand plaisir |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 16:49 | |
Déjà merci! Ensuite oui, je me suis un peu douté que j'aurais du le préciser, mais ça va de pair avec le trafic de drogues. En fait il est dealer de drogue à part entière, mais il a été mis dans le réseau par Raoul, qui lui s'occupe aussi de trafic d'organes et lui demande fréquemment des coups de mains pour ça en échange de son aide passée. Tu veux que je le précise dans l'histoire? |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 16:51 | |
Oui, je veux bien, merci beaucoup |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 16:56 | |
Done! |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor Ven 16 Aoû - 17:01 | |
C'est parfait, merci ! Je te valide donc ! Bon jeu avec ce nouveau personnage |
| | | | Sujet: Re: [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor | |
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| | | | [TERMINE] LEMONY - Swing a little more on the devil's dance floor | |
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